La surveillance de l'environnement autour des sites nucléaires est un enjeu majeur pour les CLI. En effet, cette connaissance permet d'émettre
un avis sur le marquage de l'installation sur son environnement immédiat
et plus lointain (pollution de sa source d'eau froide –rivière,
fleuves ou mer).
Quelles surveillances existe-t-il? - Les cadres réglementaires * mondial: AIEA édicte des recommandations (transport, radioprotection, sûreté,...), UNSCEAR, CIPR; * européen: le traité Euratom en ses articles 35, 36, 37 relatif à la surveillance des installations, à son organisation et aux modalités de communications des données. * français: la loi TSN (juin 2006) - intègre les grands principes en matière de protection de l'environnement (prévention, précaution, pollueur-payeur et information du public); - réaffirme le principe fondamental de responsabilité première de l'exploitant; - crée l'Autorité de Sûreté; - précise les conditions de transparence: base légale pour les CLI, création du Haut Comité pour la Transparence et l'Information sur la Sécurité nucléaire, droit d'accès du public aux informations détenues par les exploitants sur la sûreté des installations et la radioprotection; - L'organisation française * surveillance de proximité assurée par les exploitants au titre de leurs autorisations de rejets: - loi TSN n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité nucléaire; - décret d'application n°2007-1557 du 2 novembre 2007; L'exploitant assure une surveillance selon ses autorisations (Demande d'Arrêté de Rejets et de Prélèvements d'Eau – DARPE qui aboutit à un décret d'autorisation de rejets et prélèvements d'eau) sur le site et à proximité dont les résultats sont consignés dans des registres. Les CLI sont consultées lors de l'enquête publique; L'exploitant peut assurer une surveillance "complémentaire" à son initiative (ou sur demande). Elle vise à détecter et caractériser des contaminations résultant d'incidents. Tous les 10 ans un bilan environnemental est réalisé par chaque site, par l'exploitant ou un laboratoire agréé; (suite)
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* surveillance d'ensemble du territoire métropolitain et outre-mer exercée par l'IRSN (décret n°222-254 du 2 février 2002); * réseau national de mesures de la radioactivité dans l'environnement: - code de la santé publique (Art. R1333-11 et R1333-11-1) -décision homologuée par ASN n°2008-DC-0099 du 29 avril 2008: nomination des membres du Copil et de la commission d'agréments des laboratoires. Des associations font partie du Copil. Il y a encore à apprendre à communiquer et à savoir répondre aux questions. Ce réseau sera ouvert au public en janvier 2010... L'ASN prend des décisions suite au DARPE et contrôle le respect des dites prescriptions par des inspections et un suivi des registres. L'ASN délivre les agréments aux laboratoires effectuants des mesures dans l'environnement. L'ASN contrôle toutes les installations nucléaires de base ainsi que des installations de recherche et les installations hospitalières utilisant des rayonnements ionisants L'IRSN apporte son appui pour l'examen des DARPE et assure la coordination d'une surveillance radiologique du territoire. * réseaux de télémesure: - air: TELERAY(mesure le débit de dose gamma en continu) est formé de 180 balises (métropole et outre-mer) et transmis en temps réel en salle de télésurveillance SARA (mesures alpha et bêta) est formé de 13 balises; - eau: Hydroteleray surveille les fleuves Téléhydro surveille les eaux usées des grandes villes; * réseaux de prélèvement: échantillons d'air, eaux, sols, flore et faune; * réseaux d'observatoires OPERA: 34 stations d'Observatoire Permanent de la Radioactivité: suivi de la radioactivité naturelle et artificielle; Il existe également d'autres réseaux: Milieu marin: "Les milieux aquatiques (marin et dulçaquicole) bénéficient de réseaux de surveillance mis en place par des organismes de l'état. Pour le milieu marin, c'est l'Institut français pour la recherche et l'exploitation de la mer (IFREMER) qui pilote pour le Ministère de l'environnement trois grands réseaux qui sont le RNO (Réseau national d'observation de la qualité du milieu marin), le REMI (Réseau de surveillance microbiologique) et le REPHY (Réseau de surveillance phytoplanctonique). Pour le milieu dulçaquicole, ce sont les Agences de l'eau qui pilote pour le Ministère de l'environnement le RNB (Réseau national de bassin)". (communication JC Amiard –CS de l'ANCLI); Eaux douces: - réseau national de Bassin (RNB) suivi par les Agences de Bassin; - Réseau des eaux potables: la maîtrise en revient aux services Santé-environnement des DDASS; - Réseau national des données sur l'eau qui permet de donner par exemple la qualité des cours d'eau, l'inventaire des rejets industriels, ... Sols: BASIAS inventaire des anciens sites industriels et activité de services; BASOL inventaire des sites et sol potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif p.5
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Atmosphère: réseaux de surveillance de la qualité de l'air. Les acteurs sont: - l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) assure la coordination nationale et gère la Base de Données de Qualité de l'Air (BDQA); - Le Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l'Air (LCSQA) - La Fédération des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air regroupe 38 associations. Il existe des grands projets de recherche sur les bassins des fleuves (communication de B. Caussade CS de l'ANCLI) qui peuvent aboutir à la mise en place de réseaux: - la Seine et son estuaire (pollution agricole, pollution industrielle, ...), - le Rhône (divers projets vont étudier sa pollution et les transferts) - La Garonne - La Loire (plan Loire Grandeur Nature, ...) La plupart de ces plans de recherches s'étendent sur des dizaines d'années et sont refondus en fonction des résultats. Le cadre réglementaire est fort alléchant. Reste qu'il est mis en place pour vérifier le fonctionnement d'une installation et qu'elle ne sort pas de ses rails. Par contre pour calculer un impact, il faut des mesures plus fines, un plan de mesures plus important et avoir des séries pour pouvoir estimer une tendance. Les mesures réglementaires ne sont pas adaptées aux demandes des riverains. 2- QUE PEUVENT FAIRE LES CLI? QUE DOIVENT
FAIRE LES CLI?
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Environnement: - la CLS de Fessenheim a fait procéder à une étude lors de la 1ere et de la 2eme décennale par la CRIIRAD: il n'a pas été possible d'accéder au site. - SEIVA a fait procéder à des études sur les rejets tritium par la CRIIRAD, par l'Observatoire mycologique de Bourgogne (histoire par les lichens), par l'IRSN (modélisation de la diffusion gazeuse du tritium par l'analyse de feuilles de chênes). Elle fait un suivi des rejets (tritium et autres radionucléides) et ce depuis 1996. - la Cli du Blayais a fait procéder à une étude radioécologique en 2001 par la CRIIRAD qui n'a pas eu accès au site; - La CLI de Golfech fait faire des mesures par le laboratoire départemental; - La CLI de Cadarache a fait procéder à un état des lieux en 2008: la CRIIRAD n'a pas pu faire de prélèvements sur le site; - La CLI de Gravelines a voulu réaliser des analyses (Tritium et chimiques) sur un échantillon d'eau souterraine. Les prélèvements ont été effectués lors d'une inspection ASN. Cependant le protocole envoyé par la CRIIRAD n'a pas été respecté: l'échantillon n'a pas été prelevé dans un piézomètre proche de la centrale. La mesure n'est donc pas représentative de la pollution des eaux sous la centrale. De plus la CRIIRAD avait rappelé qu'on ne peut pas établir un bilan sur la base d'une seule mesure. Elle avait aussi regretté que la demande lui soit parvenue le 16 Septembre 2008 pour une inspection (avec prélèvement) se déroulant le 18. Il n'a pas été possible de définir un plan de prélèvement, ni une convention d'accès cohérente. - La CLI la Hague a fait procéder à de nombreuses campagnes par l'ACRO. Elle a aussi suivi les travaux du GRNC et posé des questions qui ont conduit à des analyses complémentaires. Civaux, les CLI de la Loire, enfin presque toutes les CLI ont fait procéder à une analyse des mesures. Cette pratique doit devenir courante... Cependant il faut être réaliste: la CLI peut faire procéder à des analyses fines et détaillées avec un pas de temps de 4 à 5 ans. Car, ceci permettra de les faire avec une méthodologie adaptée et les meilleurs outils disponibles de façon à baisser les seuils de détection. Pour réaliser de telles mesures sur et à l'extérieur du site, il faut mettre sur pied une convention d'accès, réunir les fonds nécessaires et lancer un appel d'offres sur les laboratoires agréés ne dépendant ni de l'exploitant ni de l'ASN. ET POUR CONCLURE
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