C'est le titre d'un document conçu
par EDF et publié au 4ème trimestre 1990. De nombreux articles
de spécialistes EDF y traitent des problèmes de sûreté
des réacteurs nucléaires et des études faites à
EDF sur ces problèmes.
Ce qui est assez frappant dans plusieurs articles, c'est l'honnêteté des théoriciens de la sûreté nucléaire concernant les difficultés des problèmes que pose la sûreté et l'impossibilité de fournir des résultats absolument sûrs alors que les " communiquants " d'EDF dans leurs relatitios médiatiques sont d'une certitude absolue. Mais comment peut on affirmer qu'un accident grave est "absolument impossible" (les communiquants) quand les études de sûreté sont imprécises et incompletes (les experts en sûreté)? Voici quelques extraits assez significatifs que nous avons recueillis dans ce document. A propos des études probabitistes de sûreté: "Maîtriser la complexité: il faut apprendre à simplifier et à fournir des résultats pertinents, même lorsque les connaissances sont imparfaites" (p.9). Comment est-ce possible honnêtement? "De gros progrès restent à accomplir dans la modélisation et l'évaluation probabiliste du comportement de ces systèmes; enfin, comment évaluer l'incertitude des résultats? L'incertitude est liée aux données d'entrée. Mais elle tient aussi aux phénomènes physiques mis en jeu en situation accidentelle (aucune expérimentation en vraie grandeur n'est possible) ou au facteur humain" (p.10). Ainsi l'énergie nucléaire a atteint un développement très important bien que les études de sûreté soient loin d'être terminées, que de nombreuses incertitudes demeurent et ne peuvent que demeurer, [P. Tanguy alors Inspecteur Général pour la Sûreté et la Sécurité nucléaire à EDF, reconnaissait publiquement en 1988 "(...) s'il doit se produire un accident, ce sera celui que nous n'avons pas prévu"]. Notons l'espèce de regret du théoricien qui est dans l'impossibilité de vérifier expérimentalement ses modèles théoriques faute d'accidents graves. Mais il ne semble pas se rendre compte que si l'énergie nucléaire avait déjà produit quelques (même très peu) d'incidents graves, cette industrie aurait été enterrée depuis longtemps et que ses modèles théoriques n'auraient eu aucun intérêt. "(...) l'ingénieur doit prédire quantitativement le comportement de systèmes complexes alors que des éléments échappent encore à la compréhension générale. On s'en tire avec une pincée d'empirisme bien maîtrisé" (p.15). Cela ressemble fort au joueur de poker qui doit se décider à jouer sans connaître les cartes de ses adversaires. Mais l'enjeu du résultat peut être d'une tout autre nature qu'un modeste gain d'argent. Comment saupoudirer les résultats annoncés "d'une pincée d'empirisme" [empirique = qui s'appuie avant tout sur les données de l'expérience et non sur la science et le raisonnement] alors que l'expérimentation n'existe pas encore ? "Les connaissances physiques théoriques actuelles étant incomplètes [souligné par nous] les modèles que l'on déduit ne permettent pas de prédire les phénomènes". Mais il faut quand même que les experts affirment que les Catastrophes ne sont pas possibles alors qti'îls n'ont pas suffisamment de données fiables pour établir scientifiquement cette affirmation. Un autre article intéressant traite des "Études probabilistes pour une sûreté au meilleur coût". - On voit là une motivation importante des études probabilistes de sûreté : montrer que les coefficients de sûreté pris pour compenser les incertitudes sont grossièrement trop importants et qu'il serait possible de les réduire notablement pour rédiire les coûts. Cette approche "probabiliste" s'oppose à l'approche déterministe" jugée trop pénalisante qui est présentée de la manière suivante: ''La démarche déterministe est traditionnellement employée pour les analyses mécaniques de dimensionnement des structures industrielles (avions, navires, ponts ou encore plate-formes pétrolières et centrales de production d'électricité). Dans une telles approche, chacun des paramètres incertains ayant une influence sur la sûreté de la structure est décrit par une valeur caractéristique défavorable. Associée à des coefficients de sécurité, l'analyse produit une estimation de type "tout ou rien", c'est à dire "la structure est sûre" ou bien "la structure n'est pas sûre". (suite)
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suite:
Ce résultat traduit le confiance que l'on peut accorder à son bon fonctionnement mais sans en mesurer la fiabilité. On pressent déjà qu'une telle approche peut conduire à des conclusions exagérément sévères et trop irréalistes pour permettre, par exemple, d'optimiser les opérations de maintenance"[souligné par nous]. Ainsi les études probabilistes auraient pour finalité une vulgaire économie d'argent et non pas une meilleure garantie vis-à-vis du risque nucléaire. En ce qui concerne les générateurs de vapeur, " La maintenance des tubes G.V. [générateurs de vapeur] et leur programme d'inspection poursuivent deux objectifs principaux: - d'un point de vue sûreté, maintenir la probabilité de rupture d'un tube à un niveau suffisemment faible, même en cas de supression accidentelle. Cela implique de définir des actions propres à compenser l'augmenation de risque entraînée par la dégradation des tubes. - du point de vue de la disponibilité, limiter le nombre d'arrêts de réacteurs dus à des fuites primaire-secondaire"(p. 25). Le premier point est assez obscur: il n'est pas dit comment on peut maintenir la probabibilité de rupture d'un tube à un niveau suffisammenent faible. Est-ce par des modifications de conception (impossibles à faire sur les G.V. existants)? Est-ce en réduisant les contraintes par une réduction des performances du réacteur? Ou est-ce tout simplement en trafiquant les modèles mathématiques des simulations de rupture pour obteniri une probabilité faible et rassuranrte? On peut le craindre. Ainsi le modèle probabiliste donne, en situation accidentelle, une distribution des tailles critiques des défauts (centrée sur 25 millimètres) supérieure à la taille critique du modèle déterministe (17 mm). Le commentaire de la figure indique "Dans le cas d'une analyse déterministe, on aurait adopté une taille critique de 17 mm, qui apparaît très restrictive par comparaison" [souligne par nous ]. Espérons que le programme de bouchage des tubes fissures ne sera pas modifié sur la base de cette estimation jugée "très restrictive"! Le deuxième point. lui, est clair. Les fuites de radroactivite du circuit primaire vers le circuit secondaire sont ta preuve de fissurations dans les tubes G.V. Mettre hors jeu les tubes fissurés qui risquent de craquer implique des arrêts de réacteur. Limiter les arrêts est possible en remontant les niveaux critiques de radioactivité dans le circuit secondaire, c'est à dire en acceptant de fonctionner avec plus de tubes fissurés. C'est ce qui a été fait. La sûreté est sacrifiée pour une meilleure disponibilité des réacteurs. Les études de sûreté ne doivent pas conduire à une augmentation des coûts de maintenance. Ceci est nettement exprimé dans l'article: "Par contre, il ne faut pas augmenter les coûts de maintenance de façon prohibitive - le parc EDF compte 170.000 km de tubes! - ni raccourcir exagérément la durée de vie des G.V. (...). Pour maximiser la sûreté et la disponibilité des réacteurs, tout en minimisant les coûts, l'expoitant doit faire le choix d'une politque de maintenance des tubes G.V. (p 15). Est-ce là le résultat de ce que P. Tanguy appelait, lorsqu'il était inspecteur Général de la Sûreté à EDF (il est actuellernent Inspecteur Général de la Sûreté au CEA), dans plusieurs de ses rapports annuels la "culture de la sûreté" ?. N'est-ce pas là plutôt la manifestation d'un culte du kilowattheure? L'auteur de l'article insiste beaucoup, pour aboutir à l'optimisation
qu'il souhaite (améliorer la sûreté et abaisser les
coûts) sur la nécessité de "disposer d'outils de
calcul très sophistiqués" (p. 25). Il n'explique pas
comment on peut compenser la fissuration de tubes existants simplement
par le calcul. Evidemment le calcul peut se faire sans arrêter les
réacteurs.
p.29
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Nous présentons là
une partie des analyses faites pendant l'été pour Greenpeace.
D'autres résultats sont utilisés dans une procédure
judiciaire et seront publiés plus tard.
La lecture des résultats de mesures de radioactivité artificielle dans les échantillons de crustacés, prélevés par Greenpeace dans la zone de rejet et analysés par l'ACRO, suscite plusieurs remarques: 1) Les échantillons de crabes sont contaminés par des radioéléments artificiels, notamment le ruthéniutn 106, l'iode 129, l'antimoine 125 et l'américium 241. Ces radioéléments constituent une vertitable signature qui désigne les rejets d'eflluents de l'établissement COGEMA comme étant la source de cette contamination (les rejets en mer d'EDF Flamanville ont comme marqueurs essentiels les isotopes du cobalt et de l'argent 110) 2) A l'exception d'un échantillon, les valeurs globales d'activité indiquent des niveaux de contamination élevés de l'ordre de quelques centaines de Bq/kg fraiset jusqu'à unmaximum de 1.400 Bq/kg. Ces valeurs peuvent être comparées aux 600 Bq/kg qui constituent la limite recommandée par la CEE pour la commercialisation des denrées alimentaires. Ces chiffres sont singulièrement plus élevés que ceux présentés régulièrement par l'exploitant. A titre d'exemple toutes les mesures COGEMA effectués sur des touteaux, lors du premier trimestre 1997, sont de l'ordre de 1 Bq/kg et correspondent essentiellement à du cobalt. Les lieux de prélèvement différents sont sans doute pour une large part responsables de ces écarts entre nos valeurs et celles de l'exploitant. Il n'empêche qu'il ne suffit pas de se targuer d'une surveillance très large pour affirmer que la situation est saine... 3) Déjà dans le no 311 de l'ACROnique, nous rapportions les résultats de la contamination d'un homard également pêché par Greenpeace en juin 1997 dans la zone de rejet. L'activité artificielle globale rapportée était de 143 Bq/kg frais. Cette valeur est en bonne cohérence avec celle de l'OPRI (236 Bq/kg) obtenu pour un crabe pêché à la même époque et dans la même zone, et les nouvelles données présentées ici. |
4) En commentaire de la présentation
des résultats sur le Homard, nous avions souligné les écarts
entre l'impact sanitaire calculé par l'exploitant COGEMA et l'estimation
de doses à laquelle nous arrivions. Il s'agissait d'une simple indication,
bien sûr, puisque basée sur un seul prélèvement.
Cette fois, il est possible de se livrer à une évaluation
plus plausible en ajoutant au prélèvement de homard les 7
échantillons, y compris celui non contaminé. Le calcul est
basé sur une consommation annuelle de crustacés contaminés
de la sorte, et en reprenant les modes alimentaires pris en référence
par les exploitants nucléaires du Nord-Cotentin pour le calcul de
dose. Dans ces conditions on obtiendrait une dose efficace annuelle
de 60 à 300 microsieverts selon le modèle retenu.
- Ce résultat est très significativement éloigné dela dose annuelle, pour un groupe à risque, estimé par COGEMA à partir de l'impact global de ses rejets effectifs en mer pour l'année 1995, soit 2,8 microsieverts. Cet impact global prend en compte la consommation des autres produits de la mer (poissons, mollusques..) et le temps d'exposition sur les plages. Tout ceci est ignoré dans notre calcul où l'on ne considère que la consommation de crustacés. - Ces valeurs sont à comparer aux 20 microsieverts présentés par l'exploitant comme étant l'impact de dose maximum dû à l'usine de retraitement en considérant tous lesrejets liquides et atmosphériques... L'ACRO a changé d'adresse: 138 rue de l'EGLISE - 14200 HEROUVILLF L'ÉGLISE tél/lax 33(0)2 31 95 35 34 N'hésitez pas à les contactez et à vous abonnez à leur revue l'ACRONIQUE (100F par an) début p.30
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GONFLEMENTS ET FISSURES sur les grappes de contrôle
Des grappes de contrôle de réacteurs à eau bouillante (BWR) présentent des fissures et des gonflements. A Tsuruga 1 (357 MW) le 23 octobre, lors de l'inspection du système de guidage des grappes de contrôle, une barre a arrêté de fonctionner. L'examen a montré que la barre avait gonflé et s'était coincé dans l'assemblage. Cette barre présentait 11 points de gonflement et 143 fissures (24,5 cm pour la plus importante). Une autre barre présentait 24 fissures (1,9cm au plus) et 10 points de gonflement. Le 5 décembre à Fukushima 1-1(1.100 MW) une des barre de contrôle s'est coincé et a stoppé son mouvement. Celle-ci présentait seulement des gonflement mais pas de fissures.. Ces barres viennent de Asea Brown Boveri KEPCO lance la fabrication de MOX à Sellafield
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Ces combustibles sont destinés à
Takahama 4, premier REP à être chargé en MOX. Bien
que le chargement en MOX ne soit pas autorisé par la préfecture
de Fukui et que Kepco n'ait pas redéfini la sûreté
du réacteur chargé en MOX, la compagnie a décidé
de lancer la fabrication des assemblages pour pouvoir démarrer le
MOX en 1999. Sur les 4,2 t de plutonium. possédés par TEPCO
ces 8 assemblages (teneur en Pu, 6%) représenteront tout juste 200
et quelques kg.
Notons une tactique habituelle de l'indsutrie nucléaire de créer "à fait accompli" (en français dans le texte anglais) pour obliger les popolations à accepter l'utilisation du MOX, démarrer la la fabrication avant d'avoir l'approbation du gouvernement 1ocal. Comme le MOX pour les bouillants (BWR) est déjà en fabrication à Dessel (Belgique), les habitants prèss de Fukushima critiquent vivement TEPCO pour son anticipation Le Gouverneur de Fukushima est jusqu'ici resté très prudent vis à vis du programme MOX Ces nouvelles sont fournies par Jinzaburo Takagi fin p. 30
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Une lettre de A.C. Lacoste, DSIN
est parvenue aux membres associatifs de la commission de surveillance de
Fessenheim.
Du directeur de la DSIN au directeur du CNPE de Pal uel (22/09/97)
(suite)
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suite:
Rappel des principaux incidents survenus à Paluel depuis 1992 15/10/92 Paluel 1, 3, 4: arrêt automatique
du site par action volontaire d'un agent du CNPE sur le "coup de poing
turbine" situé en salle machine. Il s'agit d'un actc de malveillance.
Cet incident a été classé au niveau 0 de l'échelle
INES.
p.31
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Vive le Nucléaire!
Petite conf;erence pour les faibles d'esprit (nous) C'était en octobre dernier, la science était en fête. Et "on" nous a donné l'occasion de faire la fête. Dans ce cadre, la Meridiana invitait Georges Charpak, pro-nucléaire à tout crin, pour nous faire une démonstration sur l'absence de danger des centrales électronucléaires. La mauvaise foi laisse parfois pantois... Sagement assis dans l'amphi de l'Université, de nombreux membres de U levante attendaient la conférence de Charpak - si ce n'est la bonne parole - tout au moins un honnête exposé scientifique sur le nucléaire et ses bienfaits. Bien mal nous en a pris car Charpak nous a expliqué que la population était constituée de "99% d'ignorants qui n'avaient aucune formation scientifique". Cela nous ôtait derechef un cerveau, voire le droit d'avoir unavis différent de celui du messie Charpak... mais pas la parole que nous prîmes dès que la coupe fut pleine... de Becquerels ! En effet Charpak nous fit un brillant numéro d'illusioniste à l'aide d'un gadget "à 150 F et en vente libre". |
Promenant au-dessus de lui le dit engin "bipeur",
Charpak nous démontrait (scientifiquement?) que nous étions
entouré de radioactivité inoffensive. Par conséquent
"les écologistes étaient des manipulateurs, des sectes,
des gourous et faisaient preuve de malhonnêteté intellectuelle".
Bien que faisant partie des 99% d'illettrés scientifiques, nous avons tout de même remarqué qu'il y avait une certaine différence entre un champignon atomique et une amanite phaloïde naturellement... radioactive. Une analphabète a même dit que le CHU de la Timone était plein de petits Corses à thyroïdes malades depuis Tchernobyl. Ceux-là seront contents d'apprendre que "leur état est d'origine psychologique". Hélas pour débattre il faut être deux et Charpak ne dialogue pas. Il se contente d'asséner SES vérités du haut de SON prix Nobel. Cela doit suffire à nous convaincre, nous les faibles d'esprit (mauvais esprit aussi!), qu'il détient LA vérité première. Sans doute est-ce pour cela qu'il est administrateurde la COGEMA dont on connaît la transparence et la rigueur.. surtout à la Hague. |