Suite du dossier. Cette fois on
vous livre la lettre du comité européen contre Superphénix
à l'Office Parlementaire et les "Conclusion et recommandations de
la commission d'enquête".
Passons sur la composition de la commission, tellement tirée vers les tenants de SPX que c'est sûrement pour qu'on le fasse remarquer. Le rapport de la commission que nous avons, bien sûr, représente 60 pages et leur intérêt n'est pas suffisant pour mériter la publication. Ce rapport commence par la présentation générale de la centrale, site, schéma de principe. Puis on passe an déroulement de l'enquête, annonces, réunions, recueil des déclarations, visites de la centrale, consultations des autorités. Finalement on a une liste des sujets abordés sur le registre et par courrier (208 sujets ont été repérés). Suit une liste des déclarants, on sait qu'il manque les pétitions suisses, environ 150.000 personnes exprimant un avis défavorable. Pour établir leur rapport les commissaires se sont appuyés sur le rapport de la DSIN, le rapport "Curien", le rapport de l'académie des Sciences, le rapport de l'Office Parlementaire, le rapport de la commission de la CEE, celui de l'OCDE... ouf! Les réponses aux questions durant l'enquête ont été sollicitées auprès de NERSA, de la DSIN et du SCPRI. En ce qui concerne NERSA les réponses sont sans surprises: 1. Réponses NERSA
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La Sûreté a) Evidemment s'il n'y a pas ébullition du sodium, il n'y a pas coefficient de vide positif. Mais il y a des séquences accidentelles avec ébullition et même si celles envisagées sont contenues, qu'en sera-t-il dans la réalité? b) les travaux entrepris par NERSA garantiront-ils la sûreté? Cela reste un problème. La protection contre les feux de sodium pulvérisé reste hypothétique. Souhaitons qu'on ne se soit pas trompé. c) les sautes d'humeur de Phénix restent inexpliqués et même si tous les scénarios possibles semblent favorables pour SPX, il vaudrait mieux comprendre. D'autant plus qu'on a instrumenté le réacteur mais il a si peu fonctionné - pour cause de fissuration sur le circuit secondaire - qu'on peut difficilement tirer des conclusions ou même prétendre comme le Commissaire enquêteur que l'effet ne s'est pas reproduit; d) la DSIN attend pour statuer le rapport du groupe permanent et la réalisation des travaux. Les déchets
3. Réponses SCPRI
4. Autres synthèses
La Gazette publie donc les conclusions
de la Commission qui se déclare favorable au redémarrage
de SPX en donnant un avis sur la sûreté du réacteur
bien que "non responsable de l'instruction de la sûreté".
Ayant souvent refusé de prendre en compte des argumentaires économiques,
elle les reprend favorablement dans sa propre conclusion. En fait c'est
l'enquête elle-même qui est en cause car le commissaire rédige
SON rapport comme il l'entend.
p.8
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Lyon, Grenoble, le 29 novembre 1993
à Monsieur le Président
de l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques 233 Bd Saint-Germain, 75355 Paris 07 SP Monsieur le Président,
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1. calcul décomposé du coût de construction et du coût de fonctionnement de Superphénix comprenant la description précise du coût des recherches spécifiques à cette filière, du coût du plutonium livré pour la première charge, du coût d'extraction du plutonium à la Hague et de la fabrication du combustible. 2. dossiers techniques et de sûreté concernant les travaux engagés en 1992-1993 pour faire face aux feux de sodium, permettre l'inspection des cuves, tenir compte des nouvelles procédures d'urgence, des anomalies de réactivité de Phénix et des fissures découvertes sur les circuits secondaires de Phénix (travaux pour lesquels nous demandons également la copie des autorisations administratives). 3. rapport de sûreté actuel de l'installation (il est différent du rapport de sûreté provisoire de 1985 qui avait été rendu public). 4. configuration envisagée du prochain coeur de Superphénix, description du fonctionnement, étude d'impact et étude de danger concernant le mode de fonctionnement envisagé pour le deuxième et le troisième coeurs de Superphémx. 5. combustibles irradiés de Superphénix : mode de gestion, études de sûreté, coût du stockage. 6. nouveaux modèles et calculs de l'Accident De Confinement (ADC). 7. études sur les altematives au redémarrage, reconversion des usages et du site, prise en charge des implications financières internationale, nationale et locale. Il nous serait en effet difficile de participer à une table ronde au cours de laquelle de nouvelles données seraient avancées ou affirmées par l'exploitant ou les autorités sans que associations et parlementaires en aient été informés dans des conditions correctes. Nous attachons donc une grande importance à la communication préalable de ces dossiers qui seule permet une certaine transparence et un réel débat contradictoire éclairant la décision du législateur et de l'exécutif. Nous avons également l'honneur de vous demander de bien vouloir inviter deux scientifiques auxquels des associations membres de notre collectif ont commandé des études indépendantes, à savoir M. Donderer et M. Benecke. Ces études ont été communiquées aux autorités et nous souhaitons qu'elles figurent dans votre rapport. Dans ce cadre, nous vous confirmons notre accord pour la participation de nos associations à cette table ronde du 16 décembre 1993. Les représentants des associations seront les suivants: Contratom (Suisse): M. Olivier de Marcellus - Frapna Isère: M. Vincent Fristot - Greenpeace France: M. Jean-Luc Thierry - GSIEN Isère et «Les Européens contre Superphénix»: M. Raymond Avrillier. Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations. Pour Les Européens contre Superphénix
Raymond AVRILLIER p.9
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4. Conclusion et recommandations
4.1. Conclusion de la commission d'enquête Compte tenu de tous les éléments et de toutes les considérations qui précèdentl, la Commission se déclare en faveur du renouvellement de l'autorisation de la centrale de Creys-Malville, sous réserve que la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires émette un avis favorable à ce redémarrage, suite à son réexamen de sûreté de l'installation concernant, notamment, la prise en compte des nouvelles exigences en matière de prévention contre les risques de feux de sodium. Elle expose dans ce qui suit les motifs sur lesquels elle fonde son avis: Avis exprimés:
Engagement financier:
Creys-Malville, outil de production:
Creys-Malville, moyen d'irradiation de déchets:
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Creys-Malville et le cycle du combustible: La France s'est engagée dans la voie de la maîtrise complète du cycle du combustible en se dotant des moyens industriels de retraitement. De ce fait, des dizaines de tonnes de plutonium seront disponibles à terrne, représentant un potentiel de production d'énergie élevé. Certes, le combustible MOX valorise une partie de ce matériau dans les REP, mais ne peut pas constituer un moyen suffisant d'utilisation et donc d'élimination du plutonium. A cet égard, le RNR est indispensable à l'emploi rationnel de la source énergétique que constitue ce matériau. Le RNR est également en mesure d'utiliser les stocks importants d'uranium appauvri qui seraient autrement un sous-produit sans valeur des usines d'enrichissement de l'uranium. Creys-Malville et la surgénération:
Environnement:
Emploi:
Situation internationale:
p.10
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Il en tire les conclusions suivantes:
- les Russes ont décidé, par décret n°1026 du 28/12/92, de construire une tranche RNR surgénératrice à Beloyarsk (BN.800) et une deuxième ensuite, en outre, selon le programme qui devrait être adopté en septembre, trois RNR de puissance seraient planifiés dans les dix ans à venir. - les Japonais, qui s'apprêtent à mettre en service la centrale de Monju (280 Mwé) planifient également la construction de trois RNR dans les dix ans à venir. Compte tenu du coût considérable de développement de la filière et des délais nécessaires, compte tenu également de l'avance industrielle acquise en France grâce à Superphénix, La Commission pense qu'il est de l'intérêt national de poursuivre l'exploitation de Creys-Malville et le développement de la filière éventuellement dans un contexte international incluant les pays les plus avancés dans cette voie (Russie, Japon...). Finalités:
Sûreté:
4.2. Recommandations
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Le rayon des 5 km devrait pouvoir être élargi dès l'ouverture de l'enquête: - Si un accident grave peut avoir des conséquences au-delà du rayon de 5 km, - Si la zone géographique d'intérêt est sensiblement plus importante. Difficultés rencontrées
4.2.2. Plan particulier d'intervention (PPI)
4.2.3. Gestion du plutonium et des autres déchets dangereux
à longue durée de vie
4.2.4. Situation internationale des RNR
4.2.5. Sûreté nucléaire
La Commission d'enquête:
1. Voir Corps du Rapport parties A et B, pages 1 à 62.
Jean Pronost - Président Guy Aubouin - Membre Francis Chassin - Membre Maurice Eisenstein - Membre Lucien Peju - Membre p.11
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