Le tritium est un isotope de l'hydrogène (caractéristiques physiques: émetteur beta d'énergie maximum 18,6 keV dit mou ou de faible énergie et 12,35 ans de période radioactive). Naturellement, il est principalement dû à l'action des rayonnements cosmiques sur l'azote, l'oxygène et l'argon. Environ 99% de ce tritium est incorporé dans l'eau et suit le cycle de cet élément (pluie, cours d'eau, océan, évaporation…). Artificiellement, il se forme dans les explosions nucléaires, les réacteurs nucléaires: - mécanisme de fission: tritium dans le combustible, il reste piégé dans les combustibles (87%) et dans les gaines (13%) d'où les rejets de l'usine AREVA-La Hague. - production de tritium pour les armes nucléaires - réaction avec le régulateur de la fission (bore + neutron donne lithium + neutron donne tritium) d'où tritium dans les rejets des réacteurs. Le tritium est présent sous trois formes: eau tritiée (HTO), tritium lié organiquement (OBT) ou gaz (T2, HT). Comme l'hydrogène dont il est un isotope, il est extrêmement mobile et participe au cycle hydrogène. Le tritium s'échange avec l'hydrogène stable au sein de la matière: sa mobilité est plus forte sous forme d'eau (période biologique -temps pour que la moitié du tritium ingéré soit éliminé - environ 12 jours) que sous forme OBT (période biologique pouvant aller jusqu'à plusieurs mois). Estimation de dose
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Ces taux peuvent être obtenus en accroissant le pourcentage d'uranium fissile (U235). Cependant augmenter ce pourcentage (de 3,5% à 4,1 voire 4,9%) modifie le fonctionnement du réacteur. Il faut jouer avec la concentration en bore pour réguler la fission. Or, l'action de neutron sur le bore aboutit à produire du tritium. Il en est produit aussi à partir de la lithine servant à ajuster le pH de l'eau.. Les demandes de rejets en tritium des divers sites de réacteurs ou de retraitement ont donc augmenté à cause de ces évolutions du combustible ou vont augmenter. Le décret tient compte de ce fonctionnement des réacteurs dans l'autorisation (pour un réacteur à Golfech 35 TBq/an contre 50 TBq/an). Les déchets tritiés se présentent sous forme liquide, solide ou gazeuse. Ils proviennent à 90% en volume des activités (fabrication et recherche) de la Direction des Applications militaires du CEA, des activités du CEA civil (10% en volume) et des petits producteurs - laboratoires, laboratoires de recherches - (1% en volume). C'est pour ce type de déchets que le CEA doit étudier pour fin 2008 une solution d'entreposage respectueuse de l'environnement. Ces déchets sont actuellement entreposés sur les sites militaires et ne peuvent être accepté par l'ANDRA en raison de leurs émissions gazeuses. Le CEA prépare un rapport (fin 2008) sur un entreposage des déchets tritiés pour une gestion utilisant la décroissance du tritium (demi-vie 12,35 ans) soit en 123 ans la quantité initiale d'origine artificielle aura décrut d'un facteur 1024. Le gros problème est l'extrême mobilité du tritium: il faut donc concevoir des emballages et prévoir une récupération des rejets. ITER (réacteur de recherche sur la fusion) sera aussi un gros producteur de déchets tritiés. Tranfert à l'environnement
pp.13b-14
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forme | Echelle | |
Stock naturel | 1,5X106 TBq liquide (99%) | Planète |
Equilibre | ||
Production naturelle par an | 50 à 70.000 Tbq liquide (99%) | Planète |
Production artificielle: militaire, essais nucléaires qui ont rejeté de 1943 à 1963 | 24x107 TBq soit 160 fois le stock naturel
Remarque: en 1995 la quantité a baissé d’un facteur 10 |
Planète |
Production de tritium militaire par an | 1.200 TBq par an gazeux
0,2 TBq par an liquide |
Localisé |
Production des laboratoires de recherche par an | 420 TBq par an gazeux | Localisé |
Production du retraitement pour 1100 t et par an | 12.000 TBq par an liquide
80 TBq par an gazeux |
Localisé dans le nord du Cotentin |
Production EDF par an | 1.500 TBq par an liquide
100 TBq par an gazeux Remarque: environ 20 TBq/ an pour les 900 et 30 TBq/an pour les 1.300 MWe |
Localisé en France |
Bq | 1 |
k | 103 |
Méga | 106 |
Giga | 109 |
Tera | 1012= mille milliards de Bq |
Penta | 1015 |
Impact du tritium Le tritium est très mobile au niveau de tous les systèmes (plantes et animaux terrestres, plantes et animaux aquatiques). Il s'échange avec l'hydrogène au niveau moléculaire (ADN, protéines,...). Le rayonnement du tritium, très peu pénétrant est, par contre, plus dangereux en ingestion. En effet, toute l'énergie est déposée en une trace courte (0,6 microns). Ceci favorise la formation de lésions multiples plus difficilement réparables. La désintégration du tritium produit un gaz: l'hélium. Ceci conduit à la perte d'un hydrogène au sein d'une molécule: ce phénomène biologique appelé «transmutation nucléaire» a des conséquences mal connues (mutations générées) dans la cellule. L'effet isotopique: certaines expériences suggèrent que le tritium serait préféré à l'hydrogène et ce à cause de sa masse. Dans ces conditions le rôle de molécules d'eau enrichie en tritium en interaction au niveau ADN pourrait être plus important que prévu sur le patrimoine génétique. L'effet biocinétique: les coefficients de dose du tritium sont les plus faibles parmi les radionucléides. De nombreuses données suggèrent de s'intéresser non seulement au tritium libre, mais à la forme OBT. Dans ces conditions des résultats récents (Cardiff) suggèrent un coefficient de dose 50% plus élevé que celui de la CIPR. De même l'Efficacité Biologique Relative devrait passer de 1 à 2 voire davantage (recommandation du groupe AGIR en Grande Bretagne – 2007) Questions toujours sans réponse
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- Quelle est la réelle toxicité du tritium à l'égard de la santé humaine, en particulier pour le fœtus et la femme enceinte? Il faut préciser l'impact du tritium sous forme OBT. Son action au niveau cellulaire en particulier sur l'ADN et les protéines, et revoir les divers modèles. Il est donc essentiel d'amplifier les travaux de recherche pour renforcer les connaissances dans tous les domaines. Il faut améliorer la surveillance autour des sites nucléaires: les rejets de tritium doivent être minimisés, car nos connaissances nouvelles sur cet élément engagent à la prudence. Textes Réglementaires
* L'activité au-dessous de laquelle une pratique est exemptée de déclaration est de 109 Bq (Directive Européenne n°96/29/EURATOM du 13 mai 1996). * Le risque d'exposition au tritium est lié à la contamination interne. Le tritium est dans le groupe 4 (radiotoxicité faible) (décret 88-521 du 18/04/88). Ce risque n'a pas été changé. * Pour les eaux de boisson, les recommandations de l'OMS (1993) préconisent une limite de 7.800 Bq/L. La Directive Européenne 98/83/CE du 8 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, donne comme indicateur de la contamination des eaux « la concentration de tritium » et la valeur proposée comme seuil d'alerte est de 100 Bq/L. - Code de la santé publique: décret modificatif n°2007-1582 du 7 novembre 2007 relatif à la protection des personnes contre les dangers des rayonnements ionisants et portant modification du code de la santé publique. p.15a
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