Des déchets anciens
irradiants entreposés à Grenoble, sur le site du CEA.
Dispositifs de surveillance ne permettant pas actuellement d'évaluer la contamination des eaux souterraines et superficielles. Nappe phréatique du site de la SICN à Veurey-Voroize polluée à l'uranium. L'Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN) vient de rendre un rapport sur l'état de
la surveillance environnementale et le bilan du marquage des nappes phréatiques
et des cours d'eau autour des sites nucléaires (15 septembre 2008).(1)
L'IRSN affirme que: «Les dispositifs
de surveillance de l'IRSN autour du site de Grenoble ne permettent pas
actuellement d'évaluer la contamination des eaux souterraines et
superficielles.» (page 26/201)
Raymond Avrillier et Vincent Fristot
Pour plus d'informations:
www.criirad.org www.sortirdunucleaire.org http://resosol.org/Gazette http://lesverts38.org www.ades-grenoble.org Notes: (1) «Etat de la surveillance environnementale et bilan du marquage des nappes phréatiques et des cours d'eau autour des sites nucléaires et des entreposages anciens de déchets radioactifs», rapport de l'IRSN du 15 septembre 2008, (Rapport pour le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire., disponible sur le site: www.hctisn.fr) Voici des extraits du rapport de l'Institut
de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN):
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Rappel sur quelques «incidents» au CEA de Grenoble extraits des rapports IRSN et ASN: * Rejets gazeux intempestifs «incidentels» de tritium radioactif en 1980, 1990, 1991, 1994, 1996. * Pollution de la nappe phréatique par des rejets radioactifs liquides «incidentels» entre 1965 et 1972, en 1975, 1986, 1989, 2003. * Absence de contrôle des rejets radioactifs liquides de «l'égout spécial», de la station de traitement des effluents et des déchets (STED) dans l'Isère entre le 22 septembre et le 30 septembre 2008, constatée avec retard le 3 octobre 2008. * Situation des nappes phréatiques. Aperçu d'ensemble sur le marquage des nappes phréatiques sous l'emprise des sites nucléaires ou dans leur voisinage. «Autres sites nucléaires Les autres sites nucléaires en France (centres du CEA, installations du cycle du combustible nucléaire) sont pour la plupart des sites anciens accueillant ou ayant accueilli de multiples installations destinées à des activités industrielles ou de recherche. La plupart d'entre eux sont responsables d'une contamination des eaux souterraines, le plus souvent par du tritium, mais également du strontium 90, du césium 137 ou de l'uranium notamment. Dans de nombreux cas, les marquages restent localisés à l'emprise du site. Toutefois, en particulier pour les sites implantés sur des formations perméables, une contamination des eaux souterraines situées en aval a été parfois mise en évidence. » (page 32/201) * Appréciation de l'IRSN sur la surveillance de la qualité de l'eau des nappes qui s'écoulent au droit des anciens entreposages de déchets radioactifs notamment recensés dans l'inventaire de l'ANDRA. «(...) Ces entreposages anciens de déchets radioactifs datent essentiellement des débuts de l'industrie nucléaire. Les principaux sites concernés sont: les centres CEA de Fontenay-aux-Roses, de Saclay, de Grenoble et de Cadarache; (...) Il en ressort que, dans pratiquement tous les cas, ces entreposages ne présentent pas un confinement des matières suffisant et sont à l'origine de contaminations du sous-sol proche, voire des nappes phréatiques sous-jacentes. Compte tenu de ces constats, certains exploitants se sont engagés d'eux-mêmes à reprendre, à plus ou moins brève échéance, les déchets contenus dans ces entreposages et, le cas échéant, à les reconditionner avant de les transférer dans de nouvelles installations ou de les envoyer dans une filière d'élimination existante. Dans les autres cas, l'autorité de sûreté compétente en a fait la demande. A ce jour, un certain nombre de ces opérations sont en cours ou planifiées. » (page 43/201) * Bilan des connaissances sur les marquages autour des sites nucléaires, dans les eaux superficielles et dans le milieu terrestre «Autres sites du CEA: Les dispositifs de surveillance de l'IRSN autour des sites de Fontenay-aux-Roses et de Grenoble ne permettent pas actuellement d'évaluer la contamination des eaux souterraines et superficielles.» (page 26/201) (3), (4) La Société Industrielle de Combustible Nucléaire (SICN) de Veurey Voroise L'établissement de la société industrielle de combustible nucléaire (SICN) de Veurey-Voroize, créé en 1960 et situé à 12 kilomètres au Nord-Ouest de Grenoble au bord de l'Isère, occupe un terrain d'environ 11 hectares sur lequel est également implantée la société française de détection infrarouge (SOFRADIR). La SICN de Veurey-Voroize(*), comprenant les INB n°65 (usine de fabrication de combustibles nucléaires) et 90 (atelier de pastillage), a eu pour vocation, jusqu'au milieu des années 1980, la mise au point et la fabrication de combustibles nucléaires, à base d'uranium métallique ou d'oxyde d'uranium, notamment pour les filières graphite-gaz, eau lourde et neutrons rapides. «Entreposages anciens de déchets A la connaissance de l'IRSN, il n'a pas été effectué d'entreposage sur des aires extérieures de l'établissement. Environ 10.000 tonnes (30.700 m3) de déchets anciens divers provenant de l'exploitation de l'établissement SICN entre sa création et 1995 sont entreposées dans la décharge contrôlée de Saint-Quentin-sur-Isère (Isère). Ces déchets, qui contiennent des «traces d'uranium», ont, selon l'inventaire ANDRA, une activité correspondant au seuil de détection des appareils de mesure (quelques Bq/g).» (annexe 1 – fiches descriptives des sites INB et INBS, page 128/201) * A noter que la fin des travaux d'assainissement et de démantelement de la SICN est prévue pour le premier semestre 2010... p.24
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«Evénements principaux liés à des rejets L'exploitant a identifié autour de l'aire S6 une zone localisée de contamination en U (voisine de 2 g/kg) en limite Sud du site entre le niveau du sol et celui de la nappe (-3 m). Par ailleurs, l'exploitant a mis en évidence, dans 2 piézomètres situés à proximité de structures dans lesquelles des matières uranifères étaient présentes, des concentrations en uranium bien supérieures (15 microgrammes/L) au bruit de fond naturel qui est de l'ordre de 4 microgrammes/L. En outre, il a été constaté la présence d'eau provenant vraisemblablement de la nappe phréatique dans deux puisards d'un bâtiment.» «Site SICN de Veurey-Voroize. Il existe un marquage en uranium de la nappe sur ce site.» (page 33/201) (6) Courrier au préfet de
l'Isère en date du 20 octobre 2008:
Monsieur le Préfet,
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- de compléter les données sur la décharge du Serf à Vif par des études indépendantes de l'exploitant (Société Coquand) et du producteur (CEZUS AREVA) concernant les mesures de radioactivité alpha total et bêta total, ainsi que les mesures chimiques; - de rendre publiques les prescriptions concernant la surveillance de la radioactivité de la décharge VEOLIA PROPRETE Rhin Rhône (Onyx) Lély Environnement de St Quentin-sur- Isère, et d'engager des études indépendantes de l'exploitant (et des producteurs CEA et SICN), avec des critères clairs de décontamination (allant jusqu'au « bruit de fond ») sur le site de Saint-Quentin-sur-Isère, sachant qu'à notre connaissance, il n'existe pas de surveillance de la radioactivité sur ce site; - d'engager des études indépendantes du CEA sur la nappe phréatique du polygone de Grenoble et en aval. Quelques actions engagées par les
écologistes grenoblois.
p.25
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Vincent Fristot, pour les écologistes grenoblois, a engagé un recours devant la justice administrative en annulation des cotisations de l'IRSN au CEPN. Il a été déposé un recours, le 23 avril 2004 devant le Conseil d'Etat, en annulation de la cotisation versée par l'IRSN à l'association CEPN, d'un montant de 160.000 euros annuels pour les exercices 2002 et 2003. Ce dossier a été transféré au Tribunal Administratif de Paris le 8 juillet 2004. Il est toujours «en instruction». Les motifs développés sont: - Irrégularité des cotisations versées par l'IRSN à l'association CEPN sous forme de «commandes» - Absence de consentement d'adhésion de l'IRSN au CEPN - Absence de nomination de représentants de l'IRSN dans les instances de l'association CEPN - Irrégularités du contrat d'association du CEPN - Mise en cause de l'indépendance de l'expertise de l'IRSN - Risque d'association para-administrative et de gestion de fait Ce dossier reste en attente de jugement depuis plus de 4 ans[12]. (7) (8) Irrégularités de l'autorisation de rejets radioactifs liquides et gazeux des installations du CEA à Grenoble a) De nouveaux rejets radioactifs au CEA Le site du polygone scientifique connaît des opérations de démantèlement des installations nucléaires du CEA de Grenoble, avec la mise à l'arrêt et démontage des trois réacteurs de recherche du CEA (Mélusine, Siloé, Siloette) puis des autres installations nucléaires de base, pour un coût annoncé de 163 millions €[13], ce qui entraîne des rejets nouveaux, selon les études d'impact effectuées par le CEA, dont des rejets gazeux émetteurs a non autorisés; Le réacteur piscine Mélusine (INB n°19) réacteur à l'arrêt depuis 1988, est en phase de démantèlement; le réacteur Siloé (INB n°20) réacteur à l'arrêt depuis 1997, est en phase de démantèlement; le réacteur Siloette (INB n°21) réacteur à l'arrêt depuis 2002, est en phase de démantèlement; le Laboratoire d'analyse des matériaux actifs (LAMA, INB n°61) est en phase de cessation définitive d'exploitation depuis 2003; une partie de la station de traitement des déchets radioactifs (STED, INB n°36), est en phase de cessation définitive d'exploitation depuis 2004; l'autre partie de la STED (INB n°79) entreposage de décroissance, est en phase d'exploitation; des installations nucléaires militaires secrètes sur le site du CEA Grenoble, dont des pilotes pour l'enrichissement de l'uranium par traitement chimique (Chemex) qui seraient en démantèlement depuis 1999. Le rapport annuel 2003 de l'autorité de sûreté (DGSNR) mentionne à propos de l'évolution du site de Grenoble: «Au cours de la réévaluation de sûreté des INB 36 et 79, le CEA a révisé sa stratégie initiale et s'est engagé en 2001 sur l'arrêt progressif des activités de ces deux INB d'ici fin 2010. Il a annoncé en particulier l'arrêt de tous les équipements de traitement et de conditionnement des déchets dans l'INB 36 et l'arrêt de tout entreposage de nouvelles poubelles de haute activité dans les puits de décroissance de l'INB 79 à partir de 2005, avec un désentreposage total des puits d'ici fin 2010. · Laboratoire d'analyses de matériaux actifs (LAMA) Ce laboratoire a terminé sa mission de recherche scientifique depuis 2002. Il participe aux opérations d'assainissement du réacteur Mélusine et engage ses propres actions d'assainissement. La mise à jour du rapport de sûreté et des règles générales d'exploitation prenant en compte les modifications de l'installation, notamment l'arrêt du magasin d'entreposage d'uranium non irradié, est en cours d'instruction.» (Rapport annuel 2003 de l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Chapitre 14 - La sûreté de la mise à l'arrêt définitif et du démantèlement des installations nucléaires de base. 2 | 2 | 2 Le site de Grenoble, page 409) Il est donc reconnu par l'autorité de sûreté nucléaire elle-même que le site nucléaire de Grenoble traverse une période de profonde modification de ses activités. Les modifications des réacteurs nucléaires introduites lors des opérations de démantèlement génèrent de nouveaux radionucléides. A titre d'exemple, l'étude relative à l'impact radiologique du démantèlement de Mélusine (INB n°19) mentionne des effluents gazeux aérosols alpha a (plutonium 238). Ces effluents gazeux aérosols a ne sont pas autorisés à Grenoble. (suite)
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Les dispositifs utilisés pour les modifications des réacteurs de recherche du CEA à Grenoble en vue de leur démantèlement et de leur déclassement induisent des rejets de nouveaux radionucléides, notamment les plus radio-toxiques, émetteurs de radioactivité a, source d'accroissement des risques pour la santé et l'environnement. b) Demande d'annulation de l'autorisation
de rejets radioactifs des installations du CEA à Grenoble
Appel aux manifestations Samedi 29 novembre 2008 à 14h
sur le thème
p.26
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