Préambule (politique) Certaines conséquences «négatives» du «Grenelle de l’environnement» commencent à apparaître. Elles sont évidemment dues aux appétits (compréhensibles?) suscités par les subventions de l’état visant à soutenir les initiatives privées, et probablement à une connaissance superficielle des questions énergétiques chez la plupart des acteurs, y compris sans doute chez ceux qui font du lobbying (qui ne sont peut-être même pas assez compétents pour être de mauvaise foi). On voit ainsi EDF se désoler d’être obligée d’acheter l’électricité photovoltaïque à au moins six fois son prix moyen de vente pendant que des petites entreprises, souvent créées pour l’occasion, privilégient le plus souvent leur profit immédiat à celui de l’intérêt de leur client... qui deviennent très vite des déçus des énergies nouvelles. Même dans le meilleur des cas, le client gagnera quelques centaines € par an au bout de dix ans et au mieux pendant les dix années suivantes. En dehors d’un «affichage politique» immédiat, on ne voit donc pas bien l’intérêt que trouve l’état à promouvoir la vente d’une technologie qui doit encore progresser plutôt que de soutenir plus directement son développement. Dans le même esprit, l’état promeut le développement des pompes à chaleur géothermiques. Je connais le cas particulier d’une commune du limousin où le maire a fait le choix, bien plus onéreux, de ce système pour le chauffage d’un local public, parce qu’il était financièrement le plus intéressant après subvention de l’état. L’argent public est-il ici encore bien utilisé? Il n’en est rien, mais cela semble pourtant le cas à première vue. En effet, on sait (sur la foi de connaissances scientifiques assez basiques) que la température du sol est très stable en dessous d’une dizaine de mètres de profondeur, qu’elle y est supérieure à la moyenne de la température annuelle, et qu’il est donc intéressant d’aller la puiser en utilisant une pompe à chaleur. Il est désolant que l’état engage des dépenses pour le subventionner et fasse de la publicité au système (voir le site de l’ADEME) sans que sans doute personne n’ait cru bon d’aller au-delà de ce raisonnement qualitatif limité. Les compétences ne manquent pas dans les ministères pour étudier ce problème. Ce qui manque sans doute, même chez ceux qui ont reçu une véritable formation scientifique, c’est l’esprit critique et le souci ou peut-être le temps de penser par soi-même. Résumé
La pompe à chaleur
Pompes air-air
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Le coefficient de performance d’un modèle de pompe à chaleur de 1977, donné par le constructeur, variait d’environ 1 à 2,2 pour la même gamme de températures, valeur confirmée par les bilans de consommation sur une vingtaine d’années (on remarquera à cette occasion que l’honnêteté commerciale n’a pas progressé comme la technologie). On peut donc estimer que la valeur donnée par les constructeurs est aujourd’hui relativement optimiste pour la pompe air-air. On retiendra pour les calculs ultérieurs, un COP déduit de bilans de consommation exprimée par une relation quasi linéaire de (1,5 à -10°C) (2,3 à 15°C) (Figure 1). Pompe air-eau
Pompe géothermique
Figure 1 Evolution du COP en fonction de la température extérieure p.11
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En cas de problème d'acquisition
des caractères spéciaux grecs (D,
q,
Ö, p, µ) sur cette page
et p.15, veuillez
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Chauffage d’une maison La puissance nécessaire au chauffage d’une maison est donnée par la formule approchée : Pour une maison individuelle de taille moyenne (120 m2 de surface habitable– soit un volume de 300 m3 à chauffer) bien isolée, le besoin énergétique journalier en chauffage, déduit de (1), vaut: ou PkW = 0,35*DT (3) Pour une température de -7°C (considérée comme la plus basse servant au dimensionnement d’un système de chauffage en région parisienne) la puissance nécessaire est de 8,8 kW. Avec un COP de 1,6 la puissance thermodynamique de la PAC (celle qui est appelée au réseau) devrait alors être de 5,5 kW. Lorsque le besoin instantané en chauffage diminue parce que la température de l’air extérieur augmente, le COP de la PAC augmente ce qui signifie que son efficacité augmente avec la diminution des besoins. L’établissement d’un bilan global annuel moyen nécessite donc la prise en compte des conditions climatiques. Figure 2 Courbe des fréquences cumulées des températures moyennes journalière pour la période de chauffage allant du 1er octobre au 31 mai L’information qui nous intéresse est
contenue dans la «courbe des fréquences cumulées des
températures moyennes journalières». On représente
en ordonnée, le nombre de jours pour lesquels la température
est supérieure ou égale à une valeur donnée,
en abscisse.
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On en déduit facilement la Figure 3 qui représente le nombre de jours auxquels la température moyenne vaut une température donnée. Ainsi, la température est en moyenne égale à 0° seulement 7 jours par an. Cette courbe n’a pas un sens intrinsèque puisqu’elle dépend du pas de température choisi pour la calculer, mais elle est parlante et facile à utiliser dans les calculs qui suivent.
En utilisant ces données et le COP de la pompe on peut facilement comparer l’énergie nécessaire au chauffage à celle fournie par la pompe pour une température donnée compte tenu du nombre de jours pendant lesquels la température a eu cette valeur (Figure 3). On vérifie (Figure 4) que le gain apporté par la PAC ne devient significatif que pour les températures positives. Deux effets pour l’expliquer se conjuguent: un meilleur COP et davantage de jours à température positive. Figure 4 Energie consommée à température moyenne donnée (un point correspond à la quantité
annuelle d’énergie associée au nombre de jours pour lesquels
la température moyenne a eu la valeur en abscisse -avec un pas de
1°C). La courbe «besoin» correspond à l’énergie
fournie par la pompe ou à la consommation d’un chauffage par convecteurs.
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La réponse à cette question est donnée sur la Figure 5. On s’est intéressé à 3 types de PAC: une de puissance électrique (appelée au réseau) légèrement surdimensionnée – environ 6kW-, une de 3kW, et une de 2kW: Figure 5 Energie consommée à température donnée (Comme pour la Figure 4, un point correspond
à la quantité annuelle d’énergie associée au
nombre de jours pour lesquels la température moyenne a eu la valeur
en abscisse. On a ici relié les points par des segments de droite).
B. Source froide enterrée (réseau de canalisations
à faible profondeur)
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L’utilisation d’un circuit enterré ne présente donc en général aucun avantage. En outre, il représente un investissement sensiblement plus important qu’un simple échangeur air-air et nécessite de se prémunir des problèmes de fuites éventuelles, de corrosion et bien entendu de gel. D. Système (dit) géothermique
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Figure 7 Comparaison des efficacités énergétiques3 Conductivité K: 3 W/m/°C (0.007 cal/s/m/°C)
(3- un point correspond à la quantité annuelle d’énergie
associée au nombre de jours pour lesquels la température
moyenne a eu la valeur en abscisses)
Discussion
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L’énergie totale extraite du sol en un an sera de l’ordre de 10.000 kWh. La seule source de chaleur susceptible de compenser l’énergie extraite est celle issue du noyau de la terre. La valeur moyenne admise pour le flux de chaleur correspondant est de 0.05 W/m2. La surface de sol nécessaire pour compenser l’énergie puisée est donc de l’ordre de grandeur de 23.000 m2, soit 2,3 hectares – correspondant à un cercle de 85 m de rayon. Cette valeur est peut-être compatible avec une installation pour une maison individuelle isolée. Elle ne le serait plus pour un lotissement dont toutes les maisons, construites sur des terrains de 1.000 m2, seraient équipées du même système. On pourrait envisager de réchauffer le forage en utilisant la pompe en climatiseur l’été – ce qui apporterait un supplément de confort – mais la quantité de chaleur produite serait bien inférieure, dans nos régions, à la chaleur requise pour le chauffage le reste de l’année. Cette option ne peut donc être motivée par un choix énergétique. On peut noter à cette occasion que le fonctionnement en climatiseur n’est pas sujet au problème de givrage, mais que son efficacité est moins bonne que le système de chauffage car elle ne récupère pas la puissance (du moteur, du compresseur...) dissipée en chaleur. Dans le cas étudié, on peut en tout cas en déduire que le retour rapide à la température initiale du massif qu’on a considéré pour les calculs est une hypothèse très optimiste. Le COP de la PAC géothermique, pour lequel on a négligé le dégivrage, et l’hypothèse de l’échange de chaleur parfait dans le forage, sans pertes dans le circuit extérieur, sont deux autres hypothèses optimistes, comme sont optimistes les propriétés thermiques retenues pour le sol. Les résultats obtenus dans des conditions réelles avec une PAC géothermique seraient donc certainement plus défavorables que ceux calculés dans cet article. Conclusion
Annexe A Dans le cas d’une température intérieure de 20°C et d’une température extérieure de 5°C, on a: p.14
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Même remarque que p.12... Cas de la PAC géothermique. Calcul de la température d’équilibre lorsqu’un flux de puissance donné – ce qui va être "pompé par la PAC – est extrait du sol. Pour une sphère de rayon a creusée dans un massif infini à température donnéee T= 0°C, on peut calculer l’évolution de la température au bord de la sphère en fonction de la puissance extraite. [2]. L’écart de température produit par un flux F est donné par la formule: a rayon de la sphère (en m) K coefficient de conduction de la roche (en W/m/°C) t (en s) [erfc: fonction d'erreur - aussi appelée fonction d'erreur de Gauss] Avec des valeurs réalistes de ces paramètres, on atteint 90% de la valeur d’équilibre (aF/K) en quelques minutes. À l’échelle du chauffage d’une maison, on peut donc raisonner avec la température d’équilibre. Pour la même sphère de rayon a et une puissance calorifique extraite P, on déduit de la formule: Avec ces hypothèses, on peut évaluer l’efficacité d’une PAC utilisant le forage géothermique comme source froide en considérant que la puissance extraite correspond à la puissance moyenne journalière. On donne la puissance P de la PAC et son coefficient de performance (COP ou Cop dans les formules), fonction de la température de la source froide. Pour une puissance nécessaire au chauffage Pch , la puissance à extraire du sol sera (Psol=Pch - P) avec (Pch=P.Cop). On suppose en effet que la puissance dissipée par la machine est intégralement récupérée. Pour un coefficient de performance Cop, on a alors: = Cop (qµ - (Pch- P) / 4p aK) On peut donc calculer le Cop effectif associé à une puissance de chauffage donnée, et ainsi à une température extérieure donnée. On utilise pour cela le Cop théorique de la PAC présenté Figure 1. Le résultat est représenté sur la Figure B1. Il figure le COP effectif du système – toujours pour la même maison de référence située en région parisienne – en fonction de la température extérieure (dont dépend directement la puissance nécessaire au chauffage).
On constate que ce COP dépend très
fortement du rayon de la sphère creusée au fond du puits.
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B1. Échangeur vertical La solution de l’échangeur en fond de puits ne présentant visiblement aucun intérêt, il faut considérer le cas où l’échange se fait sur toute la hauteur du puits. On considère que cette hauteur est de 80 m (pour un puits de 100 m) pour éliminer la couche supérieure du sol affectée par les variations saisonnières. Le problème théorique associé est celui d’une tranche horizontale infinie (qu’on suppose isolée sur ses deux faces) d’épaisseur 80 m dans laquelle un trou vertical est utilisé pour extraire de la chaleur. On trouve la solution de ce problème dans [2] sous la forme d’un résultat en variables réduites. Le résultat est présenté sur la Figure B2 pour une hauteur unité: On cherche la solution pour différents
diamètres de trou et une température initiale du sol de 15°C.
Contrairement au cas de la sphère, la température ne se stabilise
jamais et continue à baisser tant qu’on extrait de la puissance
calorifique. Ceci n’empêche pas d’évaluer de manière
raisonnable le fonctionnement du système car la température
diminue de manière logarithmique et donc est quasiment stabilisée
au bout d’un temps raisonnable.
Figure B3 Évolution de l’écart de température au bord du trou sur 20 jours. (pour une puissance extraite de 2,5 kW) Il est difficile d’avancer une hypothèse
simple sur le retour à l’état initial de la température
du massif. Comme pour la sphère, on peut supposer que le temps de
retour à l’équilibre est du même ordre de grandeur
que le temps nécessaire pour atteindre un déséquilibre
donné. Mais ce temps caractéristique est ici beaucoup plus
long. On peut toutefois calculer que l’écart de température
doublerait (seulement) de valeur entre 20 jours et six mois de fonctionnement.
Références [1] Valoriser l’énergie du sol avec une pompe à chaleur. Technologies et applications. «Renouvelle» n°19, 1er trimestre 2007, pp :29-30 – Publication belge francophone. [2] H. S. Carslaw and J. C. Jaeger, Conduction of Heat in Solids, second édition 1959, Clarendon Press, Oxford, G.B. Voir dossier Pompe à chaleur p.15
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