Extrait de SN, le bulletin que vous pouvez obtenir 101 rue de Grenelle 75007 Paris. Construction des installations Centrales nucléaires
II. TRICASTIN
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Des essais a posteriori ont montré une bonne tenue de la réparation provisoire, confirmant ainsi que la sûreté de la tranche n'avait pas été affectée. En résumé, cet événement a révélé une défaillance portant sur certaines méthodes de travail (respect des spécifications techniques, organisation de la qualité), dont les enseignements devront être tirés, et non pas une dégradation réelle de la sûreté de l'installation. Commentaire: Pas mal tout de même, une violation flagrante des règles de sûreté ne dégrade en rien la sûreté de l'installation. Peut-être envisage-t-on finalement de supprimer ces règles de sûreté, au fond elles compliquent tout et n'améliorent en rien la sûreté. III. Le Bulletin sur la Sûreté des Installations Nucléaires
de janvier-février 1987 nous parle du gel
B. La centrale du Carnet EDF a en projet la construction d'une centrale
nucléaire (2 x l.400 MWe) sur la rive gauche de l'estuaire de la
Loire entre St Brévin et Nantes. La procédure de demande
de déclaration d'utilité publique est en cours.
p.8
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2. Les rejets de sels dans l'atmosphère
L'eau de l'estuaire a une salinité importante. Avec le système de réfrigération de type humide retenu par EDF, un panache de gouttelettes d'eau est rejeté des tours de refroidissement. Ces gouttelettes entraîneront avec elles des sels. Ce sera la première centrale française présentant cette caractéristique. Il y a très peu d'expérience dans le monde sur ce type de rejet. La législation qui s'est préoccupée des rejets de sel dans l'eau, n'a pas prévu de règlementer les rejets de sel dans l'atmosphère. Les prédictions d'EDF repose essentiellement sur des modèles mathématiques s'appuyant sur quelques observations faites sur une centrale américaine dont le fonctionnement est très différent de celui qui est prévu pour la centrale du Carnet. La taille des gouttelettes est un des paramètres importants qui joue sur l'entraînement des sels. EDF affirme à partir des résultats de ses études théoriques que les quantités de sel rejetées ne devraient pas dépasser les quantités observées au bord de l'océan. Au cas où le modèle mathématique retenu sous-estimerait les rejets, il n 'y aurait aucune possibilité d'améliorer le système. De toute façon les retombées de sel dans le voisinage constituent une gêne pour la population. 3. Le gel
4. La sismicité
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Les méthodes d'EDF sont tout à fait inacceptables et ne devraient pas être acceptées par les autorités de sûreté. Pour cela il faudrait qu'elles aient un véritable pouvoir de décision en matière de sûreté. 5. La proximité d'installations dangereuses
p.9
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Une partie du cœur de St Laurent des Eaux va
être remplacée par un nouveau combustible appelé MOX
(mixed oxides), mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium.
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Le Bulletin sur la Sûreté des Installations Nucléaires du Ministère de l'Industrie (SN) de mai-juin 1986, donne quelques indications sur le comportement de ce type de combustible: «Les caractéristiques neutroniques des assemblages au plutonium contenant de l'oxyde mixte d'uranium et de plutonium se distinguent de celles des assemblages à base d'oxyde d'uranium principalement sur trois points: - l'absorption neutronique beaucoup plus élevée, due à la présence d'isotopes neutroniques, nécessite, pour une même quantité d'énergie produite, un flux de neutrons plus important, ce qui a conduit à la définition d'un assemblage hétérogène dans lequel la concentration en plutonium est croissante du bord vers le centre; ceci évite les problèmes d'interface avec des assemblages voisins à l'uranium, qui se traduiraient par des pics de puissance localement élevés; - les coefficients de température négatifs plus élevés en valeur absolue (Doppler, modérateur) induisent une moins bonne efficacité des absorbants neutroniques (grappes de contrôle, bore, xénon); - la proportion de neutrons retardés plus faible a une incidence sur la cinétique de réaction du cœur, en particulier dans certaines séquences accidentelles conduisant à une insertion de réactivité dans le cœur (rupture de tuyauterie de vapeur, éjection d'une grappe de commande...).» Le cœur sera modifié progressivement par étapes au cours des rechargements futurs. EDF nous rassure. Dans le Bulletin SN il est dit: «Pour chacune des configurations prévues, Electricité de France a examiné les conséquences de la présence de ces assemblages sur le comportement du cœur, tant en fonctionnement normal qu'en situation accidentelle, de manière à vérifier que les critères de sûreté sont toujours respectés.» Ces modifications successives posent un problème qui n'a pas été mentionné. Le rapport définitif de sûreté pour les réacteurs à uranium faiblement enrichi ne peut évidemment pas couvrir le fonctionnement (en essai et en exploitation) de ce nouveau type de réacteur. Y a-t-il des rapports provisoires de sûreté pour les diverses étapes? Le Bulletin SN mentionne la fourniture par EDF d'un «dossier de faisabilité» et non pas d'un véritable rapport de sûreté. Si ces rapports existent, ont-ils été soumis pour examen aux diverses instances administratives prévues? Nous ne pouvons accepter qu'une simple «autorisation particulière du ministre de l'industrie» remplace toute la procédure qui doit régir les problèmes de sûreté nucléaire. Malgré les enseignements de Three Mile Island et de Tchernobyl on s'oriente en France vers une banalisation de l'industrie nucléaire, ce qui est particulièrement inquiétant. Certains aspects de l'utilisation du plutonium dans un PWR nous paraissent devoir être soulignés: 1. Il n'est pas possible d'utiliser un combustible de composition uniforme car cela conduirait à des discontinuités au raccordement avec l'ancien combustible. Le taux de plutonium varie de 2,4% à 4%. Cette contrainte est loin d'être anodine car elle pose le problème de la gestion «humaine» des divers assemblages de combustible tous différents. Contrôle à la fabrication, repérage exact de la composition tout le long de la chaîne de fabrication du combustible, mise en place correcte des assemblages suivant leur composition, retraitement d'assemblages tous différents pour le combustible usé (criticité variable). p.10
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Le Bulletin SN signale à
ce sujet:
«L'organisation de la qualité de la fabrication des assemblages doit être telle que la probabilité d'inversion de crayons de teneur en plutonium différente soit suffisamment faible». Ainsi la sûreté dépendrait d'une gestion particulièrement attentive des divers assemblages (différents les uns des autres) tout au long de la chaîne, de la fabrication du combustible au retraitement en passant par le réacteur. Tous les systèmes de sûreté essaient d'éviter de faire dépendre la sécurité de la gestion humaine. Parler de «probabilité» dans ce cas comme le fait SN n'a strictement aucun sens. Comment être assuré qu'au chargement aucune erreur géométrique ne sera faite? Quelle sera la stratégie d'EDF pour s'en assurer? Des erreurs de positionnement de certains éléments pourraient conduire à une configuration non dangereuse en opération normale, mais en cas d'accident les opérateurs devraient réagir sur un système dont ils ignoreraient la configuration exacte et dont le comportement n'aurait pas été envisagé et étudié. Ceci pourrait compliquer considérablement la gestion des incidents. Au moment où la tendance en matière de sûreté est à réduire le plus possible la composante humaine imprévisible, on utilise un combustible où cette composante humaine devient prépondérante. 2. Le combustible à base de plutonium est plus fortement radioactif que le combustible à base d'uranium enrichi. La présence d'Américium 241 provenant de la désintégration du plutonium 241 (période 13 ans) présent dans le plutonium de retraitement, aggrave encore la situation. Ainsi tout au long de son élaboration ce combustible sera plus dangereux. En particulier le chargement du combustible se fera dans des conditions d'irradiation plus dures pour le personnel. Il serait normal, dans un but de radioprotection, que le chargement soit accéléré, ce qui complique les contrôles et multiplie les risques d'une mauvaise gestion (voir le paragraphe précédent). 3. La gestion du plutonium est beaucoup plus contraignante que celle de l'uranium faiblement enrichi. Les risques de criticité (expression qui signifie explosion nucléaire) sont beaucoup plus grands. Le transport du combustible neuf est donc beaucoup plus dangereux. Evoquons en passant la tendance de vols terroristes, surtout si ce genre de combustible avait tendance à se généraliser comme cela semble être le cas. (suite)
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4. Le fonctionnement du réacteur avec ce type de combustible est délicat. Le Bulletin SN donne quelques indications à ce sujet mais il n'est pas possible, car cela n'est pas évoqué, de se rendre compte de la gravité des situations accidentelles possibles. L'accident de Tchernobyl a montré l'importance qu'il fallait attacher à la stabilité des réacteurs. Les experts français après l'accident russe ont beaucoup insisté sur la stabilité absolue des PWR (ce qui est loin d'être évident d'ailleurs) comme garantie d'une bonne sécurité. Mais avec MOX cet argument disparaît car le réacteur peut développer certaines instabilités contre lesquelles les systèmes de protection sont «moins efficaces». 5. Les rejets d'effluents radioactifs de la centrale ainsi modifiée pourraient être notablement différents. En effet en cas de rupture de gaines (on considère la situation comme «normale» lorsqu'on n'a pas dépassé un taux de rupture de gaines réglementairement fixé!), la quantité des émetteurs a (les plutonium et leurs produits de filiation) susceptibles de contaminer le circuit primaire sera notamment plus importante. Cela implique évidemment des conditions d'exploitation plus dures pour le personnel de la centrale. 6. Le plutonium est un des éléments les plus radiotoxiques. Toute augmentation des quantités de plutonium manipulés accroît les dangers (transport, manutention, etc ...). A titre indicatif, nous donnons ici les limites annuelles d'incorporation (LAI) maximales admissibles d'après les Directives Européennes de 1980 et 1984 (les valeurs sont en Becquerels):
Karl Morgan qui a longtemps présidé la Commission Internationale de Protection Radiologique d'où sont issues ces LAI a indiqué dans divers articles dès 1975 que le danger du plutonium serait sous-estimé d'un facteur pouvant atteindre 200. p.11
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1. Commentaire Pour informer les Français, les ministres
de l'Industrie et de la Santé ont mis en place un service Minitel,
MAGNUC. Au chapitre «Rayonnement et Santé: effets aléatoires»,
vous pourrez trouver la perle suivante:
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21 avril 87 Creys-Malville
SITE
p.12
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