1. Protection vis-à-vis du point
de transition des équipements du circuit primaire principal (N.D.T.T.)
Les critères de protection vis-à-vis
du point de transition du circuit primaire principal sont donnés
par la consigne générale de conduite S4.DIV.4.
La N.D.T.T. étant de 60°C, la limite
inférieure de température à ne pas dépasser
sur les équipements du C.P.P. si la pression est supérieure
à 30 b.eff est de 60°C.
Par ailleurs, il est demandé dans cette
même consigne de maintenir la température de la bride du couvercle
de cuve comprise entre 60°C et 6l,5°C à partir de 27 bar.
Ces différents critères n'ont
pas été respectés lors de la réépreuve,
la température tombant en dessous de 60°C, et jusqu'à
56°C sur la bride du couvercle, pendant plus de huit heures
entre 27 et 100 bar avec récidive le lendemain malgré
les remarques des représentants de la Direction Régionale
de l'Industrie et de la Recherche Centre.
Auparavant, la limite de 61,5°C avait
également été dépassée.
Je vous demande de me transmettre par retour
du courrier ainsi qu'au Bureau de Contrôle de la Construction Nucléaire,
la fiche d'anomalie établie à cette occasion, une copie couleur
de l'enregistrement des différentes températures relevées
ainsi que l'historique des différentes pressions atteintes dans
le C.P.P., puis vous me ferez part dès réception de l'avis
du constructeur Framatome sur les dépassements des diverses limites.
Indépendamment des conséquences
techniques potentielles, je retiens que la consigne générale
de conduite S4.DIV.4 n'a pas été respectée.
2. Essai périodique JPI 100
L'essai périodique EP JPI 100 requis
par la consigne S4. DIV. 4. a été réalisé le
4 août 1989 soit 18 jours avant le début de la réépreuve.
- Contrairement au niveau requis (2,15 m),
les bâches JPI 01 BA - JPI 02 BA et JPI 03 BA sont constatées
vides.
- Le contrôle des bouteilles 002 n'a
pas été fait depuis le 2 juillet 1985.
- Sur l'ensemble des clapets coupe-feu, trois
sont déclarés «à voir»: le 4 DVH 009 VA,
le 4 DVH 013 VA et le 8 DVH 263 VA.
Aucune de ces remarques techniques ne figure
sur la page de garde de la gamme dans la case réservée à
cet effet. Le document porte les visas du service conduite et d'un ISR
mais aucune demande de travaux n'a été émise.
A la demande de la Direction Régionale
de l'Industrie et de la Recherche, le jour de la réépreuve,
le niveau des bâches JPI a été contrôlé
sur le KIT et vu conforme.
Renseignements pris, l'essai périodique
aurait été réalisé pendant la visite interne
APAVE des bâches.
Les demandes de travaux concernant les clapets
coupe-feu ont été émises suite aux remarques de la
Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche.
Je vous demande de bien vouloir m'indiquer
les actions correctives envisagées et les dispositions retenues
afin que les notes d'organisation concernant la réalisation, l'interprétation
et l'exploitation des essais périodiques sur les matériels
IPS soient respectées.
3. Fonctionnement de la pompe d'épreuve RIS
11 PO
Aucun essai formalisé préalable
n'a été réalisé sur la RIS (Réseau d'Information
de Sécurité) 11 PO avant la réépreuve du circuit
primaire principal.
Compte tenu des nombreux déclenchements
de cette pompe lors de redémarrage pour la réépreuve,
suite à des purges insuffisantes, vous voudrez bien me préciser
si ces difficultés de mise en service ne sont pas de nature à
remettre en cause la fonction d'alimentation des joints des pompes primaires
par la RIS 11 PO requise par la procédure H3 en cas de perte des
sources électriques.
Par ailleurs, le 24 août 1989 vers 20
h 30, devant l'impossibilité de dépasser les 198 bar dans
le C.P.P., il a été décidé, sans prévenir
l'astreinte préparation maintenance des difficultés rencontrées,
sans étude préalable et sans établir aucun document,
d'intervenir sur la pompe en détruisant à la scie, au
marteau et au tournevis le contre-écrou qui maintenait bloqué
le réglage du point de consigne afin de porter la limite de la pression
de refoulement à son maximum.
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suite:
En réalité, l'analyse faite
a posteriori a montré que la pompe ne parvenait pas à gonfler
le circuit primaire principal à plus de 198 bar parce que l'un des
organes d'isolement sur lesquels on s'appuyait était inétanche
(RCV 3 VP, fuite de 4 T /h).
Je vous demande de bien vouloir m'indiquer
les actions correctives envisagées et les dispositions retenues
afin que les notes d'organisation et les procédures concernant les
interventions sur les matériels IPS soient respectées.
4. Etalonnage des mesures de pression
- Etalonnage du manomètre
Le procès verbal d'étalonnage
Bourdon ne mentionnait pas si l'appareil était à utiliser
en l'état ou s'il fallait faire des corrections.
Ces précisions ont été
obtenues auprès du constructeur à la demande de la Direction
Régionale de l'Industrie et de la Recherche.
- Vérification de la balance manométrique
Je vous demande de bien vouloir me transmettre
le certificat correspondant à la balance utilisée pendant
cette réépreuve (Desgranges et Huot n°3435).
- Corrélation entre les différentes
mesures
Le premier bilan de fuite a été
fait à 163,5 bar au lieu de 165 bar car il n'avait pas été
tenu compte de la colonne d'eau entre le piquage au sommet du pressuriseur
et l'appareil enregistrant la pression.
5. Organisation des équipes de visite à
207 bar
Seules étaient prévues des équipes
«centrale» pour la visite de la robinetterie à 207 bar
et des équipes du Groupe des Laboratoires pour la visite de toutes
les soudures du circuit primaire principal et ses auxiliaires à
154 bar après le palier de 207 bar.
L'absence d'équipes et de documents
(ISO, repères des soudures) pour accompagner la Direction Régionale
de l'Industrie et de la Recherche s'est soldée par un nouveau retard
de 3/4 heure, limité uniquement grâce au Groupe des Laboratoires
qui a su faire preuve d'initiative.
Cette organisation improvisée (documents
incomplets et connaissance insuffisante des lieux) a contraint les représentants
de la Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche à
trouver un compromis entre l'étendue de la visite, la dosimétrie
et les délais.
La Direction Régionale de l'Industrie
et de la Recherche n'avait pas jugé utile de repréciser ses
besoins pour la visite de Chinon B4 puisque plusieurs épreuves et
réépreuves de C. P. P. avaient déjà été
réalisées au Centre de Production Nucléaire de Chinon
(et même à la centrale 3/4 en 1988) avec une organisation
correcte des équipes.
6. Rôle de la mission sûreté qualité
L'absence de la mission sûreté
qualité pendant toute la durée de l'opération a quelque
peu surpris les représentants de ma direction.
Leur étonnement a été
encore plus grand lorsque le 24 août, l'ISR appelé plusieurs
fois entre 21 h 30 et 22 h 30 en salle de commande, n'a pas donné
signe de vie.
Vous voudrez bien me donner votre position
sur ce que devrait être le rôle de la M.S.Q. lors des réépreuves
hydrauliques du C.P.P.
7. Autres causes du retard de l'opération
- Démarrage d'une pompe primaire
Le 24 août, l'ordre est donné
vers 13 h de démarrer une pompe primaire pour réchauffer
le circuit primaire principal. Le démarrage effectif ne sera réalisé
que vers 15 h.
- Estimation du taux de fuite à 154
bar
Le 23 août vers 17 h, la réépreuve
est reportée au lendemain car on pense avoir une fuite de 250 l/h.
La Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche Centre
a appris le lendemain qu'il y avait eu erreur dans le calcul, par oubli
du facteur «contraction de l'eau du C.P.P.».
Ceci ne mérite pas de commentaires
supplémentaires.
8. Comptabilisation des situations
Je vous demande de me transmettre par retour
du courrier les enregistrements «comptabilisation des situations»
du 22 août 1989 au 25 août 1989.
p.19
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