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Madagascar: Les micro-algues pour remplacer le pétrole
    Des espèces d’algues microscopiques pourront bientôt remplacer le pétrole, ce produit dont les cours ne cessent de donner des sueurs froides aux pays importateurs nets comme Madagascar. Ce rêve pourrait devenir réalité d’autant qu’au pays, plusieurs zones s’apprêtent à la culture de micro-algues. Certes, les recherches internationales n’en sont qu’à leurs balbutiements selon des sources scientifiques, mais elles en valent la peine surtout pour des pays comme la "Grande Ile". En effet, la moitié de la production énergétique de la Jirama est encore fournie par des centrales thermiques fonctionnant au gasoil ou au fioul, alors que les énergies renouvelables ne demandent qu’à être exploitées. Il en est ainsi de l’hydroélectricité avec un potentiel de 7.800 mégawatts selon les données de la Jirama. A part l’eau, l’éolienne et le solaire, le pays pourra disposer d’un gros potentiel à exploiter si les recherches internationales actuelles aboutissent. Ici, il s’agit de recherches sur des espèces d’algues microscopiques.

    Dans le Sud et dans le Sud-Ouest, le pays produit déjà des algues microscopiques mais au stade artisanal. Ces produits sont surtout connus sous le nom de micro-algues bleues ou spiruline. Ils se présentent comme le meilleur complément alimentaire pour les enfants malnutris, pour les patients en convalescence... Un océanographe malgache avance que dans le milieu ambiant, la spiruline peut se récolter jusqu’à 3 fois par jour dans ces régions. Ce qui donne un très bon résultat rapide quand on pense aux quelques mois d’attente pour les autres cultures.

D’ailleurs, l’algue peut s’acclimater dans d’autres zones comme les hautes terres. La spiruline est très riche en protéines et en d’autres oligo-éléments. Cette fois-ci, les scientifiques s’intéressent à des espèces de micro-algues riches en lipides et donc capables de donner de l’huile. Les recherches intéressent beaucoup de spécialistes énergéticiens internationaux.
    Pour Madagascar, un pétrolier affirme que le pays importe 50.000 m3 de produits raffinés par mois pour 16 à 17 millions de dollars. Nous sommes loin d’être un gros consommateur de produits pétroliers par rapport aux pays voisins. N’empêche, ces produits s’achètent en dollars et grèvent la réserve en devises du pays. En terme de valeur, ils sont toujours dans les cinq premiers grands produits importés par le pays. Dans ce cas, l’énergie renouvelable est la bienvenue. Mais à part l’hydroélectricité, l’éolienne et le solaire reviendraient trop chers selon un énergéticien. Actuellement, on mène des essais sur une plante appelée jatropha dans le Bongolava. Comme pour les plantes à biocarburant, le jatropha requiert des grandes surfaces et il faut aussi attendre des mois pour la récolte. Ce n’est pas le cas pour des espèces d’algues microscopiques, elles peuvent contenir jusqu’à 50% d’huile de leur masse, peuvent se récolter en quelques jours et ne demandent pas une grande superficie. Elles s’acclimatent dans les zones tropicales et même arides, sans parler d’une conduite de culture des plus faciles. Une fois que les lipides en sont extraits, ils peuvent être convertis en molécules utilisables dans les moteurs à combustion, donc pour les voitures et les machines.
    Le scénario est très séduisant mais pour le moment, le lobby du pétrole est tel que la production de biocarburants coûte encore deux fois plus cher que pour le pétrole! Mais c’est l’énergie du futur...

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