CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Les recherches menées suivant les trois axes de la loi de 1991, séparation et transmutation, stockage géologique profond, conditionnement et entreposage de longue durée, visent à proposer un ensemble de solutions utilisables en partie ou en totalité dans toute stratégie de gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue. Toutefois, la CNE rappelle que le stockage en formation géologique profonde de certains déchets sera, à son avis, nécessaire, quelle que soit la stratégie retenue. L'évolution des recherches sur les trois axes de la loi a permis de renforcer les perspectives favorables, après de longues années d'incertitude, sur le troisième axe de la loi (conteneurs et entreposage). La Commission note que le second axe de la loi (laboratoires souterrains) et peut-être à terme, le premier axe (transmutation) prennent un retard significatif. Les programmes expérimentaux appellent désormais la réalisation d'installations expérimentales lourdes. La réalisation de telles installations soulève des problèmes de sûreté et de radioprotection. Certains sont déjà pris en compte depuis longtemps par les autorités compétentes. D'autres seront nouveaux. La CNE n'en ayant pas la compétence, ils devront être étudiés par l'Autorité de sûreté et de radioprotection. Les travaux scientifiques sur les problèmes de séparation sont en bonne voie. La faisabilité technologique de la plupart des procédés de séparation devrait normalement être acquise en 2006. Toutefois la CNE recommande que des solutions de gestion des produits séparés soient étudiées avec les industriels, afin que des décisions sur les suites à donner puissent être prises par les pouvoirs publics. Un bilan des recherches et des perspectives pourra être présenté fin 2006. Les recherches sur la transmutation posent des problèmes plus complexes. Elles sont d'une grande importance car elles font partie intégrante des possibilités de réduction de l'inventaire radiologique des déchets à vie longue ouvert par la loi de 1991. Elles constituent, tant pour les parlementaires que pour les citoyens, un élément important de l'accord intervenu à cette époque et des débats à venir. Elles sont liées à une vision du développement durable de la filière nucléaire de fission qui pourrait être plus facilement acceptée par la Société. La remise en cause de certaines de ces recherches serait de nature à amoindrir la crédibilité de l'effort d'ensemble. En premier lieu, il reste des interrogations sur la disponibilité effective du réacteur à neutrons rapides PHENIX, indispensable pour mener les campagnes d'irradiation prévues dans le programme d'essai de transmutation. En second lieu, les laboratoires du CNRS se sont largement mobilisés et associés avec le CEA et FRAMATOME pour que la France soit le promoteur actif d'une collaboration européenne sur la transmutation. En particulier, un réacteur sous-critique, assisté par un accélérateur de particules (ADS), semble un bon outil pour transmuter efficacement des actinides mineurs séparés des combustibles usés. La réalisation d'un démonstrateur d'ADS a été proposée en avril 2001 par le Technical Working Group (TWG) placé sous la présidence de C. Rubbia. Les projets MUSE et MEGAPIE menés au plan européen, représentent un effort significatif dans ce sens. Cependant, la faible priorité accordée au domaine fission nucléaire au niveau européen fait que, même si la transmutation reçoit près de 30% des crédits de ce domaine dans le 6 ème PCRD, les montants alloués sont insuffisants et reculent les échéances du projet. L'idée de réaliser un tel démonstrateur dans le cadre d'une action mondiale rattachée au projet AAA des États-Unis comme le propose le CEA peut certes être défendue, mais on peut s'interroger sur le devenir de cette proposition, compte tenu des incertitudes de l'engagement américain. ( suite )
|
suite:
La CNE recommande donc de maintenir le cap de l'approche européenne. La France devrait prendre une initiative forte pour soutenir l'activité des laboratoires qui se sont engagés et lancer l'étude détaillée d'un démonstrateur. À titre d'exemple, le programme IPHI d'accélérateur de protons, élément important de ce type de réacteur, et qui a été, voici peu d'années, à l'origine d'une remarquable première à Saclay, devrait faire l'objet d'un soutien accru dans la durée. La CNE s'interroge enfin sur le rôle du projet CEA-ENEA TRADE, ainsi que sur sa place dans la démarche européenne que la CNE a toujours soutenue. Le bilan présenté en 2006 devra s'appuyer particulièrement sur les expériences menées dans PHENIX. Il devra intégrer les recherches menées au niveau européen, centrées sur un projet de démonstrateur de système hybride dédié à l'élimination des déchets. L'inventaire des colis à stocker est un problème commun à tout scénario de stockage. La CNE avait attiré l'attention sur l'urgence d'en disposer. Après l'étude sur la méthodologie de l'inventaire confiée au Président de l'ANDRA en 1999 et approuvée par la CNE en mai 2000, le Gouvernement a décidé de faire entreprendre l'inventaire en juin 2001. Le premier inventaire est attendu pour 2004. Les recherches en laboratoire souterrain pour acquérir les connaissances nécessaires à un futur stockage en situation géologique, où qu'il soit situé, ont été retardées à plusieurs reprises de façon importante. Le second axe de la loi représente un enjeu social très important. Les recherches sur le stockage souterrain sont actuellement très liées à l'avancement du laboratoire de Bure. L'état d'avancement du puits principal de l'ouvrage souterrain, actuellement arrêté à la suite du tragique accident du 15 mai 2002, et la vitesse journalière de creusement constatée ultérieurement donnent lieu à de grandes inquiétudes sur le calendrier des recherches. La durée nécessaire pour atteindre le niveau de la niche d'observation, la réalisation de celle-ci, et la reprise du fonçage du puits pour atteindre la cote du laboratoire laissent à penser que le fond du puits principal sera atteint au mieux vers la fin de l'année 2003. Il faudra alors creuser en 2004 les premières galeries (dont la réalisation était initialement prévue à partir d'octobre 2002) pour y procéder aux expériences programmées. Dans ces conditions, environ deux années (2005 et 2006) resteraient disponibles pour opérer dans les galeries. On peut anticiper que les observations géologiques sur la présence et le rôle éventuel de failles ou de fractures pourraient être effectuées dans ce délai, ainsi que certaines observations et expériences relevant de la mécanique des roches (en particulier l'endommagement des formations par le creusement des ouvrages, les conditions de scellement, etc.). Par contre, les expériences concernant les transferts de fluides et la géochimie (écoulements, diffusion, migration dans les argiles, comportement des radionucléides dans les formations géologiques) ne pourront donner que des résultats préliminaires, demandant confirmation, à la fin de 2006. Pour compenser, l'ANDRA pourrait prendre l'initiative d'essais plus consistants menés à partir de la niche du puits principal de Bure, si les conditions de sécurité permettent de le faire. Quelle stratégie complémentaire l'ANDRA pourrait-elle envisager de mettre en uvre (par exemple : utiliser les techniques pétrolières les plus élaborées pour effectuer, à Bure, des mesures nouvelles de paramètres dans de nouveaux forages ; réaliser des travaux expérimentaux supplémentaires à Mont-Terri dont les argiles sont assez comparables à celles de Bure) ? Par ailleurs, les modélisations hydrogéologiques préliminaires réalisées par l'ANDRA dans les aquifères du Dogger et de l'Oxfordien calcaire encadrant les argilites montrent clairement l'insuffisance des données actuellement disponibles sur ces aquifères dans le secteur Meuse-Haute-Marne, particulièrement pour le Dogger qui n'est reconnu qu'en deux points. La CNE recommande donc la réalisation de plusieurs forages hydrogéologiques dans ce secteur, dans les meilleurs délais compatibles avec l'obtention des autorisations de travaux, et que soient réalisées des diagraphies de la meilleure qualité possible. p.24
|
Une autre cause d'inquiétude
concernant le second axe de la loi est l'absence actuelle d'un second laboratoire.
Il faut avant tout se rappeler que, si la loi demande clairement un second
laboratoire, elle n'impose ni la nature de la roche, ni la simultanéité
des deux ouvrages. On pourrait donc desserrer les contraintes qui ne figurent
pas dans la loi, et ne pas restreindre les possibilités d'implantation
du second laboratoire aux seuls sites granitiques.
La modélisation numérique d'un stockage et du comportement des radionucléides, depuis le conteneur jusqu'à un éventuel retour à la biosphère, constitue un élément capital des recherches sur les stockages souterrains. Il fait donc l'objet d'un chapitre particulier du rapport de la CNE. La mise en équations des phénomènes complexes pris isolément est en bonne voie et d'un bon niveau ; par contre, l'outil d'intégration de ces éléments pour simuler le comportement d'un stockage fait actuellement défaut. Pour réunir les moyens nécessaires, l'ANDRA projette de mettre en place, en commun avec le CEA, la plate-forme de simulation ALLIANCES. Elle a aussi suscité la création du GdR MOMAS. Par ailleurs, ANDRA a présenté un premier exercice d'intégration simplifiée dans le cadre du dossier ARGILE 2001 ; les simplifications sont encore très nombreuses, et paraissent parfois arbitraires, les logiciels appropriés sont loin d'être prêts. Le principal logiciel utilisé par l'ANDRA (PORFLOW) ne prend pas en compte la géochimie de façon réaliste : comportement des espèces chimiques, équilibres chimiques entre les espèces transportées et les roches. Il devra être remédié à cette insuffisance. ANDRA doit tout à la fois se procurer des outils plus puissants, disponibles et utilisables dans l'immédiat, et préparer l'avenir en intensifiant son effort sur ALLIANCES. D'autre part, l'ANDRA n'a pas, à ce jour, présenté de résultats sur les scénarios d'évolution altérée ou accidentelle. La CNE a déjà indiqué que les moyens de modélisation et de simulation, et les compétences disponibles lui apparaissent encore insuffisants pour décrire un scénario d'évolution normale. À cet égard, l'hypothèse que rien ne s'échappera des conteneurs avant 10 000 ans dans le scénario d'évolution normale apparaît préliminaire. Le problème de l'assurance-qualité pour la fabrication des conteneurs reste à résoudre. La CNE a bien noté que l'ANDRA a prévu d'étudier ultérieurement le cas du défaut initial des conteneurs. Ceci accroîtra certainement la crédibilité scientifique des évaluations de sûreté. Le bilan des recherches prévu en 2006 sur le second axe de la loi devra s'appuyer sur les résultats obtenus à Bure dans le domaine de la tectonique (existence, importance et rôle de failles éventuelles), de l'endommagement des roches (qui sera, comme l'a montré l'ANDRA, un élément critique) et de l'ingénierie minière. Pour les déplacements de fluides et la migration des éléments, il devrait intégrer les réalisations obtenues au Mont-Terri et ceux de la modélisation numérique. La CNE a formulé, dans son rapport n°7, des recommandations fortes sur le conditionnement et l'entreposage, objets du troisième axe de la loi. Elle considère que ces études relèvent d'une bonne ingénierie, pour laquelle délais et obligation de résultat sont de rigueur. Les projets de conteneurs en premier lieu pour les colis de déchets B et de combustibles usés et l'engagement de présenter des démonstrateurs fonctionnels en 2002, et des conteneurs en vraie grandeur en 2004, résultent d'un accord CEA-EDF qui donne à ce calendrier un caractère crédible. Afin d'éviter les risques d'un éventuel reconditionnement, la CNE souhaite que la continuité entre entreposage et stockage soit assurée a minima par des colis primaires stockables . Dans l'idéal, les colis d'entreposage devraient avoir des caractéristiques telles qu'ils puissent être agréés par l'ANDRA pour devenir des colis de stockage . Il serait nécessaire, pour cela, que l'ANDRA présente ses spécifications de niveau 2 et que des conclusions soient tirées en commun par CEA et ANDRA. Malgré ses demandes, la CNE n'a pas entendu d'exposé sur les conteneurs de colis de verres C pour le stockage. Les entreposages de fait existent depuis longtemps. Le concept et la réalisation d'un entreposage de surface ou de subsurface répondant aux termes de la loi et aux connaissances actuelles relèvent, encore une fois, de la bonne ingénierie. ( suite )
|
suite:Les engagements pris par le CEA
de présenter dès 2002 un ou deux avant-projet(s) et d'assumer
une obligation de résultat à temps pour offrir de véritables
choix en 2006 devront faire l'objet de rendez-vous intermédiaires.
Les déchets B et le combustible usé en attente de longue durée sont les premiers objectifs de ces recherches. Bien que les déchets ultimes justiciables d'un stockage, il faudra probablement attendre plusieurs décennies la disponibilité d'un tel ouvrage, ce qui exige un entreposage approprié. L'entreposage prolongé de combustibles usés non encore retraités vise un double objectif : nécessité technique de refroidissement et attente des choix énergétiques et environnementaux qui devront être faits en France. Dans le cas des combustibles usés MOX, la durée réaliste de l'entreposage serait de l'ordre du siècle, voire plus pour les combustibles de deuxième ou troisième génération, s'il devait en exister. L'entreposage des déchets de retraitement vitrifiés de haute activité (déchets C) à La Hague paraît une solution éprouvée, bénéficiant sur le site d'une expérience industrielle et d'une surveillance facilitée. Si la durée d'attente d'un stockage réversible appropriée impose un entreposage de longue durée, il faudrait étudier si ce dernier peut être développé sur place, en bénéficiant de l'expérience des installations réalisées à La Hague (E-EVSE) et aux Pays-Bas (HABOG). Les critères de simplicité, manutention facile, sûreté des travailleurs et protection des ouvrages (intrusion humaine malveillante, chute d'avion de fort tonnage, effet de moindre de la sismicité, etc.) sont de rigueur. En ce sens, la CNE renouvelle son intérêt pour les ouvrages de subsurface (à flanc de colline), ainsi que pour une éventuelle co-localisation d'un site d'entreposage et d'un site de stockage, qui minimiserait les transports et faciliterait la mise en uvre de la réversibilité du stockage, si elle s'avère un jour nécessaire. La réalisation précoce d'une galerie d'entreposage de subsurface, avec des prototypes de conteneurs en place, fera progresser la maîtrise de l'ingénierie. De surcroît, si elle était située sur un site nucléaire approprié accessible au public, elle ferait grandement progresser la compréhension du problème par la population. Le bilan des recherches prévu en 2006 sur le troisième axe de la loi devra présenter les résultats obtenus en matière d'ingénierie (conteneurs et ouvrages d'entreposage), ainsi que les perspectives d'entreposage de longue durée pour les déchets C et les combustibles usés, ou d'attente de disponibilité du stockage pour les déchets B. La CNE a toujours examiné les travaux prévus par la loi de 1991 dans le cadre des normes de radioprotection élaborées par l'autorité compétente. Les auditions auxquelles elle a participé durant l'année n'ont pas fait allusion à des éléments scientifiques nouveaux concernant les phénomènes biologiques impliqués. Le sujet donne actuellement lieu à de nombreuses publications de biologies tissulaire, cellulaire et moléculaire, malheureusement rarement d'origine française. La CNE s'interroge sur l'apport de ces résultats. Leur maturité scientifique est-elle suffisante pour en tirer des bases nouvelles concernant les normes établies par les Commissions internationales spécialisées ? Ne faudrait-il pas renforcer les recherches effectuées en vue de résoudre les controverses concernant ces normes? Chapitre 2 Les orientations stratégiques
et les recherches
p.25
|
La Commission a rendu compte annuellement des avancées
dans chaque axe et a précisé pour chacun d'eux les limites
de la connaissance qu'on pense en avoir en 2006, dans la mesure où
les programmes engagés et annoncés pourront être conduits
à terme. Les recherches dans les différents axes se situent
dans un contexte politique, social et économique qui conduit, en
dehors des aléas, à des stratégies de développement
des recherches. Ces dernières ont des répercussions différentes
sur les programmes de recherche selon les axes. Par exemple, celles de
l'axe 1 sont socialement acceptées mais liées à une
vision du développement du nucléaire de fission. L'acceptation
sociale des recherches de l'axe 2 est plus nuancée et celles-ci
sont liées à l'avancement des travaux dans le laboratoire
de Bure, pour les années qui viennent. Enfin pour l'axe 3 il n'y
a pas de contrainte autre que la volonté d'aboutir à des
réalisations concrètes.
Au cours de l'année écoulée la Commission a eu à sa disposition divers documents pour apprécier le développement et l'orientation des recherches dans chacun des axes. Elle a reçu comme chaque année les réponses à ses recommandations du rapport n°7. Le document de synthèse émis par le Ministère de la Recherche Stratégies et programmes de recherches 2002-2006 , les documents faisant suite aux présentations orales sur la stratégie des recherches, élaborés par les acteurs de la loi (séparément ou en commun) et elle a pu s'appuyer sur les déclarations des responsables des acteurs du nucléaire lors de réunions organisées par le Sénat ou l'OPESCT. La Commission juge la qualité des recherches sur d'autres documents, plus scientifiques ou plus techniques, présentés lors des auditions de la Commission ou qui lui sont remis ensuite. Dans ce chapitre, la Commission fait le point sur les stratégies de recherches, notamment lorsque des inflexions lui sont apparues dans la conduite ou les objectifs des recherches affichées jusqu'à aujourd'hui, ainsi que sur les conséquences que ces inflexions pourraient avoir. Les commentaires sont d'abord de nature générale, puis se rapportent ensuite à chacun des axes de la loi. 2.1 Orientations générales
du Nucléaire en France et dans le monde
( suite )
|
suite:
La Commission note en particulier que l'objectif affiché des prochaines générations de réacteurs critiques ou sous-critiques est de produire au total moins de radionucléides à vie longue (RNVL) que les réacteurs actuels. Pour cela il faudra faire appel à de nouvelles technologies permettant, par exemple, une utilisation plus complète des combustibles actuels ou futurs, l'auto-consommation des RNVL produits ainsi que l'utilisation de combustibles à base de thorium. Cela va dans le sens de l'esprit de l'axe 1 de la loi et les recherches conduites jusqu'à maintenant en France et dans l'Union Européenne ont certainement contribué, comme celles conduites au Japon et aux USA dans le même sens, à cette orientation vers un nucléaire nouveau qui a pour ambition d'être à la fois plus sûr et plus propre. La Commission constate que le calendrier des recherches menées en France dans le cadre de la loi n'est pas en contradiction avec celui des réflexions internationales menées sur l'énergie, ce qui donne un relief particulier aux nombreux résultats déjà acquis, mais aussi, et peut-être surtout, aux programmes de recherches correspondants. Elle constate également que la vision internationale des recherches pour atteindre les nouveaux objectifs de réduction de la nocivité des déchets nucléaires doit largement dépasser 2006 comme elle l'a déjà souligné. Hors de la prise en compte de ce contexte et de la mise en uvre des résolutions affichées dans le cadre de l'axe 1, la stratégie générale de gestion des déchets serait ranimée à ce qu'elle était avant 1991, c'est-à-dire à l'entreposage industriel puis au stockage définitif des déchets. La Commission est consciente que l'importance des recherches et des moyens de développement nécessaires à mettre en place sur les dizaines d'années à venir pour atteindre ces objectifs ne peut être envisagé pour le seul traitement des déchets du nucléaire de développement de l'énergie nucléaire, ou du siècle ou plus. En effet, l'effort à fournir doit s'accompagner autant que faire se peut d'un bénéfice des réductions significatives de l'inventaire des RNVL, incluant le plutonium, suppose a minima le maintien des outils nucléaires actuels. Divers responsables d'organismes impliqués dans le nucléaire et des responsables politiques ou d'associations ont donné leurs points de vue sur l'avenir du nucléaire dans diverses réunions (Gestion des déchets nucléaires et entreposage à long terme des combustibles irradiés non retraités Audition publique de l'OPESCT -, 3 mai 2001 ; Colloque Énergie nucléaire, sortie ou relance ? Aspects internationaux, 6 novembre 2001 ; Incinération des déchets nucléaires, Sénat 13 novembre 2001). À la demande du CEA, les hautes personnalités scientifiques du Visiting Committee Aval du cycle du combustible ont aussi exprimé leur avis en avril 2001. Certains de ces avis et opinions ont été repris par le CEA. Néanmoins, certaines déclarations faites par des responsables des organismes en charge du nucléaire brouillent les positions exprimées soit dans le document Stratégie et programmes des recherches , soit pendant les auditions de la Commission. La Commission souhaite donc avoir des clarifications sur les trois points suivants, qui ont des répercussions indirectes sur les recherches en cours dans l'axe 1 de la loi. - clarification sur la mono-recyclage et sur le multi-recyclage du plutonium, qui semblent engager des options d'aval du cycle contradictoires ; - clarification sur les dates possibles d'apparition et sur les rôles respectifs de EPR, RCG, ADF et RSF jusqu'en 2050. Plusieurs dates différentes ou floues sont avancées et les rôles assignés à ces systèmes dans la réduction de la nocivité des déchets sont, pour certains, mal définis ; - clarification sur la stratégie de recherche et développement des ADS, en particulier sur le maintien du cadre européen pour la réalisation d'un démonstrateur d'ADS tel qu'il est proposé dans le document d'avril 2001 du TWG. Il est par ailleurs très souhaitable que, dès à présent, les acteurs de la loi conçoivent, sans exclure a priori aucune option, différents scénarios pour le futur de l'utilisation de l'énergie nucléaire, afin d'orienter les recherches futures. p.26
|
2.2
Orientation gEnErale des recherches en France
La Commission a déjà souligné l'an dernier la nécessité d'orienter les priorités de recherches et les calendriers vers des réalisations concrètes afin de pouvoir faire au Parlement et au Gouvernement des propositions constructives en 2006. C'est dans cet esprit que la Commission a recommandé que les recherches soient structurées en véritables projets, avec une obligation de résultats pour des dates jalons s'échelonnant jusqu'à 2006. À cet égard la Commission se réjouit que les acteurs de la loi se soient organisés pour des propositions d'actions concertées avec la mise en place de nombreuses entités de coordination (GDR, CTT). Cela leur a permis d'obtenir rapidement des résultats montrant une cohérence accrue entre les axes de la loi et d'afficher des objectifs bien ciblés, à la fois techniquement et dans le temps. En dehors des chercheurs des organismes pilotes (CEA et ANDRA), la participation de nombreux scientifiques d'organismes autrefois peu impliqués dans le nucléaire est considérée par la Commission comme une réussite remarquable et porteuse d'avenir. Au stade actuel de l'engagement de la recherche dans le cadre de la loi, reflété dans le document Stratégie et programmes de recherches 2002-2006 .Il est permis de penser que le remontage global, cohérent, de l'ensemble des résultats acquis et prévus dans les prochaines années, mais aussi des questions encore sans réponse, permettra de présenter un ensemble organisé de propositions pour l'échéance de 2006, sous réserve que le retard pris par le calendrier des travaux prévus à Bure puisse être compensé par des approches nouvelles. 2.3 Document StratEgie et
Programmes des Recherches 2002-2006
2.4 AXE 1
( suite )
|
suite:
En effet, dans ce cas on ne peut pas tenir compte du retard apporté par les différentes barrières du stockage, qui dans la première situation in fine sont le garant de la sûreté par confinement. Au contraire il faut tenir compte d'une variété plus grande d'événements hypothétiques pouvant court-circuiter le lent retour des radionucléides à la biosphère sur lequel se fonde la sûreté. À cet égard la pertinence de l'objectif fixé par l'axe 1 de la loi, et donc une décision éventuelle de sa mise en uvre, semble plus d'ordre politique et social que technique et il apparaît comme une application du principe de précaution. En termes usuels, l'objectif de l'axe 1 pourrait être énoncé comme moins le stockage contiendra de radioactivité, mieux cela vaudra . En fait, son intérêt doit être évalué en termes de comparaison d'impacts de nature radiologique et chimique, non explicitement pris simultanément en compte par la loi, à la fois sur l'homme et l'environnement, entre les deux situations avec ou sans applications des résultats de l'axe 1. Les recherches correspondantes sont effectuées en dehors du cadre de la loi et la Commission a déjà commenté ce point et y revient au paragraphe 2.7. Les recherches visant à atteindre l'objectif de l'axe 1 sont bien lancées. Elles portent sur la séparation de certains éléments des combustibles usés et sur leur transmutation par des flux de neutrons, ce qui passe par la fabrication de cibles et de combustibles destinés à la transmutation. La Commission a noté quelques modifications de stratégie pour les recherches de nature physico-chimique (séparation et cibles) à conduire d'ici 2006 mais elle s'interroge surtout sur l'avenir des recherches portant sur la transmutation durant cette période, et après. 2.4.2. Aspects physico-chimiques de l'axe
1
p.27
|
C'est pourquoi, considérant
cette interrogation, la Commission a demandé que soient lancées
des recherches sur les séparations à mener en fonction du
devenir (type de transmutation et/ou de conditionnement) des éléments
séparés ainsi que sur leur entreposage. Certaines ont certes
été déjà conduites, mais la Commission considère
qu'il est nécessaire de les poursuivre et d'étudier les composés
chimiques les mieux adaptés à n entreposage d'attente de
transmutation des éléments séparés. Ce sujet
n'est pas explicitement évoqué dans le document Stratégie
et programmes des recherches 2002-2006 . La Commission souligne l'importance
de cette étude car elle constitue un maillon indispensable à
la cohérence d'une proposition éventuelle de mise en uvre
avancée de la séparation poussée, qui implique évidemment
une décision quant à un atelier de séparation. Les
composés chimiques à privilégier sont tout d'abord
ceux identifiés pour constituer les cibles ou combustibles de transmutation,
ou des composés plus simples (comme les oxydes) servant à
les faire, dans les hypothèses envisagées.
La Commission considère que la mise en route éventuelle de la séparation poussée doit être rapidement clarifiée, pour lever les doutes liés aux informations en sa possession. Si besoin est, un programme complémentaire de recherche doit être défini jusqu'à 2005. D'autres produits de fission et d'activation à vie longue sont à considérer dans les études de sûreté d'un stockage (126Sn, 79Se, 107Pd, 59Ni, 94Nb, 36Ci), non pour leur abondance ni pour leur intérêt à être transmutés, mais en raison de leur mobilité lors d'un retour vers la biosphère, qui reste toutefois à confirmer pour certains. À cet égard le CEA a un programme expérimental qui débute, pour moins connaître leur comportement dans les étapes du retraitement actuel. Le CEA a également annoncé la constitution d'un recueil des données disponibles et pertinentes concernant ces radionucléides au regard des divers critères à considérer au titre des axes 1 et 2 de la loi : abondance, toxicité, solubilité, mobilité, possibilité de récupération sélective, aptitude à la transmutation. La Commission encourage la réalisation de ce travail et souhaite que l'acquisition expérimentale des données manquantes soit lancée pour les radionucléides les plus critiques. Séparation par pyrochimie Les recherches en pyrochimie ont fait l'objet d'une présentation complète avec leurs différentes finalités : recyclage de cibles de transmutation telles que prévues, mais aussi traitement de combustibles de nouveaux types de réacteurs qui ne seront pas retraitables par voie aqueuse. La Commission juge ce programme important car il lève des contraintes qui pourraient être trop fortes pour la réalisation de stratégies mettant en uvre de futurs concepts de transmutation (par systèmes hybrides ou réacteurs). Dans ce domaine, la ligne de recherche déjà définie est suivie. Cibles et combustibles de transmutation Qu'il s'agisse de recyclage homogène dans les combustibles du parc ou de recyclage hétérogène dans des cibles, l'étude de la faisabilité de la transmutation nécessite des recherches sur des matériaux propres à être irradiés en réacteurs. À cet égard le programme présenté par le CEA à la Commission se poursuit. Elle note les progrès réalisés dans la préparation de combustibles et cibles prototypes en vraie grandeur. Elle considère ce programme comme prioritaire, car il constitue, avec la séparation poussée, un élément clé et incontournable de l'axe 1. Comme les années précédentes, la Commission s'inquiète de la possibilité effective d'étudier, le comportement sous irradiation prolongée de ces nouveaux matériaux compte tenu de l'avenir incertain des moyens d'irradiation, tels que Phénix, dont on dispose. Conditionnements spécifiques Comme il a été dit précédemment deux stratégies sont actuellement étudiées, la transmutation des éléments séparés et leur conditionnement spécifique. Seule la stratégie de Séparation-Transmutation peut apporter une réponse à la réduction de l'inventaire de radiotoxicité, et non la stratégie Séparation-Conditionnement. Toutefois celle-ci pourrait contribuer à retarder dans le futur (situation d'évolution normale d'un stockage) la venue des radionucléides vers la biosphère, dans la mesure où un conditionnement spécifique présenterait in fine de bien meilleures performances de confinement que le verre nucléaire utilisé pour les déchets de haute activité. ( suite )
|
suite:
Dans l'état actuel des recherches, le CEA a montré que le pouvoir confinant des matrices étudiées est au moins 100 fois meilleur pour quasiment tous les éléments séparés. En fait, la question d'un conditionnement spécifique se pose réellement pour les produits de fission à vie longue, car les actinides sont peu mobiles en milieu réducteur et éminemment transmutables. La transmutation de certains produits de fission apparaît soit réalisable, soit d'un coût prohibitif. Dans une situation altérée de stockage ; l'intérêt d'un conditionnement spécifique n'a pas été évalué. La Commission considère qu'il devrait l'être. La Commission a noté que la stratégie Séparation-Conditionnement est vue désormais par le CEA comme un complément éventuel à la transmutation, ce qui n'était pas apparu jusqu'ici. Mais d'autres présentations récentes considèrent que cette stratégie est en elle-même porteuse d'une solution de réduction de nocivité aux exutoires d'un stockage. La Commission souhaite donc avoir une clarification sur ce point, le document Stratégie et programme des recherches 2002-2006 ne l'apportant pas . Depuis cette année, le CEA a rattaché à l'axe 1 les recherches portant sur les conditionnements spécifiques d'éléments séparés pour le long terme sans préciser si les moyens affectés aux recherches sont ou seront touchés. La Commission souhaite donc connaître, dans le fil du souhait précédent, quelle est la situation. Les recherches dans cette voie sont bien lancées. La Commission en présente les avancées au chapitre 6. 2.4.3. Transmutation
p.28
|
Dans une perspective
se situant également à l'horizon de plusieurs décennies,
et avec des objectifs similaires, des équipes du CNRS étudient,
en relation avec EDF, les propriétés du cycle thorium-uranium
233 associé à un réacteur à sel fondu (RSF)
fonctionnant en spectre thermique et recyclant en continu ses actinides.
Le démarrage d'une telle filière serait assuré par
les actinides, essentiellement le plutonium, déchargés des
réacteurs REP du parc actuel. Des scénarios de transition
des REP vers les RSF ont été présentés à
la Commission.
L'étude de ces deux voies vise un nucléaire du futur qui a pour ambition de minimiser à la fois l'emploi des ressources naturelles en matière fertile et les déchets produits ; ceci montre bien le foisonnement des propositions, dont certaines sont complémentaires voire concurrentielles. S'agissant de la transmutation proprement dite des déchets actuels, les systèmes dédiés à la transmutation de type ADS sont présentés pour fonctionner en deuxième strate de réacteurs électrogènes, tels que les REP ou les RNR, pour transmuter efficacement les actinides mineurs. À cet égard le CEA a fait part à la Commission de négociations qu'il a avec ENEA pour le projet TRADE consistant à coupler un cyclotron accélérant des protons, au réacteur piscine expérimental à spectre thermique TRIGA de Casacia près de Rome. La Commission s'interroge sur les nouvelles orientations de recherches du CEA en matière d'ADS : mise en veilleuse de l'approche européenne, démarré avec le 5ème PCRD et le rapport d'avril 2001 du TWG, au profit d'une éventuelle approche mondiale sous leadership américain et d'un accord bilatéral avec l'ENEA (projet TRADE). La Commission attend de prendre connaissance du dossier correspondant pour évaluer la pertinence de ce nouveau projet et son intérêt pour le projet XADS dont elle note que les options de base sont radicalement différentes. D'une manière générale, ces recherches s'inscrivent dans une perspective allant bien au-delà de 2006 et, par conséquent, la Commission s'interroge sur une éventuelle incidence de cette nouvelle orientation sur les moyens affectés aux recherches programmées d'ici 2006, notamment à propos du projet XADS. Ce point est discuté plus en détail au chapitre 4. La Commission souhaite à titre d'information, disposer d'un document montrant comment pourrait s'enchaîner dans le temps la poursuite de toutes ces études et quel est réellement leur impact sur les recherches programmées d'ici 2006. Étude de scénarios pour le
dossier de 2006
Projet européen de démonstrateur
ADS
( suite )
|
suite:
2.5. AXE 2 2.5.1. Généralités Le programme de recherche animé par l'ANDRA pour l'étude de la faisabilité du stockage en formation géologique profonde est articulé en deux projets : HAVL Argile et HAVL Granite. En raison de l'échec de la Mission granite , le second projet, à défaut d'un site identifié en France, n' a pour l'instant pour objectif que d'établir un dossier d'évaluation de l'intérêt du granite pour un stockage HAVL. La Commission déplore cette situation qui place l'axe 2 en situation fausse vis-à-vis de la loi, laquelle dispose que les recherches doivent être menées dans des laboratoires souterrains . Un aspect est commun à tous les sites envisageables de stockage, celui de l'inventaire des colis à stocker. Une étude spécifique a été demandée en 1999 au Président de l'ANDRA sur la méthodologie de l'inventaire des déchets radioactifs et elle a été présentée à la Commission en mai 2000. Après approbation de cette méthodologie, la Commission avait recommandé qu'un premier inventaire soit établi selon cette méthodologie. La décision de lancement de cet inventaire a été prise le 26 juin 2001. La Commission souhaite être informée du déroulement de ce travail. En attendant sa réalisation, l'ANDRA s'appuie sur un modèle d'inventaire préliminaire (MIP) bâti sur des hypothèses de production pou chaque famille de colis, qui prend en compte différents scénarios de retraitement des combustibles usés, en soulignant bien qu'ils ne visent pas à une représentation de réalité industrielle. Cette approche est justifiée afin de disposer d'un éventail de solutions pour faire face à des situations qui ne peuvent encore être définies. Le modèle d'inventaire de dimensionnement (MID) est annoncé pour septembre 2002. Dans le domaine de l'inventaire des colis à stocker la stratégie est désormais claire. 2.5.2. Laboratoire de Bure
p.29
|
L'ANDRA a présenté
en 2001 une première vérification de sûreté
qui porte sur l'évolution normale du dépôt. Ce
dossier ne constitue qu'une première formulation destinée
à tester les méthodes qui seront mises en uvre pour la seconde
vérification de sûreté, programmée en 2004,
et qui bénéficiera des acquis des mesures effectuées
en laboratoire souterrain. . La première vérification de
sûreté ne montre pas que tous les rejets seront inférieurs
à la norme de la RFS-III-2.f. La Commission observe que la seconde
évaluation de sûreté doit aussi prendre en considérations,
de façon approfondie, divers cas d'évolution (avec des défaillances,
des évènements adverses : scénarios dits altérés
). À cet égard, il est indispensable que l'ANDRA se dote
de modèles performants et dispose de données précises
pour les utiliser, car la méthode appliquée pour le dossier
2001-Argile, faisant appel à des paramètres majorés
et insuffisamment représentatifs, a conduit logiquement à
observer que les rejets aux exutoires peuvent dépasser les limites.
Elle recommande en particulier que soit évalué dans ces scénarios
l'impact de la mise en uvre sur les déchets de haute activité
des diverses méthodes de transmutation auxquelles pourraient conduire
les recherches menées dans le cadre de l'axe 1 de la loi de 1991.
Pour ce qui concerne le milieu granitique, l'ANDRA participe activement à des expériences menées dans les laboratoires souterrains étrangers, comme celui de Grimsel en Suisse. Les études portent sur le rôle des colloïdes, l'évaluation de l'influence des eaux très alcalines sur les propriétés hydrauliques et de transport d'une fracture et sur la migration des gaz produits dans le stockage. Enfin, l'ANDRA a renforcé sa participation aux expériences internationales d'intercomparaison de modélisations numériques. La Commission souligne que ces études génériques sur le milieu granitique ne constituent en aucun cas l'équivalent d'un programme de recherche mené sur un laboratoire souterrain creusé sur le sol français, parce que les propriétés des granites (et notamment leur fracturation) sont très variables en fonction de leur histoire géologique. Ainsi que le mentionne la RFS III.2.f, les études de qualification doivent être conduites en regard d'un site donné. Les études génériques permettent uniquement l'acquisition d'un savoir-faire nécessaire à la réalisation efficace d'éventuelles études qui pourraient être menées en France, mais rien de plus. La Commission déplore vivement que la réalisation d'un second laboratoire souterrain, prévu explicitement par la loi de 1991, ne soit toujours pas programmée. Elle souligne qu'un second laboratoire est indispensable pour comparer les qualités et les défauts des diverses formations géologiques susceptibles d'accueillir un stockage et ainsi d'offrir au législateur un choix motivé par des résultats scientifiques. La Commission rappelle que la loi de 1991 ne fait référence à aucun type de roche. Elle rappelle également que le terme d'argile désigne des roches présentant une grande variété de composition minéralogique et chimique ainsi que des propriétés physiques très variables (mécanique, conductivité thermique et hydraulique, diffusion). Un second laboratoire creusé dans une argile différente de celle du site Meuse Haute-Marne ne constituerait donc pas une simple duplication des recherches déjà menées ou en cours dans le cadre de la loi de 1991. 2.5.3. Modélisation et simulation
numérique
2.5.4. Coopération et actions internationales
( suite )
|
suite:
En effet, on peut se demander si, en 2006, il sera nécessaire de démontrer que tous les outils nécessaires à une démonstration de sûreté sont disponibles et opérationnels, et que seuls des données et résultats d'expérience sur le site de Bure restent à acquérir. Dans ce cas, il serait nécessaire que, pour les connaissances non encore acquises, l'ANDRA réalise et interprète toutes les expériences nécessaires à cette démonstration de sûreté, sur le site étranger choisi. Pour le granite, c'est la seule approche aujourd'hui disponible, et sur laquelle s'est lancée l'ANDRA, en collaboration avec la Suède, la Finlande, et la Suisse. 2.6. AXE 3
p.30
|
Mais d'autres raisons pourraient
être liées au processus même d'élaboration des
spécifications de stockage. Dans ce cas, la compatibilité
entre entreposage et stockage se réduirait à l'existence
d'un colis primaire stockable . La définition des caractéristiques
de ce colis primaire stockable devrait alors être un objectif
des études restant à mener en commun par les producteurs
de déchets et l'ANDRA dans le cadre de l'axe 3. L'entreposage pourrait
être soit en structures fixes (comme pour les entrepôts de
verres actuels), soit en structures mobiles transportables ou non ( colis
d'entreposage ). Le colis primaire stockable devra a minima répondre
impérativement à des spécifications que devrait au
moins fixer l'ANDRA pour que de tels colis aillent au stockage, soit directement,
soit en faisant l'objet d'un conteneurage pour former des colis de stockage
. Cette question délicate est traitée au chapitre 6.
2.6.2. Le colis
2.6.3. Les entreposages
( suite )
|
suite:
Dans la stratégie du colis primaire stockable , à la fois entreposable, transportable et stockable, il est nécessaire que soient parfaitement définies les structures d'entreposage et le ou les châteaux de transport. À cet égard la collaboration CEA et ANDRA est jugée très importante par la Commission. 2.6.4. Coordination des études de
l'entreposage de longue durée et du stockage
2.7. Problèmes sanitaires posés
par les déchets HAVL
p.31
|