(janvier 2003)
Si l’on veut comprendre ce qu’est l’écologie au quotidien, mieux vaut se rendre en Allemagne et plus précisément à Fribourg-en-Brisgau. Forêt, soleil, écologie et bien-vivre sont les clichés attachés à cette ville étudiante de 210.000 habitants. La cité possède la «plus haute centrale solaire d’Allemagn », un immeuble de bureaux bleuté qui intègre sur 19 étages une robe de panneaux photovoltaïques. Le vélo y a supplanté l’auto. Pistes cyclables, tramways et banderoles sur la «guerre municipale contre le pétrole», le centre-ville répond au concept d’ «urbanisme écologique»: on y circule sans stress et surtout sans bruit. Une réelle conscience écologique de tous qui n’a rien à voir avec l’image caricaturale des écologistes du Larzac. Gerda Stuchllik, adjointe au maire chargée de l’environnement, explique aux Echos que cette «politique de planification énergétique s’est édifiée progressivement dans les années 80 en réaction au projet de construction en 1976 d’une centrale nucléaire dans le village voisin». Depuis la ville s’est lancée dans une ambitieuse politique en faveur de l’environnement : économie d’énergie et diminution des émissions de gaz carbonique. |
Un pari difficile car Fribourg
enregistre une croissance constante de sa population. Pour imposer le vélo,
la municipalité n’a pas hésité sur les moyens: inscription
de la quasi-totalité des quartiers en zone 30 (30 km/h maximum),
réduction du nombre de places de stationnement et hausse des tarifs
de parking. Parallèlement, l’offre de bus et de tramway n’a cessé
de s’améliorer et 500 km de pistes cyclables ont été
aménagés. En 23 ans la part de la voiture est passée
de 60 à 37% des déplacements urbains.
Du côté des énergies renouvelables, la société Bandenova, dont le capital est majoritairement contrôlé par la ville, offre des primes aux habitants qui installent des panneaux photovoltaïques et leur achètent le courant. Enfin, l’écoconstruction fait ses preuves. Matériaux recyclables, exposition forte à la lumière, isolation renforcée et toits solaires sont les bases du «Solarsiedlung», lotissement solaire créé par l’architecte Rolf Disch. Chaque maison produit ainsi entre 4.000 et 5.000 kWh par an pour une consommation électrique de 3.000 kWh en moyenne. Le prix de ces habitations est plus élevé mais il est compensé par les gains à venir. |