Les associations de protection de l'environnement participant à la CLI de la centrale de Flamanville se sont regroupées pour lancer un appel à s'opposer à l'augmentation des rejets en tritium de la centrale nucléaire. En contradiction avec les engagements internationaux de la France et le principe constitutionnel de précaution, les autorités s'apprêtent à autoriser l'augmentation de rejets radioactifs des installations nucléaires pour un radioélément dont la radiotoxicité est revue à la hausse. Le tritium, hydrogène radioactif, est presque entièrement rejeté dans l'environnement par les installations nucléaires. Réputé «peu radiotoxique», sa nocivité est revue à la hausse au niveau européen. Les autorités britanniques ont même franchi le pas en faisant leurs les conclusions d'un groupe d'experts qui préconisait de multiplier par deux cette radiotoxicité. Certains experts vont jusqu'à proposer un facteur cinq au vu de l'avancement des connaissances scientifiques. En toute logique, les autorités devraient imposer aux exploitants du nucléaire de rechercher à réduire les rejets en tritium en réduisant les autorisations de rejet. Mais c'est l'inverse qui est en cours! Et de façon conséquente. |
Les associations réunies par ce communiqué demandent donc aux autorités de renoncer à toute augmentation des rejets en tritium et de s'engager avec les exploitants vers une démarche de diminution continuelle des rejets par les installations nucléaires de base (réacteurs et usines). Une telle démarche est en cohérence avec: 1) les accords de Sintra de la convention internationale OSPAR, ratifiée par la France le 29 décembre 1999, qui imposent que les concentrations en substances radioactives dans l'Atlantique Nord tendent vers zéro d'ici 2020. 2) le principe de précaution inscrit dans la constitution française depuis 2004. L'Association Nationale des CLI (ANCCLI), après avoir organisé un colloque pluraliste et écouté tous les points de vue est arrivée aux mêmes conclusions. Nous défendons cette démarche de prudence dans toutes les structures de dialogue et concertation locale et nationales où nous siégeons. Malheureusement nous ne sommes pas entendus. Nous appelons donc les citoyens directement exposés aux rejets de faire connaître leur désaccord par tous les moyens qu'ils jugeront utiles. p.9
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1. Rappel de données de base juridiques (et réglementaires) Principe de précaution «Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution et de leur domaine d'attribution, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées, afin de parer à la réalisation du dommage» Constitution de la République Française Charte de l'environnement de 2005, Article 5 Convention OSPAR, de protection de l'Atlantique Nord (juillet 1998) "La préoccupation d'OSPAR sur la possibilité de préjudice à l'environnement marin et à ses utilisateurs (y compris les consommateurs de produits de l'environnement marin) par les apports en radionucléides provoqués par les activités humaines est abordée par la stratégie substances radioactives. L'objectif de la stratégie est que d'ici à 2020, la commission s'assurera que les rejets, les émissions et les pertes de substances radioactives soient réduits aux niveaux où les concentrations additionnelles dans l'environnement marin au-dessus des niveaux historiques, résultant de tels rejets, émissions et pertes, soient proches de zéro." La déclaration des ministres à Sintra se fixait pour objectif en 1998 des "réductions progressives et substantielles des rejets, le but étant de parvenir à des teneurs dans l'environnement proche de zéro dans le cas des substances radioactives artificielles.", en tenant compte de la faisabilité technique et de l'impact radiologique sur l'homme et le milieu vivant. Politique ASN en matière d'autorisations
de rejets des INB
Jean-Christophe Niel, Directeur Général
de l'ASN
Ces textes mettent en relief deux attitudes
contradictoires: les engagements internationaux et nationaux des autorités
françaises à préserver l'environnement et les attributions
par ces mêmes autorités, ou leurs délégataires,
de droits à polluer injustifiés comme ceux qui vont être
accordés aux réacteurs nucléaires de Flamanville,
après ceux récemment accordés pour les sites de Tricastin
(janvier 2008), Penly (février 2008) et Civaux (juin 2009).
Les rejets radioactifs en France Revue Contrôle, n° 177, novembre 2007 2. DARPE Flamanville, autorisations retenues
par l'ASN à compter de 2010
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Ces dépassements par rapport au plus fort rejet historique maximal (REX) jamais enregistré sur le parc des réacteurs de 1.300 MWe, depuis leur 1ére mise en service en 1984, ne font l'objet dans les dossiers fournis au titre de ce DARPE d'aucune explication sur des autorisations trois à dix fois supérieures aux rejets maximaux enregistrés depuis 25 ans. Tritium Le droit à polluer est 1,4 (rejets liquides) à 2,4 fois (rejets gazeux) supérieur au plus fort rejet historique enregistré sur le parc des réacteurs 1.300 MWe. Il est expliqué par une utilisation de nouveaux combustibles à haut taux de combustion, permettant des périodes de disponibilité des réacteurs plus importantes entre deux rechargements. Le tritium étant considéré comme ayant un impact mineur, il n'y a pas lieu de le réglementer: le rejet «autorisé» est adapté aux demandes exprimées par EDF. Le tritium fait depuis mai 2008 l'objet de groupes de réflexion organisés par l'Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même. Les conclusions de ces travaux doivent être publiées courant 2010. Par ailleurs, à la suite du colloque «tritium» organisé à Saclay par l'ANCLI fin 2008, un avis a été transmis à l'ASN demandant de surseoir à toute nouvelle demande d'autorisation en attendant les résultats des recherches conduites sur ce point. Après revue des publications scientifiques sur le tritium par les groupes de travail initiés par l'ASN, examen des données disponibles sur l'impact environnemental et les techniques de rétention existantes, il apparaît que le tritium, malgré de nombreuses études (la plupart étrangères), est un grand inconnu au niveau de son comportement environnemental (bioaccumulation?) comme au niveau de son impact sur l'homme (pas d'études épidémiologiques exploitables). Principale conclusion actuelle de ces groupes de travail : il est urgent d'entreprendre des études approfondies sur le comportement du tritium dans l'environnement, la chaîne alimentaire et sur ces effets sur l'homme. L'ASN a rempli une partie de ses obligations vis à vis de la charte de l'environnement, «l'évaluation des risques», par contre en autorisant sans justification les augmentations de rejets tritiés de Flamanville et de tous les autres sites nucléaires, elle s'affranchit de l'obligation d'adopter «des mesures provisoires et proportionnées» au risque mis en relief dans les GT tritium qu'elle a initiés. La réduction progressive et substantielle des rejets marins n'est donc plus à l'ordre du jour pour l'Autorité de Sûreté Nucléaire! Sigles ACRO, Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l'Ouest AREVA NC, AREVA Nuclear Cycle, ex Cogéma Compagnie Générale des Matières Nucléaires ANCLI, Association Nationale des Commissions Locales d'Information ASN, Autorité de Sûreté Nucléaire CREPAN, Comité Régional d'Études pour la Protection de la Nature en Basse-Normandie CRILAN, Comité Régional de Lutte Anti Nucléaire CLIF, Commission Locale d'Information du CNPE EDF de Flamanville CNPE, Centrale Nucléaire de Production d'Électricité DARPE, Demande d'autorisation de rejets et de prélèvements d'eau EDF, Electricité de France GRNC, Groupe Radiécologie Nord-Cotentin GSIEN, Groupement de Scientifiques pour l'information sur l'Energie Nucléaire INB, Installation Nucléaire de Base OSPAR, Convention OSlo PARis, ou Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est p.10
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1- Lettre de l'ASN Le 8 septembre 2009, le collège de l'Autorité de Sûreté Nucléaire a entendu l'IRSN sur la stratégie de surveillance de la radioactivité de l'environnement menée par l'institut et sur les évolutions projetées de cette surveillance. Un rapport préliminaire à l'audition a été produit par l'institut. Sur la base de ce document et de la présentation faite en séance par l'institut au cours de l'audition, vous trouverez ci-après la position de l'ASN sur les évolutions programmées par l'institut. Le collège de l'ASN souligne d'emblée la qualité et l'importance de la réflexion menée par l'IRSN sur l'évolution de sa stratégie de surveillance de la radioactivité dans l'environnement. L'article 4 de la loi TSN confie à l'ASN "la mission d'organiser une veille permanente en matière de radioprotection sur le territoire national" ce qui inclut la surveillance de la radioactivité dans l'environnement. L'IRSN participe à cette veille permanente en matière de radioprotection "notamment en concourant à la surveillance radiologiques de l'environnement" et en assurant la gestion du réseau national de mesures dont les orientations et développements sont fixés par l'ASN après avis d'un comité de pilotage regroupant l'ensemble des parties prenantes. L'ASN souhaite rappeler les objectifs et les principes directeurs qui, de son point de vue, doivent s'appliquer à la surveillance de l'environnement: Objectifs - La connaissance de l'état radiologique de l'environnement; - La protection sanitaire des populations et de l'environnement par l'évaluation des expositions radiologiques; - La détection la plus précoce possible de toute élévation anormale de la radioactivité de l'environnement; - Le respect de la réglementation par les exploitants ayant une activité nucléaire; Principes directeurs - Disposer de réseaux de surveillance du territoire national permettant de garantir la détection précoce d'évènements radiologiques; - Garantir la qualité et la fiabilité des mesures de radioactivité de l'environnement; - S'assurer que la surveillance effectuée sur le territoire national contribue à la sécurité sanitaire des populations; - Partager les évolutions de la surveillance de la radioactivité de l'environnement sur le territoire national avec les différentes parties prenantes (exploitants, associations, pouvoirs publics, ...) Ces objectifs et principes directeurs sont détaillés en annexe. L'ASN compte tenu de ces objectifs et principes directeurs, partage l'analyse de l'institut sur la nécessaire modernisation, fiabilisation et renforcement des réseaux de prélèvements et de surveillance existants et approuve l'évolution de la surveillance par "indicateur de radioactivité" (mesure globale non différentiée) vers une surveillance ciblée sur les radioéléments les plus importants en termes d'impacts sanitaires et les radionucléides prépondérants dans les rejets. L'ASN souhaite que le renforcement des stations fixes, la localisation des stations de mesures ou de prélèvements, l'amélioration des performances et de la fiabilité des équipements et la redéfinition des modalités d'analyses (type/caractéristiques/fréquence) s'appuient sur des critères objectifs, partagés par les parties prenantes. (suite)
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Pour ce qui concerne les critères de choix d'implantation de ces réseaux, l'ASN souhaite que soient pris en compte: - La nécessité d'assurer une continuité du suivi radiologique de part et d'autre des frontières et en liaison avec les organismes nationaux de mesures; - Les installations présentant des enjeux spécifiques en matière de protection des populations et de l'environnement (services de médecine nucléaire, stockage de résidus miniers, ...). Pour opérer cette modernisation, les propositions de l'institut visent à une optimisation de la surveillance actuelle puis à un déploiement de moyens nouveaux. L'ASN souhaite qu'un calendrier de mise en oeuvre des évolutions proposées ainsi qu'une estimation année par année du montant des investissements, des frais de fonctionnement et des moyens humains nécessaires soient produits par l'IRSN. L'ASN souhaite aussi disposer d'un point précis sur les éventuelles phases transitoires qu'impliquerait le déploiement de nouveaux systèmes, qui, dans le cadre de la mise en oeuvre du RNM, devront être expliquées et justifiées. L'ASN considère que le maintien d'un contrôle de l'état radiologique de l'environnement autour des sites nucléaires, indépendant de celui réalisé par l'exploitant est indispensable à la crédibilité de l'ensemble du dispositif de surveillance. L'ASN considère que le remplacement des mesures de comptage bêta global des aérosols par de la spectrométrie gamma doit permettre de continuer à vérifier la cohérence des mesures des exploitants. A cet égard, l'ASN souhaite que l'IRSN définisse un plan spécifique mentionnant par type d'installation nucléaire la surveillance que l'institut compte mettre en oeuvre et son évolution par rapport à la situation actuelle. De plus, si l'objectif de l'indépendance des activités de surveillance menée par l'IRSN est partagé par l'ASN, les évolutions proposées par l'IRSN ne doivent pas conduire à une régression ou à l'arrêt de la surveillance de certains compartiments environnementaux au motif que les conditions de prélèvements ne garantiraient pas une totale indépendance de la surveillance. L'ASN soutient la proposition de l'institut de mettre en place un observatoire des denrées alimentaires et s'associe à une telle démarche. Cette surveillance nécessite une coordination de l'ensemble des acteurs institutionnels en la matière (DG, DAL, CSL, ...). L'ASN souhaite, afin d'émettre un avis sur la rationalisation prévue des moyens de surveillance des produits de consommation: - qu'un bilan qualitatif et quantitatif des mesures réalisées en la matière soit établi sur les cinq dernières années; - qu'une proposition de programmes de surveillance de la radioactivité des produits ou denrées alimentaires destinés à l'homme ou aux animaux soit examinée par les organismes de surveillance sanitaire. Enfin, l'ASN souhaite qu'avant la mise en oeuvre des évolutions proposées par l'IRSN, les parties prenantes aient été consultées dans le cadre du réseau national de mesures. L'ASN proposera lors de la prochaine réunion du Comité de pilotage du RNM la tenue d'une réunion spécifique consacrée à la stratégie de surveillance de la radioactivité de l'environnement. A cet égard, l'ASN considère que l'ouverture au public du site internet du RNM en janvier 2010, qui regroupera notamment l'ensemble des résultats de mesure des dispositifs de surveillance de la radioactivité dans l'environnement mis en place par l'IRSN, marquera une étape importante en matière de transparence et d'information du public. p.11
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I- Objectifs L'ASN considère que la surveillance doit répondre aux objectifs principaux suivants: * La connaissance de l'état radiologique de l'environnement Cette connaissance s'appuie sur: - l'identification et la caractérisation des différents radionucléides présents dans les différents compartiments de l'environnement; - la quantification des niveaux de radioactivité de l'environnement; - un suivi de l'évolution spatiale et temporelle de la radioactivité dans l'environnement; * La protection sanitaire des populations et de l'environnement par l'évaluation des expositions radiologiques La surveillance mise en place doit permettre: - par la connaissance de l'état radiologique des différents compartiments environnementaux, de contribuer à l'évaluation des doses auxquelles la population est exposée quelle que soit l'origine des rayonnements ionisants; - de garantir la protection des consommateurs (denrées, eaux de boisson, ...) * La détection le plus précocement possible de toute élévation anormale de la radioactivité de l'environnement La surveillance de la radioactivité de l'environnement doit permettre: - détecter et suivre aussi rapidement que possible toute évolution anormale de la radioactivité (situation accidentelle et incidentelle, phénomènes naturels ponctuels, ...); cela suppose de pouvoir détecter une élévation de la radioactivité d'origine artificielle jusqu'à plusieurs ordres de grandeur inférieurs aux fluctuations de la radioactivité ambiante d'origine naturelle; - en cas de situation accidentelle ou de situation nécessitant un suivi particulier (suivi de la qualité radiologique des eaux souterraines et superficielles en cas de détection de contamination), mettre en oeuvre dans les plus brefs délais les moyens nécessaires à la caractérisation radiologique de l'événement et, en tant que de besoin, prendre les dispositions pour y remédier afin de limiter son impact sur l'homme. * Le respect de la réglementation par les exploitants ayant une activité nucléaire Il s'agit de: - vérifier l'absence dans l'environnement de substances dont l'émission ne fait pas l'objet d'une pratique réglementée; - s'assurer que l'impact radiologique des installations n'a pas d'effets sanitaires significatifs sur la population et l'environnement et reste très inférieur aux valeurs limites fixée par la réglementation; - s'assurer par des contrôles indépendants de la validité et de la qualité des mesures réalisées par les exploitants. * L'information du public Il s'agit d'informer le public sur: - les niveaux de radioactivité de l'environnement, notamment par la mise à disposition de résultats de mesures; - les doses reçues par la population. L'ensemble de ces objectifs doit permettre à l'ASN de s'assurer du respect par la France de ses obligations ou engagements vis-à-vis de l'Union européenne ou des organismes internationaux en matière de protection des populations et de l'environnement contre les rayonnements ionisants. (suite)
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II- Principes directeurs Comte tenu de ces objectifs et des éléments de contexte que vous avez rappelé lors de votre audition, l'ASN considère que la stratégie de surveillance de la radioactivité mise en oeuvre sur le territoire national doit obéir aux principes directeurs suivants: * Disposer de réseaux de surveillance du territoire national permettant de garantir la détection précoce d'événements radiologiques - s'assurer que les équipements mis en oeuvre et leurs performances métrologiques répondent à l'objectif de détection précoce d'évènement radiologique et au suivi de situations normales, incidentelles ou accidentelles; - renforcer en tant que de besoin les enjeux à proximité des frontières, à proximité d'installations présentant des enjeux spécifiques en matière de protection des populations et de l'environnement (stockage de résidus miniers, services de médecine nucléaire, ...) et à la proximité des zones les plus urbanisées; - s'assurer au-delà des frontières, en liaison avec les organismes nationaux de mesures, de la continuité du suivi radiologique, avec des niveaux de qualité permettant de comparer les résultats de mesures; - prendre en compte la complémentarité des mesures réalisées par les différents acteurs (IRSN, exploitants, ASQA -Association Surveillance Qualité de l'Air-, ...); - fiabiliser la transmission des alertes. * Garantir la qualité et la fiabilité des mesures de radioactivité de l'environnement - s'assurer qu'un contrôle de l'état radiologique de l'environnement autour des sites nucléaires, indépendant de celui réalisé par l'exploitant est effectué; - s'assurer de la fiabilité de l'ensemble de la chaîne de surveillance, de la représentativité du prélèvement jusqu'à la mesure et à son exploitation; - maintenir les compétences métrologiques nationales en identifiant et en favorisant l'émergence de travaux de normalisation et de recherche; - s'assurer de l'implication des différents acteurs dans les travaux normatifs internationaux relatifs aux mesures et aux dispositifs de surveillance; - fixer des exigences minimales en matière de limites de détection à atteindre notamment pour les mesures réglementaires imposées aux exploitants; - contribuer à maintenir les compétences des exploitants pour l'exercice de leurs responsabilités. * S'assurer que la surveillance réalisée sur le territoire national contribue à la sécurité sanitaire des populations - s'assurer d'une action coordonnée des différents acteurs publics chargés de la surveillance des produits consommés par la population (eaux de consommation, denrées alimentaires, ...) et la qualité de l'air; - collecter les résultats des différents acteurs à des fins d'évaluation de dose de la population; -s'assurer que les états radiologiques réalisés sur le territoire permettent une évaluation de l'impact dosimétrique sur les populations quelles que soient les origines des rayonnements ionisants. * Partager les évolutions de la surveillance de la radioactivité de l'environnement sur le territoire national avec les différentes parties prenantes (exploitants, associations, pouvoirs publics, ...) - inclure un processus de consultation préalable aux choix en matière de localisation des points et des programmes de surveillance; - informer le HCTISN des évolutions stratégiques en matière de surveillance de la radioactivité de l'environnement; - réaliser l'intégration de l'ensemble des mesures de radioactivité réalisées dans l'environnement dans le RNM; - faire du comité de pilotage du RNM, qui réunit tous les acteurs intéressés par la surveillance de la radioactivité de l'environnement, un lieu privilégié d'échange; - favoriser l'émergence de nouveaux laboratoires de mesures indépendants des exploitants. p.12
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Résumé Le césium 137 (137Cs) est un radionucléide retrouvé dans l'environnement suite aux essais aériens des armes nucléaires et aux accidents survenus dans des centrales nucléaires comme à Tchernobyl en 1986. Les conséquences sanitaires d'une exposition chronique à ce radionucléide restent mal connues. Après absorption, le césium se distribue de façon relativement homogène dans l'organisme, avec une charge plus importante chez l'enfant que chez l'adulte. La toxicité du 137Cs résulterait essentiellement de ses propriétés radiologiques. Une contamination interne à forte dose induit une insuffisance médullaire, des troubles de la fonction de reproduction, des effets hépatotoxiques et des affections rénales. Des troubles de la minéralisation osseuse et des lésions cérébrales ont également été décrits chez l'homme. A plus faible dose, le 137Cs entraîne chez l'animal des perturbations du cycle veille-sommeil, mais sans troubles comportementaux. Une atteinte du système cardiovasculaire a également été observée. Des systèmes physiologiques tels que les métabolismes de la vitamine D, du cholestérol et des hormones stéroïdiennes sont modifiés, mais sans engendrer toutefois l'apparition de pathologies avec symptomatologie clinique. Chez l'homme, le 137Cs induit une atteinte du système immunitaire, des malformations congénitales et fœtales, une augmentation des cancers de la thyroïde ainsi que des troubles neurologiques. Enfin, il semblerait que les enfants soient plus sensibles aux effets toxiques du césium que les adultes. En termes de prise en charge thérapeutique des patients contaminés par le 137Cs, le bleu de Prusse (Radiogardase®) est actuellement le seul traitement efficace pour décorporer le 137Cs après ingestion. L'administration de pectine pour traiter une contamination interne au 137Cs a été évoquée, notamment chez les enfants, mais son utilisation fait encore aujourd'hui débat. En conclusion, les données scientifiques actuellement disponibles, et plus particulièrement celles décrites après contamination chronique, suggèrent que le 137Cs est susceptible d'affecter de nombreuses fonctions physiologiques et métaboliques. Ainsi, il pourrait contribuer, avec d'autres substances artificielles présentes dans l'environnement, à l'augmentation des risques sanitaires dans certaines régions du globe. 1. Introduction
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En l'absence d'un déficit de travaux expérimentaux visant à étudier les éventuels effets, sur les grandes fonctions physiologiques, d'expositions à faibles doses de 137Cs, des équipes nationales et internationales ont mis en place plusieurs programmes de recherche dans l'objectif de mieux connaître les effets biologiques et les conséquences sanitaires d'ingestion chronique de faibles quantités de ce radionucléide. Cette revue se propose de faire la synthèse des connaissances actuelles sur le 137Cs. Après une présentation de ses propriétés physicochimiques, puis de données quant à sa dispersion dans l'environnement et à sa cinétique d'absorption et de distribution chez les populations exposées, les auteurs dressent un bilan relatif à ses effets biologiques exprimés dans différents organes tels que les reins, le système nerveux central, les gonades ou le foie, après une contamination selon un mode aigu ou chronique à faible dose. Enfin, pour terminer cette revue, une mise au point est faite sur les traitements actuellement utilisés pour la décorporation du 137Cs après contamination interne. (...) 3. Conclusion Le 137Cs présente une radiotoxicité potentielle élevée, compte tenu de ses caractéristiques physicochimiques et ses propriétés biologiques. Les effets toxiques radio-induits à forte dose par le 137Cs sont bien connus et relativement comparables chez l'animal et chez l'homme. Les accidents de contamination aiguë à forte dose ont été jusqu'ici rares. Néanmoins, en raison de la persistance de ce radionucléide dans l'environnement, les risques sanitaires associés à une contamination chronique à faibles doses, notamment après l'accident de Tchernobyl, sont aujourd'hui encore mal documentés. Dans de telles conditions d'exposition à faibles doses, les études expérimentales montrent que l'exposition au 137Cs affecte certaines fonctions physiologiques et métaboliques chez les rongeurs. Chez l'homme, les effets d'une contamination chronique au 137Cs restent difficiles à interpréter. En effet, de nombreux autres facteurs (autres radionucléides, pollutions chimiques) peuvent intervenir. D'un point de vue expérimental, il sera donc nécessaire de tenir compte de ces différents facteurs et d'étudier par exemple l'effet combiné du césium et du strontium. Ces deux radioéléments sont en effet présents simultanément dans l'environnement contaminé. La question sous-jacente à l'observation de ces effets consiste à savoir si ces modifications physiologiques ou métaboliques constituent les signes précurseurs de l'apparition d'une pathologie avérée sur le plan clinique, ou si elles sont plutôt la conséquence d'une adaptation physiologique de l'organisme à cette exposition chronique. Les études expérimentales étant réalisées chez un modèle animal représentatif d'une population adulte et « saine », une des manières de répondre à cette interrogation serait d'évaluer les effets du 137Cs sur d'autres modèles animaux, soit chez des individus en croissance dont l'exposition à ce radionucléide se fait de façon simultanée à la genèse des grands systèmes physiologiques, soit chez des individus ayant des prédispositions à des pathologies particulières. En outre, ces résultats expérimentaux ne présenteraient un véritable intérêt pour la société que s'ils pouvaient être corrélés à des études épidémiologiques (telles que celle mise en œuvre récemment par l'IRSN) sur des populations humaines vivant dans les territoires contaminés. p.13
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- P. Houpert, J.C. Bizot, C. Bussy, B. Dhieux, P. Lestaevel and P. Gourmelon et al., Comparison of the effects of enriched uranium and 137Cs on the behaviour of rats after chronic exposure, Int J Radiat Biol 83 (2007), pp. 99–104. - I. Dublineau, S. Grison, L. Grandcolas, C. Baudelin, F. Paquet and P. Voisin et al., Effects of chronic 137Cs ingestion on barrier properties of jejunal epithelium in rats, J Toxicol Environ Health A 70 (2007), pp. 810–819. - E. Tissandie, Y. Gueguen, J.M.A. Lobaccaro, L. Grandcolas, S. Grison and J. Aigueperse et al., Vitamin D metabolism impairment in the rat's offspring following maternal exposure to 137cesium, Arch Toxicol 83 (2009), pp. 357–362. - E. Tissandie, Y. Gueguen, J.M. Lobaccaro, J. Aigueperse, P. Gourmelon and F. Paquet et al., Chronic contamination with 137Cs affects Vitamin D3 metabolism in rats, Toxicology225 (2006), pp. 75–80. - M. Souidi, E. Tissandie, L. Grandcolas, S. Grison, F. Paquet and P. Voisin et al., Chronic contamination with 137Cs in rat: effect on liver cholesterol metabolism, Int J Toxicol 25 (2006), pp. 493–497. - R.A. Racine, L. Grandcolas, S. Grison, P. Gourmelon, Y. Guéguen and G. Veyssière et al., Molecular modification of cholesterol metabolism in the liver and the brain after chronic contamination with 137Cs, Food Chem Toxicol 47 (2009), pp. 1642–1647. - E. Grignard, Y. Guéguen, S. Grison, J.M. Lobaccaro, P. Gourmelon and M. Souidi, In vivo effects of chronic contamination with 137Cs on testicular and adrenal steroidogenesis, Arch Toxicol 82 (2008), pp. 583–589. - Y. Gueguen, P. Lestaevel, L. Grandcolas, C. Baudelin, S. Grison and J.R. Jourdain et al., Chronic contamination of rats with 137Cs radionuclide: impact on the cardiovascular system, Cardiovasc Toxicol 8 (2008), pp. 31–40. - R. DeVita, A. Olivieri, A. Spinelli, M.G. Grollino, L. Padovani and G. Tarroni et al., Health status and internal radiocontamination assessment in children exposed to the fallout of the Chernobyl accident, Arch Environ Health 55 (2000), pp. 181–186. - E.M. Mel'nichenko, A.N. Kushner, M.M. Zafranskaia and A.A. Miliutin, The immunoglobulin content in the saliva of children living under different radioecological conditions, Stomatologiia (Mosk) 78 (1999), pp. 12–14. - L.P. Titov, G.D. Kharitonic, I.E. Gourmanchuk and S.I. Ignatenko, Effects of radiation on the production of immunoglobulins in children subsequent to the Chernobyl disaster, Allergy Proc 16 (1995), pp. 185–193. - G.I. Lazjuk, D.L. Nikolaev and I.V. Novikova, Changes in registered congenital anomalies in the Republic of Belarus after the Chernobyl accident, Stem Cells 15 (1997), pp. 255–260. - A. Romanenko, K. Morimura, H. Wanibuchi, M. Wei, W. Zaparin and W. Vinnichenko et al., Urinary bladder lesions induced by persistent chronic low-dose ionizing radiation, Cancer Sci94 (2003), pp. 328–333. - A. Romanenko, L. Morell-Quadreny, V. Nepomnyaschy, A. Vozianov and A. Llombart-Bosch, Pathology and proliferative activity of renal-cell carcinomas (RCCS) and renal oncocytomas in patients with different radiation exposure after the Chernobyl accident in Ukraine, Int J Cancer 87 (2000), pp. 880–883. - G.L. Gamache, D.M. Levinson, D.L. Reeves, P.I. Bidyuk and K.K. Brantley, Longitudinal neurocognitive assessments of Ukrainians exposed to ionizing radiation after the Chernobyl nuclear accident, Arch Clin Neuropsychol 20 (2005), pp. 81–93. - G.S. Bandazhevskaya, V.B. Nesterenko, V.I. Babenko, T.V. Yerkovich and Y.I. Bandazhevsky, Relationship between caesium (137Cs) load, cardiovascular symptoms, and source of food in ‘Chernobyl' children –preliminary observations after intake of oral apple pectin, Swiss Med Wkly 134 (2004), pp. 725–729. - R. Day, M. Gorin and A.W. Eller, Prevalence of lens changes in Ukrainian children residing around Chernobyl, Health Phys 68 (1995), pp. 632–642. - I. Likhtarov, L. Kovgan, S. Vavilov, M. Chepurny, A. Bouville and N. Luckyanov et al., Post- Chernobyl thyroid cancers in Ukraine. Report 1: estimation of thyroid doses, Radiat Res 163 (2005), pp. 125–136. - D. Sumner, Health effects resulting from the Chernobyl accident, Med Confl Surviv 23 (2007), pp. 31–45. - Landon G. Pathologies non cancéreuses potentiellement consécutives à une contamination interne chronique par le 137Cs: cataractes et arythmies cardiaques. Thèse de Pharmacie, Université Paris V-René Descartes (no 2008-PA05-P074).2008. - R. Farina, C.E. Brandao-Mello and C.R. Pliveira, Medical aspects of 137Cs decorporation. The Goïania radiological accident, Health Physics. 60 (1991), pp. 63–66. - B. Le Gall, F. Taran, D. Renault, J.C. Wilk and E. Ansoborlo, Comparison of Prussian blue and apple-pectin efficacy on 137Cs decorporation in rats, Biochimie 88 (2006), pp. 1837–1841. p.14
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J'étais très réservé à l'idée de venir à la journée organisée par EDA à la MRES de Lille sur le thème de la gestion post-accidentelle des suites d'un accident nucléaire ce 1er Octobre 2009 en collaboration avec différents intervenants venant de l'ASN, du CEPN, de l'INVS et du Ministère de l'Ecologie. En effet, comme beaucoup de participants, je suis opposé à la pérennisation de la filière nucléaire de production d'électricité et ceci pour des raisons d'analyse des risques, approfondie, appliquée à de nombreux aspects: exploitation, maintenance, sous-traitance, traitement des déchets, ... L'association EDA organisatrice est elle-même adhérente et signataire de la charte "Sortir du Nucléaire" En tant que militant de la protection de la santé et de l'environnement que je suis, je ne suis pas convaincu par le contenu des travaux présentés et je suis très interrogatif et perplexe sur les intentions véritables des intervenants. L'ossature de la journée a consisté en la présentation des travaux réalisés par le CODIR-PA dont nous allons préciser l'origine et le rôle brièvement. La directive interministérielle du 7
avril 2005 sur l'action des pouvoirs publics en cas d'événement
entraînant une situation d'urgence radiologique, a chargé
l'ASN, en relation avec les départements ministériels concernés,
d'établir le cadre et de définir, préparer et mettre
en œuvre les dispositions nécessaires pour répondre aux situations
post-accidentelles.
(suite)
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suite:
5- Les concepts et procédures de gestion n'ont donné lieu à aucune validation par des exercices grandeur nature ce qui ne permet pas de conclure sur la faisabilité des recommandations des différents groupes de travail du CODIR-PA. 6- Nous avons constaté que la sécurité civile n'a pas été associée à la démarche pour l'instant alors que l'organisation française de secours lui confère un rôle primordial de coordination/mise à disposition des forces de secours et de commandement des intervenants. 7- Les mesures préconisées pour la gestion des denrées alimentaires consommables par la population se basent sur des niveaux de contamination acceptables qui ont été considérés comme inacceptables par de nombreuses associations ou autorités médicales. Les niveaux de contamination radioactive des denrées alimentaires ont été en fait relevés à la demande des lobbys agro-alimentaires suite à la catastrophe de Tchernobyl. Conclusion: Nous ne pouvons que nous féliciter de l'apparent changement de comportement des acteurs du nucléaire en France. Nous sommes passés, à cause de la catastrophe de Tchernobyl, d'une attitude de négation totale de la possibilité d'un accident très grave à une attitude plus modeste semble–t-il d'acceptation de la possibilité d'occurrence d'un accident. Mais là où nous restons méfiants, c'est sur les buts visés par ce genre d'opération. En effet, en communiquant sur des réflexions concernant les conséquences d'un accident de niveau moyen, ces mêmes acteurs du nucléaire semblent vouloir avoir comme intention non divulguée de convaincre la population qu'un accident nucléaire aurait des conséquences somme toute mineures et donc acceptables. Et donc quelque part, ne cherche-t-on pas en final à faire considérer le nucléaire comme une filière énergétique acceptable... et pourquoi pas "verte": peu de CO2, peu coûteux, peu dangereux? Je reste résolument, et ceci pour huit
raisons essentielles, convaincu qu'il faut sortir du nucléaire.
Ces raisons sont:
Bibliographie complémentaire et sites internet - La gestion post-accidentelle d'un accident nucléaire, ASN, Juin 2008. - Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d'un accident nucléaire ou d'une situation d'urgence radiologique, Rapport d'étape, janvier 2008. - Le comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d'un accident nucléaire ou d'une situation d'urgence radiologique (CODIRPA), présentation générale, - Guide d'aide à la décision pour la gestion du milieu agricole en cas d'accident nucléaire, IRSN, ASN, Ministère de l'Agriculture, mai 2007. - Guide national d'intervention médicale en cas d'événement nucléaire ou radiologique, ASN Aout 2008. p.15
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La gestion du post-accidentel nucléaire en France Cette journée organisée par l'Association Environnement et Développement Alternatif (EDA) fait suite à celle organisée le 1er octobre 2009 à la Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités (MRES). Comme pour le 1er octobre, j'étais très réservé à l'idée de venir à la journée organisée par EDA à la MRES de Lille sur le thème de la gestion post-accidentelle des suites d'un accident nucléaire ce 1er Octobre 2009 en collaboration avec différents intervenants venant de EDF, de l'ASN, du CEPN, de l'IRSN, de l'INVS, du LMCU, du monde associatif et du Ministère de l'Ecologie. En effet, comme beaucoup de participants, je suis opposé à la pérennisation de la filière nucléaire de production d'électricité et ceci pour des raisons d'analyse des risques approfondie, appliquée à de nombreux aspects: exploitation, maintenance, sous-traitance, traitement des déchets, risque de prolifération, terrorisme... Précisons, que l'association EDA organisatrice est, elle-même, adhérente et signataire de la charte "Sortir du Nucléaire". Nous ne pouvons que nous féliciter de l'apparent changement de comportement des acteurs du nucléaire en France. Nous sommes passés, à cause de la catastrophe de Tchernobyl, d'une attitude de négation totale de la possibilité d'un accident très grave à une attitude plus modeste, semble–t-il, d'acceptation de la possibilité d'occurrence d'un accident. La volonté de transparence est bien réelle de la part de l'ASN par exemple. Oui aux lettres d'inspection de l'ASN publiées, par contre, non à l'absence de publication de la réponse de l'exploitant. Néanmoins plusieurs faits interrogent sur cette réelle volonté. Ainsi CAP21 a interpellé à plusieurs reprises les représentants du complexe nucléaire sur différents sujets. Au lieu de répondre avec franchise sur la situation, on en est resté encore au "tout est sous contrôle" dans différents domaines au lieu de faire le point sur l'acquis existant et les progrès qui restent à accomplir. Ainsi ce directeur du CNPE de Gravelines qui nie l'existence de problème dû à l'extension de la sous-traitance des opérations de maintenance, qui nie l'existence de problèmes quant au suivi dosimétrique et médical des intervenants extérieurs, aux conditions dangereuses d'intervention de ceux-ci sur les zones "chaudes". Mais aussi le problème que posent cet externalisation pour l'encadrement de maintenance titulaire EDF, ainsi le problème de la perte d'expériences posée par le remplacement de l'ancienne génération par la nouvelle pour les opérateurs et la maîtrise. Monique SENE, physicienne bien connue du GSIEN a confirmé la justesse de nos interpellations. A propos de transparence et de démocratie exemplaires, CAP21 a demandé solennellement ce que pensaient les représentants du complexe nucléaire des actes de malveillance, de viol de fichiers, ou de tentatives d'intimidation commis contre les associations anti-nucléaires. AUCUNE réponse! D'autres intervenants ont réclamés aussi qu'il y ait de véritables plans d'urgence en rapport avec le transport de matières nucléaires sur le territoire régional. Curieusement, cette fois-ci aucune explication détaillée n'a été livrée sur les plans de gestion "post-accidentel nucléaire". Dans notre compte-rendu de la journée EDA du 1er octobre, nous avions démontré le côté très irréaliste du dispositif humain, et des procédures envisagées. (suite)
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Nous maintenons notre inquiétude sur la disponibilité réelle de moyens humains de secours, de contrôle, de filtrage-quadrillage, de moyens de décontamination, de moyens de génie civil et de moyens de surveillance policière. En outre, beaucoup de plans mentionnent encore l'envoi de messages par la voie radio. Or de moins en moins de familles disposent de postes de radio et on ne dispose pas non plus de radio sur son lieu de travail. La question de la formation des pompiers, des secouristes associatifs à l'intervention en milieu contaminé NBC est très loin d'être réalisée sur le territoire. Les véhicules routiers équipés NBC sont en faible nombre du côté des pompiers ... même si l'armée de terre ou de l'air ont ce type d'équipements, mais avec la disparition d'unités sur le territoire régional, il faudrait acheminer ce matériel de beaucoup plus loin et donc avec un délai substantiel. Alors, il faut suivre l'initiative courageuse de David TREMELET qui lance, suivant l'exemple alsacien un SAMU de l'environnement dans notre région. Autre question posée: la nouvelle loi de 2007 oblige à l'existence d'un périmètre de sécurité autour des nouvelles installations nucléaires. Mais cette législation n'étant pas rétroactive, que fait-on pour les habitants, pour le personnel EDF ou autre et pour les maisons qui restent à l'intérieur de ce périmètre théoriquement inconstructible. Les premiers sacrifiés comme à Tchernobyl seraient ces personnes et leurs habitations contaminées et inhabitables pour longtemps. Je reste résolument, et ceci pour huit raisons essentielles, convaincu qu'il faut sortir du nucléaire. Ces raisons sont: * Le problème de la sûreté de fonctionnement, * Les rejets radioactifs des centrales et leurs effets sanitaires, * La vulnérabilité aux attentats terroristes ou autres actes de malveillance, * La méconnaissance du vieillissement des réacteurs, * Le problème du devenir des déchets radioactifs à période longue, * Le coût de l'énergie nucléaire et ses conséquences négatives pour le développement de l'utilisation des sources d'énergie renouvelables, * La contradiction de plus en plus évidente entre les exigences de liberté d'une démocratie moderne et le type de société qu'implique le nucléaire: surveillance, contrôle, "flicage"... en liaison avec sa dangerosité intrinsèque. En conclusion, le nucléaire est bien une impasse technologique et sociétale et donc ne constitue pas une solution face aux défis climatiques, sanitaires et environnementaux que nous devons affronter. Le gouvernement actuel, "grand VRP" du nucléaire dans des pays très peu rassurants, cherche à faire passer dans l'esprit des Français le nucléaire pour une source d'énergie "verte": peu de CO2, peu coûteux, peu dangereux... Vous y croyez, vous? Note du rédacteur: Le Groupement de scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN) est une association antinucléaire française. Il s'est fait notamment remarquer dans les médias après la catastrophe de Tchernobyl. Le GSIEN a réalisé plus de 120 dossiers scientifiques publiés dans la revue La Gazette Nucléaire. Il a aussi publié plusieurs livres et réalisé de nombreuses interventions devant des organismes officiels ou pour le public, et répondu à de nombreuses demandes de scolaires, journalistes et associations. Le GSIEN a été cofondé et présidé par Monique SENE. Site: www.cap21npdc.net p.16
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Petite mise en contexte. J'ai écrit hier à la Doctore Brigitte Guérin de l'université de Sherbrooke sur le cyclotron. Je lui ai posé deux questions. (1) Est-ce que les isotopes médicaux faits par le cyclotron peuvent diagnostiquer tous les cancers et autres maladies comme les isotopes de Chalk Rivers? (2) Si oui, est-ce que la technologie du cyclotron pourrait remplacer une centrale nucléaire? Voici les réponses. Bonjour M. Noël,
(suite)
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Où en sommes-nous?: Nous devons travailler à améliorer le procédé chimique pour l'automatiser et nous devons également démontrer que nous pouvons produire suffisamment de Tc99m. Selon nos estimations reposant sur des données expérimentales, la réponse est oui. Mais nous devrons le vérifier avec un cyclotron de plus haute énergie et à courant plus élevé que celui que nous avons actuellement. Plusieurs aspects doivent être pris en considération. Un réacteur nucléaire va produire des quantités plus importantes de radioisotopes. A deux, PETTEN et Chalk Rivers répondent à 60-70% de la demande mondiale. Cependant lorsque le réacteur ferme pour différentes raisons, il y a pénurie. Un cyclotron pourrait répondre seulement à la moitié de la demande québécoise. La stratégie proposée est le déploiement d'un réseau de cyclotrons près de grands centres urbains pour satisfaire à la demande canadienne. Donc avec 8 à 10 cyclotrons, nous pourrions produire suffisamment pour le Canada. Le transport des radioisotopes vers les différents hôpitaux est possible. D'un point de vue écologique, l'approche cyclotron est plus verte. Avec les réacteurs nucléaires, il y a aussi beaucoup de déchets nucléaires. COMMENTAIRE
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L'électricité: comment ça marche? Le marché de l'électricité et du gaz va être ouvert à la concurrence de part la volonté de nos dirigeants. Beaucoup de monde risquent de se faire piéger. Un premier conseil: ne cédez pas aux sirènes téléphoniques et autres démarchages commerciaux, même de la part d'EDF et/ou de Gaz de France. Pour info (rappel): Les fournisseurs Electricité: ALTERNA, COMP. NAT. DU RHONE (SUEZ) DIRECT-ENERGIE SA, EDF, ELECTRABEL France (SUEZ) ELECTRICITE DE STRASBOURG, ENDESA ENERGIA ENERCOOP, GAZ DE France, GAZ ÉLECTRICITÉ DE GRENOBLE OUEST ENERGIE, POWEO, SIGEXY, SOREGIES USINE ELECTRIQUE DE METZ Les fournisseurs Gaz: ALTERGAZ, BP GAS & POWER, DISTRIGAZ, EDF ELECTRABEL, ENI, E.ON GROUP, GAS NATURAL GAZ DE FRANCE, GAZ DE PARIS, HYDRO ENERGY IBERDROLA, POWEO, SOTEG, TOTAL, WINGAS Listes mises à jour régulièrement à consulter sur www.cre.fr (site du Comité de Régulation de L'Energie) La plupart de ces fournisseurs n'ont pas ou peu de moyens de production (centrales, barrages, éoliennes,...) comme POWEO par exemple! Comment ça se passe?
1) Tarif régulé, éligibilité
et tarif concurrentiel
Qu'arrivera-t-il si vous quittez le tarif
régulé?
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suite:
Pour la petite histoire, qui a subi les conséquences de la décision du directeur? - les usagers car on a dû fermer des lits, - le personnel soignant car on a dû supprimer des postes suite à l'augmentation des dépenses budgétaires que l'opération a entraînée. 2) Très important: la notion de point
de livraison
3) Les coupures pour impayés
4) Et maintenant, le coup de chapeau
5) En guise de conclusion
CONSIGNES POUR TOUS:
Petite anecdote pour finir:
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