Le jeu cruel a repris en plein
pour détruire les Bandajevsky. Peut-être était-il scientifiquement
préparé de longue date. La grâce présidentielle
a été refusée au courant du mois de janvier et Youri
Bandajevsky est toujours en prison, bien que la seconde amnistie générale,
votée par le parlement biélorusse depuis son incarcération,
lui donne droit de sortir des 4 murs qui l'enserrent depuis trois ans et
d'aller en relégation.
(...) Bandajevsky monnaie d'échange ? D'autre part, il y a cette phrase que l'ambassadeur français a prononcée à Galina, lors d'un entretien qu'ils ont eu le 9 février dernier : "L'actuel ministre des Affaires étrangères a compris que Bandajevsky pouvait constituer une monnaie d'échange. Ils veulent quelque chose." Il l'a dit avant de connaître ce revirement de Kovtchour. Donc sur une impression qu'il a eue indépendamment, par d'autres signes, se profile alors une autre hypothèse : derrière l'intransigeance de Kovtchour, faire mettre le prix dans une négociation éventuelle… Toutes les manoeuvres et signaux dans la direction d'une grâce possible n'auraient été alors qu'un miroir aux alouettes pour susciter un espoir et une attente chez ceux qui luttent pour libérer Youri et faire pression pour qu'une négociation avantageuse s'enclenche. En même temps on offre une justification "plausible" pour refuser la relégation, au nom de la santé, et donc avoir à sa disposition tant le bâton que la carotte pour négocier. Démarches auprès des autorités bélarusses Le sentiment de totale impuissance et d'isolement, à la merci d'un pouvoir illimité, comme aux premiers jours de l'arrestation, en juillet 1999, m'a été transmis par Nesterenko, quand il m'a demandé que nous fassions des appels à tous les niveaux de l'administration et du pouvoir politique biélorusses. Il s'est repris aussitôt, se rendant compte que tout cela a déjà été joué et que les autorités biélorusses s'en moquent. L'impression est que quelque chose ne pourra être obtenu que par des donnant donnant politiques entre l'Occident libre et le Belarus... Néanmoins, il reste le dossier sur les violations des droits de l'homme au Haut Commissariat des Nations Unies. Dans sa réponse aux observations et aux critiques du Commissariat le gouvernement du Belarus esquive l'essentiel en parlant de ce qui justifierait le procès et la condamnation de Bandajevsky, - ce qui n'intéresse pas Genève, - sans répondre sur les violations des droits de l'homme incriminées. Parmi les arguments avancés le gouvernement a insisté sur la parfaite santé de Bandajevsky, grâce aux parfaites conditions de détention. Garri Pogoniailo, qui rédige en ce moment ses commentaires à cette auto-justification du gouvernement, qu'il devra transmettre à Genève au plus tard le 2 mars, suggère de contre-attaquer sur cette contradiction : d'un côté le gouvernement soutient que Bandajevsky est en bonne santé, de l'autre il apparaît que la prison en a fait un invalide incapable de travailler en relégation. |
Dans une lettre adressée, le 24 février,
par quatre organisations françaises au Ministre de l'Intérieur
du Belarus, NAUMOV, il est dit :
"Nous avons été informés que des conditions de vie particulières ont été créées [en prison] pour le professeur, ainsi que des conditions de travail lui permettant de poursuivre en partie sa recherche scientifique. Nous considérons que c'est uniquement grâce à cela que l'état de santé physique et moral de Youri Bandajevsky a pu être estimé comme “ satisfaisant ” par les médecins de l'Hôpital républicain du ministère de l'Intérieur, dans la réponse que votre gouvernement a adressée au Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies. Nombre d'organisations internationales non gouvernementales ainsi que les scientifiques du monde entier sont préoccupés par le sort futur du chercheur biélorusse dont les travaux présentent un énorme intérêt pour l'humanité tout entière. 15 villes de France, y compris Paris, ont octroyé à Youri Bandajevsky le titre de Citoyen d'honneur. 13.000 personnes ont signé un texte demandant sa libération. Le professeur est en prison depuis plus de trois ans. Dans cet intervalle de temps il s'est vu par deux fois appliquer la loi sur l'amnistie et son temps de peine a été diminué de deux ans. En présence des ambassadeurs de France et d'Allemagne, qui ont rendu visite au détenu à la colonie, le 9 avril 2003, ainsi que lors de la visite du responsable de la délégation de l'OSCE, monsieur Heyken, le directeur du Comité d'exécution des peines a déclaré, en se fondant sur les art. 90 et 91 du Code de droit commun de la République du Bélarus, qu'après écoulement de la moitié du temps de peine, assigné par la Cour, la peine de Bandes-vidéo serait remplacée par une punition moins lourde. Nous vous saurions gré d'appliquer au professeur l'adoucissement de la peine prévue par la loi en mettant fin à son séjour en prison le plus tôt possible. Ce sera une mesure pleine d'humanité à l'égard de ce grand savant dont le sort préoccupe le monde entier. Nous ne doutons pas qu'une fois libéré, Youri Bandajevsky continuera son travail scientifique pour la protection des populations, vivant dans les régions du Bélarus contaminées par la catastrophe de Tchernobyl. Nous vous prions de bien vouloir nous communiquer votre décision au "Comité Bandajevsky". Avec nos remerciements anticipés, veuillez croire, Honoré Vladimir Alexandrovitch, à nos sentiments distingués.” Pour Amnesty International, Carine Hahn;; Pour France - Libertés, Anne Guérin; Pour Enfants de Tchernobyl Belarus, Solange Fernex; Pour le Comité Bandajevsky, Maryvonne David-Jougneau Une lettre analogue a été adressée au directeur du Comité d'exécution des peines, Vladimir Kovtchour. (...) Commentaire GSIEN: Plus que jamais vos lettres et interventions sont nécessaires. Nous et vous continuerons chaque fois à écrire ou intervenir pour permettre la libération et la réhabilitation du professeur Youri Bandazhevsky. p.2
|