Comme prévu à l'assemblée
du GSIEN la Gazette continue ses dossiers sur l'énergie.
Nous venons de recevoir la revue Global Chance (Avril 99 - No 11 - Le nucléaire
en débat, 41 rue Rouget de Lisle 92160 Suresnes)
Ce dossier comporte un volet sur l'effet de serre, ainsi qu'un dossier sur la pile à combustible. C'est un dossier EDF, enfin un dossier un peu en dehors des idéaux EDF, vu sous l'angle un peu trop électricité mais faites-en bon usage. J'ai repris certaines portions du dossier sur les coûts de l'énergie. Ce dossier défend la position française du recours au nucléaire et présente une certaine politique alternative. Le problème est de vouloir tout faire car c'est impossible. Devant l'investissement nucléaire (unité le milliard), les autres voies n'ont aucune chance. Quant aux recommandations, la sixième annihile toutes les autres: donner l'ordre à EDF de commander un EPR et compenser le coût. |
En ce qui concerne le décorticage des coûts c'est raté comme d'habitude. L'exercice ne mème nulle part puisque la réalité des coûts n'est pas faite. Les points qui conditionnent une approche restent non connus: démantèlement, temps de vie, santé des travailleurs et des populations, stockage. Et comme en conclusion il est dit que le nucléaire est un atout majeur, on peut toujours l'écrire mais la réalité est moins belle.Le nucléaire restera un recours permettant la prolifération, l'emploi d'armes tels que les projectiles à l'uranium 238 (celui qu'on obtient comme résidu de l'enrichissement), projectiles perforants, lourds et pyrophores (s'enflammant). Comme l'uranium est un métal lourd, s'il est pulvérisé lors de l'impact il empoisonne les soldats et les populations. Ce type d'armes a été employé en Irak et est sûrement dans tous les conflits. Bonne lecture et si cela vous inspire n'hésitez pas à nous écrire. Nous devons intervenir si nous voulons une autre politique. Ce leit-motiv ne change guère. J'ignore combien de temps il faudra mais il nous faut faire des progrès et vite sur le chemin d'une autre politique. |
Le sujet «nucléaire/effet
de serre» est fortement d'actualité, et l'article d'Olivier
Godard dans La Recherche
de novembre 98 n'a pas manqué de
susciter des réactions. Je vais donc y joindre la mienne, qui est
aussi ma réaction aux réactions... On peut y voir une amorce
du débat que tout le monde reconnaît comme scandaleusement
absent en France mais qui est toujours éludé par ceux-là
mêmes qui sont les mieux placés pour l'animer.
On constate une fois de plus que ce n'est pas
un scientifique, ni un ingénieur, qui a su faire le point d'une
façon à la fois succincte, globale et pertinente sur cette
problématique complexe. La dure expérience (et si souvent
décevante dans son propre champ) de l'approche de l'économiste
s'avère éclairante par rapport aux affirmations discordantes
des experts plus (et sans doute trop...) directement concernés.
C'est sans doute pour cela que les réactions d'Hervé Nifenecker
(La
Recherche, janvier 99) sont empreintes d'une assez mauvaise humeur..
.Certes, ce n'est pas seulement la France mais le monde entier qui est
pris au piège de l'effet de serre, et plus généralement
du cycle infernal né de l'utilisation effrénée et
irresponsable des énergies primaires. Mais dans cette ténébreuse
affaire planétaire, la France occupe bien une position particulière,
et c'est de plus celle dont nous pouvons valablement débattre. Situation
singulière en effet que d'en être arrivé à 80%
d'électricité nucléaire (et d'en vouloir encore plus)
alors que les autres pays de l'OCDE, qui ne sont pourtant pas en reste
de modernité, plafonnent à moins de 20%. Et ceci au non de
«l'indépendance énergétique»... C'est
une très bizarre conception de l'indépendance qui nous impose
d'être tributaires d'une seule source d'électricité
produite, à partir d'une matière première quasi inexistante
sur le territoire national et par une seule et unique technologie (celles
des machines thermiques, la possibilité de transformation directe
de l'énergie nucléaire en électricité étant
absente, contrairement aux combustibles chimiques. C'est un argument scientifique
fort que nous devrions utiliser plus souvent avec le nucléaire,
pas de «piles à combustibles» dont le rendement [60
à 70%] est très supérieur aux machines thermiques).
N'en déplaise à H. Nifenecker, c'est bien un lobby très
puissant, un état dans l'État, qui est capable d'imposer
une telle absurdité à tout un pays politiquement évolué.
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Aujourd'hui, la surproduction d'électricité nucléaire n'est absorbée que lors de quelques fortes pointes en hiver. Ceci au prix d'un matraquage publicitaire réitéré chaque année depuis 20 ans pour le chauffage électrique, le plus anti-thermodynamique qui soit, dont EDF s'obstine à faire une promotion éhontée. En substituant le chauffage au gaz au chauffage électrique par effet Joule (qui. devrait même être interdit dans le bâti neuf, comme au Danemark), on pourrait très vite arrêter un bon nombre de centrales. Mais il ne serait pas prudent de se priver complètement des possibilités et du savoir-faire du nucléaire. Bien sûr, le lobby nucléaire a toujours minimisé, pour ne pas dire dissimulé, les problèmes des stocks de matières nucléaires et des déchets. Pourtant, scientifiquement (mais non pas économiquement, ni socialement), c'est une affaire relativement simple: des combinaisons d'exponentielles et des connaissances courantes sur les matériaux sous rayonnements. Le hic vient du fait qu'ils s'accumulent et qu'il faudra les assumer pendant des siècles. Comme le remarque H. Nifenecker, l'instauration pour cela d'un état policier ne semble pas à craindre. Mais ce qu'il feint d'ignorer, comme tous les «nucléolâtres», c'est qu'il faut redouter le cas extrême opposé un épisode de «chienlit» politico-sociale généralisée où les structures de responsabilité s'effondreraient, ce qui n'est pas du tout à exclure sur de telles durées. Rien de comparable, cependant, dans le court terme, avec les inattendus de la dynamique complexe «non linéaire» de l'atmosphère couplée aux océans, et dont les premiers caprices suffiront à affoler peuples et gouvernants.. .Il est bien là le piège de l'effet de serre: faut-il accepter de n'avoir à choisir qu'entre la peste du nucléaire et le choléra du dérèglement climatique? Et pour nous enfermer dans ce dilemme, le lobby de l'électricité massivement centralisée et celui des combustibles fossiles s'y entendent à merveille, contrairement à ce que prétend R. Nifenecker. Il n'y a que quelques économistes indépendants pour mettre l'accent sur «l'efficacité énergétique» qui n'est bien sûr pas du tout recherchée par les industriels de l'énergie, quels qu'ils soient, et pour stigmatiser «l'économie de l'offre» massive et redondante qu'ils entretiennent pour susciter les utilisations les plus aberrantes. Car avant même de parler de «maîtrise de la demande» toujours un peu évocatrice de restrictions, c'est bien plutôt de la maîtrise de l'offre dont il faudrait d'abord s'occuper et qui permettrait de profiter très vite des «manques à gaspiller»... Pour ce faire, la politique à mener serait assez simple. Il faut d'un côté décentraliser la production d'électricité de manière à utiliser correctement les centrales thermiques (c'est-à-dire en mode «cogénération», ce qui double leur rendement), qu'elles soient «à flamme» ou nucléaires, ce qui veut dire ne pas accentuer le gigantisme comme le désire EDF avec ses prochaines tranches nucléaires à 1750 Mégawatts (pourquoi ne pas revenir au contraire à des puissances plus raisonnables en utilisant les réacteurs modèle porte-avions à propulsion nucléaire dont on n'a plus que faire, et qui peuvent alimenter une population de 12000 personnes ?.. ce serait une reconversion appropriée et des débouchés maintenus...). Le service public de l'électricité serait effectivement assuré par les collectivités locales ou régionales, qui en ont toujours réglementairement la responsabilité (comme pour l'eau), malgré la loi de 1946 créant le monopole d'EDF, dont il faudrait «désoviétiser» l'esprit et les structures dirigeantes. Et il faut d'un autre côté activement «collectiviser» les transports, puisque c'est la dérive individualiste et l'anarchie des transports routiers qui va maintenant le plus aggraver l'effet de serre (parmi bien d'autres de leur méfaits...) et mettre un minimum de rationalité dans l'urbanisation effrénée qui s'accentue un peu partout. Il y a donc des orientations, une politique, parfaitement réalistes et réalisables, qui peuvent être menées dès maintenant et qui auraient l'adhésion du public. Mais où sont-ils, que disent-ils, et que font-ils, les esprits libres et éclairés qui pourraient persuader les responsables politiques de s'y engager? p.4
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Malgré les
budgets publicitaires colossaux d'EDF ou de FRAMATOME (le constructeur
de centrales nucléaires), le mythe du nucléaire censé
nous protéger contre l'effet de serre ne résiste pas plus
à la réalité que ceux de l'énergie atomique
rentable et sans danger.
D'abord, une précision: sans effet de serre, la température moyenne (toutes saisons et tous lieux pris en compte) ne serait que de - 18oC! Les rayons infrarouges (invisibles mais chauffants) venus du soleil, puis renvoyés par la surface terrestre, sont en partie piégés par l'atmosphère comme s'il y avait une serre. Certains gaz. comme le CO2 (gaz carbonique) le méthane, les oxydes d'azote, jouent ce rôle d'écran, et nous garantissent, aujourd'hui. une température moyenne de + 15oC. Montée des mers
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Car il faut prendre en considération l'extraction et l'enrichissement du combustible nucléaire, la construction des centrales nucléaires, le transport du combustible ainsi que celui des déchets (plusieurs milliers de km par an). D'après une étude de «L'Ökonomie Institut» de Darmstadt (Allemagne) cela donne au minimum 28 g de CO2 émis par chaque kWh nucléaire. Multipliez par 376 TWh (= 376 mille milliards de Wh) d'électronucléaire produits par EDF en 1997, vous obtenez plus de 10 millions de Tonnes rejetées par EDF sur un total de 367 millions de Tonnes rejetées en 1990(3%, soit plus que l'agriculture). Les adeptes du lobby nucléaire ont du mal à se recycler en écologistes... quant à nous, citoyens, en économisant notre consommation d'électricité, nous évitons une partie des rejets de CO2. Economies d'énergies et énergies renouvelables
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Directeur et chercheur du Laboratoire de Glaciologie à Grenoble, ex-membre du GIEC La prise de conscience - d'abord scientifique - a vraiment émergé au début des années 80, aboutissant à la création du GIEC. Depuis cette époque, le GIEC, qui a publié plusieurs rapports d'évaluation représentant l'état de l'art en ce qui concerne les données scientifiques disponibles sur l'évolution du climat, a abouti à un consensus réunissant une très large partie de la communauté scientifique spécialisée dans le domaine. 1) Les traces gazeuses à effet de
serre ont augmenté de façon dramatique et exponentielle
au cours des deux derniers siècles en raison des activités
humaines. La révélation de l'influence de l'homme sur l'accentuation
de l'effet de serre a réellement débuté à partir
de 1958, lorsque l'on a commencé à mesurer en continu l'évolution
de la teneur en CO2 de l'atmosphère. Les mesures ont
démontré une croissance de 1 à 2 ppmv/an. La comparaison
des courbes d'augmentation des teneurs en CO2 et des émissions
dues à la consommation d'énergies fossiles indique l'étroit
parallélisme entre les deux phénomènes, confortant
leur lien de cause à effet. Ce lien est encore devenu plus évident
lorsque l'analyse des bulles d'air emprisonnées dans la glace polaire
a permis de montrer que le parallélisme en question recouvrait l'ensemble
de la période industrielle (c'est à dire depuis la moitié
du siècle dernier).
2) Effet climatique
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3) En conclusion Le CO2 et d'autres traces gazeuses à effet de serre augmentent aujourd'hui de façon dramatique en raison des activités humaines. Les teneurs observées ont des niveaux inégaux au cours des derniers 400.000 ans. A la fois les modèles prédictifs du futur et les évidences du passé montrent qu'une augmentations des traces gazeuses à effet de serre doit le plus probablement conduire à un réchauffement global qui peut être des plus significatifs au cours du siècle à venir. Enfin il faut non seulement se préoccuper des niveaux de concentration que ces gaz pourraient atteindre mais de la vitesse à laquelle ces niveaux seront atteint. Extrait de la présentation de Monsieur CIAIS (chercheur au
CNRS, membre du GIEC)
Cycle du carbone
La perturbation du cycle du carbone par l'Homme
Puits et source de CO2 sur les continents
En terme de prédictions
POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS
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