Présents: M. Jurien de la Gravière DSND, Dr Frédéric Poirrier DSCEN, M. Marcel Villeneuve, MM Roland Oldham, John Doom, Marius Chan, Robert Tauarua, Gilles Faana, Michel Arakino, Jean Mairihau, Bruno Barrillot, Moana Tunutu. 1 – Débat sur la loi sur la loi de
présomption:
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Dans ces circonstances, Moruroa e tatou ne voit pas la raison de la disposition prévue dans la convention où un nouvel organisme viendrait déterminer si telle ou telle maladie est ou non due aux essais nucléaires, ce qui est du rôle de la CPS. Moruroa e tatou présume qu'une telle disposition laissera carte blanche au ministère de la défense pour continuer à affirmer ce qu'il a toujours déclaré, à savoir que les essais n'ont aucune conséquence sur la santé. Moruroa e tatou estime que l'État et le ministère de la défense sont juges et parties dans le dossier des essais nucléaires et que ce n'est pas de leur responsabilité de décider de l'origine des maladies. M. Jurien de la Gravière a laissé entendre qu'il serait prêt à supprimer les articles de la convention (ou de l'annexe) contestés par Moruroa e tatou. Moruroa e tatou souhaite, pour clarifier le rôle du "bureau médical de suivi", que sa responsabilité soit confiée à un organisme indépendant, la Croix-Rouge ou une ONG humanitaire par exemple. La question du cancer de la thyroïde est à nouveau venue dans le débat, M. Jurien de la Gravière affirmant que l'étude de M. Florent de Vathaire de l'INSERM n'était pas validée par les Académies des sciences et de médecine. Il annonce que les archives seront ouvertes à des chercheurs des Académies des sciences et de médecine pour "refaire" l'étude de Florent de Vathaire. Moruroa e tatou remarque que le ministère de la défense choisit des chercheurs qui vont dans son sens des "essais propres" et rejette les études de M. Florent de Vathaire lorsqu'elles ne vont pas dans le même sens. M. de Vathaire est tout de même directeur de recherche à l'INSERM et un épidémiologiste reconnu comme spécialiste du cancer en Polynésie. Les deux Académies ont d'ailleurs, dans leur rapport sur l'étude de M. de Vathaire, reproché aux organismes concernés (i.e. le ministère de la défense) de ne pas avoir ouvert leurs archives à M. de Vathaire, ce qui pourrait avoir faussé les conclusions de son rapport. Les deux Académies recommandent d'ailleurs qu'une collaboration entre le ministère de la défense et le CEA soit mieux organisée avec M. de Vathaire. 3 – La liste des anciens travailleurs de Moruroa Pour M. Jurien de la Gravière, il n'est pas possible de communiquer à une association une liste des anciens travailleurs, au nom de la législation "informatique et liberté". Le DSND signale également que certains anciens travailleurs ont demandé à ne pas figurer sur cette liste, ce qui est leur droit. Pour Moruroa e tatou, cette fin de non recevoir est inadmissible. Roland Oldham conteste ce refus du ministère de la défense. Il rappelle que le gouvernement australien a fait publier sur le site internet du ministère des anciens combattants la liste de tous les Australiens qui ont participé aux essais anglais. Pourquoi la France est-elle aussi réticente à ouvrir ses archives? M. Jurien de la Gravière renouvelle ses propos sur la difficulté de reconstituer les listes et de les mettre sur informatique en raison de la dispersion des documents selon les services ou les armées. Marius Chan, ancien gendarme à Moruroa, rappelle que la mission des gendarmes de Moruroa comportait l'inscription sur des registres de toutes les personnes qui étaient à Moruroa, militaires comme civils, à leur arrivée et à leur départ. Il est donc possible de reconstituer la liste des anciens travailleurs en consultant les archives de la gendarmerie à Rosny sous Bois. p.28
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Le débat sur l'ouverture des archives des essais nucléaires fait apparaître la même intransigeance du ministère de la défense. Il n'est pas question d'ouvrir ces archives au nom du "respect des engagements de la France en matière de non prolifération". John Doom fait remarquer que les Américains ont ouvert largement leurs archives et qu'elles sont disponibles aujourd'hui sur internet. M. Jurien de la Gravière affirme que les archives américaines sont expurgées page par page de toute information qui porterait atteinte à la non prolifération. Cette affirmation ne correspond pas à la réalité, montrant ainsi que le DSND n'a probablement jamais consulté par lui-même les documents américains. 4 – Organisation pour les dossiers médicaux Ce point concernait plus particulièrement le Dr Poirrier qui accompagnait M. Jurien de la Gravière, tout au moins partiellement puisqu'il gère seulement les dossiers du DSCEN, c'est-à-dire les dossiers médicaux des personnels ayant été embauchés par le CEP (Défense) et les dossiers du Service de Protection Radiologique des Armées, dépendant aussi de la Défense. Les autres dossiers sont gérés par le CEA et par les services de médecine du travail. Moruroa e tatou souhaiterait pouvoir être averti assez tôt des envois de dossiers médicaux depuis la métropole. L'association pourrait ainsi plus rapidement avertir l'ancien travailleur que son dossier doit lui parvenir par la poste et qu'il doit aller le chercher dans les plus brefs délais. Moruroa e tatou signale aussi que les travailleurs polynésiens ont des difficultés pour se souvenir des dates exactes de leurs séjours à Moruroa. Certains services, comme les Archives hospitalières des Armées de Limoges, exigent des dates précises d'hospitalisation avant d'envoyer le dossier médical: il serait souhaitable que les responsables de Limoges s'adaptent au contexte particulier polynésien… 5 – Les réhabilitations dans les îles M. Jurien de la Gravière s'est déclaré satisfait des opérations de "déconstruction – réhabilitation" dans les îles. Il visitera le chantier de Pukarua et a même proposé qu'à l'occasion Moruroa e tatou puisse visiter le chantier de Reao à l'occasion d'une rotation de l'avion militaire. Moruroa e tatou a enregistré cette proposition. Un litige foncier reste cependant pour Tureia où Moruroa e tatou – en présence des propriétaires – a souligné qu'un accord avec les propriétaires puisse être conclu avant toute opération de démolition des blockhaus. M. Jurien de la Gravière a proposé que ce litige soit abordé avec l'administrateur des Tuamotu Gambier, notamment avec les documents attestant les droits de propriétés[1]. John Doom a, de nouveau abordé la question de la réfection de la cathédrale Saint-Michel de Rikitea. Il a rappelé que le CEP avait participé par l'achat et le transport des matériaux à la réfection du toit de cette église du temps des essais aériens et qu'il serait normal que le ministère de la Défense finance la réfection de la toiture. M. Jurien de la Gravière a répondu que le ministère de la Défense ne prendrait pas à sa charge ces travaux mais qu'il avait lui-même fait appel au mécénat pour le financement et qu'il aurait vraisemblablement une réponse d'ici quelques mois. (suite)
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Moruroa e tatou a posé la question de la création de "lieux de mémoire" sur la période des essais nucléaires dans ces îles qui ont subi deux ou trois décennies de présence militaire. M. Jurien de la Gravière n'est pas opposé au principe de ces "lieux de mémoire" à condition que des propositions lui soient faites. Il imagine un local fixe dans une île avec des moyens audiovisuels ou autres et des documents (audiovisuels, CDRom, exposition) transportables dans les autres îles. John Doom a répondu que Moruroa e tatou ferait des propositions à ce sujet après consultation des populations. Concernant le futur chantier de réhabilitation de Hao, M. Jurien de la Gravière a reconnu qu'effectivement, la tâche serait immense et pourrait avoir une durée de deux ans. Revenant d'une visite de l'atoll, il a pu constater les dégâts environnementaux qui ont pour origine, non seulement les activités militaires mais aussi la mauvaise gestion du "démantèlement" de l'ancienne base militaire aérienne en 1999-2000. Bruno Barrillot a fait remarquer que si Hao était dans un tel état, c'est notamment en raison de l'absence de contrôle des travaux de démantèlement qui, pour une grande part, ont été réalisé par des entreprises locales "amies" des dirigeants politiques locaux et de Tahiti. Le pillage de l'ancienne base a été davantage organisé par ces entreprises que par les habitants du village d'Otepa qui n'ont finalement récupéré que ce qui restait. Bruno Barrillot s'est déclaré inquiet de voir que le DSND traitait de la réhabilitation de Hao en concertation avec ceux mêmes qui avaient laissé faire et profité du "pillage" des années 1999-2000. Il a demandé que le contrôle de l'État sur les travaux qui seront prévus sur Hao soit effectif et rigoureux. M. Jurien de la Gravière a reconnu les carences des précédentes opérations lors du départ des Armées et il a assuré que l'État serait vigilant. Concernant la destination des déchets produits par la destruction des anciennes installations militaires, M. Jurien de la Gravière a précisé que les gravats de béton ont été contrôlés et qu'ils sont exempts de radioactivité. Ces gravats ont été concassés et pourront être réutilisés pour des besoins locaux (route, digue...). Quant aux ferrailles, elles ont été compactées et mises en packs transportables: dans l'attente d'une destination définitive, elles seront entreposées provisoirement à Moruroa. En fin de réunion, M. Jurien de la Gravière a remis au Président de Moruroa e tatou un exemplaire du récent rapport (mai 2007) du Comité de liaison pour la coordination du suivi sanitaire des essais nucléaires français. M. Jurien de la Gravière a déclaré qu'il serait toujours prêt, à l'avenir, pour d'autres rencontres avec Moruroa e tatou. Le Président Roland Oldham a remercié le DSND en se déclarant satisfait de ces échanges "même si parfois les mots ont été un peu durs de la part de Moruroa e tatou". Association Moruroa e tatou
[1] Les responsables de Moruroa e tatou accompagnés des représentants
de la famille propriétaire d'une partie du terrain loué par
les Armées pour la construction des blockhaus ont rencontré
M. Beaufaÿs, administrateur des Tuamotu Gambier, le mercredi 11 juillet
2007. Un dossier contenant les documents de propriétés et
les propositions de la famille Mairihau a été remis à
l'administrateur.
p.29
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Papeete le 5 août 2007 Le 6 août à Hiroshima, les victimes
du nucléaire parleront d'une même voix. Lundi 6 août,
Roland Oldham, président de Moruroa e tatou sera présent
à Hiroshima aux célébrations du souvenir du premier
bombardement nucléaire sur une population civile, il y a 62 ans,
le 6 août 1945.
Association Moruroa e tatou.
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suite:
Moruroa e tatou en appelle à l'Autorité de sûreté nucléaire Papeete le 16 juillet 2007
p.30
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