A l'occasion de l'enquête
d'utilité publique et de ses péripéties, des protestations
de scientifiques se sont fait entendre. Il nous est apparu intéressant
de les donner dans ce numéro. Les faits décrits posent en
effet des questions importantes sur la responsabilité scientifique.
Tout d'abord, voici l'APPEL SCIENCE PLOGOFF signé par des chercheurs et des universitaires. APPEL A L'OPINION PUBLIQUE
Les conditions déplorables de préparation
et le déroulement de l'enquête publique concernant le projet
de centrale nucléaire de Plogoff soulèvent l'indignation
dans l'opinion publique et particulièrement dans la communauté
scientifique.
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Puis, nous donnons ci-dessous, de larges extraits d'une conférence de presse CFDT tenue à Quimper le 7 mars1980. Au moment où les pouvoirs publics prétendent
assurer l'information de la population en envoyant plusieurs centaines
de gendarmes mobiles, l'Union Départementale CFDT a tenu à
inviter la presse pour dénoncer les truquages et manipulations effectués
par EDF sur les dossiers Plogoff.
Comment Plogoff a-t-il été choisi? 1 - Choix des cinq sites bretons (Beg-An-Fry, Erdeven, Saint-Vio,
Plogoff, Ploumoguer).
p.13
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3. Le dossier d'utilité publique prétendument
destiné à informer la population
Il est basé seulement sur l'étude d'avant-projet et un complément d'avant-projet. - Les sujets abordés y sont soigneusement sélectionnés. Ainsi, on parle beaucoup de l'eau chaude et très peu de la radioactivité, beaucoup plus inquiétante. - Les réponses à beaucoup de questions angoissantes sont reportées dans le futur (déchets radioactifs, marée noire sur la centrale, etc.). DES OCEANS Centre Océanologique de Bretagne Plouzané, le 3 mars 1976
réf. DS/87.78YC
Le Chef de l'Opération «Centrales
nucléaires» à D/COB pour transmission à M. NOUNOU.
Remarques générales concemant
le rapport EDF: Impact de la centrale de Flamanville sur le mffieu.
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Enfm, une absence totale de vision dynamique conduit à des conclusions abusives concernant l'impact sur le benthos, en ignorant notamment le problème du recrutement à partir des formes larvaires pélagiques. En conséquence, le CNEXO ne peut cautionner une telle étude d'impact dont les conclusions sont totalement illusoires. @ Plouzané, le 19 juillet 1978
Le personnel U.L. sites EDF à D/COB pour transmission à D4
direction du cabinet et PDG/CNEXO
Objet: Dossier d'impact EDF concernant la centrale nudéaire de Flamanville. Le dossier d'impact de la centrale de Flamanville (réalisé par EDF.REC) nous avait amené courant février, à formuler de nombreuses critiques de fond concernant tant la description de l'état initial du milieu vivant à partir des données avant-projet CNEXO, que l'impact de la centrale sur ce milieu (initiative EDF). Nous avions conclu à un manque d'objectivité de la part d'EDF et précisé que ledit organisme, à partir de données très insuffisantes ou inexistantes, s'était livré à des prévisions d'impact totalement illusoires qui ne lui incombaient pas et que le CNEXO ne pouvait cautionner. Ces critiques ont fait l'objet d'une lettre adressée le 1er mars au chef de l'Opération Centrales Nucléaires qui les a fait immédiatement parvenir à D/COB et à D4. Un article paru dans Le Monde du 12 juillet 1978 informait l'opinion que le dossier d'impact sur l'environnement était rendu public dans différentes administrations du Nord-Cotentin durant la période du 7 au 19 de ce mois, et en présentait très succinctement le contenu. Il apparaît au vu de ce document que la partie halieutique a été remodelée par rapport à celle du dossier original après intervention de l'ISTPM alors qu'aucune modification fondamentale ne concerne les études réalisées par le CNEXO. Il semble de toute évidence que les critiques que nous avions formulées en février ne soient pas parvenues à EDF. p.14
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Paris, le 7 aout 1978
Le D/CAB à D/COB
Objet: Dossier d'impact concernant la centrale nudéaire de Flamanville. 1. Note sans numéro de l'Unité Littoral transmise le 22 juillet 1978 par D/COB 2. Note DS/87.78 du 3.3.78 Le personnel de l'Unité Littoral qui participe aux études financées par l'EDF s'étonne que le dossier d'impact lié à la demande de permis de construire sur le site de Flamanville, rendu public à la mi-juillet dernier, ait insuffisamment tenu compte des données présentées par le CNEXO et en particulier des critiques formulées le 3 mars 1978 par le Chef de Projet. Cet étonnement est compréhensible. Sans nous attarder sur l'anomalie constatée, il convient essentiellement d'en examiner les causes et dans toute la mesure du possible d'essayer d'y porter remède dans l'avenir. Il est important de souligner tout d'abord que l'EDF, propriétaire des études, a la faculté des sélections et d'interpréter les résultats que l'ISTPM ou le CNEXO lui adressent, dans le cadre de leurs contrats respectifs, en fonction des dossiers qu'elle est tenue d'établir. Cette faculté qui peut nous apparaître léonine est en réalité largement tempérée dans ses effets par le fait que d'une part l'EDF est un service public, ce qui, il faut bien en convenir, offre une certaine garantie de sérieux et d'objectivité, et que d'autre part il existe avec cet organisme de nombreuses occasions de dialogues nous permettant de faire valoir notre point de vue. Si du moins nous savons nous montrer convaincants. Cela étant, les critiques formulées par le Chef de Projet n'ont pas en leur temps été transmises par voie officielle. Les raisons sont les suivantes: - Fin 1977 le dossier d'impact nous a été adressé officieusement par le Ministère de l'Environnement. Par voie officieuse par conséquent, nous avons fait connaître nos observations qui pour l'essentiel recoupaient celles formulées ultérieurement par le Chef de Projet. - En novembre 1977, une réunion CNEXO/ISTPMI EDF a été tenue. Nous pensions qu'à cette occasion l'ISTPM ayant formulé des critiques, l'Unité Littoral avait fait de même. - Le dossier d'impact en question avait trait à la demande de permis de construire. Un dossier du même type mais traitant de l'impact des rejets d'eau à la mer, autrement plus déterminant pour l'environnement marin, devait suivre. C'est pour l'ensemble de ces raisons, considérant que l'EDF était déjà informé de nos réserves et que par ailleurs ces réserves s'appliquaient mieux au dossier ultérieur d'impact des rejets d'eau à la mer, que l'EDF n'a pas été officiellement saisi par nos soins. L'expérience prouve que nous avons sans doute eu tort. Quoi qu'il en soit, les critiques formulées par le Chef de Projet ont été transmises à l'EDF le 4 août et je me suis assuré qu'elles seront prises en considération pour l'établissement du dossier d'impact relatif aux rejets d'eau. En ce qui concerne l'avenir, j'ai exprimé le souhait auprès d'EDF que des réunions de concertation soient tenues entre le COB et des représentants de l'EDF avant que les dossiers d'impact ne soient rendus publics. (suite)
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Je précise en outre, afin d'éviter dans le futur des pertes de temps en transmission et des malentendus entre le Siège et le COB, que le directeur du COB est désormais nanti de l'autorité nécessaire pour traiter directement avec EDF toutes questions ayant trait à l'aspect scientifique de nos études et à leur utilisation par EDF. Signé C. RIFFAUD
Plouzané, le 6 mars 1980
Le Personnel D/ELGMM sur programme EDF à D/COB pour transmission
à D/CAB et PDG/CNEXO
Objet: Dossier de déclaration d'Utilité publique, concernant la construction de la Centrale de Plogoff. Pièce jointe: lettre D/CAB à D/COB n°78-30 du 7 août Par une lettre du 19 juillet 1978, nous faisions
part de notre indignation devant la non-transmission à EDF de nos
critiques formulées sur le Dossier provisoire d'Impact concernant
la Centrale de Flamanville. Ces critiques avaient été envoyées
par la voie hiérarchique le 8 mars 1978.
p.15
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