La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°171/172
Position prise en Assemblée générale le 15 janvier 1994

confirmée en janvier 1995 puis en janvier 1996, puis en janvier 1997, puis en janvier 1998
et encore en janvier 1999
Pourquoi la sortie du Nucléaire est la seule façon d'arrêter l'accumulation des déchets.
Relançons le débat
 

     En 1992 nous avions souligné l'inquiétude grandissante des populations devant l'accumulation des déchets provenant du cycle du combustible nucléaire:
     - résidus miniers,
     - déchets des centrales,
     - déchets militaires.
     Depuis la situation n'a fait qu'empirer en France.
     Les débats successifs sur l'énergie ( et celui de janvier 1999 est le dernier exemple) n'ont jamais été suivis d'une prise en charge réelle du problème énergétique parle niveau politique. Cette prise en charge est verbale mais rien ne la concrétise dans les faits. C'est donc aux citoyens de forcer le débat et d'obtenir enfin un engagement concret de la nation sur la voie de la maîtrise de sa consommation. C'est cette voie qui limitera vraiment les émissions polluantes aussi bien en gaz à effet de serre, qu'en chaleur et qu'en polluants radioactifs et chimiques.
     La nouvelle approche des Européens (Belges et Allemands, Suédois) nous permet d'intervenir avec encore plus de force. En particulier nous devons nous pencher sur nos déchets et ceux que nos voisins ont entreposé à la Hague. L'arrêt de Superphénix doit sonner l'arrêt du retraitement.
     Les problèmes de début et de fin de cycle n'ont pas été pris en compte lors du lancement du programme électronucléaire français, de même que la possibilité d'un accident grave avait été sous estimée.
     Il est donc indispensable d'intégrer dans une nouvelle approche de ce programme énergétique toutes ces données, principalement la donnée Accident, ainsi qu'une analyse du poids du nucléaire sur la nation (fragilité de l'approvisionnement énergétique, fragilité militaire due à l'accumulation des sites sensibles, monoculture industrielle, déstructuration des régions, redevances inégalement réparties, etc...)
     Dès maintenant nous devons intervenir vigoureusement pour que le débat énergétique englobe enfin l'ensemble de ces problèmes et s'oriente éventuellement sur une sortie du nucléaire, sortie qui, manifestement, doit être imposée par les citoyens si tel est leur choix.
     De plus il faut tenir compte des conséquences de l'accident de Tehernobyl, il faut analyser les suites des négligences russes sur les sites de l'Est et vérifier nos propres sites.
     De petites pannes en fuites incontrôlées nos réacteurs posent des problèmes sérieux de sûreté et donc de sécurité des populations.
     La fin du cycle ne peut se réduire à la recherche de 2 laboratoires (si le 2ème site est effectivement choisi ce qui n'est encore qu'une hypothèse). Au contraire, à la lumière des différents rapports (Castaing, Curien, CNE ) il est temps de continuer et d'intensifier des recherches mais pour le moment il faut entreposer.
suite:
    Ceci signifie que la puissance publique doit se décider à gérer les déchets existants. Cependant àcause de l'absence de solutions rien d'irréversible ne doit être engagé mais il ne faut pas tolérer une pollution de l'environnement. L'ANDRA a dressé un inventaire de sites : qu'a-t-on effectué comme travaux? Comment sont-ils surveillés?
     Les pollutions relevées par l'ACRO et la CRII-RAD à la Hague, à Radiacontrôle et à l'ex-société Bayard montrent qu'il y a encore beaucoup à faire pour
     - traiter le devenir d'un site sous contrôle depuis 1966,
     - traiter d'une société qui n'a aucune autorisation de stockage sur son site,
     - traiter des friches industrielles.
     Et en tout cas réfléchir à la réglementation, en particulier pour les déchets de très faible activité dont font partie les résidus miniers, toujours entassés sur leurs sites...
     Que des recherches soient nécessaires pour reprendre correctement le problème des déchets c'est une évidence. Qu'il faille commencer par des laboratoires alors que l'IPSN a déjà ses LEMI (Laboratoires d'Études Méthodologiques et Instrumentales) c'est une inélégante façon d'enterrer un problème important.
     Le GSIEN rappelle:
     Il faut être conscient que seul l'arrêt du nucléaire éloignerait la menace d'un accident et limiterait les quantités de déchets, mais que nous devrons, de toute façon, gérer les millions de tonnes existantes comme nous devrons gérer les stocks de plutonium ré-sultant du déclassement des missiles.
Nous devons aussi gérer les sites contaminés qui nous viennent du début du nucléaire.
     Le GSIEN demande avec force:
     La mise en place d'un service qui traite enfin les problèmes de santé et de surveillance de l'environnement, sur tous les sites y compris les bases militaires comme Cherbourg, Moruroa et sur la totalité des Installations Nucléaires de Base dites «secrètes» (Valduc, Marcoule par ex).
     La séparation stricte des fonction contrôleur - contrôlé. Que la sûreté et donc la sécurité des populations soient les seuls moteurs de nos autorités.
     Un vrai débat sur la politique énergétique et sur les déchets, vrai débat signifiant intervention réelle des citoyens, prise en compte de leurs réflexions.
     C'est la poursuite ou l'arrêt du nucléaire qui doit être en question.
p.16

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