La loi du 30 décembre 1991
relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs ne
gère que les déchets radioactifs à haute activité
et à vie longue (article 1). Par une autre loi ou des amendements
à la loi existante il faut donc étendre cette gestion à
l'ensemble de tous les déchets (démantèlement, mines,
etc..).
Elle part de l'existence des déchets sans même évoquer d'où ils viennent. Ceci est aussi un autre manque de la loi et une des demandes des citoyens : Replacer les déchets dans le contexte de la politique énergétique. Il faut donc avant toute prospection repartir sur la problématique de la politique énergétique. En son article 2 il est spécifié que "le stockage souterrain en couches géologiques profondes de produits dangereux, de quelque nature qu'ils soient, est soumis à autorisation administrative. Cette autorisation ne peut être accordée ou prolongée que pour une durée limitée et peut, en conséquence prévoir les conditions de réversibilité " et normalement certaines autorisations "pour une durée illimitée, par dérogation aux dispositions de l'alinéa précédent, seront définies dans une loi ultérieure." Sur les 15 articles que comportent la loi, 9 sont relatifs au statut du futur laboratoire mais ce n'est que l'article 4 qui parle de la saisine du Parlement en 2006 pour la création d'un centre de stockage, sans préciser si cela se fera sur le site d'un laboratoire mais en laissant ouverte la possibilité. Or il sera exclu d'utiliser un site de laboratoire de recherche pour le transformer an stockage mais par contre si on se place sur un site de laboratoire qualifiant un site alors ce sera le début d'un site de stockage. Il faut lever cette ambiguïté avant toute prospection. Cet article fixe la composition de la Commission Nationale d'Évaluation, commission entièrement nommée et sans aucun associatif ou expert proposé par les associations. Il faut noter un point de droit important (Michel Prieur, revue juridique de l'Environnement, 1992). Si le centre de stockage est autorisé par la loi : " C'est là une procédure tout à fait inhabituelle pour autoriser des travaux et des ouvrages qui permettrait d'échapper : -à toute étude d'impact car le droit communautaire dispense de telles études d'impact les travaux autorisés par le Parlement et -à tout recours des citoyens devant un juge car la loi ne peut être attaquée que devant le Conseil Constitutionnel qui n'est pas accessible aux citoyens." En son article 6 la loi prévoit, effectivement "avant tout engagement des travaux de recherche préliminaires, à une concertation avec les élus et les populations des sites concernés, dans des conditions fixées par décret." Cette imprécision "concertation préalable" "dans des conditions fixées par décret" n'a pas permis l'établissement de la concertation. D'autant plus que la restriction " avec les élus et les populations des sites concernés" laisse supposer qu'il y a déjà eu quelque part un choix de sites par qui ?, sur quels critères ? et pire que le reste de la nation ( élus et citoyens hors des sites (sélectionnés comment) n'a pas à intervenir ni à se sentir concerné. La commission Nationale d'Evaluation fait le point sur les recherches, l'inventaire. Elle a depuis 1994 montré les incohérences des programmes, les manques et les oublis et obligé à redresser les options. Cependant si elle s'occupe des acteurs recherche tels ANDRA, CEA, EDF, COGEMA, CNRS, Universités et si ses rapports sont disponibles, elle n'a pas pour mission l'information des populations et l'organisation de la concertation. Cette nouvelle instance est à étudier, puis à mettre en place. Bien que la loi date de 1991, il y a toujours une lacune en ce qui concerne cette concertation et sa mise en oeuvre. (suite)
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suite:
Les conditions du débat public : ouverture des dossiers, appropriation de leur contenu puis réunions, dialogue et débat ne sont toujours pas mises en place. En ce qui concerne la problématique du laboratoire : grand laboratoire testant les capacités d'un site à accueillir des déchets, trop de recherches sont encore à mener pour entamer cette phase. Il y a pour le moment urgence à avoir un inventaire de tous les sites et de leur contenu (contenu sans anticiper sur de futurs conditionnements). Il y a urgence à démontrer les capacités de reprise des sites anciens, à savoir conditionner des déchets oubliés, décontaminer des endroits laissés à l'abandon. Il y a à être capable d'entreposer ces reprises. La politique de gestion des déchets ne peut que s'appuyer sur cette mise à plat du passé. Sinon aucune déclaration ne sera crédible. II - LE STOCKAGE SOUTERRAIN DES DÉCHETS HAUTEMENT RADIOACTIFS,
1- L'origine du processus menant à la création de laboratoires
souterrains
p.8
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Au Sénat il y eut le 6
novembre 1991, 290 voix pour, 11 voix contre et 17 abstentions. En deuxième
lecture à l'Assemblée Nationale le 25 novembre 1991, le texte
fut adopté par 286 pour, 8 contre et 268 abstentions ! Quant au
vote définitif il eut lieu sans scrutin public, à main levée
et sans qu'il soit possible de chiffrer précisément le nombre
des courageux abstentionnistes.
Sur 15 articles la loi en consacre 9 au statut du futur laboratoire. Il est envisagé qu'une Commission nationale d'évaluation, dont les 12 membres sont choisis à parité par le parlement et le gouvernement sans que ne figurent obligatoirement des représentants d'associations ou des experts opposés au nucléaire, fasse des rapports tous les ans débouchant en 2006 sur un rapport global. D'ici là les recherches doivent se faire simultanément dans trois directions; - la recherche permettant la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à vie longue dans les déchets (autrement dit la découverte miracle rendant les déchets radioactifs inoffensifs); - l'étude du stockage souterrain réversible ou irréversible grâce à des laboratoires souterrains. - l'étude de l'entreposage en surface. 2-Les choix actuels : stockage souterrain ou en
surface?
(suite)
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suite:
Il est même déclaré que l'expérimentation est impossible pour le stockage géologique, alors pourquoi faire des laboratoires ?[8]. Pour les risques sanitaires les connaissances scientifiques "sont encore en évolution substantielle"[9]. Devant cette accumulation d'incertitudes, le bons sens allié avec le principe de précaution exige à nouveau d'imposer n moratoire et une révision de la loi du 30 décembre 1991. Le stockage en couche profonde est de plus en plus contesté même par les spécialistes. L'administrateur général du CEA Pascal Colombini vient de déclarer que, compte tenu de l'hostilité au stockage souterrain, la solution la plus prometteuse était le stockage en surface ce qui permet plus facilement d'y avoir accès et de retraiter les déchets en fonction des progrès technologiques[10]. Il faut enfin dénoncer la fausse solution démocratique prévue par la loi du 30 décembre 1991. En effet l'art. 4 indique que le centre de stockage souterrain sera autorisé par la loi. C'est là une procédure tout à fait inhabituelle pour autoriser des travaux et ouvrages qui permettrait d'échapper à toute étude d'impact car le droit communautaire dispense de telles études d'impact les travaux autorisés par le Parlement et qui permettrait d'échapper à tout recours des citoyens devant un juge car la loi ne peut être attaquée que devant le Conseil Constitutionnel qui n'est pas accessible aux citoyens. Conclusion
p.9
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Objet: relative à la procédure administrative applicable aux sites pollués par des substances radioactives mai 2000 - Monique Sené A- PRINCIPES GENERAUX
(suite)
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Comme lorsqu'il s'agit de sites pollués il n'est pas seulement question de sources mais le plus souvent des résidus industriels (poudre, aiguilles, ferrailles, huiles, etc...), c'est donc vers l'ANDRA qu'il faudra se tourner ou les entreposages du CEA. "En l'absence de responsable identifié ou solvable", il faudra demander, aux ministères en charge de l'Industrie et de l'Environnement, "leur autorisation préalable pour que la maîtrise d'ouvrage des opérations soit déléguée à l'ANDRA". Cet accord sera obtenu sous trois conditions: -1- les déchets doivent être strictement des déchets radioactifs. -2- Les procédures de mise en demeure et de consignation devront avoir été préalablement menées à leur terme..... -3-L'ANDRA devra avoir présenté une solution d'entreposage ou de stockage des déchets à évacuer, soit dans une installation extérieure déjà autorisée, soit sur place par création d'une installation spécifique. Il doit y avoir coordination entre l'ANDRA et l'OPRI. Il faut que l'inspection des installations classées (ministère ou antenne préfecture) dresse, s'il y a lieu, procès verbal, aidé en cela par les agents de l'OPRI, ayant la qualité de fonctionnaires commissionnés et assermenté (article 18 et 19 du décret 94-604, confidentialité avant et même après départ à la retraite). Les dossiers du SCPRI que vient de mettre à jour l'OPRI (par ex le chemin du radium à Gif) montrent, à l'évidence que la notion de confidentialité à bon dos. Il ne faut pas que cette clause de réserve s'exerce seulement pour cacher. Un agent a le droit et le devoir de demander à être relevé du secret pour permettre à la puissance publique de gérer les problèmes en toute connaissance de cause. De plus le fait de faire intervenir l'inspection des installations classées (un site pollué est-il une installation classée?), l'ANDRA et l'OPRI ne facilitent pas une prise en charge rapide. B- DÉMARCHE A SUIVRE POUR LE TRAITEMENT DES SITES POLLUES
b- évaluation technique et financière de la réhabilitation
du site
B2 -SITUATIONS NE PRESENTANT PAS D'URGENCE PARTICULIERE
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Plusieurs cas vont se présenter:
I - Pas de recouvrement (il n'y a pas de responsable avéré): procédure des travaux d'office. II - Recouvrement d'un certain montant (un responsable a payé tout ou partie). Plusieurs cas: 1- "La personne physique ou morale désignée comme responsable par votre arrêté préfectoral engage les travaux demandés et les mène à bien." Ouf ça a marché, sauf qu'il faut vérifier la situation sanitaire : cette tâche est confiée à l'OPRI. Il serait de bon aloi de faire faire cette constatation par au moins 2 organismes. 2- "La personne physique ou morale désignée comme responsable par votre arrêté préfectoral n'engage pas les travaux demandés alors que leur financement est couvert par les sommes consignées ". Le préfet doit "mettre en oeuvre la procédure de travaux d'office.", ce qui signifie appel d'offre pour travaux. Ce qui suit est assez significatif: "Dans le cas où l'ANDRA serait choisie ", nul besoin de repasser par l'autorisation des ministères. Ceci signifie-t-il que, pour les autres prestataires on procède autrement? Ceci expliquerait que, depuis 2 ans on ne parvienne pas à faire des mesures autour de la mine de Saint Priest la Prugne. En effet les financement existe mais on bute sur le choix du laboratoire fait par l'Etat. Entendons-nous il s'agit des grands organismes (préfecture, DRIRE, ministères) car le petit état (commune en l'occurrence) a son financement et son laboratoire mais ne parvient pas à lever les obstacles, la préfecture jouant sur trop de tableaux. 3- "La personne physique ou morale désignée comme responsable par votre arrêté préfectoral n'engage pas les travaux, la somme consignée ne permet pas de couvrir....". Cette fois le préfet doit avoir recours à " la procédure de travaux d'office." III - Dans le cas où le responsable est une personne morale, sous jugement de liquidation, il faut notifier l'arrêté de consignation au liquidateur sous 2 mois. Clairement ceci ne va pas marcher. On s'aperçoit toujours bien longtemps après et sûrement après plus de 2 mois des problèmes, alors qui va se charger de payer et comment prendre un arrêté à l'encontre d'un fantôme? d- Travaux réalisés d'office sous "la maîtrise d'ouvrage déléguée " de l'ANDRA Pour I et II-3 le préfet doit demander une autorisation aux ministères de l'Industrie et de l'Environnement pour la mise en oeuvre de la procédure "travaux d'office" réalisés par l'ANDRA au frais des responsables. Suit alors des précisions dans ces cas d'insolvabilité: le dossier doit être adressé au ministère de l'Industrie (DGEMP) en 4 exemplaires avec en plus le rapport de l'OPRI, l'ensemble des arrêtés préfectoraux, des justifications, notamment du Trésorier-Payeur constatant l'insolvabilité et une synthèse de l'inspection des installations classées. Ce dossier adressé au ministère de l'Industrie sera alors transmis par le dit-ministère à ceux de l'Environnement, de la Santé et à l'ANDRA. Et pourquoi l'industrie? Pourquoi est-ce ce ministère qui prévient les autres? Parce que c'est le seul à pouvoir disposer d'un budget? A partir de là il faut obtenir l'autorisation conjointe de l'industrie et de l'environnement et prendre un autre arrêté pour réaliser des travaux d'office aux frais des responsables (ceci suppose qu'on connaît les responsables, quid des sites orphelins?). Cela irait plus vite si tous les ministères étudiaient le dossier en même temps mais c'est sûrement trop demander. L'ANDRA intervient sous le contrôle de l'inspection des installations classées et des autorités sanitaires. Et L'OPRI est chargée du bilan après travaux. Trop d'état nuit à ce type de contrôle. Quand est-il prévu un oeil extérieur? (suite) |
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Si l'OPRI trouve (et ce cas dit la circulaire doit rester exceptionnel, mais comment le prévoir avant les travaux puis les contrôles?) que ce n'est pas assaini on recommence "en fonction des concours financiers qui pourront être mis à la disposition de l'ANDRA". On peut très bien se retrouver dans le cas du "chemin du radium" et devoir réintervenir plus de 30 ans après la première décontamination. Qui va assumer cette nouvelle décontamination et surtout le préjudice éventuel porté à la santé de ceux qui, par malheur se trouve sur un tel site? De plus comme le responsable est insolvable car disparu, qui va payer? e- Procédures administratives particulières Ces procédures vont devoir être mises en oeuvre dans le cadre des " interventions sur le site et l'existence de risques résiduels". (voir l'analyse de l'annexe V) Cet ensemble de règles est si simple que, dans la circulaire suit un récapitulatif des actions des intervenants publics. RECAPITULATION DES ROLES RESPECTIFS DES INTERVENANTS PUBLICS a) le préfet (avec l'inspection
des installations classées)
B3 - SITUATIONS D'URGENCE TECHNIQUE
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Comme de toute façon il
faudra consigner puis évacuer, voici onc la procédure:
1- En l'absence de responsables connus Les arrêtés de "mise en demeure "ou de "consignation" ne peuvent être pris. "Certaines des interventions d'urgence pourront être réalisées par la Gendarmerie (surveillance), les services d'incendies et de secours ou encore les services de la protection civile. D'autres, et notamment la mise en sécurité du site, le confinement sur place ou l'évacuation des matières radioactives vers un centre de conditionnement et de stockage nécessitent des ressources financières." Le préfet ne pourra pas prendre un "arrêté de réquisition" mais un "arrêté de travaux". Cet arrêté devra se limiter strictement aux travaux les plus urgents, "visant à éviter un risque imminent, ce afin de prévenir les contentieux ultérieurs." Il faut de toute façon un accord conjoint des ministères de l'Industrie et de l'Environnement pour l'intervention de l'ANDRA. Cet accord ne sera "donné qu'en cas de consensus sur l'urgence technique de la situation et au vu de l'expertise que vous aurez demandé à l'OPRI de réaliser." Ce qui pose problème c'est qu'une fois l'urgence passée il n'y a pas procédure de réhabilitation possible sans responsables ou plus exactement sans prise en charge des frais et là on bute sur qui va les prendre en charge. C'est la raison pour laquelle des sites restent pollués. 2- En présence de responsables connus. Si le responsable est connu le préfet peut prendre l'arrêté en accord avec l'article 6 de la loi du 19 juillet 1976. Cet arrêté prescrira "la réalisation de mesures conservatoire d'urgence dans un délai de l'ordre de quelques heures à quelques jours." Si les travaux ne sont pas exécutés, alors le préfet, avec l'accord des ministères, prendra un arrêté de "travaux" et ce sans mise en demeure préalable. S'il n'y a pas consensus entre l'Industrie et l'Environnement il faudra revenir à la mise en demeure puis la consignation et finalement l'ANDRA pourra intervenir. La dernière phrase est assez révélatrice "Vous voudrez bien nous rendre compte des difficultés rencontrées dans l'application de la présente circulaire.". J'espère qu'on va changer la procédure sinon peu de sites seront réhabilités ou alors il faudra beaucoup de temps.... Ce qui est évident à la lecture des annexes et surtout la V c'est que l'accord du propriétaire est nécessaire pour pouvoir intervenir sinon même en application de la loi de 1892 sur les possibilités d'occupation temporaire, le procès (intenté par le propriétaire pour violation de propriété) risque de se terminer en déconfiture de l'administration. Il est curieux de constater que les chasseurs arrivent mieux à investir une propriété que les dépollueurs. Il y a 3 possibilités pour dépolluer un site: - Procédure d'occupation temporaire Autorisée par la loi de 1892 pour 5 ans renouvelables. - Mise en place de servitudes d'utilité publique Celles mises en place à Gif (restriction sur la profondeur des fondations, interdiction de planter des arbres de haute volée, etc...) n'ont pas servi à grand chose et n'ont pas assaini le terrain ni éliminé le radium et son descendant le radon. Normalement il y a déclaration en mairie et inscription au POS des restrictions et des servitutes. - Déclaration d'utilité publique Dans ce cas on passe aux procédures d'expropriation soit sur tout le terrain, une partie, soit sur le sous-sol. Et il y a éventuellement paiement d'indemnités. (suite)
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CONCLUSIONS GSIEN Les acteurs sont trop nombreux. Il n'y a pas de véritable coordination. Il n'y a pas de vue d'ensemble. On cerne mal qui peut prendre une décision et qui a les moyens de la faire respecter. Cette circulaire fait toucher du doigt les nombreux problèmes mais ne les règle pas. Analysons-la et son retour d'expérience : ce qui coince, ce qui pose problème. On pourra alors progresser et éviter la répétition des situations sites pollués sur halte-garderie. Pour le moment on se trouve dans une situation morcelée où chaque acteur a une part de responsabilité. On est comme face à un orchestre sans chef, où de plus les différents intervenants se connaissent à peine et ont chacun une partition différente. Quelle cacophonie en perspective. Difficile de faire plus mal pour gérer une situation peu facile. DECHETS: Où en est-on ? Contre-commentaire GSIEN Monique SENÉ - mai 2000 Préambule
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Les citoyens se plaignent de ces
concertations de quelques heures (3 ou 4 maximum) annoncées quelques
jours avant la rencontre, sans accès aux dossiers (sauf quelques
heures par jour (3 ou 4) et quelques jours (1 semaine)) avant cette rencontre.
Il faut savoir consacrer le temps nécessaire à ce fameux
dialogue et éviter de représenter toujours le même
dossier comme si personne n'avait donné un avis dessus ni posé
des questions restées sans réponses.
S'il est exact que les déchets de haute activité à vie longue ne représentent pas des volumes trop importants (du moins au jour d'aujourd'hui), ce n'est pas le cas pour les autres déchets. Il faut donc réfléchir sur le devenir de TOUS les déchets, de la mine en passant par les réacteurs pour finir à la Hague sans oublier les sites militaires. Ce petit rapport va pas à pas étudier les articles de Contrôle et s'attacher à montrer ce qui manque pour une gestion correcte et responsable des déchets radioactifs (radioactifs certes mais sans oublier leurs formes physico-chimique). La loi du 30 décembre 1991: solution démocratique et riche en perspectives ( C. Bataille ) S'il est exact qu'il s'agit de la seule loi
concernant le nucléaire, il faut relativiser sa portée. En
effet elle ne gère que les déchets radioactifs à haute
activité et à vie longue. Ce fait en restreint énormément
l'importance. Elle a introduit les notions de transparence, responsabilité
et démocratie dans la gestion de ces déchets. C'est un acquis
mais il faut organiser et conforter cet acquis autrement que par des faux
débats; sinon ces mots deviennent creux. Et je crois que fondamentalement
c'est là que se noue le divorce avec une partie de la population.
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Il faut aussi que le pouvoir politique accepte de prendre ses responsabilités: le Parlement en organisant des débats et en faisant les lois, le Gouvernement en acceptant de s'expliquer devant les citoyens, pas seulement par l'intermédiaire de leurs élus mais directement. Ce n'est pas pour rejeter la représentation élective mais où est la participation citoyenne si les citoyens ne peuvent s'exprimer et questionner aussi bien leurs élus que le gouvernement. Et questionner c'est bien, mais obtenir des réponses, c'est cela une concertation. Un inventaire national: un outil partagé de décision (texte ANDRA) Le texte commence par une drôle d'affirmation
:"L'homme n'a pas une longue expérience de la radioactivité.".
Évidemment la découverte de cette propriété
du noyau remonte à 1896. Dès sa découverte on a su
qu'il y avait danger à manipuler les corps radioactifs. Certes nous
n'avons pas de sens pour la déceler (et ceci peut faire peur) mais
nous baignons dans la radioactivité depuis toujours comme nous respirons
l'air que nous ne détectons pas davantage. Nous sommes entourés
de phénomènes naturels que nous ne maîtrisons pas plus.
Rappelons que le fait que la radioactivité est naturelle n'entraîne
pas qu'elle est bonne pour la santé. Simplement elle est. Quand
nous ajoutons un peu de radioactivité artificielle, tout le problème
est de savoir si ce précaire équilibre va se maintenir ou
être rompu. D'où la conclusion soyons réaliste et ne
rajoutons pas (ou vraiment très peu) de radioactivité à
celle préexistante. En ce qui concerne les déchets si on
les répand n'importe où dans la nature on va au devant de
très gros ennuis.
A quoi sert un inventaire?
Est-ce suffisant?
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* notion qualitative: distinction
entre les déchets conditionnés selon les nouvelles spécifications,
les déchets anciens à reconditionner et ceux à conditionner;
* définition de l'unité élémentaire de référence: familles de colis de déchets, unité de déchet en vrac, etc.; En l'état du dossier il y a beaucoup de travail ne serait-ce que pour répertorier les déchets venant des laboratoires, des hôpitaux, des usines, des réacteurs, du retraitement, de la récupération d'huiles, de ferrailles, que ce soient les anciens ou les futurs. Une fois l'inventaire réalisé, il faudra pouvoir le vérifier. Actuellement l'ANDRA l'établit sur la base des déclarations des exploitants. Ceci ne peut suffire, il faut pouvoir effectuer des contrôles et il faut aussi un oeil extérieur. L'ANDRA établit les règles seulement pour les déchets faiblement et moyennement actifs à vie courte. Elle doit créer un laboratoire pour les hautes activité à vie longue, plus tard site de stockage. Or elle n'intervient pas sur les déchets hautement actifs, ne les gère pas ni ne les comptabilise. Il faudrait que ses fonctions soient étendues à tous les déchets, ceci compléterait son action dans le cadre de l'inventaire. L'ANDRA n'a pas de capacités d'expertises propres. Elle s'appuie sur l'IPSN, à défaut du CEA et sur quelques laboratoires où elle sous traite des morceaux de dossiers. Elle doit étoffer son potentiel et cesser de jouer au voyageur de commerce, ce qui lui fait du tort. Si l'ANDRA doit prendre en charge la gestion de tous les déchets, elle doit être sérieusement modifiée et étoffée. Pour le moment elle gère le site Aube et pilote (mal) le futur laboratoire de Bure. Elle a aussi publié différents inventaires et doit maintenant réfléchir pour que son travail recoupe celui des producteurs et en plus pour que son inventaire soit aussi complet que possible et ne repose pas sur des acquis futurs. Il est clair que le but des producteurs est la réduction des déchets mais l'expérience passée prouve que souvent les prévisions sont fausses et toujours dans le sens optimiste. L'ANDRA doit aussi pouvoir traiter les sites orphelins et pour cela il faut un financement particulier et un encadrement législatif plus adapté que la circulaire de 16 mai 1997. Voici la conclusion de L'ANDRA: "On mesure la difficulté de la tâche qu'il faut accomplir: unifier des pratiques d'inventaire très diverses, faites selon des hypothèses variables et les rendre compréhensibles, le plus largement possible. Mais on voit bien tout l'intérêt qu'il y a à rendre mieux perceptibles les déchets radioactifs en France : les déchets existants d'abord, dont il faut améliorer le conditionnement, et les déchets qui seront générés par le parc industriel actuel. Quels que soient les choix techniques ou les choix de société futurs, notre génération doit prendre en charge les déchets issus des choix passés de défense, de médecine et, bien sûr, de production d'énergie. En ce sens, l'inventaire doit servir à concrétiser le schéma français pour la gestion à long terme de tous les déchets radioactifs: il doit contribuer à la mise en place des filières nécessaires de gestion à long terme pour qu'une solution existe pour chaque famille de déchets radioactifs." Il est vrai qu'il faut prendre en charge le passé mais en ce qui concerne l'avenir une refonte de la politique énergétique aiderait à diminuer les déchets et à protéger les générations futures. Souhaitons que l'inventaire de l'ANDRA nous permette de rétablir une situation fort confuse et que ce coup de semonce nous apprenne à mieux poser les avantages et les inconvénients des techniques avant de les lancer sans discernement : dépendre à 80 % du nucléaire pour faire de l'électricité était un mauvais choix. Séparation et transmutation des radionucléides à vie longue Cette approche est traitée dans 2 articles,
un de L.M. Baetslé, conseiller belge et l'autre des responsables
français de cet axe.
(suite)
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Mais l'extension du cycle du combustible en vue de la séparation des actinides mineurs nécessite l'adaptation des installations de retraitement et de conditionnement. Le conditionnement des actinides mineurs séparés diminue le risque lors d'un enfouissement définitif à cause de la diminution de la solubilité des déchets correspondants. La transmutation diminue le danger potentiel à long terme mais nécessite un investissement important dans le domaine des réacteurs rapides ou dans des installations de transmutation assistée d'accélérateurs de protons. La transmutation des produits de fission à vie longue est économiquement difficile à réaliser. Le multi-recyclage d'actinides requiert le développement de nouvelles techniques de retraitement en milieu non aqueux. La réduction escomptée par transmutation et multirecyclage peut atteindre un facteur 10 mais ne pourra dépasser le facteur 100 sans impact important sur le coût du cycle du combustible avancé. Un effort important devra être consenti pour limiter autant que possible la production de déchets secondaires. Cette conclusion contient tous les ingrédients de non-prise en compte des problèmes mais aussi l'acceptation de dire un certain nombre de vérités (réduction par transmutation et multirecyclage d'un facteur 10 et pas 100 comme clamée par les français, la reconnaissance que les usines de retraitement devront être modifiées et qu'il faudra en construire ). Il est assez évident qu'on est loin du compte car tous les procédés cités (Diamex, Cyanex, Sanex, Truex, etc.) sont au stade du laboratoire (ce qui veut dire un traitement dans un tube à essai soit quelques grammes au plus) et même pour beaucoup la faisabilité scientifique n'est pas acquise. Aucun ne peut atteindre le niveau industriel tel que. En effet pour le moment il faut simplifier tous les procédés et les revoir pour espérer les introduire dans une chaîne industrielle (simplification des procédures, prise en compte des quantités, sûreté, etc.). Quant à la mise au point de RNR ou d'accélérateurs couplés à un réacteur pour avoir les sources de neutrons nécessaires à la transmutation, c'est pour le moment au stade de recherche sur papier... Un dernier point est important et doit être vérifié avec soin : Est-ce que les différents procédés (retraitement poussé, pastilles de combustibles, multirecyclage) ne vont pas générer tant de déchets que le gain possible sur le long terme sera totalement perdu sur le court et moyen terme. Quel bel avenir pour les générations futures dont tout le monde se soucie tant. Programmes français
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Tout d'abord la transmutation
exige la mise au point de procédés de séparation des
différents corps radioactifs. Actuellement on sépare, dans
un but de réutilisation, uranium et plutonium des autres corps (produits
de fission à vie longue: iode 129, césium 135, technétium
99) et actinides mineurs (américium, neptunium, curium)). Partant
du procédé PUREX (utilisé industriellement ) les équipes
tentent de mettre au point des extractants. Notons que une de ces molécules
a donné en 1998 et 1999 des " résultats globalement satisfaisants".
et que " les avancées vers la faisabilité scientifique
des étapes SANEX (qui sépare les actinides mineurs des lanthanides)"
ont permis "la réalisation d'un essai SANEX sur solutions réelles
en décembre 1999 à ATALANTE".
Comme on peut le constater c'est juste une avancée vers la faisabilité scientifique... Un autre point très important est que pour le moment et pour faciliter le retraitement on prend des combustibles suffisamment refroidis (entre 7 et 10 ans). Or il est envisagé de retraiter quasi instantanément ce qui accroît considérablement les risques et rend les usines plus complexes. De plus les diverses molécules sont en général très sensibles à la radioactivité et se dégradent très vite. Cette course à la haute activité a 2 raisons: -l'une est la recherche des hauts taux de brûlage dans les réacteurs actuels (de 33 à 75 GWj/t ) et même davantage dans de nouveaux réacteurs encore en épure (jusqu'à 200 GWj/t), -raccourcir les temps de stockage en piscine des combustibles usés. De fait on étudie donc de nouveaux combustibles. D'une part ils doivent résister à ces taux de brûlage mais d'autre part pour une bonne transmutation il faut trouver des matrices inertes (c'est à dire sans uranium 238) sinon on tourne en rond. Car sous l'effet du rayonnement les gaînages gonflent et se fissurent, les pastilles de combustibles se détériorent. Il faut travailler les gaines, ainsi que la préparation des pastilles. Quant aux matrices sans uranium c'est séduisant mais comme l'uranium 238 participe à la sûreté des réacteurs il faut donc recalculer les coeurs et faire un bilan de sûreté. Une des conclusions des équipes françaises amène à se poser beaucoup de questions: "La transmutation s'inscrit dans une vision à long terme de l'énergie nucléaire et ouvre des perspectives de stabilisation dans le temps des inventaires en radionucléides à vie longue, et de réduction de la quantité et de la toxicité potentielle des déchets ultimes; ces quantités pourraient être faibles, sans toutefois être nulles." En effet la vision à long terme doit être étudiée dans le cadre d'un programme énergétique et ce ne sont pas les ingénieurs ou les firmes exploitantes qui doivent écrire ce programme. Et toute cette énergie pour "stabiliser les inventaires en radionucléides à vie longue" c'est cher payé pour peu gagné. Par ailleurs cette autre conclusion est tout aussi inquiétante: "les études de neutronique illustrent des scénarios où le multirecyclage du plutonium en réacteur à eau légère en stabiliserait l'inventaire et réduirait la quantité et la toxicité des déchets ultimes d'un facteur 3 par rapport au cycle ouvert.". Il est même annoncé une réduction d'un facteur 100 ( mais le rapport belge prévient que 10 est envisageable et 100 peu probable) sur des procédés dont la faisabilité scientifique n'est pas démontrée. Quant aux "scénarios en perspective à plus long terme où de nouveaux types de réacteurs innovants à spectre rapide et/ou des systèmes hybrides, associés à des installations innovantes du cycle du combustible, multirecycleraient le plutonium, les actinides mineurs et optionnellement les produits de fission et en minimiseraient la quantité dans les déchets ultimes.", il faudrait cesser de rêver et faire des bilans de sûreté et des bilans en quantité de déchets incluant non seulement les combustibles irradiés mais tout le cycle. Combien d'installations faudrait-il démanteler un jour et quelles quantités de rejets sont envisagées? Si le cycle ouvert ( c'est-à-dire sans retraitement et stockage en l'état des combustible, option étudiée en Suède mais pas en France) donne 3 fois plus de déchets, il faut tout de même bien faire le bilan de tous les déchets : rejets, démantèlement. (suite)
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suite:
Un facteur 3 ne fait pas opter pour la transmutation/séparation. Le cycle ouvert nous oblige à trouver la solution du stockage des combustibles usés, solution que de toute façon nous devons envisager sauf à multiplier les usines de retraitement/séparation. Mais pour le moment tous les combustibles ne sont pas retraités ( en particulier les MOX - Mixed Oxides-, nom de celui enrichi en plutonium et jugé trop actif et comportant des éléments indésirables pour passer au retraitement). La politique actuelle qui, par an, consiste à retraiter 800 tonnes et à en stocker 400, nous condamne au moins à étudier les 2 voies. Or seule la voie transmutation / retraitement (nous sommes victimes de "nos" choix militaires) est explorée et ce n'est pas fait assez sérieusement. Pour explorer une voie il faut se garder de triomphalisme et savoir juger avantages et inconvénients. Force est de constater qu'il n'y a que les avantages qui sont analysés et ce, sans même, évaluer vraiment les recherches et leur faisabilité industrielle. La Suède teste, heureusement, un entreposage de longue durée dans le granite (CLAB - firme SKB) mais leurs analyses ne pourront pas remplacer des recherches faites en France. Les recherches de l'ANDRA Elles sont présentées dans 2
articles:
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Quant à Bure lui même
il faut d'abord qualifier le site c'est-à-dire mesurer les propriétés
de rétention des argilites et la cinétique des processus
de transport de l'eau. Puis il faudra évaluer les perturbations
liées au creusement des ouvrages. C'est cohérent mais d'une
part faut-il tester ces fonctions dans un site donné et d'autre
part voici ce qu'on attend du fameux laboratoire:
Le laboratoire souterrain sera un ouvrage pilote pour tester le comportement de l'argilite avant et après le creusement d'ouvrages de différentes formes et tailles, ce qui permettra ultérieurement de spécifier les méthodes de creusement et de soutènement d'un éventuel stockage. Le GSIEN a toujours pensé que le laboratoire type ANDRA est le prélude à un stockage. L'ANDRA par ailleurs explique que "les études relatives au milieu granitique sont poursuivies pour ce qui concerne les aspects génériques, notamment à travers des expérimentations en laboratoires méthodologiques." Donc il est possible d'utiliser des laboratoires génériques, ce dont le GSIEN est persuadé depuis le début des prospections. De fait il y a encore trop d'inconnues pour décider de la validité d'un tel stockage. Actuellement les laboratoires méthodologiques suffisent amplement pour tester les emballages, les capacités de rétention et la circulation des eaux. Il est prématuré de concevoir un stockage dans quelque milieu que ce soit, argile, granite, sel, tuf. Il ne faut pas demander à l'ANDRA de répondre aux questions posées par la population. Ce n'est pas son rôle sauf sur l'expérimentation qui sera menée dans le laboratoire. L'ANDRA doit clairement énoncer ses objectifs et de préciser son programme de travail. Cette agence doit aussi connaître la nature et les quantités de déchets qu'elle a et aura à traiter. Pour le reste c'est au gouvernement d'élaborer la politique énergétique et c'est de cette politique qu'il faudra tirer les conséquences. Une telle analyse doit se faire avec les populations. Il faut donc parvenir à établir un dialogue. Seulement faire quelques exposés et se livrer à un jeu de questions-réponses ne va pas suffire pour la mise en place de ce dialogue. Les populations ne peuvent se contenter de discuter déchets car c'est le programme énergétique qui est sur la sellette. Elles ne peuvent pas non plus se satisfaire de quelques bonnes paroles. Elles doivent pouvoir poser des questions, obtenir des réponses puis repartir dans une concertation. Il sera alors pris une décision par le Gouvernement mais il aura auparavant accepté d'expliciter ses options et au besoin de les changer si le questionnement en montre la nécessité. Il est clair que ce dialogue et cette concertation devront se poursuivre. Il faudra toujours que les populations exercent une surveillance. C'est ce suivi qui aidera au choix des options les plus sûres. La sûreté d'un stockage géologique réversible Cette étude est faite par l'IPSN qui
s'appuie sur les définitions internationales.
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Les 2 premières propositions sont considérées comme des options de sûreté mais pas la 3ème. Pourquoi? D'après l'auteur de l'article c'est que pour assurer la réversibilité il faut "un ouvrage d'isolement des déchets sûr et robuste devant les incertitudes liées au long terme, offrant aux générations futures 3 possibilités: - reprendre aisément les déchets, en particulier si les technologies du moment permettent une gestion que ces générations considèrent préférable au stockage réversible; - prolonger l'entreposage en profondeur, moyennant éventuellement des opérations de maintenance; - fermer partiellement ou complètement le stockage." Ce qui veut dire que la réversibilité aura un coût significativement élevé. En effet dans le cas d'un stockage: on creuse et on ferme. Par contre s'il doit être réversible on doit pouvoir y accéder, il faut donc prévoir les accès, la tenue des galeries, la reprise de colis et le bouchage ne peut être que partiel. Ce qui est envisagé est une réversibilité sur une durée de 100 ans après la phase d'exploitation avec des rendez-vous pour vérifier s'il n'y a pas de problèmes pendant ces 100 ans. Cette notion n'est pas la conception des populations. Certes l'oubli du stockage en phase de réversibilité doit être examiné d'un point de vue de sûreté. C'est un risque qui doit être pris en compte dans la notion de réversibilité. Mais comme normalement dans un site réversible, on doit toujours pouvoir intervenir cela oblige à avoir un stockage dont la sûreté est d'un niveau élevé. En conséquence l'oubli n'est pas forcément une catastrophe mais il vaut mieux en étudier les conséquences avant de prendre une décision. Si la réversibilité est un point incontournable et s'il n'est pas possible de garantir cette option, alors il faut limiter les déchets et même arrêter d'en faire. En effet un des points importants est que l'on doit garder la mémoire des sites même fermés. La réversibilité oblige à se poser des questions supplémentaires. Si le site est réversible c'est pour faire un suivi direct des colis, il faut pouvoir aller au moins les examiner, les remonter à défaut de pouvoir les reconditionner en profondeur. L'ANDRA a défini différents degrés de réversibilité: "Au stade dit de réversibilité initiale, l'ensemble des moyens d'accès et de manutention de chaque alvéole est en place, le retrait des colis est aisé. Au degré dit de réversibilité transitoire, les alvéoles de stockage et les galeries de manutention sont remblayées et obturées par des bouchons définitifs. Les puits d'accès restent accessibles. Pour retirer les colis il faudrait déblayer les accès et restaurer des moyens de manutention adaptés. La mémoire du nombre de colis, de leur nature, de leur position est essentielle. A partir du moment où la corrosion porte atteinte à l'intégrité des colis, il s'agit d'intervention en vue de récupérer les colis plutôt que de réversibilité." La seule expérience de demande de reprise de colis a été pour le site Manche et le coût a été jugé trop élevé aussi bien au plan financier qu'en terme de radioprotection et il s'agit d'un site de déchets faiblement et moyennement actifs en surface! Il convient donc de mieux définir la réversibilité: alvéoles, tenue des galeries, ferme-t-on les alvéoles? Coule-t-on un bouchage? On surveille pendant combien de temps? Et que surveille-t-on: l'état des colis, des scellements, la déformation des galeries, le cheminement des eaux? Tout ceci devant être clarifié avant de se lancer dans des études car le laboratoire sera différent selon les options retenues et la faisabilité de la réversibilité n'est pas un mince problème. Cette notion est en cours de test en Alsace avec le stockage souterrain réversible, en ancienne mine, dans une couche de sel, de déchets non radioactifs. Ce stockage de déchets ultimes est autorisé à recevoir 50.000 tonnes par an pour une capacité totale de 320.000 tonnes (1 ère tranche). La durée d'autorisation étant de 30 ans on pourra arriver à 1.500.000 tonnes. Cependant depuis 1992 un stockage de produits toxiques a d'abord une autorisation provisoire et si elle n'est pas renouvelée les déchets doivent être remontés. Ce stockage a donc été conçu de manière réversible: galeries avec piliers renforcés, colis repérés, interstices laissés libres. p.16
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Cette réversibilité
repose aussi sur des moyens financiers: "à cette fin l'exploitant
constitue un fond de garantie à hauteur de 250 francs français
la tonne. Fructifiant pendant la période de dépôt du
déchet, ce fond doit permettre d'assurer, si la décision
en était prise, la remontée et un autre traitement." et
cette petite remarque pour finir "la réversibilité a des
conséquences importantes sur les coûts de prise en charge
et il faut se souvenir que l'industrie du traitement des déchets
est un secteur concurrentiel.". Voilà tout est dit... Non pas
tout, secteur concurrentiel peut-être mais si on pollue qui paiera?
Enfin le projet vient de commencer. On va le suivre et il apportera pas mal de renseignements. En effet la réversibilité y est envisagée dans un cadre de récupération et pour assurer de l'innocuité du stockage (s'il s'avérait que la pollution atteint les nappes, on déstockerait dans les 30 ans à venir). Même si la réutilisation de la mine de potasse a finalement été acceptée au moins par des élus et une partie de la population, il reste des associations qui questionnent et obligent au suivi. L'avenir dira si cela peut suffire car un site de mine pour un stockage n'est pas forcément un bon choix. L'étude de l'entreposage à long terme des déchets radioactifs (CEA) Les études reposent sur 3 volets:
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Tous les déchets peuvent aller en entreposage. Ce qui va être très important ce sont les emballages conditionnant la sûreté et la reprise. En effet comme un entreposage même long est destiné à se terminer, on peut y tester les concepts de réversibilité. De toute façon le choix de cette option et d'un site ou de plusieurs ne peut se faire qu'en concertation avec les citoyens. Conteneurs de haute intégrité : recherche et application pour l'exploitant CEA Comme le CEA regroupe à Cadarache tous
les déchets B qu'il produit dans ses centres civils et militaires,
il a pu estimer le volume de déchets qui existera en 2070. Ce volume
sera de 11.000 m3 dont 70 % existent déjà.
Bilan des travaux d'évaluation (1994-1999) de la CNE Chaque année, depuis 1994, la CNE établit un rapport rendu public et doit "au terme fixé par la loi (2006) établir un rapport global d'évaluation des recherches que le Gouvernement adressera au Parlement, en l'accompagnant d'un projet de loi autorisant, le cas échéant, la création d'un centre de stockage." p.17 |
L'important de cette phrase est
"le cas échéant". En effet il peut se faire qu'on
doive continuer les recherches et ceci est tout à fait en accord
avec la loi. Ce qui compte c'est que les déchets ne soient plus
ignorés mais la ou les solutions peuvent demander plus de temps
que 15 ans pour aboutir.
La CNE a évalué les programmes et attiré l'attention du gouvernement sur la nécessité de certaines actions: - étudier la séparation et l'élimination de certains produits de fission à vie longue que ce soit par un conditionnement spécifique ou par transmutation car les études révèlent l'impact majeur de ces radionucléides, - approfondir l'étude de certains scénarios possibles de séparation et d'incinération/transmutation de radionucléides à vie longue, pour étudier tous les aspects: faisabilité, sûreté, gestion des déchets, impact radiologique, - améliorer la connaissance des quantités (inventaire actuel, extrapolation à long terme) et caractéristiques des déchets à prendre en compte pour les études d'entreposage de longue durée et de stockage géologique, - prendre résolument en compte, ainsi que la loi le dispose, l'objectif d'étudier les conditions de la réversibilité du stockage des déchets en formation géologique profonde. - clarifier la finalité et la durée visée pour un entreposage de longue durée dont la loi impose l'étude sans préciser l'objet. La CNE rappelle qu'elle a approuvé le choix de Bure et exprimé des réserves pour celui granitique de la Chapelle-Bâton. Elle a aussi réclamé "vigoureusement " la mise en oeuvre d'un programme de modélisation pour tenter d'avoir " un outil de simulation des phénomènes qui se produisent dans un dépôt géologique profond et à son voisinage." Il est évident que la CNE a eu un impact positif sur la prise en charge des déchets. Elle a titillé l'ANDRA dont il était et reste évident que sa planification trop tendue lui permettra seulement de commencer à poser les problèmes et à entrevoir quelques pistes intéressantes. Même sur l'inventaire (en place depuis 1994) l'ANDRA doit encore définir quel inventaire, pourquoi faire, comment le faire et le vérifier? En ce qui concerne les laboratoires, il eut été préférable d'utiliser à fond les LEMI (Laboratoires d'Études Méthodologiques et Instrumentales) pour vérifier les hypothèses d'hydrogéologie, tester des emballages, étudier les confinements, les oxydations de roches, la façon de faire une galerie, un puits. La méthode "Grand laboratoire" précurseur d'un stockage a pour effet un rejet des populations d'autant plus que la concertation ANDRA à coup de subventions éveille une méfiance tout à fait logique (même si c'est souvent une commission locale mais ad-hoc malheureusement qui sert d'intermédiaire). C'est un point de litige qu'il faut revoir et vite, et éviter à l'avenir. Les remarques de la CNE ont abouti à: - une mission confiée au président de l'ANDRA sur "la méthodologie de l'inventaire" - une prise en compte de la réversibilité dès la conception en laboratoire, - une étude de la faisabilité des procédés de séparation poussée - un choix de nouvelles matrices de confinement - une analyse des concepts d'entreposage de longue durée. C'est intéressant à plus d'un titre que la CNE trouve un écho car elle a assuré un bon suivi des recherches dans le cadre de la loi de 1991. Cependant nombre des réserves émises sont restées dans les 6 rapports et n'ont pas eu suffisamment d'impact. En particulier il manque toujours une coordination des différentes actions. De fait le CEA élabore sa politique de déchets, l'ANDRA s'occupe du centre de l'Aube et de la construction des ou du laboratoires. EDF réfléchit au devenir de ses déchets et COGEMA prend des contrats qui pèseront lourds sur la politique française. Il manque aussi une estimation des tonnages de déchets, une prise en charge de l'aspect chimique ainsi qu'une estimation de l'impact radiologique sur le court et moyen terme. La CNE fait un suivi, remet un rapport. Il faut souhaiter que ses remarques soient mieux prises en compte. Elle est un peu comme la Cour des Comptes qui a bien du mal à se faire entendre. Un point très important peut aider au dialogue : tous les rapports de la CNE sont accessibles et tout un chacun peut se les procurer. (suite)
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La CNE intervient dans le cadre de la loi du 30 décembre 1991. Il serait opportun d'avoir un suivi non seulement des déchets de haute activité et à vie longue mais aussi de tous les déchets. En particulier il manque la définition des déchets très faiblement actifs (TFA) c'est-à-dire qu'ils ne sont pas réglementés. Chaque producteur définit sa limite. La seule limite qui existe dans les décrets, est celle du déchet à 100 Bq/g pour les éléments artificiels et 500 Bq/g pour les naturels. Ce manque de clarté ne simplifie pas la reprise de tous ces déchets (mines, démantèlement) et leur conditionnement. On doit aussi réfléchir au devenir des mines. Il n'est pas sérieux de vouloir transformer la mine du Lodévois en circuit automobile (avec des restrictions sur les temps de séjour et des remarques pour ne pas respirer les poussières, ce qui est un peu difficile pour un circuit de ce type) et de simplement recouvrir celle de Bessines pour limiter le radon et les autres corps? Il y a trop d'inconnues sur l'évolution à terme et sur les pollutions à venir. Un rapport a été fait en 1994 sur le devenir des sites de mines il serait temps de le prendre en compte. On doit aussi se pencher, très sérieusement sur les démantèlements et l'assainissement de tous les sites pollués. Et dans tous les cas on ne doit pas oublier la composante chimique qui a autant d'importance que celle radiologique. Il convient d'ailleurs dans les évaluations à long terme de faire intervenir toutes ces analyses. S'assurer du développement de modes de gestions sûrs des déchets de haute activité et à vie longue La DSIN présente sa vision du problème
des déchets. Elle précise que seuls les déchets de
faible et moyenne activité à vie courte bénéficient
d'une filière : stockage définitif dans le centre de l'Aube
géré par l'ANDRA.
Stockage géologique
Conditionnement des déchets
Entreposage à long terme
La DSIN va juger les options retenues par le CEA. p.18
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Suivi des nouveaux projets
La DSIN travaille ces dossiers (entreposage, stockage) avec l'IPSN qui réalise des analyses qui sont examinées par le Groupe Permanent d'experts chargé des déchets. Il serait pertinent de fournir dans les dossiers soumis aux populations, les analyses IPSN et les avis du Groupe permanent. Ceci permettrait mieux aux populations de juger des travaux et des interrogations de sûreté. Elles auraient connaissance des réponses apportées aux questions et des améliorations réalisées. La DSIN a rédigé des avis sur le choix de l'ANDRA en matière de sites. Il serait aussi judicieux de les joindre pour information aux dossiers d'enquête. En effet si la DSIN avait conclu que les 3 sites (Bure dans la Meuse, la Chapelle-Bâton dans la Vienne et Marcoule dans le Gard) répondaient aux critères (fort vagues par ailleurs et pas assez contraignants) de la RFS III.2.f, elle avait précisé que Bure semblait le mieux. Elle avait même déclaré que le site de la Vienne se révélait le plus complexe à explorer. La DSIN affirme clairement vérifier " par ailleurs que les travaux menés par l'ANDRA sur le site de Bure ne vont pas l'altérer pour son usage potentiel futur." Le contrôle de la qualité des
colis de déchets produits et de la conception des projets
Comme quoi il faut laisser le temps au temps. La France ferait bien de s'inspirer de ce type de réflexion pour essayer d'aborder les déchets et leur difficile gestion. Après tout il y a urgence sur la reprise des anciens sites et des déchets mal conditionnés. Il y a urgence à rendre les entreposage sûrs et non polluants (entreposage de passage comme d'attente de solution). (suite)
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Pour le reste il y a à mettre en place une politique cohérente et soucieuse des hommes, sachant correctement estimer les impacts financiers pour le présent et ceux pour le futur. Pas d'économie de bout de chandelle : on a vu ce qu'il en coûte de reprendre des erreurs dues à de fausses économies. Le problème est que les économies réalisées par un exploitant se traduisent ensuite par des coûts supportés par la nation toute entière alors que lui a toujours été gagnant. Pas les citoyens bien sûr! Etats d'avancement des projets de dépôts géologiques dans le monde Cette revue est faite par Hans Riotte (Agence pour l'Energie Atomique (AEN) de l'OCDE). Évacuation des déchets en
formations géologiques
Variété dans les concepts
de dépôt
Progrès scientifiques et techniques
Laboratoires souterrains de recherche
p.19
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- laboratoires spécifiques
à un site: on peut citer le "Yucca Mountain Exploratory Studies
Facility", déjà mentionné et qui n'a pas d'autres
autorisations qu'exploratoires, le laboratoire HADE/URF de Mol en Belgique,
les futurs laboratoires français et la RCF -Rock Characterisation
Facility- que souhaitait la Nirex en Angleterre.
Notons le "que souhaitait" anglais, face aux "futurs laboratoires français". A vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, on risque de se trouver face à une opposition déterminée et logique. Nos ingénieurs et représentants se répandent sur ce qui va être fait sans avoir pris le temps de la concertation dans le pays. Il est bien évident que ceci augure mal de la suite. Le Canada a étudié pendant 10 ans comment faire participer et comment faire adhérer les intéressés (ce sont en plus les autochtones toujours négligés jusqu'à ce jour) et n'a pas encore de solution. En France les autochtones bretons, auvergnats, normands, vendéens, etc.. ne sont pas non plus consultés et on pense trop souvent pour eux. De plus les avancées technologiques ne sont pas suffisantes pour quitter le stade des LEMI, en conséquence il est prématuré de se lancer dans la réalisation de grands laboratoires destinés à devenir site de stockage et il convient de continuer de manière intensive les recherches dans les LEMI. Il n'y a pas que Tournemire, il y a aussi Fanay Augères dans le granite. Améliorons nos connaissances, nos modèles et nos emballages et surtout diminuons nos déchets en réduisant le recours au nucléaire grâce à une politique énergétique mieux pensée. Ensuite il sera temps de décider si on stocke en profondeur, où et comment. Mise en oeuvre
Aspects sociaux
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Conclusions de l'article "Les débats engagés dans le cadre des programmes de gestion des déchets radioactifs, remettent rarement en cause le fait que le dépôt en formation géologique soit le moyen privilégié pour évacuer les déchets de haute activité et à vie longue. En outre, dans une perspective internationale et indépendamment de l'usage futur de l'énergie nucléaire dans le monde, il ne fait aucun doute de la nécessité de développer des dépôts géologiques. Il faut en effet évacuer dans des conditions sûres les déchets produits en grande quantité à ce jour par les programmes civils et militaires. Quoi qu'il en soit, le débat sur l'évacuation est indissociable des débats sur les stratégies d'approvisionnement en énergie, d'origine nucléaire ou autre." Et il faut que ce soit l'OCDE qui accepte de reconnaître que les déchets sont liés au débat sur l'énergie. Il est aussi reconnu que les générations futures sont déjà confrontées au résidus de leurs prédécesseurs puisque il faut gérer les tas datant des années 50. Quant à être sûr que il n'y a que le stockage en couche géologique, c'est difficile d'être aussi affirmatif. Prudence, on verra . Pour le moment la gestion a toujours laissé à désirer. Ne nous pressons pas, faisons les choses proprement et ce sera mieux que tout ce qui a été exécuté depuis 50 ans. Conclusions GSIEN Ce numéro de Contrôle se termine
par un interview de Michèle Rivasi, députée de la
Drôme. Elle vient de terminer un rapport sur les déchets et
sur la mise en oeuvre de la directive européenne qui réglementer
la radioprotection. Comme elle le souligne il y a bien les 3 axes de
la loi pour les hautement actif mais tout est en devenir. Il faut donc
développer et vite l'entreposage. Ceci signifie: trouver les matrices
de rétention des produits radioactifs, sélectionner des emballages,
gérer les rejets.
p.20
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Ce qui est important c'est
que le fait déchets est reconnu, de même que le fait qu'il
faut faire quelque chose. Il y a encore du chemin à parcourir pour
qu'il soit admis qu'on ne peut traiter les déchets ex nihilo et
qu'il faut regarder pourquoi il y en a et que faire pour les réduire.
Les populations ont déjà poussé en ce sens, leurs
élus aussi, le gouvernement ne peut donc rester en arrière.
Dans cet examen entre la politique énergétique ainsi que
la protection de l'homme et de son environnement.
Rechercher un laboratoire n'est pas une nécessité, s'occuper des déchets en est une. Que le nucléaire gère son passé et on pourra mieux décider de son avenir. Rechercher le dialogue c'est bien mais construire une concertation et accepter le questionnement citoyen est mieux. Ne rien imposer, ne rien décider pour les autres est la grande leçon de cette gestion passée des déchets. Écouter, laisser ses certitudes au vestiaire est le prix à payer pour une concertation et une nouvelle politique de gestions de déchets cohérente et souhaitons-le, réussie. LA REGLE FONDAMENTALE DE SURETE (n° III. 2.f) du 10 juin 1991
Objet: «Définition des objectifs à retenir dans les phases d'études et de travaux pour le stockage définitif des déchets radioactifs en formation géologique profonde afin d'assurer la sûreté après la période d'exploitation du stockage». Domaine d'application: stockage
définitif de déchets en formation géologique profonde.
«la protection des personnes et de l'environnement à court et à long terme». Quelques exemples: Au regard de la démonstration de la sûreté, il conviendra de s'assurer de leur adéquation à l'objectif et au principe précités» (§ 3.1). (suite)
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L'article se poursuit par une liste de mesures à effectuer sur les paramètres sensibles pour la sûreté du stockage. L'intérêt de cette énumération est de montrer que l'on ignore encore les caractéristiques essentielles des matrices de confinement et qu'il faut effectuer sur elles une quantité de mesures pour connaître l'état de ces matrices. On pouvait penser naïvement que tout cela était déjà fait puisque ces matrices ont été adoptées pour le stockage ce qui suppose évidemment qu'on les ait jugées adéquates suite aux mesures effectuées. En fait il semble qu'on n'en soit qu'au début du processus. (...) Pour ce qui concerne les déchets vitrifiés, si les caractéristiques de la matrice placée dans son environnement de stockage étaient susceptibles d'être altérées de façon importante pendant la phase d'activité thermique des déchets, il faudrait protéger cette matrice des effets de cette altération, le cas échéant, par une barrière efficace résistant notamment à la corrosion et à la pression pendant cette durée »(§ 4.2.2). L'hydrogéologie du site devra être caractérisée par une très faible perméabilité de la formation hôte et un faible gradient de la charge hydraulique (...)» (§4.4.1) Là encore on reste dans le qualitatif. «Le concept de stockage : L'implantation du stockage dans la formation géologique devra se situer: (...) - dans les roches sédimentaires, au sein d'un milieu exempt de grandes hétérogénéités et à une distance suffisante des aquifères environnants» (§4.5). Qu'est-ce qu'une «grande hétérogénéité»? A partir de quelle distance est-on à une distance suffisante des aquifères»? «Modélisation
La conclusion du rapport concerne l'assurance de la qualité : «(...) En particulier il faudra veiller à: - se doter de moyens de contrôle adéquats concernant les colis de déchets; - mener, suivant les règles de l'assurance de la qualité, les études de conception des barrières ouvragées compte tenu du rôle qui leur sera assigné dans la sûreté; - mener les opérations de caractérisation de sites suivant les protocoles d'études, d'analyse et d'essais bien définis.»(§6). Il apparaît donc que: 1) les «moyens de contrôle adéquats des colis de déchets» n'existent pas encore puisqu'il faut veiller à les réaliser. 2) les études de conception des barrières ouvragées sont encore à faire. Et pourtant, s'il n'y avait pas eu de protestation des populations, il n'y aurait eu ni moratoire sur l'enfouissement, ni laboratoire souterrain, ni loi. L'enfouissement était alors programmé. p.21
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Soulignons un point important de ce rapport
sur les barrières ouvragées car il concerne en fait le problème
de la réversibilité du stockage:
Après remplissage des ouvrages, les vides créés lors de la réalisation du stockage devront être comblés pour rétablir autant que possible l'étanchéité du milieu et éviter que les ouvrages ne constituent des drains préférentiels pour les eaux souterraines et, le cas échéant, pour éviter des tassements préjudiciables aux couches géologiques surmontant la formation d'accueil. (...) Les puits d'accès devront faire l'objet d'un rebouchage assurant une étanchéité d'excellente qualité»(§4.3). (...).On supposera la constance des caractéristiques de l'homme (sensibilité aux rayonnements, habitudes alimentaires, conditions de vie, connaissances générales sans prise en compte de progrès scientifiques, notamment dans les domaines techniques et médical). En ce qui concerne les limites de dose pour des expositions en «condition d'évolution normale de référence» [non accidentelles]: Cette valeur correspond à une fraction de la limite annuelle d'exposition du public en situation normale» (§3.2.1). «Les situations hypothétiques correspondant à des événements aléatoires. (suite)
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(...) Les expositions individuelles, exprimées en équivalents de dose, associées aux situations hypothétiques dont il apparaît qu'elles doivent être retenues pour la conception du stockage devront être maintenues suffisamment faibles par rapport aux niveaux susceptibles d'induire des effets déterministes» (§3.2.2) Conclusion
Philippe Leconte, Chargé de mission énergie nucléaire Synthèse du document Stratégie et Programmes de recherches
INTRODUCTION
p.22
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Les travaux de préparation
de la loi et les analyses de l'Office parlementaire d'évaluation
des choix scientifiques et technologiques ont souligné l'importance
des options limitant la quantité et l'activité des produits
promis à un entreposage de longue durée ou à un stockage
en formation géologique profonde et ont conclu que ces options sont
un élément essentiel de l'acceptation d'éventuels
sites de stockage souterrains par la population.
L'esprit de la loi de 1991 est de permettre une large exploration des solutions de gestion des déchets radioactifs. Pour ce faire elle a défini trois axes de recherche : * L'axe 1 relatif à la séparation-transmutation étudie diverses solutions pour réduire substantiellement la masse et la toxicité des radionucléides à vie longue. Le principe est de les séparer chimiquement puis de les soumettre à une irradiation pour qu'ils se transforment beaucoup plus rapidement en éléments stables, donc non radioactifs. * L'axe 2 vise à définir les conditions dans lesquelles pourrait être réalisé et exploité un stockage, réversible ou irréversible, en formation géologique profonde, où pourraient être placés les divers colis de déchets de haute activité et à vie longue. Les laboratoires souterrains sont des outils essentiels de ce programme de recherche, * L'axe 3 consacré aux recherches sur le conditionnement et l'entreposage de longue durée, couvre le développement et la qualification de conditionnements sous forme de colis de déchets et d'installations permettant leur conservation puis leur reprise à terme dans des conditions acceptables de sûreté, sur des durées de plusieurs décennies, dans l'attente de méthodes de gestion issues des recherches des axes 1 et 2. La loi prévoit qu'à la date de 2006, l'ensemble des recherches entreprises devra permettre au législateur et aux pouvoirs publics de se faire une opinion générale sur la question et de prendre éventuellement la décision de créer un centre de stockage des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue. Le Gouvernement a confié le pilotage des recherches au Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) pour les axes 1 et 3 et à l'Agence Nationale pour les Déchets Radioactifs (ANDRA) pour l'axe 2. En réponse au exigences de la loi et à la demande des pouvoirs publics (Ministres chargés de l'Énergie, de l'Environnement et de la Recherche), les acteurs de la recherche: ANDRA, CEA et CNRS ont défini, en liaison avec les acteurs industriels : COGEMA, EDF et FRAMATOME, une stratégie de recherches déclinée en programmes spécifiques selon les trois axes de la loi. Ces programmes font l'objet de présentations systématiques devant la Commission Nationale d'Évaluation (CNE). Le dialogue noué avec cette dernière a permis de développer un débat scientifique et technique de grande qualité. Il s'appuie, en particulier, sur un document intitulé: Stratégie et programmes des Recherches au titre de la loi du 30 décembre 1991 relative à la gestion des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue. Ce document est rédigé par les acteurs de la loi sous l'égide du Ministre chargé de la Recherche. Il est remis à jour chaque année. Le texte ici présent se propose d'en donner une synthèse. Les recherches sur la gestion des déchets
radioactifs
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L'option de stockage en formation géologique fait l'objet d'études depuis de nombreuses années dans plusieurs pays. En France, la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) a défini une Règle Fondamentale de Sûreté (RF III 2f) qui donne les objectifs à retenir dans les phases d'études et de travaux pour le stockage en formation géologique profonde afin d'assurer la sûreté après la période d'exploitation du stockage. Partant de cette situation, la loi du 30 décembre 91 a ouvert largement le champ des explorations. En effet, l'axe 1, confirmant l'option séparation-transmutation déjà opérationnelle pour le plutonium, permet d'envisager de greffer de nouveaux modes de séparation sur le procédé général PUREX employé à La Hague. Ainsi devient-il concevable de réduire le besoin de stocker définitivement les éléments radioactifs à vie longue en leur faisant subir une transmutation vers des éléments à beaucoup plus courte durée de vie. Les recherches visent à déterminer si cet objectif peut être atteint en modifiant le mode de gestion du parc de réacteurs actuels ou s'il est nécessaire de mettre en oeuvre d'autres catégories de réacteurs. Des scénarios séparation-transmutation totalement nouveaux peuvent aussi être envisagés. Il existe un lien très fort entre ces recherches sur l'axe 1 et celles qui sont conduites au titre de l'axe 2. En effet, partant d'une option de stockage de déchets en formation géologique et évaluant la nature et la quantité des radioéléments à stocker, il a été possible de faire ressortir ceux qui devaient prioritairement faire l'objet d'investigations au titre de l'axe 1. Ce sont les actinides mineurs - Américium, Curium et Neptunium - qui représentent, hors plutonium, l'essentiel de la radiotoxicité à long terme. Ce sont aussi les produits de fission - Iode, Césium et Technétium - qui sont radioactifs pendant une très longue durée, relativement abondants dans une tonne de combustible irradié (0,3%) et très mobiles du point de vue chimique, ce qui les rend plus difficiles à fixer durablement sous forme solide en vue d'éviter leur dissolution dans les circuits d'eau souterraine. Eliminer le plus possible de ces éléments radioactifs rend le stockage définitif plus facile à accepter. Notons que le plutonium est à la fois une matière énergétique valorisable et le principal contributeur à la radiotoxicité potentielle à long terme des déchets. C'est pourquoi les études de l'axe 1 s'articulent toutes avec les stratégies envisagées pour la gestion à long terme du plutonium Le stockage en formation géologique profonde est fondé sur la mise en place de barrières successives autour des radioéléments. Il s'agit de la matrice (verre, béton, bitume, etc.) dans laquelle les éléments sont stabilisés, puis des barrières ouvragées construites dans l'édifice de stockage pour accueillir les colis de déchets et enfin de la formation géologique où s'insère le stockage. Pour s'engager sur la sûreté du stockage à long terme ( de 10.000 à 100.000 ans), il faut évaluer la capacité des radioéléments à franchir ces barrières et la pérennité des barrières elles-mêmes qui en subissant toutes sortes d'agression perdront progressivement leur efficacité. La conception du stockage doit associer une parade appropriée à chaque risque explicité. Un concept déterminé appelle l'étude d'un très grand nombre de situations, depuis l'examen détaillé des réactions chimiques entre les éléments présents dans la zone de stockage jusqu'au processus de transfert dans l'environnement biologique par le biais de la circulation des eaux, en passant, entre autres, par la prévision des effets de la chaleur émise par les radioéléments. Il faut imaginer les événements qui pourront se produire sur de grandes échelles de temps: glaciation, séismes, intrusion humaines, etc. et envisager leurs conséquences radiotoxiques. Reste ensuite à estimer en quelle proportion au cours du temps, les radioéléments stockés s'échapperont finalement de leur piège, se dissoudront dans l'eau circulant dans la roche et retourneront vers la surface. il en résultera une estimation du détriment maximum qui pourrait en résulter pour la santé et l'environnement à chaque époque considérée. p.23
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Le stockage d'un radioélément
particulier ne sera acceptable que si le détriment est très
inférieur aux normes admises. bien entendu, comme les déchets
deviennent, avec le temps, de moins en moins radioactifs, la destruction
inéluctable des barrières est compensée par la perte
de nocivité radiologique des éléments (par exemple,
pendant les 300 premières années, la très forte radioactivité
exige une très bonne étanchéité des trois barrières,
tandis que sur des périodes de l'ordre de 10.000 ans et plus, on
ne considère que la barrière géologique et éventuellement
la matrice).
Une fois qu'un stockage a été entrepris et que des colis ont été déposés dans une formation géologique profonde, il peut se produire qu'une évolution dans les connaissances scientifiques ou techniques ou bien un changement de conception éthique fassent qu'il soit considéré comme plus approprié de ressortir les colis de déchets pour modifier leur mode de gestion. Le Gouvernement décidé que cette éventualité devait être prévue et que soient étudiées les conditions de réversibilité du stockage. Des études spécifiques sont consacrés à cet aspect du problème général. Enfin, on peut envisager de ne pas stocker certains produits et de ne pas les retraiter immédiatement non plus. Il sera alors nécessaire de les entreposer pendant une période limitée jusqu'à leur reprise. Il peut être avantageux, sûr et responsable vis-à-vis des générations à venir, de concevoir un entreposage capable de franchir une durée importante: plusieurs dizaines, voire quelques centaines d'années (par exemple, pour tirer avantage de la disparition de l'émission de chaleur et de rayonnement par les radionucléides). Des études en amont sont nécessaires pour définir des modes de conditionnement capables d'assurer l'étanchéité et de garantir que les colis seront encore manipulables après cette durée. Il s'agit de matrices telles que les verres ou de nouvelles céramiques et d'emballages spéciaux en particulier de colis qui seraient conçus, par exemple, pour contenir des combustibles irradiés dans leur état initial sans retraitement pour en entreposage direct. Ces études sont également profitables à l'axe 2, car les mêmes résultats sur le comportement à long terme des colis peuvent dans certains cas être transposés au cas d'un stockage en formation géologique profonde. Dans les deux cas, les déchets doivent se présenter sous forme de colis aptes à la manutention et à la reprise après la période d'entreposage ou après une phase de stockage réversible. L'entreposage peut être conçu dans des bâtiments construits en surface. Mais on envisage également des entrepôts souterrains (subsurface) qui présentent des avantages du point de vue de la résistance aux agression. Des études sont nécessaires pour déterminer l'architecture des systèmes d'entreposage, pour évaluer les spécifications requises pur les terrains pouvant accueillir des entrepôts, pour explorer les sites qui pourraient répondre à ces spécifications et pour estimer l'ensemble des servitudes qui leur sont associées. Ampleur des efforts de recherches Si l'on totalise les budgets consacrés pour
l'année 2000 pour chaque par l'ANDRA, le CEA, le CNRS, la COGEMA,
EDF et Framatome, on obtient les sommes suivantes:
Conclusion
Priorités de recherche selon les axes de loi de 91 Au titre de l'axe n°1
(suite)
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Choisir et optimiser ceux-ci en fonction de l'efficacité des systèmes de transmutation des actinides et des produits de fission à vie longue, ainsi que des conditionnements spécifiques envisageables pour ces divers produits. Étudier la retraitabilité des combustibles et cibles pour la transmutation. 2. Étudier les scénarios permettant de stabiliser ou d'éliminer l'inventaire en radionucléides à vie longue, plutonium, actinides mineurs, et certains produits de fission tout en minimisant les déchets ultimes, dans des configurations de parcs de réacteurs électrogènes et d'installations associées du cycle du combustion (approche dite "à une strate"). 3. Évaluer les différentes filières innovantes de réacteurs permettant de maîtriser la production de déchets à haute activité et à vie longue avec un effort important sur les systèmes hybrides[3], en envisageant un parc mixte à "double strate", où un petit nombre de réacteurs incinérateurs spécialisés brûleraient les radionucléides à vie longue produits dans les réacteurs électrogènes, en examinant les possibilités de réduction sensible de l'inventaire des déchets. Étudier la faisabilité d'un démonstrateur de système hybride. Au titre de l'axe n°2
Au titre de l'axe n°3
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