1) L'historique :
Fidèle à son programme électronucléaire, EDF cherche depuis les années 1970, à implanter une centrale nucléaire en Loire-Atlantique, quelque part entre Nantes et St Nazaire. On se souvient de la lutte contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff (Finistère) dans les années 80, celle menée contre le projet de centrale nucléaire au Pellerin (en Loire-Atlantique) avait été tout aussi mouvementée. Déclarée d'Utilité Publique en 1977, la centrale nucléaire du Pellerin n'a jamais vu le jour. * 1983 : François Mitterand abroge la Déclaration d'Utilité Publique pour la construction d'une centrale nucléaire sur le site du Carnet, situé à une trentaine de kilomètres à l'Ouest du Pellerin. Cette D.U.P. est prorogée pour 5 ans par Pierre Bérégovoy en 1993. Ce qui signifie qu'EDF a jusqu'en 1998 pour commencer des travaux sur les terrains. * Septembre 1995 : les choses s'accélèrent. Olivier GUICHARD, Président du Conseil Régional des Pays de la Loire, et Luc DEJOIE, Président du Conseil Général de Loire-Atlantique interpellent le Ministre de l'Aménagement du Territoire et le Président d'EDF pour renouveler la candidature du site du Carnet à l'implantation d'une centrale nucléaire. Argument évoqué : bien évidemment la création d'emplois… 2) L'enquête publique
Le type de centrale n'est pas précisé dans le dossier d'étude d'impact, mais le dossier d'enquête est explicitement ouvert dans le cadre de la Déclaration d'Utilité Publique de 1988, prorogée en 1993, pour une centrale nucléaire au CARNET. Officiellement le Ministre, le Préfet et EDF démentent : aucune décision ne serait prise quant au type de centrale. Elle pourrait être thermique classique ou nucléaire. Face à la crainte d'une forte mobilisation contre toute centrale nucléaire EDF utilise une nouvelle supercherie : dissocier les remblaiements des zones humides de la programmation d'une centrale nucléaire. La mobilisation :
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- dont 216 signatures d'élus (notamment les maires de Nantes, St-Nazaire et du Mans, 26 conseillers régionaux dont C. EVIN, une sénatrice PS, etc…) - plusieurs conseil municipaux adoptent des motions ou délibérations pour s'opposer aux remblaiements et à la construction d'une centrale nucléaire. - Le Maire de Nantes interroge le Préfet sans succès à ce jour. - Sur les registre d'enquête publique, 334 dépositions sont consignées. Seules 7 sont favorables aux remblaiements. * Début septembre : au mépris de la contestation fortement
et démocratiquement exprimée, les Commissaires-enquêteurs
donnent un avis favorable sans réserve aux remblaiements.
3) L'autorisation des travaux :
La mobilisation :
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I - La transparence des procédures de
décision est un enjeu pour la démocratie.
Deux exemples : a) le Gouvernement refuse d'annoncer clairement
le projet, mais prépare le terrain en morcelant le dossier:
Le type de centrale n'est pas précisé dans le dossier d'étude d'impact, mais le dossier d'enquête est explicitement ouvert dans le cadre de la Déclaration d'Utilité Publique de 1988, prorogée en 1993, pour une centrale nucléaire au Carnet. Officiellement le Ministre, le Préfet et EDF démentent : aucune décision ne serait prise quant au type de centrale, elle pourrait être thermique classique ou nucléaire. De deux choses l'une : * ou l'on s'en tient au dossier , et il serait
normal en démocratie que le Ministre et EDF annoncent la globalité
du projet et le type de centrale à venir,
b) les documents et actes officiels ouvrent
des possibilités en contradiction avec les déclarations lénifiantes
du Gouvernement.
Une telle précipitation pour tenter de rassurer
dès qu'un point délicat est soulevé prouve
Manipulation et opacité sont les principales
caractéristiques de cette procédure.
II - Les projets doivent être justifiés
avant d'être décidés :
* Par courrier du 28 Août, le Ministre de l'Industrie
confirme :
2°) Les moyens de production électrique
doivent être diversifiés et décentralisés au
plus près des besoins de consommation :
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Deux tranches sur cinq viennent de bénéficier de travaux de désulfuration d'un coût de 1,2 milliards de francs. Cette désulfuration pourrait être poursuivie. * Par ailleurs, à Cordemais des espaces sont disponibles pour la construction de nouvelles unités de production utilisant des techniques modernes de combustion, respectueuses de l'environnement. Aucune logique d'aménagement de l'estuaire ne justifie de fermer la centrale thermique de Cordemais sur la rive Nord, pour installer une centrale nucléaire sur la rive Sud. Quel que soit le type de cette hypothétique centrale, tous les équipements seront à refaire et nécessiteront des investissements d'autant plus coûteux qu'ils sont prévus sur 51 hectares de zones humides qui imposent au préalable des travaux de remblaiement pour 300 MF (soit 6 millions de francs/hectares). Une logique d'aménagement de l'estuaire doit prévaloir, par l'optimisation des équipements existants et leur mise en relation. La rive Nord de l'estuaire constitue une pôle énergétique d'importance nationale, grâce à la raffinerie de Donges, au terminal méthanier, au terminal charbonnier, à la centrale thermique de Cordemais. Ce projet est contradictoire avec l'ambition de concilier développement économique et protection de l'environnement pour les futurs projets d'aménagement de l'estuaire, option largement approuvée par les élus et les acteurs économiques locaux et régionaux. III - Les enjeux de ces remblaiements dépassent
la Loire-Atlantique, à deux titres :
L'estuaire de la Loire :
Au Carnet, on prévoit de remblayer
51 hectares de zones humides, dont 40% des roselières du sud-Loire
au fortes capacités d'épuration de l'eau et d'accueil des
oiseaux, pour installer les parkings et la voie d'accès au site,
la centrale elle-même devant être construite sur le socle rocheux
!
2°) Le lancement d'un nouveau programme électro-nucléaire
pour le 21ème siècle.
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