Extrait sans modification du Sit'Infos n° 335 du 6 juillet 2006:
     1) Jeudi 29 juin, dans le cadre des activités de maintenance en cours sur l'unité de production n°2, suite à une modification du planning, les techniciens ont réalisé en parallèle 2 opérations, contrairement à ce qui est prescrit par les règles d'exploitation.
     Ces 2 activités d'exploitation (appoint d'un réservoir en eau borée et test d'étanchéité d'un tronçon de traversée de l'enceinte du bâtiment réacteur), qui rendent indisponibles certains matériels, auraient dû être réalisées successivement. Dès détection de l'anomalie, l'installation a été rendue conforme.
     Ce défaut dans la préparation des activités, sans conséquence sur la sûreté des installations, a été déclaré à l'Autorité de Sûreté au niveau 1 de l'échelle INES graduée de 1 à 7.
     2) Un départ de feu s'est produit ce matin sur un coffret électrique, situé en partie non nucléaire de l'unité de production n°2 actuellement à l'arrêt. Il a pu être rapidement maîtrisé par les équipes d'intervention du site. Conformément à nos procédures, les sapeurs-pompiers de Fessenheim ont été alertés et dépêchés sur place. A leur arrivée, ils ont pu constater la maîtrise du départ de feu par nos équipes.

     Objet: lettre de suite de l'inspection du 18 avril 2006
     Cher Monsieur Wack,
     Je vous remercie pour votre intervention, ayant permis la lecture de la lettre du suivi de l'inspection au CNPE de Fessenheim ("Traitement des écarts et du retour d'expérience“) sur le site de l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
http://www.asn.gouv.fr

Contrôle des installations nucléaires de base
CNPE de Fessenheim
Inspection n° INS-2006-EDFFSH-0017 du 18/04/2006
Thème Traitement des écarts et du retour d'expérience

  La lecture de votre lettre ne fait que confirmer, de mon point de vue, l'impression plus que mitigée qui m'est restée en mémoire.
   A cela vient s'ajouter le fait regrettable, toujours de mon point de vue, que nous n'avons pas la possibilité de prendre connaissance des réponses fournies par EDF à vos questions.

          Monsieur Lacôte, 
     Je vous remercie de votre vigilance. La mise en ligne des lettres de suite sur le site de l'ASN est centralisée par la DGSNR. La DSNR en parallèle de l'envoi de ses lettres de suite aux exploitants, adresse une version électronique au service dédié de la DGSNR. 
     Dans le cas de la lettre en objet, après vérification, il s'avère qu'un disfonctionnement est survenu. Nous avons localement adressé de nouveau à la DGSNR la lettre de suite en question pour une mise en ligne qui ne devrait donc plus se faire attendre. Ayant à mettre en ligne plus de 700 lettres de suites par an, statistiquement et malgré toute l'attention que nous pouvons y porter, il arrive que nous soyons en écart.
     Je pense que cet aléa ne remet pas fondamentalement en cause la transparence de l'ASN dans la mesure où, heureux hasard, la lettre en question correspond à une inspection à laquelle ont participé des membres de la CLS (dont vous même) qui ont été destinataires d'une copie du document simultanément à son envoi à l'exploitant.

jeudi 22 juin 2006 13:00
DRIRE Strasbourg Sûreté nucléaire et radioprotection
Guillaume Wack Chef de Division

          Cher Monsieur Wack,
     Alors que la lettre de suite de l'inspection du 4 mai 2006 se trouve sur le site de l'ASN, celle de l'inspection du 18 avril 2006 ayant porté sur le "traitement des écarts et le retour d'expérience" au CNPE de Fessenheim, inspection que vous avez dirigée et où messieurs Schmitt et Eichholzer et moi-même étions présents, n'apparaît toujours pas sur ledit site.
     Je vous serais reconnaissant de me faire savoir pourquoi et me dire quand cette lettre de suite d'inspection sera publiée.
     Merci d'avance
     Salutations distinguées

     La CADA, commission d'accès aux documents administratifs, a donné raison à l'association trinationale de protection nucléaire qui demande la communication de certains documents sur la centrale nucléaire de Fessenheim. 
     Dans la bataille juridique qui oppose les anti-nucléaires aux autorités françaises et à EDF, le premier round s'est terminé à la faveur des premiers. L'association trinationale de protection nucléaire (ATPN) représentée par l'avocate spécialisée dans les dossiers environnementaux Corinne Lepage, a obtenu gain de cause auprès de la CADA, commission d'accès aux documents administratifs. L'association était lasse de se voir refuser la communication des mesures des rejets liquides et gazeux de la centrale nucléaire de Fessenheim, de même que les relevés relatifs aux quantités d'eau prélevées dans le Rhin. Ou encore les conclusions de l'étude élaborée par le bureau d'évaluation des risques sismiques...
     Elle s'est donc tournée vers la CADA, garante de l'information des citoyens, laquelle a confirmé que les documents en question devaient être communiqués par l'Etat si quelqu'un demande à les consulter. 

Contrôler la conformité des rejets 
     La commission admet toutefois la possibilité pour l'Etat d'occulter des passages comportant des informations protégées (relevant du secret industriel ou de la sécurité publique) tout particulièrement dans les documents sur les études de sûreté relative à la fusion du coeur.
     La CADA s'est en revanche déclarée incompétente en ce qui concerne les obligations d'information d'EDF, la société relevant du droit privé depuis sa privatisation en 2004.
     Forte de cette première victoire, l'ATPN décidera à l'issue des congés d'été de la marche à suivre. Sur la base des documents sur les rejets liquides et gazeux, elle s'attachera en priorité à contrôler la conformité des rejets avec la législation française et européenne. Corinne Lepage qui fut ministre de l'Environnement entre 1995 et 1997, vérifiera notamment si la loi sur l'eau de 1992 est appliquée à Fessenheim. 

Freiburg, le 18 juillet 2006
     Monsieur le Président de l'enquête publique EPR, 
     L'enquête publique relative à la construction éventuelle de l'EPR ne se déroule que du 15 juin au 31 juillet 2006, uniquement sur le territoire de 19 communes situées dans un périmètre de 10 kilomètres autour du projet de la centrale nucléaire à Flamanville. Nous nous étonnons de cette accélération du calendrier, mélangeant allègrement vitesse et précipitation. Limitée dans le temps et dans l'espace, cette enquête publique se résume à une "consultation" minimaliste alors, que de notre point vue, l'ensemble de la communauté européenne est concerné par ce projet. Par la présente, nous contestons les modalités d'organisation de cette enquête publique "étriquée". La France, excédentaire en termes de capacité de production électrique, n'a nul besoin de cette nouvelle centrale électronucléaire. Pire, la construction de cet EPR conduirait la France à contrevenir à la directive 2001/77/CE relative à l'électricité d'origine renouvelable. Ce faisant, nous vous demandons, au regard des risques d'attentats et de prolifération nucléaire, de l'incapacité à gérer les déchets radioactifs sur le long terme, et de la multiplication des pylônes supportant une nouvelle ligne à très haute tension, de vous prononcer en défaveur de ce nouveau réacteur EPR. Nous sommes toujours étonnés par certaines positions pronucléaires du type de celle de madame Nicole Fontaine, Ministre de l'Industrie d'alors, qui affirmait que l'EPR est dix fois plus sûr que les centrales nucléaires actuelles alors que depuis des dizaines d'années on nous rabâche que les centrales en service actuellement sont toutes sûres à 100%. De plus, nous pensons qu'avec l'EPR, il ne s'agit pas seulement d'un nouveau réacteur pour la France, mais bien de créer une tête de série, modèle de référence à exhiber sur le marché mondial.
     L'accident de Tchernobyl ayant démontré qu'il n'existe pas de frontière en ce qui concerne le domaine du nucléaire, nous, le BUND-RVSO, association allemande de protection de l'environnement et de la nature reconnue d'utilité publique, vous demandons de bien vouloir excuser notre intervention par-delà la frontière, inscrire formellement notre opposition à ce projet EPR sur le registre mis à la disposition du public et nous faire parvenir la confirmation de cette inscription. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l'expression de nos salutations les plus distinguées.

Mail envoyé à tous ceux qui reçoivent les nouvelles des réacteurs
     Salut,
     À propos d'un exercice de crise:
     - Première nouvelle, si on veut participer à l'exercice de crise du 21 mars, il suffit de s'inscrire, de la boucler pour ne pas les faire paniquer et de ne pas gêner.
     - Deuxièmement, l'IRSN vient de sortir un rapport sur les effets de l'uranium sur l'environnement et la santé, dans le cadre d'une plus large étude sur les faibles doses. Un peu comme avec ce qu'ils ont publié après que l'atlas de la CRII-Rad soit paru, maintenant que Bandazevsky est sorti de prison, se dépêchent-ils de publier pour être les premiers? L'ECRR a donné l'alarme sur les faibles doses. Et voilà l'IRSN en renfort. Incroyable!
     Le tout est en anglais. Je ne sais pas s'il existe une version française (note Gazette: il y a une traduction disponible auprès du CRILAN - Didier Anger 50 LES PIEUX -, traduction de Paul Lannoye) mais, on a vraiment l'impression que Bandazevsky les a précédés de 15-20 ans: 
     * Effets des radioéléments sur les reins, sur le cerveau. 
     * Effets différents pour l'uranium enrichi et l'uranium appauvri sur le système nerveux. Ils se concentrent en des zones différentes du cerveau. 
     * Effets sur le métabolisme lors de l'ingestion des médicaments, sur le métabolisme tout court, le cholestérol, le système hormonal, etc... Edifiant.
     Entre parenthèse, la lecture, j'ai vraiment l'impression que mon idée que les lésions de l'ESB pourraient être dues à la consommation d'herbe ou de nourriture contaminée après Tchernobyl est juste.
     - Enfin, troisièmement, il y a quelque temps je voulais consulter les données de la balise Teleray de la Préfecture de Poitiers. Résultat: silence radio depuis un an!
     Mon idée était de vérifier si -comme en Angleterre - on pouvait constater une hausse de la radioactivité lors des bombardements massifs à l'uranium appauvri en Iraq.
     Je me suis donc adressée à l'IRSN qui gère la balise. Voilà leur réponse ci-dessous en bleu.
     Vous apprécierez l'explication quelque peu éculée de la hausse pour 2003! La même que celle de la centrale de Civaux pour sa balise de Valdivienne. Non seulement les murs ont des oreilles, mais en plus, ils sont tous radioactifs. Vous remarquerez quand même la hausse pour 2003.
     Je vais répondre au jeune homme.
     Quant à la balise locale, elle a sans doute fait un malaise.

          Bonjour Madame,
     Vous venez de mettre le doigt sur un problème que nous avons avec la sonde de Poitiers. Pourtant elle effectue toujours correctement ses mesures.
     Pour preuve le graphique joint qui montre les résultats depuis janvier 2001 (l'augmentation de fin 2003 à 2005 est liée à une modification de l'implantation de cette sonde, plus proche d'un mur naturellement radioactif). Cela a été résolu mi-2005.
     Nous sommes en train de résoudre le souci d'export sur le site internet qui nous empêche d'afficher les données de cette sonde.
     Pour l'année 2003, vous avez les données moyennes quotidiennes qui figurent sur le graphique... si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à me recontacter.
     Cordialement,

          Bonjour,
     Je vous serais reconnaissante de bien vouloir répondre à deux questions :
     - Cherchant à consulter les données de la station Téléray de la Préfecture de Poitiers (86) , je suis tombée sur les résultats de mars... 2005. Est-ce que cela veut dire que la balise ne fonctionne pas depuis cette date ?
     - Y a-t-il un moyen de consulter les données des années antérieures, notamment 2003 ?
     En vous remerciant à l'avance, je vous prie d'accepter mes salutations sincères.
Mme JM Granger.

ENVOI PAR STOP-CIVAUX
     EDF propose de classer cet incident au niveau zéro de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES)
     Courrier adressé au directeur de la centrale par l'ASN: nous sommes en présence d'un manque de "manque de rigueur"!!!
    Comme cela est bien dit !!!

Bévues à la centrale nucléaire de Civaux
     Quiconque a visité la salle de commande d'une centrale nucléaire aura été impressionné par le nombre d'écrans, clés et touches nécessaires à sa bonne marche. Viennent aussitôt à l'esprit ces films de série B où un gaffeur appuie sur le bouton qui fait "boum!"
     Le 3 mars, la centrale EDF de Civaux (Vienne) a été le théâtre d'un tel épisode: un opérateur a posé un livret sur le clavier de commande du système mécanique (grappes) qui permet de réguler la puissance du réacteur. "Le document (...) a été posé sur la touche de montée des grappes et a conduit à une montée en puissance du réacteur", résume l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un courrier adressé au directeur de la centrale. Ce courrier évoque un "manque de rigueur" et relève que le clavier de commande n'avait pas été verrouillé. En conséquence, il est demandé à EDF "de sensibiliser les agents aux risques liés à l'utilisation de documents à proximité des claviers de commande".

PUISSANCE MAXIMALE DEPASSEE
     A-t-on frôlé le drame? Pendant une minute et vingt secondes, la puissance thermique maximale autorisée a été dépassée, le réacteur atteignant 101,5% de celle-ci. L'opérateur, s'étant aperçu de son erreur, a aussitôt fait descendre les grappes, indique-t-on à l'ASN. EDF propose de classer cet incident au niveau zéro de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui va de 1 à 7. Déjà, le 26 février, dans la même centrale, il avait fallu deux alarmes pour que les opérateurs mettent fin à un dépassement de la puissance. 
     Pour le réseau Sortir du nucléaire, qui a déniché, sur le site de l'ASN, la lettre décrivant les deux incidents, ceux-ci montrent qu' "un Tchernobyl français menace plus que jamais".
     Les inspecteurs de l'ASN sont plus placides. Ils notent que la formation des équipes d'EDF sur simulateur est centrée sur les situations accidentelles. Ils interrogent l'électricien sur l'opportunité de prendre davantage en compte les gestes de conduite "en situation normale". Afin d'éviter de confondre normalité et routine.