La VD1 de Golfech s'est déroulée du 12 juin 2004 au 25 septembre 2004, soit 106 jours d'arrêt pour la décennale. Le réacteur a été couplé au réseau le 25 septembre. Une visite décennale comporte un ensemble d'activités: Courantes: par exemple le renouvellement du tiers du combustible, le contrôle des traversées du couvercle de cuve (changement prévu en 2006). Ponctuelles: par exemple, le contrôle des dispositifs auto-bloquants, le remplacement du packing de l'aéroréfrigérant, des modifications (72 améliorations de la sûreté, rénovation de l'enceinte, installation des recombineurs, plan action incendie). Spécifiques décennales: épreuve hydraulique de la cuve, contrôle des générateurs de vapeur, contrôle de l'étanchéité de l'enceinte. Les points saillants de la VD1 de Golfech2 sont les suivants : (1)-Contrôle de la cuve
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Commentaire: La mise en place (en 1997) d'un plan de chargement à faible fluence (assemblages déjà irradiés face aux points chauds pour la cuve, positions 45°) permet de prévoir à 40 ans un gain de fluence pour la cuve de 5%. L'optimisation continue des plans de chargement laisse espérer un gain d'environ 10% sur la fluence de conception à 40 ans. S'il est prématuré de prédire le temps de vie du réacteur, il est certain que les efforts d'EDF pour optimiser la fluence reçue par la cuve vont dans le sens d'une sûreté accrue. Il n'en reste pas moins que ce sera visite décennale après visite décennale que les autorisations seront données pour poursuivre l'activité du réacteur. (2)- Contrôle des Générateurs
de Vapeur
(3)- Enceinte de confinement
La CLI devra s'intéresser à la périodicité de ce programme de contrôle et surtout à son suivi. En l'état, ce revêtement améliore l'étanchéité. Cependant son vieillissement en atmosphère radioactive n'est connu que sous fortes doses. Comment pourra-t-il être évalué? p.13
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(4)- La
réévaluation sûreté:
Inondation Le niveau de la plate-forme a été calé sur la valeur de la crue millénale de référence. Néanmoins les routes d'accès seraient inondées. Le site se retrouverait isolé. La problématique inondation reste un problème. Des travaux vont être effectués pour essayer d'améliorer la mise à l'abri des bâtiments. De plus la mise en place d'une cellule de crise qui sera appelée en cas d'inondation annoncée permettra de mieux gérer l'installation et de mener le réacteur à une situation d'arrêt en cas de besoin. Les études menées à la conception n'avaient pas pris en compte le phénomène de remontée de la nappe phréatique. En conséquence des dispositions complémentaires vont être mises en place dès 2005. Séisme Cette réévaluation de la problématique “séisme” a conduit au renforcement de la structure du pont polaire et au réglage du jeu des tirants antisismiques. Les modifications nécessaires ont été exécutées en VD. Cependant le dossier est toujours en examen. Des divergences d'appréciation sont apparues entre l'IRSN et EDF sur le dossier séisme en général, mais le site de Golfech ne semble pas en cause. Risque Hydrogène EDF a renoncé à installer une mesure de la concentration hydrogène dans l'enceinte “compte tenu de difficultés rencontrées pour respecter les exigences propres aux accidents graves avec le matériel initialement retenu, et des gains apportés par la mise en place des recombineurs.(ASN rapport 2002, page 287)”. Une procédure de conduite en cas d'accident est en cours d'examen par l'ASN et ses appuis techniques. Le GSIEN souligne l'apport de ces recombineurs installés enfin à Golfech 2 (cela ne fait que 25 ans que le GSIEN les réclame – VD1 de Fessenheim 1989), mais attend les conclusions des groupes d'experts pour “l'acceptabilité d'un abandon des mesures de concentration d'hydrogène et sur les stratégies de conduites de l'EAS (Echangeur eau Aspersion et recirculation), proposées par EDF, avant et après installation des recombineurs.”. Toutefois il serait souhaitable que soit apportée la démonstration qu'il ne subsiste aucune zone confinée où une accumulation d'hydrogène pourrait conduire à une explosion détonante pouvant affecter l'étanchéité de l'enceinte. Conditions extrêmes (froid, chaud,….) Les installations nucléaires ont été conçues à l'origine pour un fonctionnement entre –15°C et +32°C sans limites de temps. Or il s'est avéré que la température pouvait descendre en dessous de –15° et ce, sur des durées suffisamment longues pour poser de nouveaux problèmes : gel de tuyauteries, gel d'évents de bâches, chauffage insuffisant de locaux importants (stockage de bore), ventilation, etc. Il est apparu également que la température de 32° pouvait être dépassée. La CLI devra suivre les travaux de mise à niveau des équipements pour supporter le froid, car ce sont les “grands froids” qui sont les plus pénalisants pour la centrale. Pour l'aléa climatique canicule nous avons reposé des questions sur cette fameuse différence de température de la Garonne entre l'amont et l'aval de la centrale (valeur exprimée dans l'arrêté de rejet). La température amont est mesurée, mais la température aval est calculée en faisant une règle de 3 entre la quantité de chaleur rejetée et le débit du fleuve: d'où la possibilité d'exprimer la différence en centième de degré. Mais ce centième de degré n'a pas de sens réel, il est juste un résultat de calcul dépendant du fonctionnement du réacteur (et du nombre de chiffres significatifs de la calculette utilisée!). (suite)
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Si la température de la Garonne dépasse la valeur de l'arrêté, l'alternative est l'arrêt ou la dérogation. De fait il y a eu utilisation des 2 procédures : arrêt d'une tranche puis dérogation pour l'autre. Cependant une des causes du non-respect de la température limite du rejet était un aéro réfrigérant dégradé. Lors de la VD, le packing entartré de cet aéro réfrigérant a été remplacé, et la fonction normale de refroidissement a été restaurée. Un suivi plus attentif sera nécessaire pour éviter que se reproduise une situation du même type. Il n'est pas inutile de rappeler la position stratégique de Golfech (associé à Bugey et Tricastin) dans le réseau de production d'EDF. (5)- Analyse des événements
(6)- Aspects mécaniques
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(7)-Aspects neutroniques
Nous avons fait une analyse comparative des caractéristiques des cuves du palier 900 et du palier 1300. Nous constatons à l'avantage des cuves du palier 1300: - une lame d'eau entre le cœur et la cuve un peu plus épaisse, - un flux neutrons sur les points chauds plus faible d'environ 30% Les taux d'impuretés (Phosphore, Cuivre) du métal des cuves sont très voisins, donc la formule FIS va donner des enveloppes de l'évolution de la transition ductile-fragile (RTndt) quasi-identiques. Pour le palier 900, on admet comme limite de la RTndt (80°C) à la fluence de conception alors que, pour le palier 1300 on admet seulement 66°C (à la fluence de conception). Il nous semble qu'il y a une incohérence puisque les viroles de Golfech 2, obtenues à partir de lingots creux, sont de meilleure qualité (défauts de ségrégation non débouchants). En fonction de l'évolution du paramètre mécanique critique, la (RTndt), et uniquement pour ce paramètre, il nous semble que la durée de vie de conception aurait pu être plus longue pour la cuve 1300 qui subit un flux neutronique plus faible. De fait, il apparaît que la valeur de fluence maximale a été calculée pour une durée de vie “réglementaire” de 32 ans JEPP (Jours Equivalents Pleine Puissance) c'est-à-dire les fameux 40 ans “administratifs” (40 ans avec un facteur de charge de 80% = 32 ans JEPP), et ce indépendamment de toute démarche basée sur des données physiques. Finalement s'il est certain que le suivi des cuves est une des ambitions d'EDF, sa réalisation repose sur une démarche empirique. (8)- Points en questions
• Criticité
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- Le second a eu lieu au rechargement (30 août 2004, niveau 1) : erreur de positionnement d'un assemblage Manifestement la prise en compte de la complexité des opérations chargement-déchargement reste insuffisante. La mise en garde de la DSNR n'a pas suffi : les procédures de déchargement laissent à désirer et celles de rechargement aussi. Cette double erreur va être prise en compte dans le retour d'expérience pour l'ensemble du parc dans la mise en place de nouvelles consignes et d'une nouvelle organisation. Il est à noter que, pour les 2 incidents de manutention de combustible, on voit apparaître un mode commun : une insuffisance de transmission des données concernant l'état d'avancement des travaux et une mauvaise coordination entre le Bâtiment réacteur et celui des combustibles. La CLI doit pouvoir suivre ces problèmes et les analyser avec soin. • Procédure U5 (filtre à sable)
• Déchets
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a -Extraits de la note DGSNR
(Modification des échéances de mise en exploitation des aires
d'entreposage de déchets très faiblement actifs à
caractère pérenne dans certaines centrales nucléaires
d'EDF –2004)
“L'entreposage des déchets TFA des aires pérennes est aujourd'hui effectif dans les centrales nucléaires à l'exclusion de cinq sites pour lesquels Electricité de France a demandé, en accord avec l'Autorité de sûreté nucléaire, l'autorisation de modifier le périmètre INB afin d'y inclure les aires d'entreposages pérennes. Les délais de la procédure réglementaire d'instruction de ces demandes qui comporte une enquête publique et se conclut par un décret, conduisent à fixer une nouvelle échéance de mise en exploitation de ces aires. Pour les sites de Belleville, Cruas, Golfech, Gravelines et Tricastin, la décision du 2 avril 2004, fixe l'échéance de mise en exploitation des aires pérennes à un mois après la publication au journal officiel du décret modifiant le périmètre INB pour l'entreposage des déchets TFA à haut potentiel calorifique et à trois mois après cette publication pour les autres déchets TFA. Dans l'intervalle, les prescriptions techniques d'exploitation imposées par la décision du 10 novembre 2000 pour les installations d'entreposage existantes continueront de s'appliquer” Par contre pour les rejets chimiques et radioactifs, la révision des autorisations permettra des progrès sensibles grâce à l'amélioration du suivi et à la révision à la baisse des limites de rejets autorisés. À ce sujet, voici des extraits de l'avis de la DSNR (pour l'avis complet, voir en Annexe 3) b -Extrait du rapport DSNR (Inspection n° INS-2004-EDFGOL-0008 des 25 et 26 mai 2004) “ En ce qui concerne les axes de progrès, il a été remarqué que les niveaux des différentes substances rejetées résultent essentiellement de valeurs calculées. En faisant exception des contrôles liées au traitement biocide et lors des rejets radioactifs des réservoirs “ KER ” (contrôles à mi-rejet), les inspecteurs ont relevé l'absence complète de mesures sur les effluents liquides rejetés aux stations multiparamètres de site et de Laspeyres. Ce point constituera un des axes de progrès du DARPE. Sur le plan des rejets de tritium, la stratégie menée jusqu'en 2000 de stockage de ce radioélément dans le fluide primaire aboutit depuis 3 ans et pour au moins 3 ans encore, à des niveaux de rejets tritiés proches de la limite annuelle autorisée. (suite)
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Dans le cadre de l'instruction du DARPE, ce point fera l'objet d'une attention particulière compte tenu de la stratégie retenue pour l'avenir de déconcentrer en continu le primaire et des possibilités d'utilisation des nouvelles gestions de combustible à haut taux de combustion conduisant à une production supplémentaire de tritium.” EN GUISE DE CONCLUSION : Ce rapport ne s'applique qu'à Golfech 2 même si certains thèmes sont abordés de façon plus large et ne concernent pas seulement ce réacteur. Ci-après, nous donnons une liste qui peut s'étoffer, mais, au moins pour les points actuels de cette liste, un suivi de la CLI nous semble indispensable : La gestion des situations hors normes : tempête, froid extrême (moins de -15°C), chaleur excédant les 32°C, etc. a été prise en compte par le site mais des points sont encore à perfectionner. Quant aux inondations, la gestion du site en situation isolée est en cours de mise en place. La manutention des combustibles neufs et usagés et le changement de combustibles : Suite aux incidents au déchargement puis au rechargement, des améliorations sont manifestement indispensables. Le risque séisme : le dossier n'est pas complètement figé même si le CNPE a entrepris le renforcement des points faibles. Le bilan des incidents et l'analyse de la composante radioprotection : l'analyse de la CLI pour être pertinente devra s'appuyer sur des comptes-rendus d'incidents plus étoffés que ce qu'elle reçoit actuellement. La création d'entreposage (stockage?) sur le site: C'est à suivre puisque le site a obtenu une prolongation de délai pour se mettre en conformité avec les recommandations de l'ASN (directives TFA). Le vieillissement de l'installation : remplacement de composants, suivi de l'enceinte et de son revêtement, évolution de la cuve (fluence, défauts, …) et radioprotection associée. Nous soulignons les très bons échanges
que nous avons eu tant avec la DSNR que le CNPE de Golfech et le CAPE de
Cap Ampère.
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