INTRODUCTION
Voici donc une série de dossier sur
Superphénix: tout d'abord l'excellent travail de personnes faisant
partie de la commission d'information de Superphénix. Leurs questions
sont dans leur ensemble fort pertinentes et judicieuses. Elles ont été
posées au niveau des instances et en fait aucune réponse
n'a été donnée. Entendons-nous, aucune réponse
directe et réelle aux questions. Bien sûr, il a été
affirmé péremptoirement que le réacteur pouvait fonctionner
sans barillet, que s'il y avait un problème on avait des positions
dans le coeur dite de «déverminage»*, etc...
* Les opérations de déverminage consistent à permuter un assemblage dont les ruptures de gaine sont susceptibles d'évoluer avec un assemblage neuf de la même zone de débit, stocké dans le réacteur. (suite)
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suite:
A notre avis, cela signifie simplement que les autorités de Sûreté n'ont pas succombé au charme de la NERSA. Et que nos analyses n'étaient pas si fausses que cela. Après tout, il n'y a pas de honte à admettre qu'il faut refaire un barillet, même si c'est dû à une erreur de conception. Nous terminons par une partie du dossier de l'APAG (accès webmaistre), association suisse contre le surgénérateur. Ce sont des genevois et ils sont bien près (70 à 80 km).
A. DOSSIER DE LA C.E.D. Questions de la C.E.D. posées pour la réunion «à caractère technique» de la Commission Locale d'Information auprès de la centrale de Creys-Malville du 25 novembre 1987 Ces questions ne sont pas exclusives, d'autres en cours d'étude. Les premières parties des 4 premières questions suivantes ont déjà été posées en C.I. du 15 avril 1987, par lettre du 13 juin 1987, en C.I. du 19 juin, par lettre du 23 juin 1987, par lettre du 5 octobre 1987, en C.I. du 9 octobre 1987. Question 1:
p.4
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Question 2:
Les bougies de détection du sodium qui ont donné l'alarme sont des appareils simples, fiables, nombreux et essentiels pour l'installation. La direction dit avoir émis pendant près d'un mois des doutes sur l'alerte qu'elles déclenchaient: soit ces doutes sont réels et il faut impérativement changer ces détecteurs, soit ces doutes portent sur la gestion informatique des alertes, ce qui est très grave, soit il y a rétention de l'information sur l'accident. De toute façon des contradictions importantes apparaissent dans les déclarations de la direction. Qu'en est-il précisément? Quelles dispositions sont prises pour remédier aux erreurs constatées? Question 3:
Question 4:
A ces questions n 'ont été fournies que des réponses dilatoires qu'il n 'a pas été possible de faire préciser du fait de l'absence de documents écrits et plans, et du fait de la nouvelle procédure de fonctionnement annoncée lors de la réunion de la Commission Locale d'Information du 9 octobre 1987. Question 5:
(suite)
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suite:
D'après les documents en notre possession, ces conditions et ces procédures sont notablement modifiées par la révélation des défauts sur le barillet et par l'absence du barillet. C'est en particulier le cas des 3 conditions essentielles de sûreté que sont: - l'arrêt et le maintien en état du coeur du réacteur, - le supportage du coeur, - le refroidissement du coeur après arrêt. Certaines de ces conditions peuvent être mises en doute aujourd'hui, dans quelques mois ou années. Les conséquences de l'accident et de l'absence du barillet n'obligent-ils pas entre autres la révision complète: - des options de base de la conception de la sûreté, par exemple rien ne permet de dire que les options probabilistes choisies pour ce prototype qui ont donc été démontrées comme fausses dans ce cas, ne soient pas fausses dans d'autres cas encore plus graves? - de la règle de base selon laquelle deux événements accidentels ne peuvent survenir simultanément? - des règles concernant les accidents de mode commun? - des conceptions des contrôles de sûreté à tous les niveaux? - des conceptions des détections de fuites, pannes, etc..., des alarmes et des procédures d'arrêt d'urgence (par exemple tant la conception des systèmes de détection et d'alarme, la qualité de leur réalisation, leur fiabilité, leur contrôle...)? - les chaînes, les câblages et équipements, les procédures de traitement de l'information? - les tests périodiques et les systèmes de vérification des équipements, des appareils de mesure et d'alerte? Il nous a été refusé d'accéder aux éléments détaillés des conditions et procédures initiales de sûreté et à celles actuellement envisagées. En règle générale, et afin d'éviter des malentendus, pouvez-vous répondre positivement à notre demande de connaître tous les éléments rectificatifs ou complémentaires au rapport de sûreté dans son édition publique de 1977? Question 6 (déjà posée par lettre du 23
juin 1987):
p.5
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Question 7:
D'après les dossiers en notre possession, le fonctionnement de la centrale sans barillet entraîne les modifications notables de fonctionnement suivantes: - modification de la configuration du coeur, - modification de la durée des cycles du combustible, - modification des opérations de chargement-déchargement, - modification des tests de mesures et de leurs vérifications, - modification des procédures d'arrêt. Pouvez-vous nous décrire ces modifications dans leurs implications concernant la sûreté? Quelles sont les possi¬bilités de «déverminage» éventuel? Question 8:
Question 9:
Questions complémentaires suscitées par les premières localisations des défauts: Question 10 (complémentaire de la question 1):
Question 11:
(suite)
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suite:
Considérants, rappels et remarques: Des défauts du barillet de stockage de la centrale, faisant partie du bâtiment réacteur, ont été révélées par une fuite de sodium de la cuve principale du barillet intervenue à partir du 8 mars 1987 jusqu'à la vidange complète du sodium du barillet terminée le 9 septembre 1987. L'origine de ces défauts n'est pas connue et ne le sera pas avant janvier 1988, dans le meilleur des cas. Le barillet de stockage est inutilisable dans des conditions normales. Il peut, si certaines décisions sont prises fin octobre-début novembre 1987, devenir irrémédiablement inutilisable jusqu'à son changement, soit pour une durée, annoncée par la Direction de la centrale, de 3 à 4 ans. La Direction de la centrale est donc contrainte de redémontrer une autre conception de l'installation, de son fonctionnement, de sa sûreté, de ses risques. Ces modifications à l'état initial doivent faire l'objet d'une information suivie des élus et représentants d'association. Nous n'avons pu avoir accès, malgré nos demandes orales et écrites répétées, aux dossiers qui concernent donc la sécurité des travailleurs de la centrale et des populations. Nous souhaitons avoir connaissance des correspondances entre la direction de la Centrale et les autorités de sûreté afin d'être informés correctement de cet accident et des procédures proposées, retenues et suivies. Nous souhaitons disposer des dossiers d'information en particulier sur le point «redémarrage de la centrale» à l'ordre du jour initial de la réunion du 9 octobre 1987. A Grenoble, le 25 octobre 1987
La Coordination Energie Développement de l'Isère, c/o UD-CFDT,
Bourse du travail, 32 avenue Général de Gaulle, 38100 Grenoble.
Analyse à partir du Rapport de Sûreté actuellement en vigueur, appelé Rapport provisoire de sûreté Cette analyse date de juillet 1987. Nous n'avons pas le temps, ce n'est pas notre travail, d'en faire la synthèse. Elle pose de nombreuses questions sur lesquelles nous n'avons aucune réponse. AVERTISSEMENT:
p.6
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2. Toutes les critiques et
compléments d'information et analyses sur les éléments
provisoires avancés ici sont évidemment attendues.
Plan
1. Rapport de sûreté
2. Une conception générale et un fonctionnement basés
sur l'existence d'un barillet
(suite)
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suite:
Les installations de manutention des assemblages font partie des installations proprement nucléaires qui sont abritées dans le bâtiment réacteur. (p. I-3-3). ... Les installations de manutention et de stockage des assemblages neufs et irradiés sont abritées dans le bâtiment réacteur. (p. II-2-5). Le barillet de stockage est situé dans le bâtiment réacteur (p. II-5, 2-13). ... Le stockage externe des assemblages appelé barillet de stockage, fait partie de la manutention des assemblages (§ 3.1.1.2.4.) fait partie de la chaudière nucléaire (§ 3.1.1.2.) (p. 1-3-4, 5, 6 et 7). ... Parmi les options choisies par continuité avec la centrale Phénix, les opérations de chargement-déchargement se font réacteur à l'arrêt avec pour principale différence l'absence de stockage interne dans le bloc pile sauf pour «déverminage» éventuel (p. I-3-11). Sans le barillet il ne sera donc pas possible de faire fonctionner le réacteur puisque le stockage interne dans le coeur n'est pas prévu ni possible, sauf positions de «déverminage» en nombre limité et à usage exceptionnel. Ce sera donc présupposer ce stockage possible lorsqu'il sera nécessaire ou utiliser des positions non prévues pour ce stockage. Le bloc pile n'est pas prévu pour servir également de barillet de stockage. 3. Conception de la sûreté
p.7
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L'étude des accidents pouvant
avoir des conséquences radiologiques pour la population (et la fuite
de sodium du barillet est un accident de ce type) est faite sur des bases
parmi lesquelles:
- deux accidents qui ne résulteraient pas d'un événement unique ne peuvent survenir au même moment. Or, en l'absence du barillet (même si situation accidentelle durable) tous les autres accidents doivent donc ne pas pouvoir se produire, ce qui est évidemment impossible. - l'hypothèse de fuite de la cuve principale est retenue: celle de la cuve de sécurité qui entoure la cuve principale n'est pas retenue (Il s'agit là du réacteur). Or au départ cette cuve de sécurité devait être (même si sa géométrie et son épaisseur sont différentes) du même acier (15 D 3) que celui de la cuve principale du barillet qui fuit. L'hypothèse de la fuite de la cuve principale du réacteur doit donc être retenue avec une probabilité complètement différente de celle prévue dans ce rapport. L'hypothèse de fuite de la cuve de sécurité du réacteur rejetée dans ce rapport doit être retenue aujourd'hui. En outre le système de protection du réacteur suit les prescriptions du critère IEEE 279, en particulier en ce qui concerne l'application du critère de défaillance unique aux dispositifs communs aux systèmes de protection et de contrôle (de quoi?) (p. I-4-8). Or ces prescriptions n 'ont pas été appliquées concernant les contrôles de la cuve, et les contrôles effectués par les bougies de détection du sodium intercuve. La conception de la défense en profondeur la sûreté des installations est basée sur une défense en profondeur, c'est-à-dire sur les différents moyens intervenant successivement pour éviter la diffusion des substances radioactives, en trois niveaux... (p. I-4-7). ... Il y a 3 enceintes pour le barillet et non 4 comme pour le réacteur: la cuve de rétention n 'est pas une enceinte. Ceci constitue une erreur de conception. Du fait des travaux engagés sur le barillet, le maintien constant de 3 enceintes ne semble pas être possible. ... L'intégrité et l'efficacité des systèmes importants pour la sûreté sont vérifiées, outre la présence d'une instrumentation de surveillance permanente (défaillance dans le cas du barillet!), lors de visites et d'essais périodiques qui permettent de s'assurer: - de la continuité et de l'état des composants des circuits électriques - de l'intégrité des structures et de l'étanchéité des enceintes et des circuits (pas de visite pour le barillet?) - de la disponibilité et des performances en fonctionnement des composants actifs (p. I-4-8). ... Le troisième principe relatif à la protection contre les projectiles, les chutes d'objets et les ruptures d'éléments de circuits sous pression est le suivant: l'ordre de grandeur limite de la probabilité d'un dégagement inacceptable de substances radioactives à la limite du site pour chacune des fonctions de sûreté de la tranche définies ci-après est fixé à 10-6 par an et... un ordre de grandeur limite de la probabilité d'occurence de l'événement de 10-7 par an pour chacune des fonctions de sûreté: - arrêt du réacteur et évacuation de la puissance résiduelle, - stockage du combustible usé, - traitement et confinement des effluents radioactifs (p. I-4-9). (suite)
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suite:
Or la probabilité d'occurence d'une fuite de la cuve principale du barillet a été fixée entre 10-6 et 10-4 par an, ce qui caractérise l'accident improbable. Or l'accident s'est produit 3 mois après le démarrage on peut donc mettre en cause la méthode probabiliste retenue et tous les calculs de probabilité, et avoir des inquiétudes sur ces probabilités de rejets de substances radioactives. ... La protection contre les risques liés au sodium repose sur: (…) - empêcher la sortie du sodium primaire de la cuve principale en situations normales ou accidentelles (absences de tubes plongeants) (p. I-4-11). 4. Conception des bâtiments et matériels, Résistance
des matériaux
p.8
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Tous les matériaux pouvant
être en contact avec le sodium sont en acier inoxydable austénitique
(p. II-4.1-7)... apte à résister à une éventuelle
corrosion intercristalline. Toutes les soudures de fabrication ont été
contrôlées à 100% par ressuage et radiographie
des témoins de production exécutés à l'avancement
ont permis de vérifier, par contrôles destructifs, le maintien
dans le temps de la qualité des fabrications.
Chaque sous-ensemble préfabriqué en usine a subi une épreuve hydraulique suivie d'une vérification d'étanchéité par test hélium. Après montage, la totalité des circuits a été soumise, après contrôle radiographique des soudures d'assemblages, a un test d'étanchéité global à l'hélium. (p. II-6.5-5). Pourquoi ces prescriptions appliquées au circuit d'évacuation de puissance du barillet n'auraient-elles pas été appliquées à la cuve principale du barillet qui participe à cette fonction passivement? Si elles ont été appliquées elles se révèlent donc défaillantes et tous ces contrôles sont à revoir. Le dôme est en acier noir, est-il du même type que la cuve principale du barillet? qui serait de l'acier inoxydable 15 D 3 d'après la direction de la centrale. ... L'option fondamentale de conception de la cuve principale est sa simplicité de forme... des soudures réalisées bout à bout, ce qui en facilite notamment le contrôle (contrôles de surface et volumique à 100%)... autorise la surveillance en exploitation des soudures par un engin automatisé ou télécommandé cheminant dans l'espace intercuves. Le maintien de la cuve à une température de l'ordre de 400°C (des dispositions particulières pour maintenir les températures de la cuve en fonctionnement normal bien en dessous des limites du matériau, conçu pour une température de fonctionnement nominal de 550°C.) élimine tout problème de fluage significatif et de vieillissement durant la vie de la centrale. (p. III-3.3-3). La cuve principale est en acier inoxydable austénitique à basse teneur en carbone... qui se comporte de manière très satisfaisante en présence du sodium. Les vitesses de corrosion restent très lentes, même pour des taux d'impuretés assez élevés (p. III-3.3-4). Toutes ces certitudes avancées se sont vérifiées fausses dans le cas du barillet donc suspectes pour les éléments du réacteur. 5. Qualité des réalisations
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Le dimensionnement et la réalisation du matériel mécani¬que comporte une analyse de déformation progressive liées à des phénomènes non linéaires, entraînés par la présence de défauts. Dans le cas de Creys-Malville des études détaillées ont été effectuées et elles ont permis d'écarter clairement ces questions (p. III-1.2.8-6). Les cuves du réacteur et du barillet ne sont pas parmi les structures pour lesquelles l'admissibilité du dommage de fatigue/fluage a pu être démontrée (p. III-l.2.8.-6 et 7). Les phénomènes non linéaires, entraînés par la présence de défauts, ont fait l'objet de divers essais et études de recherche et développement dans le but de codifier des règles adéquates pour la filière. Dans le cas de Creys-Malville, des études détaillées ont été effectuées et elles ont permis d'écarter clairement ces questions. (concernant les matériels mécaniques de la chaudière) (p. 111-1.2.8-3). Il y a eu des essais de comportement en fatigue des joints soudés de la cuve principale (p. 111-1.2.8-7). Les matériels sont classés en 4 niveaux de qualité: 1, 2, 3 et QC. En règle générale, les niveaux de qualité sont homogènes pour la conception et pour la réalisation … Acier 304 L (p. III-1.2.8.-4). … Le bâtiment réacteur-manutention est dimensionné en niveau de qualité QS (niveau le plus élevé) prenant en compte toutes les situations internes et les événements externes (p. III-1.2.6-6). Garantir le maintien des fonctions de sûreté. Le dimensionnement et la réalisation des matériels est fait en fonction des catégories de situations et des niveaux de qualité (p. 111-1.2.5-1). Toutes ces certitudes avancées se sont vérifiées fausses dans le cas du barillet donc suspectes pour les éléments du réacteur (bis). 6. Analyse de sûreté, Catégories de situations
p.9
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La fuite de la cuve principale
du barillet est classée en situation hypothétique au même
titre que la fuite de la cuve principale du bloc réacteur, ou
que la fusion de 7 assemblages, c'est-à-dire le nombre maximum
d'assemblages fissiles que le récupérateur est supposé
capable de recueillir.
La vidange volontaire partielle du barillet jusqu'aux PNL [PNL = Protections neutroniques latérales] (qui a peut-être eu lieu à partir du 9 avril 1987) est classée en situation incidentelle. La baisse volontaire de niveau de sodium jusqu'aux têtes des assemblages (qui a peut-être eu lieu également pour détecter la fuite à partir du 9 avril 1987; d'après là direction de la centrale «le niveau de sodium a été baissé jusqu'à la cote 18.100 c'est-à-dire à environ 1,20 mètre au dessous du niveau nominal, mais les assemblages du barillet ne craignent pas le dénoyage») est classée en situation accidentelle. La vidange totale du barillet sans assemblage (qui aura vraisemblablement lieu cet été 1987) est classée en situation accidentelle. (p. III-1.2.4.1-9, 10 et 11). Dès le 8 mars 1987, le réacteur aurait dû être arrêté au vu de ce rapport de sûreté. Les situations accidentelles (3e catégorie de situation de dimensionnement) nécessitent comme impératifs fonctionnels l'arrêt du réacteur pour la remise en état afin de limiter les conséquences sur la sûreté et la disponibilité. La remise en exploitation de la tranche après vérifications adéquates et réparation des dommages subis. Les situations hypothétiques (4e catégorie de situation de dimensionnement) nécessitent comme impératifs fonctionnels: on doit assurer l'arrêt du réacteur et le maintien en état sûr de la tranche pendant et après l'accident. On admet que le redémarrage de la chaudière soit impossible à cause des dommages subis (p. III-1.2.4.1-6). ... Les classements effectués concernant qualité, sûreté et situations sont les suivants: 1. Un classement de sûreté des matériels, systèmes et ouvrages qui résulte de l'identification de l'importance du rôle joué par le matériel du point de vue de la sûreté. 2. le classement en niveaux de qualité, qui correspond en règle générale au classement de sûreté, peut être modulé en fonction (...) de l'identification de l'importance jouée par le matériel du point de vue de la disponibilité de la tranche et identification des conditions de chargement. 3. un classement en catégories de situations, catégories de situations résultantes des situations internes de fonctionnement, des événements externes et des combinaisons de ceux-ci. 4. un classement en impératifs fonctionnels dépendant du rôle dans les catégories de situations. 5. des règles de conception, dimensionnement et réalisation en fonction du niveau de qualité, de la catégorie de situation, du rôle du matériel. (p. III-1.2.3-3). 1. Classes de sûreté
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2. Classes de niveaux de qualité: Il y a des Critères d'attribution du niveau de qualité (où sont-ils?) Pour le matériel de la chaudière de niveau de qualité correspond, en règle générale, à la classe de sûreté dans laquelle il est rangé. Rien n'est indiqué pour le barillet. ... L'analyse de sûreté par barrières est décrite (p. I- 6-3). 7. Manutentions et circuits associés
Rapport de sûreté, volume II,
chapitre 5.1: manutentions et circuits associés.
La manutention des assemblages est relative
aux assemblages neufs ou irradiés du coeur:
p.10
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La chaîne d'évacuation
des assemblages irradiés comprend les moyens de traitement des assemblages
expérimentaux. (p. II-5.2-5)
Il ne sera plus possible de remplir aucune de ces fonctions. Dans toute la chaîne de manutention les pièces pouvant être en contact avec le sodium sont en acier inoxydable austénitique. La partie hors sodium est en acier ferritique. (p. II-5.2-7) La conduite des machines est effectuée depuis le PM poste de manutention. (p. II-5.2-7). Ce poste commande aussi bien les manutentions des mécanismes «réacteur» que les manutentions des mécanismes «barillet». (p. II-12-23) Ce poste est situé, semble-t-i1, au-dessus du barillet (annexe 18 du document général de référence, édité en mars 1987): ne sera-t-il pas inopérant du fait des travaux sur le barillet? Le remplacement d'un assemblage irradié présentant une rupture de gaine, par un assemblage neuf situé dans le stockage de déverminage, s'effectue avec une seule machine de transfert. Le stockage des assemblages irradiés assure la conservation des assemblages, leur refroidissement... Ce refroidissement est-il possible dans tous les cas, dans le coeur? La barillet joue le rôle de plaque tournante de la manutention des assemblages... Il assure le stockage des assemblages irradiés jusqu'à ce que leur puissance résiduelle permette leur évacuation. (p. II-5.2-10) Les enceintes contenant du sodium sont conçues pour qu'une fuite éventuelle de sodium soit identifiée. Ce qui n'a pas été le cas du 8 mars 87 au 4 avril 87. Le déchargement normal des assemblages lors d'une campagne moyenne comprend : 1/2 coeur combustible, les assemblages absorbants, 1 couronne de fertiles. (p. II-5.2-12) Le circuit sodium du barillet est relié par... une tuyauterie de vidange. (p. II-5.2-13) Cette tuyauterie était interrompue en mars 1987, elle a dû être rétablie par soudure? Le cheminement des assemblages DIMEP A (p. II-5.2-14) se fait par le barillet. Le puits de lavage du sodium restant sur les assemblages ou les équipements n'existe toujours pas. Or il intervient dans de nombreux cas et encore plus avec la réparation du barillet. 8. Fuite de la cuve principale du barillet
(suite)
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Ce circuit azote est également équipé d'un rotamètre permettant de contrôler le débit instantané. (p. 11-5.2-16) Des informations anormales en provenance du débitmètre et des pressostats peuvent permettre de détecter une perte d'étanchéité de l'espace entre cuves. (p. 11-5.2-17) Une prise de pression assure la surveillance en exploitation du ciel d'argon. Plusieurs sondes mesurent les niveaux de sodium. (p. 11-5.2-17) ... La surveillance des niveaux s'effectue au moyen de deux types de sondes remplaçables, des sondes à mesures continues et des sondes à mesures discontinues. Le contrôle de la pression du ciel du barillet s'effectue au moyen des informations suivantes: - mesure de pression... affichée en salle commande - alarme globale en salle commande regroupant tout défaut de pression ciel barillet. Le contrôle de la pression extérieure à la cuve se fait par l'intermédiaire du circuit azote entre cuves. Deux pressostats permettent de connaître les seuils haute et basse pression ; ils donnent des alarmes en local... Le fond de la cuve de rétention est équipé intérieurement de bougies de détection de fuites. En cas de fuite de la cuve principale, le sodium crée un contact déclenchant ainsi une alarme en salle commande. Le circuit d'azote entre cuves est équipé sur la ligne d'alimentation en azote d'un débitmètre à seuil donnant une alarme en local. (p. III-3.7-7 et 8) Tous ces instruments de mesure, de contrôle et d'alarme ont été défaillants en mars 87. Des dispositifs identiques sur le réacteur sont donc également suspects. ... L'activité du sodium du barillet de stockage est normalement due à l'apport de sodium primaire par le pot durant la manutention des assemblages. Elle passe par un maximum dû à l'activité du sodium 24, soit 1,2. 10-5 Ci/g. Après décroissance du sodium 24, le sodium 22 et les produits de corrosion (manganèse 54, cobalt 60, et cobalt 58) deviennent prépondérants. (p. III-5-5) 9. Fuite de la cuve principale du réacteur
p.11
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Rapport de sûreté,
I-5: stockage, contrôle et évacuation des effluents radioactifs
et des déchets solides.
L'étanchéité de la cuve principale du réacteur, prévue lors de l'élaboration du projet et de la construction, est contrôlée pendant l'exploitation (p. I-5-3) ... La distance entre cuve principale et de cuve de sécurité autorise la surveillance en exploitation de la cuve principale au moyen d'un appareil pouvant circuler entre les deux cuves. (p. II-4.1-5) Or cet appareil, le MIR, n'est pas opérationnel à ce jour? Des matériels d'observations et des mesures périodiques permettent l'inspection des joints soudés de la cuve principale, l'observation par endoscope des structures hautes de la cuve de sécurité. (p. II-4.1-7) Y avait-il le même matériel pour le barillet, sinon pourquoi? Si oui a-t-il été défectueux? Dans l'espace entre cuve principale et cuve de sécurité, des bougies de détection de fuite et des détecteurs d'activité permettent de détecter une perte d'étanchéité au niveau de la cuve principale. Ce matériel a été défaillant dans le cas de la fuite du barillet. Un matériel d'observation et un matériel de contrôle, portés par chariot, peuvent être introduits par les traversées de dalle correspondantes. Ils permettent: - un examen périodique par endoscope de la partie haute, - un examen par ultrasons de la cuve principale. ... La cuve de sécurité est en fonctionnement normal, à une température de l'ordre de 300°C. Ce n'est que dans des situations hypothétiques que des températures plus élevées sont atteintes; celles-ci ne sont maintenues que pendant de courtes durées. (p. II-4.1.1-7) Dans le cas d'une fuite de la cuve principale, comme pour le barillet, cette condition ne semble que difficilement remplie, le sodium étant alors à une température de 395°C en régime stationnaire et de 300 à 500°C en régime de changement d'état stationnaire (p. II-4.3-5) Une fuite de la cuve principale peut être détectée en permanence au moyen des dispositifs suivants: - détection de sodium primaire dans l'espace entre cuves au moyen de bougies de détection; ces bougies sont remplaçables, - détection de fuite d'un fluide primaire (sodium ou argon) dans l'espace entre cuves par mesure d'un signal d'activité élevée en sortie du circuit azote, - mesures de niveau du sodium dans la cuve principale; ces mesures sont implantées dans le collecteur chaud, le collecteur froid et le collecteur de refroidissement de la cuve principale (p. II-4.2-5) L'ensemble de ces dispositions a fait la preuve de son inefficacité dans le cas de la fuite de la cuve principale du barillet. Outre les tests d'étanchéité réalisés à l'avancement sur les soudures, un test global a été effectué, selon une méthode déjà validée, sur les enceintes des réacteurs PWR et sur d'autres réacteurs. (p. II-4.2-6) Ce test d'étanchéité est insuffisant dans le cas de la cuve principale du barillet, pourquoi ne le serait-il pas pour celle du réacteur? ... (suite)
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suite:
La température de la cuve principale du réacteur n'excède pas 485°Cpour les situations incidentelles. Elle doit être en fonctionnement normal de 400 à 450°C? (p. II-6.2-5 et 6) De toute façon sa température a été durablement plus élevée que celle de la cuve principale du barillet qui a fui. Elle a donc subi des contraintes de températures, mais aussi de flux neutroniques et de frottement fluides bien supérieurs. ... La fuite de la cuve principale du réacteur est analysée comme accident de situation hypothétique de 4e catégorie. Cet accident est enveloppe pour le même sur le barillet? La localisation retenue est la plus défavorable. Une taille de fuite enveloppe a été déterminée de manière conservatrice après une étude mécanique. (p. III-4-6) Il serait intéressant de connaître ces données! Description de l'accident: Cette fuite est détectée aussitôt par l'une des bougies de détection implantées au fond de la cuve de sécurité: les signaux issus de ces bougies donnent lieu à une alarme en salle de commande. L'opérateur déclenche l'arrêt rapide du réacteur et réduit ensuite la vitesse des pompes primaires. De plus, l'activité due au sodium est détectée par le système de détection d'activité de l'espace entre cuve qui déclenche l'isolement du circuit azote de cet espace. ... Pour éviter tout risque d'endommagement du combustible... l'opérateur dispose d'environ dix heures pour effectuer la dépressurisation d'une ou plusieurs cloches d'argon des échangeurs intermédiaires. (p. III-4-6 et 7) 10. Les détections de fuite de sodium
Le principe de surveillance repose sur les propriétés électriques conductrices du sodium: le sodium suintant ou coulant provoque localement un court-circuit, ou plus précisément une baisse de résistance d'isolement entre un conducteur électrique actif et la masse métallique environnant ce conducteur. p.12
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Le système de détection
proprement dit est constitué de détecteurs, de coffrets de
regroupement permettant la localisation précise, de relais
à seuil permettant la détection et la localisation principale
et provoquant des alarmes. (p. II-9-35)
... Lorsque la fuite éventuelle se trouve être ponctuelle ou bien canalisée, les détecteurs sont des bougies. La bougie est un matériel de présentation classique analogue à la bougie d'un véhicule automobile, mais dont les électrodes ont une longueur adaptée à leur mission. La détection s'effectue lorsque la fuite de sodium provoque un court-circuit entre les deux électrodes. Une bougie constitue une unité de détection, dont le raccordement par un double conducteur confère au détecteur son caractère intrinsèque: la coupure de la liaison est détectable en permanence. (p. II-9-36) Les bougies sur le réacteur sont remplaçables, ont-elles été rapidement remplacées par des bougies vérifiées? (p. I-6-4) Il existe de nombreux endroits (cuves, échangeurs, tuyauteries, générateurs, réservoirs, robinets, vannes) où sont installés des détecteurs de fuite de sodium (bougies ou cordons) ayant une fonction de sécurité, de sûreté et d'alarme (arrêt rapide ou d'urgence, lutte contre l'incendie et l'explosion) qui se sont révélés non fiables en mars 87. 11. Coeur du réacteur
(suite)
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- d'une région périphérique, constituée par les assemblages de protection neutronique latérale, protégeant les composants tels que les pompes primaires... contre le flux en provenance des zones combustibles. A l'intérieur de ces différentes régions, on trouve d'autres assemblages: - les assemblages absorbants, qui sont situés dans la zone combustible; leur rôle est de contrôler le niveau de puissance du réacteur et, quand nécessaire, de le rendre sous-critique, - 3 assemblages «guides de neutrons» situés à la limite des zones combustibles externe et fertile; leur rôle est de canaliser le flux vers les chambres de contrôle neutronique situées sous les cuves, - un certain nombre d'assemblages spéciaux appelés DIMEP (Dispositifs d'Irradiation et de Mesure en Pile): on classe parmi ceux-ci les assemblages «diluants» qui sont présents dans le coeur de démarrage. (p. II-3-3) ... Les assemblages absorbants du système de commande principal (SCP) de commandes permettent de compenser les variations de réactivité dues: - aux effets de température et de puissance entraînés par les démarrages, arrêts ou variations de régime de la centrale - à l'usure du combustible tout au long du cycle. Ils servent également à effectuer le pilotage du réacteur. Ils constituent une réserve d'antiréactivite... en situation incidentelle ou accidentelle (fonction de sécurité). L'arrêt d'urgence ramenant la puissance neutronique à une valeur quasi-nulle en quelques secondes par chute gravitaire de tous les absorbants SCP et de tous absorbants du système d'arrêt complémentaire (SAC) (p. II-3-6) Leur conception est telle qu'il y ait efficacité neutronique maximale, destinée à limiter le nombre d'assemblages dans le coeur. Le faisceau absorbant étant dense, la puissance qui s'y dégage est élevée. Le refroidissement de ces éléments est assuré par une circulation forcée de sodium, qui nécessite de canaliser l'écoulement dans celui-ci dans une structure appelée corps de barre (p. II-3-7) Le pied de l'assemblage SCP comporte une double serrure d'interdiction qui interdit de charger un assemblage de commande dans une chandelle du sommier non prévue pour un assemblage absorbant et qui interdit également de charger tout autre assemblage du coeur dans une chandelle pour assemblage absorbant. (p. III-3-8) Où donc ont été mis les assemblages absorbants de réserve en juillet 1987? Quelle est la nouvelle configuration du coeur, non prévue, qui nécessite de nouveaux calculs, et qui va subir des modifications non prévues? ... Le choix de l'absorbant et la géométrie retenue pour les assemblages absorbants, leur nombre est compatible avec... la durée de vie visée pour l'assemblage. (p. II-3-9) Quelle est cette durée de vie et son comportement au-delà? Cette durée n'est certainement pas de 4 ans dans le coeur? Les positions de déverminage sont implantées au milieu de la dernière rangée des assemblages réflecteurs acier afin de rester sur le sommier du réacteur pour des questions de positionnement, de refroidissement et d'encombrement. (p. II-3-10) p.13
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Les 3 assemblages «guides
de neutrons». (p. II-3-11)
Les dispositifs d'irradiation et de mesure en pile (DIMEP). (p. II-3-12,13,14) Les DIMEP type A sont des assemblages spécialement aménagés pour recevoir deux sortes de dispositifs expérimentaux: des capsules expérimentales diverses; des doigts de gants rétractables; des bouchons BOUPRY contenant des cannes de mesure. Les capsules pour DIMEP A sont introduites en air ou en sodium dans le barillet. Les DIMEP B sont introduits dans les canaux expérimentaux des bouchons tournants: DIMEP BOUPHY destinés à faire des mesures physiques à l'intérieur des canaux des assemblages DIMEP A; DIMEP BOUPRESS destinés à faire des mesures de pression et de vibrations dans le sommier. Le coeur de démarrage a une réactivité plus importante que le coeur à l'équilibre; il est nécessaire de compenser cette surréactivité par l'implantation d'un certain nombre de DIMEP diluants dans les zones combustibles interne et externe. DIMEP type B: Deux traversées ont été aménagées dans le bouchon couvercle coeur, l'une au centre, l'autre en périphérie, et permettant d'installer simultanément deux DIMEP de type B. Ces DIMEP nécessaires à la surveillance du coeur nécessitent d'être chargés-déchargés dans le barillet? Sans barillet, il sera impossible de placer des appareils de mesure dans le coeur? Ou alors que signifie les chargements «en air»? L'introduction des capsules dans les DIMEP A peut se faire en air ou en sodium dans le barillet. Les différents types de capsules sont destinées soit à effectuer des mesures neutroniques, soit à irradier des échantillons des matériaux de structures des assemblages du coeur soit à servir d'étalons de rupture de gaines pour qualifier les systèmes «sodium» de détection et de localisation de rupture de gaines. Les cannes pour BOUPHY permettent d'effectuer des mesures neutroniques à différents niveaux de puissance, les taux de fission dans le coeur ou au niveau du combustible, ou pour mesurer la température du sodium à l'entrée coeur. (p. II-3-13)... Des serrures... interdisent la mise en place d'un assemblage dans une chandelle où il serait sous-refroidi. (p. II-4.1-4) La disposition des assemblages dans le coeur est une opération complexe avec des interdits. Les assemblages du coeur sont surveillés par des thermocouples, le système de détection de rupture de gaine (n'y en a-t-il qu'un?) ainsi que par le système de localisation de rupture de gaine (n'y en a-t-il qu'un?). (p. II-4.1-4) Tous les assemblages absorbants, GDN ou DJMEP ont des positions déterminées qu'il semble difficile de changer. ... Les assemblages combustibles et fertiles, les assemblages absorbants et les guides de neutrons sont des éléments «consommables» qui sont déchargés à périodes régulières. (p. II-13-3) (suite)
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12. Variations possibles autour de la configuration nominale Les variations possibles de la configuration du coeur pourraient porter sur: - le nombre d'assemblages, - le contour extérieur de la zone combustible externe, - la présence d'assemblages diluants. De toute manière, elles demeureraient de faible amplitude compte tenu: - du débit global imposé, - que le système de contrôle du coeur est figé (assemblage SCP), - des dispositifs de surveillance à caractère de sûreté installés, - des conditions limites de fonctionnement des assemblages combustibles. (p. II-13-4) Or le rajout de 9 assemblages combustibles et de 7 assemblages fertiles dans le coeur, ainsi que le rajout d'assemblages de commande, on ne sait toujours pas où ni combien, correspond à une modification d'amplitude certaine de la configuration du coeur, qui était déjà une configuration particulière, puisque de coeur au démarrage. (modification de 3%? du nombre des assemblages combustibles et fertiles, de 100%? des assemblages absorbants) ... Le puits neutronique dû aux assemblages absorbants entraîne un arcage centripède des assemblages adjacents. Or il y a plus d'assemblages absorbants que prévu dans le rapport de sûreté. Les déformations (gonflement irréversible de l'acier sous irradiation, dilatation thermique réversible, fluage d'irradiation... (p. II-13-10) seront plus importants du fait de la durée de séjour des assemblages dans le coeur. Le coeur actuel est entre la situation début de cycle à l'équilibre combustible à jeu rattrapé (DCER) après 40 JEPN (jours équivalents à puissance nominale), le combustible qui était frais a rattrapé son jeu avec la gaine, et la situation fin de cycle à l'équilibre (FCE): après 240 JEPN, l'ensemble du combustible étant alors collé à la gaine. Durant cette période il y a augmentation continue de l'effet Doppler. La marge minimale vis-à-vis du critère d'antiréactivité des assemblages absorbants est atteinte en début de cycle, quand la réactivité du coeur est maximale. Les intervalles de temps entre arrêt pour manutention (appelés cycles) sont égaux entre eux et correspondent à une durée de fonctionnement de 320 jours équivalents à puissance nominale (JEPN). Le renouvellement des assemblages combustibles est effectué par moitié tous les 320 JEPN (fréquence 2)... chaque assemblage a un temps de séjour en pile de 640 JEPN (2 cycles). Le renouvellement des assemblages fertiles de la couverture radiale est effectué par couronne entière après 3 cycles, 4 cycles, et 5 cycles respectivement pour les couronnes 1, 2 et 3. (p. II-13-4) ... Un rebouclage depuis le début des études neutroniques peut être nécessaire en changeant de configuration. (p. II-13-5) Ces études ont-elles été refaites et vérifiées dans toutes les configurations pouvant être nécessaires pendant 4 ans? p.14
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13. Cas particulier du coeur de démarrage
Le premier cycle d'irradiation appelé «coeur de démarrage» est rallongé et passe de 320 à 480 JEPN. Le coeur de démarrage présente par rapport au coeur à l'équilibre des modifications qui résultent d'un compromis entre trois astreintes: - la tenue de la durée du premier cycle (480 JEPN), qui impose une valeur minimale de la réactivité du coeur en début de cycle, - le respect des critères de sûreté relatifs aux absorbants qui impose une valeur maximale pour la réactivité du coeur en début de cycle, - la garantie sur la puissance totale du réacteur. Par rapport au coeur à l'équilibre, il a donc été nécessaire: - d'augmenter l'enrichissement volumique moyen du combustible pour satisfaire la première astreinte, - de remplacer en début de cycle 24 assemblages combustibles (répartis dans les zones interne et externe) par des assemblages diluants en acier, dans le but de tenir la seconde astreinte; ces diluants diminuent en effet la réactivité initiale du coeur et permettent ainsi un enfoncement moindre des absorbants (toutefois le respect de la durée du premier cycle oblige à un déchargement des 24 diluants en cours de cycle) - de procéder au remplacement de 12 assemblages fertiles de la première couronne par 12 assemblages combustibles externes... (p. II-13-15) La configuration du coeur de démarrage est indiquée dans la figure II-13.4-1 (illisible) Il y a donc pour le coeur de démarrage: - 193 - 9 = 184 assemblages combustibles internes - 171 + 12 - 15 = 168 assemblages combustibles externes soit 352 assemblages combustibles au total - 9 + 15 = 24 assemblages diluants - 21 assemblages de commande principale - 3 assemblages d'arrêt complémentaire - 72 assemblages fertiles surveillés de 1ère et 2ème couronne et 150 assemblages fertiles non surveillés de 2ème et 3ème couronne, soit au total 222 assemblages fertiles. (p. III-3.2-8), en fait 234 - 12 = 221 (figure II-13.4-1) - 188 assemblages réflecteurs aciers - 6 assemblages réflecteurs aciers purgeurs - 3 assemblages réflecteurs aciers de recalage - 6 assemblages combustibles internes pour déverminage - 6 assemblages combustibles externes pour déverminage soit 834 assemblages portés par le sommier au total - 1.076 assemblages de protection neutronique latérale - 1 emplacement libre - 2 canaux expérimentaux. ... Serrures d'interdiction La conception des serrures permet de délimiter plusieurs zones de débit pour les assemblages combustibles et fertiles. En plus, une serrure spéciale a été prévue pour les assemblages absorbants. (p. III-3.2-12) (suite)
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C'est pour la situation début de cycle avec diluants que la puissance linéique est maximale... L'efficacité du système SAC est augmentée par rapport au coeur à l'équilibre, l'antiréactivité du système SCP étant légèrement diminuée. (p. II-13-15) ... A aucun moment dans l'analyse des situations de fonctionnement il n'est indiqué la possibilité d'exploiter la centrale avec l'indisponibilité du barillet (p. II- 14-11) 14. Ruptures de gaines
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Les systèmes de détection
(DRO) et de localisation de rupture de gaine (LRO) doivent permettre de
localiser l'assemblage dans lequel s'est produite la rupture ouverte, pour
en suivre l'évolution (que l'on peut craindre rapide) et éventuellement
retirer cet assemblage du coeur du réacteur avant dépassement
du seuil.
Le seuil LRG ou DRG demande le retrait de l'assemblage défectueux. (p. II-12-41) ... Cette détection (LRG ou DRO) ne peut se faire que réacteur en fonctionnement, les produits de fission recherchés disparaissant rapidement à l'arrêt. (p. II-12-41) ... En fonction du niveau des signaux, l'exploitant peut décider de conserver l'assemblage en réacteur jusqu'au prochain arrêt programmé ou d'arrêter la centrale et de mettre cet assemblage en position de déverminage. (p. II-12-42) Il y a un risque de propagation de la rupture de gaine ouverte du fait de la formation d'un uranate de sodium de densité plus faible que le combustible (p. III-3.2-6). Les essais hors pile ont montré que la cinétique de cette réaction est négligeable, de telle sorte qu'aucune augmentation de la rupture de gaine en position de déverminage n'est à craindre (p. III-3.2-6). Il y a 12 positions de déverminage, mais avec des contraintes. Rappel Les opérations de déverminage consistent à permuter un assemblage dont les ruptures de gaine sont susceptibles d'évoluer avec un assemblage neuf de la même zone de débit, stocké dans le réacteur. (p. III-3.2-6). Il n'est pas prévu un fonctionnement du réacteur avec des ruptures de gaines ouvertes de seuil dépassé sur les assemblages dans le coeur. S'il y en a, la procédure prévue est de les transférer dans le barillet et de les laisser séjourner 4 mois jusqu'à décroissance de leur radioactivité. En cas de ruptures de gaine il y a mise en oeuvre d'un circuit spécial de décontamination de l'argon du ciel et du sodium. 15. Rejets
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16. Chargements et déchargements des assemblages Les assemblages de surveillance sont de type assemblages combustibles, fertiles, absorbants, guides de neutrons, réflecteurs ou DIMEP destinés à être examinés de façon à vérifier leur bon comportement en réacteur. (p. II-5.2-23) Un puits DIMEP dans le couloir de manutention permet d'extraire ou d'introduire les capsules des assemblages DIMEP. Ils transitent par le barillet. En l'absence de celui-ci il ne sera plus possible de vérifier le bon comportement du coeur alors que celui-ci n'a fonctionné que moins de 100 JEPN et qu'il y a toujours des assemblages de surveillance dans le coeur. Par ailleurs leur évacuation nécessite un puits de lavage et l'APEC, qui ne sont pas encore disponibles. (p. II-5.2-23, 24) Un assemblage ayant été lavé ne sera jamais remis en barillet. La réticence de la direction de la centrale à décharger les assemblages présents dans le barillet est liée au fait qu'une fois déchargés ils seront inutilisables, même sans lavage. Or certains d'entre eux sont des assemblages combustibles et fertiles. D'où le choix de les réintroduire dans le coeur, sans autres raisons apparentes qu'économique et d'impossibilité d'autre solution ? ... Le temps de séjour en réacteur des assemblages absorbants SCP* et SAC** (d'arrêt rapide et d'urgence) est limité par la tenue sous irradiation des éléments absorbants qui sont soumis à un flux neutronique élevé. Les différents facteurs qui peuvent en limiter la durée concernent soit les pastilles de B4C (gonflement, fracturation) soit la gaine (carburation interne, gonflement, fluage) La tenue sous irradiation est examinée pour un enfoncement «théorique moyen>) des barres SCP au cours du cycle et pour la position nominale des 3 assemblages SAC en position haute. (p. III-3.6-4) Les essais effectués ont montré la bonne tenue des gaines pour les temps de séjour envisagés. (p.III-3.6-5) L'ensemble de ces données sont des contraintes semble-t-il insurmontables sans déchargement de ces assemblages pendant 3 ans ou plus. 17. Liens entre barillet et réacteur et travaux de réparation
du barillet
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Le circuit sodium du barillet
permet (??) la purification du stockage du bloc réacteur, le sodium
primaire circulant au travers de la purification du circuit, mu par la
pompe de purification au démarrage implantée dans le bloc
réacteur...(p. II-5.2-33)
... Le treuil le plus puissant du pont tournant du bâtiment réacteur est limité à 360 tonnes. (p.II-5.3-4) Il ne sera donc pas possible d'extraire les principaux éléments du barillet sans les découper au chalumeau. Le bâtiment réacteur-manutention doit être maintenu en dépression (p. II-9-21) et il constitue la barrière du (enceinte de) confinement secondaire (p.II-10-12). Cela sera impossible lors des évacuations des éléments volumineux du barillet. ... Les installations de lavage et de décontamination prévues p. II-5.3-13, 14 et 15 n'existent toujours pas. ... Les circuits auxiliaires comprennent en particulier pour le barillet: - les deux circuits sodium indépendants capables d'assurer en connexion naturelle l'évacuation de la puissance résiduelle du barillet - le circuit de purification du sodium du barillet - le circuit argon de couverture du sodium du barillet. (p.I-3-7) ... Les circuits annexes tels qu'ils sont décrits comportent: - le circuit d'azote pour le remplissage et la régulation de l'atmosphère intercuve · de la cuve principale et de la cuve de rétention du stockage externe (barillet) · de la cuve principale et de la cuve de sécurité du bloc réacteur - le circuit d'argon qui alimente en particulier le ciel de pile et le ciel du barillet (p. 1-3-7). En conséquence les circuits d'azote et d'argon semblent être les mêmes pour le bloc réacteur et le barillet, à l'exception évidemment des alimentations. Ce qui pose la question de la configuration de ces circuits sans barillet. ... Les opérations de purification du sodium du bloc réacteur sont faites en liaison avec les pièges froids du circuit auxiliaire sodium du barillet avec une pompe de purification au démarrage. (p. II-4.1.3-4) Que se passe-t-il lorsque ce circuit n'existe plus comme ce sera le cas sans barillet? La centrale de ventilation du bâtiment réacteur assure le soufflage et l'extraction de l'air par deux batteries froides, reliées au puits de cuve du barillet par des gaines implantées dans le génie civil. Cette centrale assure, par ailleurs, le refroidissement des traversées de dalle et des cheminées de cuve. (p.II-14-30) Que se passera-t-il lors des travaux sur le barillet? ... Il existe sur les plans un espace non bétonné, entre le puits du barillet et le puits du réacteur, situé en haut de ces puits et en dessous du sas à tourniquet. Il existe également des circuits de ventilation et des canalisations qui percent le mur de séparation entre ces deux puits, créant ainsi des jonctions, non complètes et protégées mais dangereuses en cas de travaux côté barillet. 18 Les essais La phase des essais s'étend de la fin du montage à la mise en service industrielle ou, pour certains matériels, à la réception provisoire ou définitive. (p. III-2.3-3) Nous sommes donc en période d'essais, ce qui constitue une période avec des contraintes supplémentaires décrites dans le rapport de sûreté. (suite)
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Il s'agit en particulier: ... de vérifier que certaines hypothèses adoptées pour les études d'accidents sont effectivement majorantes. C'est vérifié, elles ne sont pas majorantes. ... de contrôler les dispositifs de détection de fuite sodium ... de vérifier les chaînes de mesure, de traitement de l'information. Ce qui a été fait et mal fait. L'autorisation de chargement du réacteur a été obtenue au vu de ces essais mal faits. Chaque compte rendu d'essai faisant l'objet de descriptions écrites, il serait intéressant d'en disposer. 19. Les feux de sodium
20. Remarques annexes et rapides
sur les séismes et autres
21. L'arrêt d'urgence (trop lent d'après des calculs
autres que ceux du C.E.A.)
22. Remarque annexe sur la zone d'étude des populations concernant
les retombées radioactives en cas d'accident
23. Perte en plutonium, Retraitement, usage militaire
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Rappel des informations diffusées par
le Ministère de l'Industrie, service MAGNUC: «INFO HEBDOMADAIRES
CREYS-MALVILLE
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B. QUESTIONS POSÉES AU CONSEIL SUPÉRIEUR DE SÛRETÉ ET D'INFORMATION NUCLEAIRE Paris, le 10 novembre 1987
Jean-Claude ZERBIB
Membre du CSSIN représentant CFDT Raymond SENE Membre du CSSIN représentant GSIEN à Monsieur BLANC-LAPIERRE
Objet : Création d'un groupe de travail du CSSIN pour formuler un
avis sur le
Président du Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaires CSSIN 99, rue de Grenelle 75700 PARIS CEDEX fonctionnement du SUPERPHENIX sans barillet. Monsieur le Président,
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Questions à examiner en groupe de travail du CSSIN avant rédaction d'un projet d'avis sur le fonctionnement de Superphénix sans barillet Identification des causes des fissures de la cuve du barillet
Prévention contre les fuites de sodium
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Réévaluation des risques d'accidents graves
D'autres accidents graves ont été jugés trop peu probables pour être pris en compte dans le dimensionnement du réacteur, notamment: · rupture du supportage du coeur ou arrêt brutal des pompes primaires en cas de séisme. · propagation de la fusion d'un assemblage et libération d'une puissance de 800 mégajoules à la suite d'une fusion du réacteur. · non tenue du confinement à un tel dégagement de puissance. 10. L'avancée des études et essais, l'accident de Tchernobyl et la fuite du barillet ne justifient-ils pas une réévaluation de la probabilité de ces événements ainsi que des mesures prises pour leur prévention ou pour rendre leurs conséquences acceptables? 11. Est-il possible d'avoir connaissance des caractéristiques et des résultats complets des essais sur maquette qui ont démontré la bonne tenue du confinement à un dégagement instantané d'une puissance de 800 mégajoules? Fonctionnement du réacteur pendant les travaux sur le barillet
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(Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires mai 1987) Fuite de sodium dans le barillet de stockage de la centrale nucléaire de Creys-Malville 1. Description de l'incident et des premières mesures prises
Le 3 avril 1987, à la suite des alarmes
apparues en salle de commande et des premières investigations menées,
l'exploitant de la centrale nucléaire de Creys-Malville a établi
l'existence d'une fuite de sodium sur le barillet de stockage des assemblages
irradiés et informé les autorités concernées.
Cet incident est sans conteste l'événement le plus préoccupant
parmi ceux survenus jusqu'à présent dans cette centrale.
1. Description de l'incident et des premières
mesures prises
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Cheminement d'un assemblage combustible neuf 1.1. Description du barillet
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L'exploitant entreprend alors
plusieurs analyses de l'azote de l'espace entre cuves afin de rechercher
la présence d'aérosols de sodium. Les mesures effectuées
ne sont pas significatives. Un bilan massique du sodium contenu dans le
barillet et dans ses circuits annexes, effectué avec pour référence
une mesure de niveau faite deux mois auparavant dans des conditions similaires,
fait apparaître, le 3 avril, un manque de sodium d'environ 15 à
20 m3.
La fuite étant ainsi confirmée le 3 avril, l'exploitant avertit le service central de sûreté des installations nucléaires, lance les actions destinées à garantir la sûreté et entame une réflexion quant aux possibilités de détection de la fuite. Cette détection ne s'est donc pas déroulée dans des conditions satisfaisantes Tous les enseignements devront être tirés de ces anomalies. 1.3. Mesures prises quant à la sûreté
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1.4. Actions vis-à-vis de la fuite L'exploitant a cherché à localiser et à quantifier la fuite, par l'intermédiaire de différentes mesures (niveau de sodium dans le barillet, pression de l'argon dans le barillet et de l'azote dans l'espace entre cuves...) et en effectuant quelques opérations (baisse du niveau de sodium dans le barillet, modification des pressions de l'argon et de l'azote...). Un examen par caméra et endoscope de l'espace entre cuves, uniquement dans la zone du «bec de cafetière», a permis de confirmer le niveau du sodium dans la cuve de rétention mais n'a pas fait apparaître de défaut ou de trace de fuite sur la cuve principale du barillet. Les mesures ont conduit à estimer que le débit de fuite était relativement constant, de l'ordre de 20 l/h. Depuis la mi-avril, la fuite n'est plus quantifiable et le niveau du sodium dans l'espace entre cuves est stabilisé à 12,6 m (cf. schéma n°3). Les tentatives faites pour localiser la fuite en altitude se sont avérées vaines. Cette absence de localisation de la fuite impose la vidange du sodium contenu dans le barillet pour effectuer les réparations nécessaires, quelles qu'elles soient. Une fois le barillet vidangé, les manutentions des assemblages qu'il contient ne seront plus possibles avec les moyens normaux et seront compliquées par les mesures nécessaires à la radioprotection. Aussi, compte tenu du fait que ces moyens sont opérationnels et que leur utilisation n'augmente pas le risque de fuite de la cuve de rétention, l'exploitant a entrepris, après avoir reçu l'autorisation du service central de sûreté des installations nucléaires, d'extraire des assemblages postiches en acier qui ont servi à simuler le coeur avant la divergence, et de les stocker dans les emballages d'origine, enveloppés dans du vinyle étanche et sous azote. Pour ce qui concerne les autres assemblages présents dans le barillet, un dossier justifiant la sûreté des opérations à effectuer pour leur évacuation doit être fourni par l'exploitant, qui a prévu les actions suivantes: - les 27 assemblages postiches en acier légèrement irradiés lors des premières divergences du réacteur devraient être extraits du barillet et stockés sur le site dans des conteneurs spéciaux étanches assurant une protection contre le rayonnement qu'ils émettent; - un assemblage combustible faiblement irradié devrait être extrait du barillet et placé dans un château de transport, actuellement en cours d'essais de réception, permettant son acheminement vers une cellule d'examen et de démantèlement du commissariat à l'énergie atomique; la puissance résiduelle de cet assemblage est inférieure à 100 watts; p.22
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- neufs assemblages combustibles
fissiles et sept assemblages fertiles expérimentaux (c'est-à-dire
munis de divers capteurs permettant d'effectuer des mesures en réacteur)
pourraient soit être remis en réacteur si la sûreté
de leur transit par le sas à tourniquet est démontrée,
soit être extraits du barillet; dans ce second cas, leurs conditions
de stockage dans le bâtiment réacteur puis de transport vers
une cellule de démantèlement restent à définir.
A l'issue de ces opérations, en juillet, le barillet de stockage serait vidangé de son sodium et rempli d'argon (sauf incident supplémentaire nécessitant d'ici là à une vidange d'urgence). Les opérations de recherche de la fuite pourront alors commencer. Ce n'est sans doute qu'après avoir examiné la fissure et analysé les causes de la fuite que pourront être définies les réparations à effectuer et les vérifications nécessaires. Il n'est pas exclu que le remplacement du barillet s'avère nécessaire.. 2. Les actions du service central de sûreté des installations nucléaires Le service central de sûreté des installations nucléaires a été prévenu de la fuite du barillet de stockage le 3 avril 1987 au matin, par appel téléphonique, confirmé dans la journée par l'envoi d'un télex de déclaration d'incident significatif. Depuis lors, les actions engagées par le service central de sûreté des installations nucléaires s'articulent selon deux volets: l'analyse de l'incident et des mesures prises par l'exploitant d'une part et l'information du public d'autre part. 2.1. L'analyse de l'incident
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Parallèlement, le service central de sûreté des installations nucléaires a autorisé diverses actions entreprises, telles que la baisse du niveau de sodium dans le barillet afin de tenter de localiser la fuite, la mise en place, à travers l'enceinte de confinement du réacteur, d'une tuyauterie permettant la vidange du sodium contenu dans le barillet vers les réservoirs situés à l'extérieur du bâtiment réacteur, ainsi que l'extraction du barillet des assemblages postiches en acier non irradiés. Enfin, il a été demandé aux inspecteurs des installations nucléaires de base du bureau de contrôle de la construction nucléaire d'effectuer une mission de surveillance relative d'une part à la tenue de la cuve de rétention et d'autre part au réexamen de la fabrication du barillet, à son expertise et à la définition et au suivi des réparations nécessaires. 2.2. L'information du public
3. Eventualité du fonctionnement ultérieur du réacteur 3.1. Le service central de sûreté des installations
nucléaires n'a autorisé le fonctionnement du réacteur
que jusqu'au 31 mai 1987 tant que le barillet de stockage ne sera pas vidangé
de son sodium.
p.23
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Le service central de sûreté des installations nucléaires a demandé à l'exploitant d'apporter la justification d'un tel fonctionnement du réacteur sans disponibilité du barillet de stockage. En effet si la disponibilité du barillet n'est pas requise pour le fonctionnement en puissance, il convient de s'assurer qu'il n'existe pas de situation incidentelle ou accidentelle plausible dans laquelle l'indisponibilité du barillet constituerait un facteur aggravant. 3.2. Par ailleurs, compte tenu de l'incertitude relative à
la réparation et aux travaux de vidange du barillet, l'exploitant
recherche les moyens de disposer dans le coeur du réacteur de la
plus grande capacité possible de fonctionnement. Le coeur actuellement
présent dans le réacteur peut fonctionner encore durant 150
jours à pleine puissance. Afin de disposer d'une capacité
supplémentaire, l'exploitant envisage de charger dans le réacteur
par l'intermédiaire du barillet et avant la vidange de celui-ci
une soixantaine d'assemblages qui porteraient la capacité de fonctionnement
à 380 jours.
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DU CEA 1986 «RECHERCHE APPLIQUÉE NUCLÉAIRE» (pages 35 et 36) Les réacteurs à neutrons rapides:
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Bien qu'il n'y ait encore aucun engagement
concernant un futur projet de réalisation européenne (lieu
et date de construction), la collaboration entre les différentes
équipes de R & D s'est intensifiée, notamment avec les
Anglais. Cependant, la complexité du volet industriel n'a pas encore
rendu possible la signature des accords correspondants.
Novatome remettra à EDF à la mi-87 un avant-projet détaillé (APD) pour un réacteur de 1.500 MWe. Le GEA fournira à Novatome les résultats nécessaires à la dernière phase de mise en forme de cet APD. En 1986 les travaux de R & D se sont déroulés en cohérence avec ces objectifs. Ce projet marque déjà une progression importante de la compétitivité des RNR, due à des améliorations techniques et conceptuelles. Par ailleurs, une réflexion a été entreprise pour mettre en évidence des conditions et des voies nouvelles à étudier pour améliorer la compétitivité économique des réacteurs à neutrons rapides à la fin des années 1990. A ce stade, ces études sont conçues pour pouvoir s'intégrer dans tout projet européen de réacteur rapide. En particulier, s'il s'avérait que nos partenaires ne pouvaient pas s'engager dans les délais souhaitables dans le futur projet européen actuellement en cours de discussion, le Commissariat pourrait rechercher, en étroite liaison avec EDF, à développer un nouveau projet de réacteur intégrant les résultats des études précédentes et donc plus compétitif sur le plan économique. Rappelons pour conclure qu'en 1986, le réacteur Phénix a dépassé, en milieu d'année, le cap des 15 milliards de kWh d'électricité produite depuis son démarrage, il y a douze ans. Dans Cabri, les expériences ont permis d'étudier le comportement d'un élément combustible de réacteur à neutrons rapides soumis à des transitoires accidentels de puissance et de mettre au point le code de calcul, Physurac, utilisable pour l'analyse de sûreté de ce type de réacteurs. Les cinq derniers essais réalisés avec des aiguilles pré-iradiées du programme franco-allemand, se sont déroulés avec succès. Les prochains essais ont pour objectif, l'étude d'un spectre élargi d'incidents et d'accidents de réacteur selon un programme élaboré et discuté avec EDF et les partenaires européens. Au cours du programme Scarabée, effectué en collaboration avec EDF et différents partenaires étrangers (Japon, Grande-Bretagne, Communautés Européennes), un essai important dénommé BE+ 3 visant à étudier le comportement d'un assemblage en cas de bouchage instantané et complet, a montré que dans le cas étudié la perte du tube hexagonal ne peut être évitée. Commentaire G.S.I.E.N.
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(Association pour l'Appel de Genève - accès webmaistre)) Abrégé de la Déclaration liminaire prononcee par le Président de l'A.P.A.G. lors de l'audience accordée par une délégation du Conseil d'Etat de Genève à une délégation de l'A.P.A.G. le mardi 9 juin 1987 Messieurs les Conseillers d'Etat, 1. Au nom du Bureau de l'A.P.A.G., je tiens à vous remercier de nous avoir accordé cette audience d'urgence. J'ai l'honneur de vous présenter les membres de notre délégation qui sont les professeurs Lucien Borel, Charles Enz, Hansjörg Huggel, le pasteur Alain Perrot et le professeur Jean Rossel. Je me propose de vous expliquer en 10 minutes les raisons de la démarche sans précédent qui nous a conduits à vous demander la présente audience, après quoi les membres de la délégation de l'A.P.A.G. se tiendront à votre disposition pour vous fournir des renseignements complémentaires. 2. L'objet de la démarche de
l'A.P.A.G. est double:
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D'autre part, cette fuite,
dont la localisation n'a toujours pas pu être effectuée, met
en lumière les problèmes d'étanchéité
et de soudure dont le comportement au contact du sodium est loin d'être
bien connu. Or, il convient de rappeler que si l'avarie du barillet provient
vraisemblablement d'une défaillance dans les soudures, celles-ci
sont au nombre de quelque 20.000 dans les échangeurs de chaleur
séparant le circuit de sodium secondaire de la vapeur d'eau actionnant
les turbines.
Enfin, et surtout, l'avarie du barillet, loin de s'inscrire dans un quelconque contrôle de routine, va obliger la Nersa, c'est-à-dire le constructeur, à démolir au marteau piqueur l'enceinte de confinement jouxtant le barillet afin de pouvoir y accéder pour le réparer ou le remplacer, ce qui, en soi, démontre l'impéritie des concepteurs. III. Il y a beaucoup plus grave que cet incident technique complètement
imprévu, c'est le malfonctionnement du système d'alerte qu'atteste
la chronologie suivante la fuite du sodium fut détectée le
3 mars 1987. Elle aurait dû être aussitôt signalée
au SCSIN, le Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires,
dont le sigle imprononçable lui a valu, dans les milieux nucléaires
français, le surnom de «zinzin». Or elle ne le fut que
le 9 avril. Ce retard a provoqué une vive émotion, tant au
sein du SCSIN qu'au sein du Conseil de sûreté nucléaire,
à telle enseigne qu'une enquête administrative a été
ouverte pour découvrir les causes et les responsables de ce coupable
retard. Nous tenons ce renseignement d'un membre du Conseil de sûreté
nucléaire qui a accepté d'être nommé: il s'agit
de M. Raymond Sené, docteur en physique nucléaire, chargé
de recherche au CNRS, qui travaille au laboratoire de physique corpusculaire
du Collège de France. Il convient de rappeler que s'il a fallu plus
d'un mois à l'exploitant pour informer de la fuite du sodium le
SCSIN, l'arrêt de la centrale, lui, est intervenu six semaines plus
tard, soit le 27 mai seulement.
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V. Je n'ai fait qu'énumérer les principaux problèmes de sécurité que le surgénérateur Superphénix pose actuellement, d'après les informations qu'en a l'A.P.A.G. Il me faut toutefois préciser que nous avons connaissance d'autres problèmes, liés notamment à la sismicité, et que nous ne pouvons pas exclure notre ignorance de problèmes tout aussi importants que ceux que nous venons de vous présenter. 3. J'en arrive à notre conclusion. L'arrêt actuel du surgénérateur de Creys-Malville offre au Conseil d'Etat de Genève une chance historique unique d'intervenir auprès du Conseil fédéral pour que ce dernier presse le Gouvernement français de renoncer à la remise en marche de Superphénix. Il y va, à notre avis, de la sécurité nucléaire de notre canton et des territoires français et vaudois adjacents qui sont comme nous sous le vent de Creys-Malville. Que ce dernier ne devienne pas un Super-Tchernobyl, voilà en bref notre grande préoccupation. Pour les membres du bureau de l'APAG
le Professeur Ivo RENS Annexe I Risques d'un accident majeur à Creys-Malville par Lucien Borel, professeur à l'E.P.F.L. (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) Les promoteurs du nucléaire tranquillisent
les citoyens en disant que la probabilité d'occurrence d'un accident
majeur au surgénérateur de Creys-Malville est extrêmement
faible (de l'ordre de 1 fois en 100.000 ans), entretenant l'illusion que
le risque correspondant peut être considéré comme négligeable.
Afin de mieux tromper l'opinion, ils utilisent l'euphémisme «risque
résiduel».
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D'autre part, les calculs de probabilités
sont fondés sur la loi des grands nombres. Dire qu'un événement
ne se produira que 1 fois en 100.000 ans n'a de sens que si l'on considère
une période de temps suffisamment longue pour pouvoir faire des
moyennes, par exemple 100 millions d'années. D'ailleurs, selon les
mêmes lois de probabilités, il est impossible de prévoir
les dates auxquelles les événements sont susceptibles de
se produire. En conséquence, malgré la très faible
probabilité avancée, un accident majeur au surgénérateur
de Creys-Malville peut se produire à tout moment, c'est-à-dire
dès sa remise en marche, dans un an, dans dix ans...
Dès lors que la probabilité d'occurrence d'un accident majeur n'est pas absolument nulle et ne peut pas l'être, le seul facteur qui est à considérer est l'ampleur de l'accident lorsqu'il se produit. Il est donc fallacieux de laisser croire aux citoyens que Creys-Malville n'est pas dangereux en arguant du fait que la probabilité d'occurrence d'un accident majeur serait très faible, si cet accident entraîne, lorsqu'il se produit, une catastrophe affectant la plus grande partie de l'Europe et causant des dizaines de milliers de morts d'une façon immédiate ou différée. Les promoteurs du nucléaire tranquillisent également les citoyens en relevant les efforts spectaculaires et les crédits importants consentis pour informer et protéger la population, entretenant l'illusion qu'il serait possible de maîtriser les conséquences d'un accident majeur. |
Il s'agit en fait d'une fausse sécurité.
Certes, il est utile d'augmenter le nombre des postes de détection
et la fréquence des contrôles de la radioactivité,
d'améliorer la qualité des mesures, de développer
la rapidité et la fidélité des informations, ainsi
que les services de protection civile. Mais toutes ces mesures sont dérisoires
par rapport à l'ampleur de la catastrophe qui serait entraînée
par un accident majeur à Creys-Malville. Quelles que soient les
mesures prises, le chaos et l'horreur l'emporteraient de loin sur les quelques
atténuations locales et temporaires des effets de la radioactivité.
Il est donc fallacieux de laisser croire aux citoyens qu'ils seront protégés en cas d'accident majeur à Creys-Malville, alors qu'en réalité des centaines de milliers de personnes (notamment des Suisses) seront contraints de quitter leur coin de terre pour le restant de leur vie, cela dans l'hypothèse optimiste où ils ne seraient pas morts ni trop fortement irradiés. Etant donné que le recours à la technique des surgénérateurs est l'oeuvre de l'homme, l'éventualité d'un accident majeur à Creys-Malville n'a aucunement le caractère de fatalité que l'on peut reconnaître à une catastrophe naturelle. Dès lors, les arguments tranquillisants ci-dessus, administrés aux citoyens par les promoteurs du nucléaire pour justifier le surgénérateur de Creys-Malville, doivent être dénoncés comme étant inacceptables. p.27a
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