RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Grands projets et conférences mondiales
ONU  -  Commission du développement durable  -  Quatorzième session
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2006/ENVDEV890.doc.htm
Source ADIT, mai 2005

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    Débat thématique: «Satisfaire les besoins grandissants en matière de services énergétiques grâce à la consommation accrue d’énergie renouvelable et l’utilisation plus large des technologies énergétiques de pointe, notamment des technologies propres faisant appel aux carburants fossiles»
    Comment accroître le rôle des énergies renouvelables?  Est-ce que des règles du jeu permettant aux nouvelles technologies d’énergies renouvelables d’être compétitives peuvent être établies?  Autour de ces questions, et d’autres encore, experts et représentants d’États Membres ont poursuivi leur réflexion sur l’utilisation de l’énergie renouvelable comme moyen d’éliminer la pauvreté et favoriser le développement.  Constatant des progrès, mais aussi des retards, la plupart des intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de développer les énergies renouvelables.
    La crise de l’énergie fossile, plus précisément la flambée des cours du pétrole, souligne la nécessité d’envisager d’autres sources d’énergie, a assuré M. JUERGEN TRITTIN, membre du Bundestag, où il est également Vice-Président du groupe du Parti Vert.  Selon lui, les sources d’énergie renouvelable sont bon marché, sûres et en forte concurrence avec les énergies fossiles ou nucléaires.  Tout invite donc au développement des énergies renouvelables, d’autant que, a-t-il poursuivi, les combustibles fossiles augmentent le réchauffement mondial, et, si le risque nucléaire n’a pas changé depuis la catastrophe de Tchernobyl, d’autres se sont accrus, comme les menaces terroristes.  L’option nucléaire n’est pas réaliste, surtout pour les populations rurales et isolées, a ajouté cet expert.  Les énergies renouvelables, a-t-il expliqué, contribuent à éliminer la pauvreté, à créer des emplois, à assurer la sécurité d’approvisionnement, à lutter contre le réchauffement de la planète, à contribuer à la justice, à la sécurité et à la paix mondiales.  Même credo de la part de M. HIROSHI KOMIYAMA, Président de l’Université de Tokyo, lequel a souhaité que le XXIe siècle soit le siècle de la technologie et des réformes totales dans le domaine des énergies renouvelables.  Rien ne peut venir d’un surcroît de pessimisme, a-t-il déclaré, constatant un certain manque de volonté ambiant.
    Si, comme l’a souligné le représentant de l’Arabie saoudite, la demande en énergie augmente considérablement, les énergies renouvelables offrent des solutions gagnantes en matière d’économie et d’environnement, a observé son collègue japonais.  Il a indiqué ainsi, comme plusieurs de ses homologues, que son pays assurait la promotion des énergies renouvelables, citant les énergies solaire et éolienne ou la biomasse.
    M. SUANI TEIXEIRA COELHO, du Secrétariat d’État à l’environnement de l’État de Sao Paulo, au Brésil, a célébré, pour sa part, les mérites de la biomasse, laquelle, a-t-elle précisé, permet d’utiliser les déchets agricoles.  Elle a évoqué un vaste programme au Brésil visant à améliorer l’accès à l’énergie des villages éloignés, programme fondé sur l’utilisation des technologies d’énergie renouvelable.  Il faut essayer de partager les expériences entre pays en développement et tenter de perfectionner ces technologies, a-t-elle expliqué.  La biomasse est une bénédiction  pour les pays en développement, car ils en sont riches et ont la possibilité de l’utiliser de façon nouvelle, a observé, ensuite, son représentant.  La technologie existe, est viable et bon marché, a ajouté le délégué, estimant possible une coopération Sud-Sud, mais souhaitant qu’elle s’accompagne de l’assistance des pays riches afin de faciliter le transfert de technologies.  Il est indispensable de faciliter un contexte dans lequel le transfert des connaissances puisse se produire en direction des pays en développement, a ainsi, comme d’autres, proposé le délégué de l’Italie.
    Quelle que soit leur position, les pays devraient avoir un portefeuille énergétique plus important et plus efficace, a déclaré, pour sa part, au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Autriche.  Il faut s’efforcer d’être moins dépendants des combustibles fossiles, a-t-elle dit, précisant que l’Union européenne avait enregistré certains succès dans cette démarche, avec un potentiel d’économie de 20% d’ici à 2020.  De nombreux pays, comme la Chine, le Pakistan ou la Thaïlande, ont également témoigné de leur expérience dans le domaine des énergies renouvelables.  Le représentant des États-Unis a lui-même souhaité que le potentiel des énergies renouvelables soit pris en compte pour satisfaire les besoins.  Les opportunités existent, a-t-il dit, et les États-Unis continuent de prêter leur assistance afin que le marché puisse se mettre au service des énergies renouvelables.  Ils comptent pour cela sur l’appui d’autres partenaires.
    Un expert kényen, M. DANIEL THEURI, a déploré, de son côté, la mise en œuvre de mauvais plans en matière d’énergie, ainsi que l’absence de capacités publiques pour utiliser les infrastructures, les ressources et élaborer des politiques et des projets.  Il faut, a-t-il assuré, renforcer les capacités locales, insérer dans les plans les nouvelles technologies d’énergies renouvelables, encourager leur plus grande utilisation et choisir des marchés particuliers.
suite:
    Lors du débat qui s’est poursuivi dans l’après-midi, les intervenants ont de nouveau constaté que si le monde devait continuer, au moins pour un certain temps, à demeurer dépendant des sources traditionnelles d’énergie, comme les combustibles fossiles, le développement des énergies renouvelables, telles que les énergies solaire, hydraulique, éolienne ou géothermique, devait être favorisé, en particulier à la lumière de l’augmentation des prix du cours du pétrole. 
    Le siècle dernier a été le siècle du combustible fossile, et ce siècle sera aussi celui du combustible fossile, a assuré M. HISHAM AL-KHATIB, Président de la Commission de réglementation de l’électricité jordanienne, et Vice-Président d’honneur du Conseil mondial de l’énergie.  Les combustibles fossiles ont été abondants et moins chers que les sources d’énergies renouvelables, a-t-il ajouté, notant que les alternatives se sont avérées non commercialisables et inefficaces, les rendant plus onéreuses.  Selon lui, les efforts, à l’avenir, ne devraient pas être concentrés sur la seule promotion des nouvelles formes d’énergies renouvelables.  Il faut s’efforcer également, a-t-il dit, de promouvoir des énergies déjà disponibles plus propres et plus efficaces.
    Les transports représentant 60% de l’utilisation mondiale du pétrole, il est à craindre que les émissions de dioxyde de carbone continuent de croître, à la fois dans les pays développés et les pays en développement, a estimé M. ROBERT DIXON, Chef de la Division de la politique de l’énergie de l’Agence internationale de l’énergie en France.  Selon lui, il existe des opportunités techniques de capture et de séquestration du carbone.  Des percées ont été en outre effectuées dans le domaine de la technologie nucléaire, s’est-il félicité.
    M. VINCENT KITIO, du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), s’est montré sceptique sur les chances de voir se réduire les émissions de dioxyde de carbone, en raison du phénomène d’expansion des villes, qui abritent aujourd’hui la moitié de l’humanité.  Les préoccupations liées aux économies d’énergie et à la qualité de l’air ne sont pas prioritaires dans les agendas politiques de nombreux gouvernements, a-t-il regretté, citant également le manque d’information et de sensibilisation, les contraintes financières, la pénurie de ressources humaines qualifiées et d’institutions de recherche spécialisées.
    Le représentant de l’Inde a affirmé que les combustibles fossiles et les combustibles traditionnels devraient permettre de disposer d’énergies propres et accessibles à tout le monde.  À l’instar de son homologue de l’Islande, il a mis l’accent sur l’importance d’avoir un mélange propre de plusieurs sources combustibles, le taux des énergies renouvelables devant être accru.
    La représentante de l’Australie a insisté sur les effets positifs des partenariats, impliquant notamment les gouvernements, la recherche et l’industrie.  Selon elle, les technologies plus propres sont aussi les plus coûteuses.  Des décisions devront donc être prises par toutes les parties afin de déterminer les énergies qui sont viables ou non.  Il faut, a-t-elle dit, un mélange des technologies, de même qu’une bonne gouvernance.  Elle a enfin plaidé en faveur de mécanismes financiers innovants permettant d’apporter ces technologies commercialement viables vers le marché.
    Pour les Îles Marshall, petit État insulaire en développement, et qui cherchent à réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles, l’accès à des énergies renouvelables abordables est indispensable.  Leur représentante a affirmé que les difficultés à obtenir des ressources financières entravaient les progrès de développement de ces sources d’énergie.  Les Îles Marshall, a-t-elle dit, ont besoin de bénéficier d’une plus grande coopération internationale afin d’obtenir un savoir-faire, des technologies et une meilleure formation.  Pour sa collègue du Maroc, des mécanismes de financement adéquats doivent être mis en place pour permettre aux pays en développement d’acquérir des sources d’énergie renouvelables à moindre coût.

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