Le 2 février 1999, un arrêté
interministériel a renouvelé les autorisations de prélèvements
d'eau et de rejets d'effluents liquides et gazeux de la centrale. L'arrêté,
signé par les ministres chargés de la santé, de l'environnement
et de l'industrie et publié au Journal officiel du 30 avril 1999,
précise les nouvelles dispositions techniques que l'exploitant devra
respecter.
Cet arrêté présente, par rapport aux prescriptions précédemment en vigueur, une évolution importante sur trois points 1) il réglemente l'ensemble des rejets d'effluents, qu'ils soient liquides ou gazeux, radioactifs ou non, ainsi que les prélèvements d'eau, en remplacement des différents arrêtés précédemment appliqués; 2) dans la continuité des dispositions retenues en 1996 et 1997 pour les dernières centrales mises en exploitation par EDF, Chooz et Civaux, cet arrêté prévoit une réduction importante de la radioactivité maximale annuelle pouvant être rejetée dans l'environnement. Le carbone 14 fait désormais l'objet d'une limite individualisée; la valeur limite autorisée pour les rejets en tritium a été divisée par un facteur de l'ordre de 2; les valeurs limites correspondant aux rejets (suite)
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radioactifs, hors tritium et carbone 14 pour les
effluents liquides, ont été divisces par un facteur de l'ordre
de 35;
3) le rejet des substances chimiques classiques présentes dans les effluents radioactifs a été plus complètement réglementé. La réduction des limites de radioactivité rejetée vise à rapprocher les valeurs limites autorisées du niveau réel des rejets, très inférieurs à celles-ci. Les rejets réels sont en effet en baisse constante grâce au progrès d'exploitation et au retour d'expérience sur les 57 tranches nucléaires en service. Cette évolution ne relève pas d'un problème sanitaire. Elle est cohérente avec un principe permanent en matière de protection de l'environnement qui veut que les valeurs limites de rejets soient fixées aussi bas que raisonnablement possible. Cette réduction des limites de radioactivité rejetée sera introduite dans les arrêtés réglementant les rejets des autres centrales en service, au fur et à mesure de leur renouvellement. Contact Presse : Cathia MASCARAU 01.43.19.39.61 p.31
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A Monsieur le Ministre de l'Économie,
des Finances et de l'Industrie, à Madame la Ministre de l'Environnement,
à Monsieur le Directeur de la Sûreté Nucléaire,
à Monsieur le Secrétaire d'État à la Santé,
et à Monsieur le Préfet de la Vienne,
Objet : redémarrage annoncé du réacteur 1 de la centrale de Civaux en l'absence de démonstration de l'efficacité et de l'innocuité du dernier traitement par rayonnement UV propnsé par EDF contre le risque amibien. Poitiers, le 26 juillet 1999
Madame, Messieurs,
L'impossibilité de pallier le problème du développement d'amibes pathogènes (Naegleria fowleri) par des chlorations massives, sur le site de Civaux (à cause du faible débit de la rivière aggravé par la qualité de l'eau), a déjà conduit les associations suscitées à faire parvenir à vos services un dossier sur le risque amibien. Depuis, EDF a proposé plusieurs options pour faire face à ce risque: - Tout d'abord, en 1998, un traitement de substitution par l'acide peracétique. Celui-ci vient d'être abandonné pour des raisons d'ordre administratif (il n'entre pas dans le cadre de l'arrêté sur les rejets physico-chimiques de la centrale) et peut-être pour des raisons d'efficacité (mais ceci n'a fait l'objet d'aucune explication). - EDF a ensuite avancé une mesure consistant à limiter la puissance du réacteur pour diminuer la température à la sortie du condenseur, et à 'arrêterer cas d'apparition des amibes pathogènes. Il semble que cette mesure n'ait pas été jugée suffisante par le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF) puisque le 16 juin demier, EDF annonçait lors d'une Commission locale d'information, l'arrêt du réacteur à la suite d'une communication orale de l'avis défavorabte du CSHPF. - Entre la première réunion du Comité de suivi local du risque amibien (30 mars 1999) et la seconde (16 juillet 1999), la presse a fait état d'une solution alternative proposée par EDF : il s'agit maintenant d'un traitement des eaux de rejet par raytonnement UV, actuellement en cours d'installation. Le 16 juillet demier, lorsque le Comité de suivi s'est réuni, ses membres ont été informés du redémarrage prochain de la centrale après un avis favorable du CSHPF autorisant l'utilisation du système UVcomme moyen curatif assorti de mesures palliatives (limitation à 33oC de la température de l'eau à la sortie du condenseur, nettoyage en continu des tubes). On notera que ce traitement UV actuellement en cours d'expérimentation n'a pas encore vu son efficacité validée et son innocuité prouvée. Un certain nombre de questions ont été soulevées par des experts au cours de cette réunion. Elles n'ont pas été rapportées par les journaux à la suite de la conférence de presse (sur l'avis du CSHPF) donnée par le Président de la CLI immédiatement après la réunion du Comité de suivi. (suite)
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Pourtant elles nous semblent de la première
importance et n'ont pas reçu de réponses satisfaisantes.
En voici la teneur: - L'efficacité du traitement par les ultraviolets dépend de l'épaisseur de la lame d'eau qu'il irradie. Les lames d'eau prévues par EDF ont de 50 à 100cm d'épaisseur, très supérieures aux quelques centimètres habituels. - La limitation de la température à 33oC à la sortie du condenseur ne permet pas d'affirmer que la température à l'intérieur serait identique. Elle pourrait être localement supérieure et de ce fait favorable à la multiplication des amibes qui s'amplifie autour des 40oC. - Les essais ont été faits jusque là sur de l'eau sans matière organique, or la rivière Vienne en est très chargée. Ceci pose donc deux problèmes * un problème d'ordre physique de transmission des UV sur une lame d'eau épaisse et d'absorption des UV par la matière organique et dnnc de perte d'efficacité vis à vis des amibes et des kystes amibiens, * un problème d'ordre chimique car les UV réagissant avec la matière organique vont donner lieu à des réactions photochimiques conduisant à la formation de nouvelles molécules qui restent à définir et dont il reste à démontrer l'innocuité. L 'expert a ajouté que le traitement Choisi n'était pas un moyen physique qui n'altère pas la matière organique mais qui provoque des réactions de chimie radicalaire. En outre, le problème ne concerne pas seulement la période de baignade et d'irrigation (les amibes NF sont dangereuses par inhalation) mais qui devient de plus un risque chimique qui concerne l'eau potable, la nappe phréatique et ce, sur l'ensemble de l'année. Au risque d'inhalation des amibes s'ajoute le risque d'ingestion des nouvelles molécules formées par le traitement. Ceci pose alors une question quant à la validité de l'actuel arrêté de rejets physicochimiques qui n'envisage pas du tout ce problème nouveau. Il est donc impératif qu'une étude d'impact sérieuse soit menée avant toute utilisation de ce traitement, dans le cadre d'une enquête publique. Le CSHPF a sûrement rendu son avis au vu d'un dossier complet présenté par EDF, et non sur la base de l'intime conviction. Ce dossier n a pas été présenté au Comité de suivi du risque amibien à Civaux. Nous en sollicitons la communication. Et nous vous demandons de bien vouloir approfondir et reprendre les données de ce problème en raison des risques encourus par les populations. Nous vous prions d'agréer Madame et essieurs, l'expression de nos sentiments respectueux. Pour les associations suscitées, Mme J. BOURRY
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