Solange Fernex s'est éteinte lundi après midi (11 septembre), emportée par ce qu'il est convenu d'appeler pudiquement "une longue maladie". Elle avait 72 ans. Il y a une semaine, au téléphone, elle avait dit qu'elle allait "veiller sur notre travail de là où elle allait se trouver"... L'insoumise (titre d'une biographie qui lui était consacrée) est allée rejoindre les victimes de Tchernobyl auxquelles elle avait voué sa vie. Première femme candidate au nom de l'écologie (c'était à Mulhouse lors des élections législatives de 1973), elle a mené la liste Europe-Ecologie aux premières élections européennes de 1979, a été de celles et de ceux qui ont fondé les Verts en 1984, et a été députée européenne de 1989 à 1995. Récipiendaire de la légion d'honneur, elle avait reçu en 2001 le prix international "Nuclear-free Future Award", l'année même où, avec son mari Michel, elle fondait l'association "Enfants de Tchernobyl Belarus" qui continue d'apporter un soutien aux scientifiques indépendants, aide les enfants malades des régions contaminées du Belarus suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Adepte farouche de l'action non-violence et de la désobéissance civile, elle a été de toutes les luttes pour la défense de l'environnement, pour la condition de la femme, et de façon plus générale en faveur d'un monde plus juste, plus respectueux de l'environnement, qu'il soit naturel ou humain. Et pour beaucoup, elle restera la militante qui, depuis le début des années 1970, aura été sur tous les fronts de la lutte anti-nucléaire. En Alsace, lors de l'occupation des sites prévus pour l'installation de réacteur nucléaires, en Biélorussie, pour rapporter de Tchernobyl les résultats des études et les informations que les pouvoirs veulent cacher, dans tous les pays où le nucléaire, qu'il soit civil ou militaire, tue et risque de tuer encore. Elle n'a jamais ménagé ni son temps, ni sa santé pour expliquer, convaincre, participer à toutes les débats, les rassemblements qui allaient dans le sens d'un monde pacifié et durable, apporter quand il le fallait son expérience et son enthousiasme pour aider celles et ceux qui se décourageaient. Femme de conviction autant que de caractère, ardente défenseur de la non-violence, elle a été à l'origine de l'anti-nucléaire en Alsace, sinon en France. Il n'est pas trop de dire (et c'est particulièrement vrai en ce qui me concerne) que d'une façon ou d'une autre, tous les acteurs opposés à la société du nucléaire lui doivent d'être ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Solange, tu nous manques déjà. Nous te devons de continuer ce que tu nous aidé à entreprendre. Jean-Marie Brom
Même si nous connaissions l'échéance,
même si nous savions que Solange désirait partir, je suis
sûr que tous les militants alsaciens partagent aujourd'hui un sentiment
de solitude. Une grande dame de l'écologie est partie, par respect
pour elle et en son nom, nous nous devons de continuer.
Porte-Parole du Réseau "Sortir du Nucléaire" (suite)
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suite:
http://acdn.france.free.fr/ Solange Fernex, pacifiste et femme politique
française née en 1934 et vivant à Biederthal dans
le Sundgau (Haut-Rhin), est décédée ce 11 septembre
2006 vers 15 heures, des suites d'un cancer. Après avoir connu des
moments difficiles et une récente et courte période de rémission,
elle s'est éteinte doucement.
CLAUDE BOYER et Françoise Lecuir-Lecoutre Claude militait à Stop-Nogent dont il était le porte parole de puis de nombreuses années. Françoise militait à STOP-Civaux où pendant des années elle a été un représentant infatigable au niveau de la CLI. L'un comme l'autre nous houspillaient avec une rude sincérité dont tous les associatifs ont besoin. Ils avaient un franc parler et une honnêteté jamais démentie. Le GSIEN leur ait redevable de nombreux articles que vous pourrez retrouver sur le site de la Gazette. Leurs dossiers précis et minutieux nous manqueront et leurs remarques encore plus. Que les proches de Solange, de Claude et de Françoise reçoivent toutes nos amitiés. Le combat continue mais sans eux ce sera encore moins facile. p.3
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