Auteurs: IRSN Direction de la radioprotection de l'homme, annales de biologie clinique, volume 67 n°1, janv-fév 2009 Résumé L'uranium est un radionucléide présent dans l'environnement depuis l'origine de la terre. A cet uranium d'origine naturelle viennent s'ajouter des apports plus récents résultant des activités industrielles et militaires de l'homme. La toxicité de l'uranium résulterait d'une combinaison de ses propriétés chimiques (métal lourd) et radiologiques (émission de rayonnement ionisant). La toxicité aiguë se manifeste chez l'animal par une importante perte de poids et des signes d'atteinte rénale et cérébrale. Une altération de la formation osseuse, une modification du système reproducteur et des effets carcinogènes sont également observés. A contrario, les effets biologiques d'une exposition chronique à de faibles doses sont peu connus. Cependant, les résultats de différentes études récentes suggèrent que la contamination chronique à faible niveau par l'uranium induirait des effets biologiques subtils, mais significatifs dans des organes qui ne sont pas connus pour être des organes sensibles à la concentration par l'uranium. C'est le cas du système nerveux central par exemple puisque, récemment, ont été montrées une altération de la mémoire à court terme et une augmentation du niveau d'anxiété, associées à la présence d'uranium dans différentes structures cérébrales chez l'animal (essentiellement rongeur). La grande nouveauté dans la connaissance des effets d'une contamination chronique par l'uranium est la mise en évidence d'effets biologiques de l'uranium sur plusieurs métabolismes majeurs de l'organisme, incluant le métabolisme des médicaments, des hormones stéroïdiennes, de la vitamine D et du fer. Ces données scientifiques récentes suggèrent que l'uranium pourrait participer à l'augmentation des risques sanitaires liés à la pollution de l'environnement. (suite)
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Conclusion L'uranium occupe une place unique parmi les actinides. En raison de ses caractéristiques chimiques, il se comporte comme un composé néphrotoxique, indépendamment de ses propriétés radioactives. De plus, en fonction de son isotopie ou de son degré d'enrichissement en 235U, il est considéré comme un composé radiotoxique. Nos connaissances sur la toxicité de l'uranium proviennent d'observations faites chez l'homme, mais surtout d'études sur l'animal qui montrent que l'os et le rein sont les deux principaux organes cibles de l'uranium. Néanmoins, une exposition chronique à l'uranium affecte de nombreuses fonctions physiologiques (physiologie rénale et hépatique, métabolisme osseux), ainsi que le système nerveux central et le système reproducteur. De plus, des modifications de l'homéostasie phosphocalcique et de certains métabolismes (vitamine D, hormones stéroïdiennes et médicaments) sont décrites chez l'animal après contamination à l'uranium. Ainsi, l'exposition chronique à une faible quantité d'uranium est responsable d'atteintes de systèmes biologiques qui ne sont pas forcément corrélés à l'accumulation tissulaire de ce radioélément; la question de l'effet systémique ou direct reste donc encore sans réponse. L'exposition à l'uranium induit ainsi chez le rat adulte des modifications subtiles mais significatives de plusieurs systèmes physiologiques. La question subséquente à l'observation de ces effets est de savoir si ces modifications sont les signes précurseurs de l'apparition d'une pathologie observable sur le plan clinique, ou si elles sont plutôt le reflet d'une adaptation de la physiologie des organes à cette exposition chronique. Les études présentées étant réalisées chez un modèle rongeur représentatif d'une population adulte et "saine", une des manières de répondre à cette interrogation serait d'évaluer les effets de l'uranium sur d'autres populations, soit chez des individus en croissance dont l'exposition à ce radionucléide se fait de façon simultanée à la mise en place des grands systèmes physiologiques, soit chez des individus ayant des prédispositions à des pathologies particulières. p.8
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Environnemental Health News
www.environmentalhealthnews.org/ 1- Communication IRSN
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Les scientifiques ont ensuite chimiquement endommagé les nerfs olfactifs dans le nez. Les rats aux nerfs endommagés, avaient trois fois moins d'uranium dans le système olfactif, que les rats aux nerfs olfactifs intacts. Ces résultats suggèrent que l'uranium inhalé peut passer du nez par les nerfs olfactifs jusqu'à la partie avant du cerveau. Le parcours olfactif, alors, joue un rôle important dans l'atteinte cervicale par l'uranium inhalé. On ne sait pas à partir de cette étude, si les soldats et les civils qui respirent l'uranium peuvent être exposés à un risque plus élevé pour les effets cognitifs ou si l'uranium inhalé peut affecter le fonctionnement du cerveau de la même façon que quand il est transporté par le sang. Il est également difficile de savoir si ces conclusions s'appliquent pour le cerveau humain, puisque le cerveau de rat est plus développé pour l'odorat que le cerveau humain. Evaluer ces risques éventuels et déterminer si le cerveau d'une population ayant un sens olfactif peu développé est protégé, exige d'autres études de personnes exposées par inhalation à l'uranium. 2- International Symposium on Olfaction and Taste:
Ann. N.Y. Acad. Sci. 1170: 610–614 (2009).
Les causes de deux des plus communes des dégénérescences
neurales, maladie d'Alzheimer et maladie de Parkinson (MA et MP) sont inconnues.
Bien que des formes génétiques bien définies existent,
elles se manifestent plutôt précocement et ne représentent
qu'une faible fraction des cas. Les virus, les aérosols métalliques,
les toxines et les poussières sont entre autres associés
au facteur de risque environnemental pour MA et MP.
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