OBJET : Contamination
surfacique des convois de combustibles irradiés d'EDF.
A la suite de votre demande du 7 mai 1998, j'ai l'honneur de vous présenter un premier rapport sur la contamination surfacique des convois de combustibles irradiés d'EDF. I - Étendue et conséquences de
cette contamination
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- pour le public, la dernière estimation, très majorante, calculée par l'IPSN est de 0,003 mSv/h à 2 mètres du convoi, à comparer à une norme de 0,1 mSv/h; - les doses susceptibles d'avoir été reçues par le personnel de la SNCF restent à préciser. Elles doivent a priori être nettement inférieures à celles du personnel de COGEMA. Il convient néanmoins de rappeler que l'instruction se poursuit sur l'ensemble des points précités. II - Exposé détaillé des
faits connus de la DSIN jusqu'à la commande du présent rapport
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Cette pratique
a pour objectif de permettre de disposer le jour de l'inspection des personnels,
des matériels et des documents pertinents. Il arrive qu'à
l'annonce d'une inspection, les exploitants se montrent soudainement loquaces
et fournissent à la DSIN des informations préalablement à
l'inspection pour éviter des découvertes brutales le jour
même de celle-ci.
C'est probablement ce qui s'est passé sur le thème de la contamination des conteneurs. En effet, au mois de novembre 1997, il y a eu concomitance dans le temps entre l'envoi à EDF de la lettre d'annonce de la première inspection relative aux conteneurs (prévue sur le site de Saint-Alban le 18 décembre 1997) et la communication à la DSIN par EDF et COGEMA d'informations orales faisant état d'un problème de contamination des conteneurs remontant au début des années 1990 : un pourcentage important de conteneurs considérés comme propres par EDF au départ des centrales étaient considéré comme contaminés par COGEMA à leur arrivée à Valognes. EDF et COGEMA ont alors annoncé à la DSIN leur intention d'agir pour mettre progressivement fin à cette situation. L'inspection faite sur le site de Saint-Alban a confirmé les faits. Des documents écrits ont été remis par EDF, et la DSIN a ensuite demandé par courrier du 30 décembre 1997 qu'un plan d'action énergique soit défini et mis en oeuvre. D'ores et déjà le pourcentage de conteneurs contaminés semble être passé de 25% en 1997 à environ 15% en 1998. 2-2 La contamination des wagon
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- confirmer (ou infirmer ces chiffres), - lui préciser la façon dont elle était tenue au courant de ces contaminations par TRANSNUCLEAIRE ainsi que la nature des actions correctrices entreprises, - lui proposer toute action complémentaire pertinente, - lui indiquer les raisons pour lesquelles elle n'avait pas informé la DSIN de cette situation. EDF a alors indiqué' oralement qu'elle avait pris connaissance du rapport de TRANSNUCLEAIRE grâce à la DSIN et qu'elle découvrait des chiffres de contamination en becquerels par cm2, ne disposant elle-même que de chiffres en becquerels. Elle a en outre précisé que TRANSNUCLEAIRE s'était servi pour passer des becquerels aux becquerels par cm2 de coefficients de transposition n'ayant pas l'accord d'EDF. Compte tenu de ces éléments, j'ai adressé le 30 avril 1998 a matin à mes deux ministres de tutelle une courte note de synthèse indiquant les pourcentages d'emballages et de wagons contaminés et annonçant un rapport complet ultérieur. Je n'ai pas transmis le rapport de TRANSNUCLEAIRE car je souhaitais, et je souhaite toujours, mieux comprendre les chiffres indiqués (coefficients de conversion, nombre de points de mesure, superficies concernées etc…). J'ai publié le même jour un communiqué reprenant les points essentiels de ma note aux ministres. J'ai par ailleurs demandé à mon appui technique, l'IPSN, qui m'avait accompagné à Valognes, de me remettre une première évaluation des conséquences sanitaires éventuelles. L'IPSN a produit une première fiche succincte d'estimation sanitaire le mardi 5 mai au matin; il l'a complétée à ma demande le 5 mai après-midi, et l'a corrigée le mercredi 6 mai au matin. Le 6 mai au matin sortait l'article de Libération qui publiait les chiffres du document du 10 décembre 1997 et les estimations sanitaires de l'IPSN du 5 mai au matin. J'ai publié un nouveau communiqué de presse le 6 mai après-midi confirmant l'absence de risque : - pour les travailleurs, sur la base de données dosimétriques individuelles communiquées par la COGEMA, - pour la population, sur la base de l'estimation de l'IPSN du 5 mai au soir (celle du 6 mai qui indiquait un risque encore plus faible avec une estimation de 0,003mSv/h à 2 mètres du convoi pour une norme de 0,1mSv/h). C'est également le 6 mai que le Cabinet du Premier Ministre m'a demandé de lui fournir, pour le début de la semaine suivante, un rapport sur les dépassements des normes de contamination de surface relevés par la DSIN sur les wagons et les conteneurs de transport de combustible nucléaire usé, ainsi que sur les raisons de cet état de fait et les moyens de l'éviter à l'avenir. J'ai demandé à EDF, à COGEMA (et à TRANSNUCLEAIRE) à l'IPSN et à l'OPRI de me faire parvenir des éléments pour lundi 11 mai 1998. III - Nouveaux éléments portés
à la connaissance de la DSIN après le 6 mai 1998
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Elle estime
néanmoins regrettable d'avoir tardivement traité la question
spécifique des wagons qui trouve sa source dans la contamination
des conteneurs. EDF précise toutefois avoir transmis en 1993 à
l'IPSN un rapport complet sur la contamination des conteneurs et des wagons.
Pour l'avenir EDF propose:
- d'étendre aux wagons les doubles mesures indépendantes actuellement effectuées par l'entreprise SGS Qualitest sur les emballages, - de déclarer à la DSIN comme un écart tout convoi dont la contamination mesurée à l'arrivée sera comprise entre 4Bq/cm2 et 100Bq/cm2, - de déclarer à la DSIN comme incident toute contamination supérieure à 100Bq/cm2. L'IPSN indique qu'il a été invité de 1992 à 1993 à un groupe de travail EDF-COGEMA qui avait mis en évidence des contaminations sur les wagons parfois plus importantes que sur les conteneurs, des disparités entre les différents sites d'EDF et des disparités entre EDF et COGEMA sur les méthode de mesure. Des recommandations avaient été émises par le groupe. Après 1993, l'IPSN n'a plus reçu d'information et n'a été informé que récemment de la constitution en 1997 d'un deuxième groupe de travail EDF-COGEMA-TRANSNUCLEAIRE. Par ailleurs, l'IPSN a proposé en février 1997 au ministère des Transports de mettre en place, dans le domaine des transports en général, des modalités de déclaration des incidents pour analyse technique. IV - Les principaux enseignements
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- aurait pu néanmoins avoir le réflexe de vérifier l'éventuelle contamination interne des wagons dès qu'elle a eu connaissance de la contamination des conteneurs; - a immédiatement informé la SNCF de la contamination externe des wagons. V - Propositions de mesures à prendre
Au plan technique :
Au plan administratif :
Au plan de l'information :
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