La G@zette Nucléaire sur le Net!
G@zette N°259, février 2011
ET SI ON PRENAIT LE TEMPS DE REFLECHIR....

NOUVELLE DU CANADA
 
Y a-t-il un pilote sur le Titanic Gentilly-2?
Le Nouvelliste, le 27 janvier 2011
Michel Duguay et Philippe Giroul, Membres du Mouvement Sortons le Québec du nucléaire (MSQN)

     Le 10 décembre 2010, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a tenu le Jour 1 (le Jour 2 sera les 13-14 avril à Bécancour) d'une audience publique consacrée à la demande d'Hydro-Québec de renouveler son permis d'exploitation de la centrale nucléaire de Gentilly-2.
     Dans la transcription des délibérations, François Rinfret, qui est à la CCSN responsable pour Gentilly-2, a déclaré ceci: «Lors de son évaluation pour l'année 2009 d'Hydro-Québec à Gentilly, le personnel de la CCSN avait détecté et rapporté un problème de culture de la qualité à Gentilly».
     Monsieur Rinfret ajoute: «Le domaine de sûreté et de réglementation au système de gestion a donc reçu la cote inférieure aux attentes de 2007 à 2009
     Plus loin, il justifie la nouvelle exigence de la CCSN pour un plan de redressement de la qualité à Hydro-Québec: «Il devenait impensable de permettre une quatrième année consécutive d'exploitation avec un programme de gestion de la qualité au rendement insatisfaisant
     Comme le réacteur CANDU à la centrale Gentilly-2 est affligé par plusieurs questions problématiques de sûreté (safety issues), il n'est pas rassurant d'apprendre qu'il y a des lacunes importantes à Gentilly-2 dans la gestion de la qualité.
     Mais il y a beaucoup plus qui n'est pas rassurant. En novembre 2010, la CCSN a publié le document 10-H15.C dans lequel on discute le choix entre deux solutions qu'Hydro-Québec doit faire pour solutionner le problème d'emballement possible du réacteur CANDU suite à un bris de tuyau.
     Une première solution, dite «analytique», est favorisée par Hydro-Québec; une deuxième solution implique des changements de conception.
     Le document 10-H15.C affirme ceci: «Le projet relié à la solution analytique prendra plusieurs années à être complété, et pour l'instant on ne peut exclure la possibilité qu'en bout de ligne, la solution analytique s'avère trop difficile à démontrer et qu'une solution impliquant des changements de conception soit nécessaire

suite:
     Le document mentionne 2013 comme étant l'année où les travaux sur la solution analytique pourraient être complétés par l'industrie nucléaire.
     C'est ici qu'un public québécois averti peut observer la témérité avec laquelle la direction d'Hydro-Québec agit dans le dossier de la réfection de Gentilly-2.
     Avant même que la solution aux questions problématiques de sûreté ait été trouvée, la décision est prise d'aller de l'avant avec la réfection.
     Une documentation considérable de la CCSN a pourtant prévenu les preneurs de décision des difficultés techniques et des dangers qui affligent les réacteurs CANDU. Foncer à pleine vitesse dans un projet de réfection fait penser à la catastrophe du Titanic en 1912.
     Le capitaine avait été prévenu de la présence d'icebergs, mais il avait décidé d'ignorer le danger.
     Voici une liste abrégée des dangers accompagnant une réfection de Gentilly-2:
     1- Les agences de sécurité canadiennes et américaines ont déclaré que les réacteurs nucléaires sont ciblés par des groupes terroristes.
     2- La firme Ontario Power Generation a décidé, en février 2010, de ne pas reconstruire quatre réacteurs près de Toronto, jugeant l'opération non-rentable.
     3- En juin 2009, l'agence de cotation Moody's a prévenu les compagnies d'électricité nord-américaines qu'elles risquent une décote si elles investissent dans de nouvelles centrales nucléaires.
     4- Le réacteur CANDU Gentilly-2 a connu des arrêts prévus et imprévus qui ont duré des semaines et des mois. Au Québec, ce réacteur est la source d'électricité la moins fiable. Il dégrade la qualité de «réseau intelligent» à laquelle aspirent les compagnies modernes d'électricité.

     Est-ce que nos dirigeants politiques au Québec sauront changer la direction du Titanic nucléaire Gentilly-2 et procéder à son déclassement, comme il avait été prévu du temps de Robert Bourassa et de René Lévesque? =>

p.28a

COMMUNIQUE DE PRESSE
AVEN
 
Essais nucléaires: 45 morts en 2010
24-01-2011

     45 morts, près de 800 nouveaux malades, et aucune indemnisation versée. 
     C’est le constat de l’AVEN, enregistré pour l’année 2010 auprès de ses adhérents, et à la veille du 15ème anniversaire du dernier tir des expérimentations  nucléaires Françaises (27 janvier 1996). 
     À cela il faut ajouter les morts de Polynésie et d’Algérie, tant au niveau des anciens travailleurs sur site que de la population locale.
     À quand un suivi médical indépendant permettant aux vétérans d’accéder au principe de précaution et d’avoir ainsi l’espoir d’un dépistage précoce d’une éventuelle pathologie radioinduite d’anticiper les soins et d’allonger leurs espérances de vie.
     À quand la mise en place de la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires inscrite dans le décret d’application de la loi Morin du 5/01/2010 permettant aux vétérans d’accéder à l’évolution de ce texte a minima qui ne tient pas compte du nombre de maladies reconnues radio-induites et réduit les zones de retombées au hasard de découpes arbitraires?
     À  quand  la  décontamination  réelle  et  indépendante  et  le  suivi  environnemental  des  sites d’expérimentations nucléaires permettant aux populations locales une vie sereine?
     45 morts, 800 blessés, combien en faudrait-il encore pour que les vétérans aient une réelle reconnaissance du pays pour service rendu à la nation?
     Tout est promis, rien n’arrive; sauf la maladie, la souffrance, la déchéance et la mort dans l’oubli.

     Le président: J.Luc Sans: Contact: 05 53 61 31 52

suite:
Polynésie, le tsunami annoncé!
3-02-2011

     Lors de sa récente visite à Moruroa, réservée aux médias, Mr Jurien de la Gravière a enfin reconnu officiellement que la stabilité d’une partie de l’atoll nucléaire était menacée et que ce risque d’effondrement majeur de la falaise récifale de Morurua n’était pas à exclure et pourrait provoquer une «vague» de 10 à 20 mètres de hauteur! 
     Toujours d’après M. Jurien de la Gravière «Tureia en serait pour un bon bain de pieds et un simple préavis serait suffisant pour les avertir de la vaguelette qui les atteindrait 10 minutes après l’effondrement» ! 
     Vaguelette de 10 à 20 mètres de haut, probablement radioactive, qui déferlerait sur l’Océan Pacifique après avoir ravagée l’Ile de Tureia, l’AVEN ne peut rester insensible à cette catastrophe écologique annoncée et dénoncée depuis de nombreuses années! 
     De ce fait notre association se rallie au communiqué de Moruroa e Tatou et diffusera largement la pétition des habitants de Tureia  existence près de la destruction. 
     De même, l’AVEN va tout mettre en œuvre pour alerter et solliciter l’aide de géologues indépendants afin de tenter de proposer une solution technique pour atténuer ou éradiquer ce danger planétaire et sauver le Pacifique d’un tsunami radioactif. 
     Le Président: J.Luc Sans: Contact: 05 53 61 31 52 - 06 27 93 50 03 
     Moruroa e tatou: site 1 (Association des anciens travailleurs et des victimes des essais nucléaires de Moruroa et Fangataufa), site 2 (Mémorial des essais nucléaires) et archives sur le Centre d'Expérimentation Nucléaires du Pacifique: Point-Zero-Canopus
     PS:  (Pétition sur site http://www.mesopinions.com, rubrique droit de l’homme: appel pour Tureia)

p.28b

COMMUNIQUE DE PRESSE
AMIS DE LA TERRE FRANCE, COLLECTIF ANTI-NUCLEAIRE 13
Marseille et Montreuil, le 7 février 2011
Enquête Publique viciée et gestion calamiteuse des stocks de plutonium à Cadarache:
des associations et des particuliers saisissent le Conseil d’Etat

     Depuis juin 2010, le Collectif Anti-nucléaire 13 a interpellé l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) afin d’obtenir des informations sur l’avancement du démantèlement de l’ATPu (Atelier Technologique de Plutonium) du CEA de Cadarache, ainsi que sur les quantités exactes de plutonium qui y seraient détenues. La dernière réponse en date de décembre 2010 n’apporte aucune information précise. Le Collectif Anti-nucléaire 13, les Amis de la Terre et des particuliers ont donc saisi le Conseil d’Etat pour demander l’annulation et la suspension du décret ayant autorisé le démantèlement de l’ATPu.

     Ces incertitudes inacceptables quant aux stocks de plutonium (les premiers écarts de stock significatifs ont été déclarés en octobre 2009) révèlent l'insuffisance des informations contenues dans l'enquête publique et son étude de dangers, soumises au public en 2008. Toute la procédure de démantèlement, de maîtrise des risques, et les conditions de stockage ultérieur découlent en effet de l'état des lieux initial tel que présenté dans ces documents.

L’ATPu et l’incident grave d’octobre 2009,
classé 2 sur l’échelle INES

     L’ATPu avait pour fonction de fabriquer manuellement dans des BAG (boîtes à gants) du combustible MOX (Mélange d'OXydes) à partir de poudres d’oxyde d’uranium et de plutonium. En juillet 2003, la production s’arrête enfin, la fermeture étant demandée depuis 1995 pour non-conformité aux normes parasismiques. Le démantèlement est autorisé par décret en mars 2009.
Six mois plus tard, début octobre 2009, le CEA déclare un écart de masse de plutonium estimé à 39 kilos depuis le début du démantèlement (8,7 kilos sur une seule BAG, alors qu’il y a plus de 300 unités à démanteler!). Ces écarts seraient dus, selon les déclarations de l’ASN (1), à «la fragilité du système» de comptabilisation des matières et, en particulier, au peu de fiabilité du logiciel de gestion des stocks.
     L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) estime que «cet évènement conduit à mettre en cause de manière importante les données de base retenues dans l’analyse de sûreté du démantèlement». Cet incident a été largement médiatisé sur le moment (2).

Plutonium: des risques angoissants!

     Un des problèmes majeurs liés au plutonium est le risque de criticité (3). Selon la masse de plutonium en présence, il existe un risque de déclenchement d’une réaction en chaîne de fission incontrôlée pouvant déboucher sur une explosion et, en tout état de cause, sur des dégagements radioactifs très importants. À la suite de l’incident d’octobre 2009, l’IRSN a émis une recommandation: «les opérations de démantèlement devraient être restreintes aux postes pour lesquels la nouvelle estimation de la masse [...] est suffisamment faible pour écarter les risques de criticité (une valeur de 200 grammes pourrait être retenue)
     Le plutonium présente aussi en soi une radio-toxicité très élevée. On estime qu’une quantité de l’ordre de la dizaine de milligrammes provoque le décès d’une personne ayant inhalé en une seule fois des oxydes de plutonium. Le plutonium, s’il est ingéré, se fixe sur les os et le foie, où il demeure à vie.
     Enfin, rappelons que 5 kilos de plutonium 239 suffisent pour fabriquer un cœur d’arme nucléaire.

suite:
Gestion des stocks de plutonium au doigt mouillé?

     Pour Isabelle Taitt du Collectif Anti-nucléaire 13, «Il est plus qu’inquiétant de constater le laxisme avec lequel le CEA de Cadarache gère des stocks de matières radioactives aussi dangereuses que le plutonium», comme en attestent les événements survenus tout récemment encore (4). La sous-estimation du plutonium à l’ATPu se chiffrait en octobre 2009 en dizaines de kilos, alors que les risques s’apprécient en grammes, voire en milligrammes. Isabelle Taitt poursuit: «Aujourd’hui, est-il envisageable, possible, croyable, que l’on découvre des écarts de l’ordre de centaines de kilos? Voilà les informations que nous tentons de mettre en lumière en demandant l’annulation et la suspension du décret de démantèlement de l’ATPu
     L’ASN nous a informés qu’«un bilan global sera réalisé à la fin de ces opérations de matière fissile». Les citoyens seraient ainsi mis devant le fait accompli, alors que nous avons toutes les raisons de penser qu’à chaque instant nous frôlons la catastrophe.
notes
    (1) Voir le retour d’expérience présenté par l’ASN sur «l’incident» d’octobre 2009 à l’ATPu:
http://www.hctisn.fr/
     (2) http://il.youtube.com1, http://il.youtube.com2, http://il.youtube.com3, http://il.youtube.com4
     (3) Dans le cas du plutonium, le risque de criticité dépend de la masse de matière en présence, de la configuration géométrique de cette masse (le risque sismique important dans le secteur de Cadarache constitue un facteur aggravant) et de la présence de produits hydrogénés (couramment utilisés pendant les opérations de démantèlement). Un accident de criticité particulièrement grave, dû à une masse critique de 16 kilos d’uranium, s’était produit en 1999 à Tokai-Mura*au Japon, entraînant le confinement de 310.000 personnes, et provoquant de nombreux décès.
     (4) Le 21 décembre 2010, le CEA de Cadarache déclare le dépassement de la limite autorisée de matière fissile, fixée à 100 g, dans quatre fûts historiques entreposés dans l’installation ATPu
     Le 9 novembre 2010, le CEA de Cadarache a constaté la présence de 246 g de matière fissile dans un fût de déchets alors que la limite autorisée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est de 100 g par fût. Cet incident a eu lieu dans l’installation nucléaire de base LPC (Laboratoire de Purification Chimique) dont les activités dépendent de celle de l’ATPu

Contact Presse:
Isabelle Taitt, Collectif Anti-nucléaire 13: 0682451389
Caroline Prak, Les Amis de la Terre: 0686415343
Gilles Merlier, particulier: 0661862126


* Tokai Mura (voir également G@zette Nucléaire 1 et 2)
p.29

 

L’Ondraf appelé à revoir sa copie
Gilles Toussaint
La libre Belgique

     L’Agence fédérale de contrôle nucléaire ne se montre guère enthousiaste sur le "Plan déchets". 
     Ce n’est qu’une opinion de plus, mais elle devrait peser dans l’épineux dossier portant sur la gestion des déchets issus de l’exploitation des centrales nucléaires belges. Très mitigé, voilà qui résume sans doute le mieux l’avis rendu récemment par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN - qui veille à garantir une protection efficace de la population, des travailleurs et de l’environnement contre le danger des rayonnements ionisants) sur le projet de "Plan déchets" rendu par sa consœur de l’Ondraf. Pour rappel, cet organisme chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs met la dernière main à l’élaboration de sa stratégie en la matière. Un scénario qu’il soumettra au gouvernement fédéral dans le courant de cette année, dans l’espoir d’obtenir aussi vite que possible une décision de principe sur la direction à suivre. L’Ondraf ne cache pas que sa préférence va à un enfouissement définitif dans une couche d’argile profonde située dans la région de Mol. 
     Dans cet avis, où chaque mot est soigneusement pesé, l’AFCN estime pour sa part qu’il est trop tôt pour trancher. Est-ce à dire qu’elle remet en cause le principe du stockage géologique? Non, l’agence souligne qu’à ses yeux, "pour des considérations inhérentes à la sûreté, il n’est pas recommandé d’entreposer des déchets de catégorie B et C (de haute activité et/ou de longue durée de vie) en surface pendant de longues périodes" et que l’option de l’"enterrement" reste la solution de référence. Pour autant, "il n’est actuellement pas possible de prendre une sur la formation hôte", juge-t-elle. Et de souligner que d’autres voies technologiques, telle que celle des forages verticaux à grande profondeur (1), doivent également faire l’objet d’études complémentaires. L’AFCN relève par ailleurs que le projet élaboré par l’Ondraf ne prend pas suffisamment en compte la gestion des grands volumes d’autres types de déchets radioactifs de faible à moyenne activité mais à longue durée de vie, tels que les résidus de l’exploitation historique de radium et d’uranium stockés sur le site d’Umicore (ex-Union minière) à Olen. Elle sous-entend également qu’une marche arrière politique sur la question du retraitement du combustible nucléaire (une technique très critiquée abandonnée par notre pays depuis 1993), pourrait notablement modifier la donne. 
     "Pour que le gouvernement prenne une bonne décision, nous estimons qu’il est nécessaire de mieux évaluer et argumenter les alternatives sur les méthodes de stockage et le choix du site. On exige que l’on étudie les autres formations géologiques possibles, ce qui ne signifie pas que l’on doit à nouveau faire des expérimentations pendant trente ans", commente Karina De Beule, la porte-parole de l’AFCN. Cet avis, ajoute-t-elle, va dans le sens de ceux rendus par d’autres acteurs, notamment les Régions. Quant à savoir si la formule qui sera retenue à terme doit être réversible et permettre de retirer ces déchets de leur sarcophage si cela s’avère nécessaire, "c’est à l’Ondraf qu’il revient de faire des propositions", répond Mme De Beule. L’Agence, ajoute-t-elle, suit de près les nombreux débats internationaux sur cette question. 
     Vendredi, on a par ailleurs appris que la province néerlandaise Noord-Brabant avait demandé à un spécialiste en hydrologie d’analyser les conséquences potentielles que pourrait avoir l’enfouissement de déchets radioactifs en Belgique à la frontière des Pays-Bas. Les Néerlandais s’interrogent sur les effets à long terme d’une telle opération, notamment sur l’eau potable. 
     Cette préoccupation rejoint un point également soulevé dans l’avis de l’AFCN, qui note que les arguments invoqués par l’Ondraf pour le choix de l’argile comme formation hôte "ne tiennent pas suffisamment compte de la protection globale que l’on attend d’un système de dépôt par rapport à son environnement", notamment en ce qui concerne la présence de couches aquifères dans l’environnement du site pressenti pour accueillir le dépôt géologique. 
     Mis en ligne sur le site de l’AFCN il y a quelques jours, ce document en a été retiré suite à un problème technique, nous explique-t-on, mais il devrait à nouveau être accessible prochainement.

suite:
ETUDE DE MORTALITE et d’INCIDENCE DES CANCERS
autour du site de stockage de déchets de faible et moyenne activité de l’AUBE
Extraits

     Le centre de stockage de déchets radioactifs de faible et de moyenne activité à vie courte de l’Aube (CSFMA) a été créé en 1992 par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Il est localisé sur le territoire des communes de Soulaines-Dhuys, Epothémont et Ville-aux-Bois, à proximité du département de la Haute-Marne. Cette installation nucléaire de base est autorisée à stocker un million de mètres cubes de déchets sur une superficie de 30 hectares. Il s’agit essentiellement de déchets liés à la maintenance (vêtements, outils, filtres...) et au fonctionnement des installations nucléaires (traitements d’effluents liquides ou filtration des effluents gazeux). Les matériaux stockés peuvent également provenir d’opérations d’assainissement et de démantèlement de ce type d’installations. Depuis 2006, le CSFMA est autorisé à rejeter des effluents radioactifs gazeux et liquides dans l’environnement en application du décret n°95-540 du 4 mai 1995
     Des élus et des riverains du CSFMA ont sollicité l’Institut de veille sanitaire (InVS) afin de réaliser une étude sur la santé des populations voisines de ce site de stockage. 
     Entre 2006 et 2008, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les associations, des élus locaux, les Ddass de la Haute-Marne et de l’Aube et l’InVS – représentés par des membres du Département santé environnement et de la Cellule de l’InVS en région Est – pour discuter des objectifs et du protocole d’une étude épidémiologique répondant à la demande exprimée par la population locale. 
     L’InVS a réalisé en 2010 une étude descriptive de l'état sanitaire de la population dont l’objectif était de déterminer si la fréquence des décès et des hospitalisations par causes de cancer est différente entre la population résidant autour du site de déchets et une population de référence. 
     Les principaux résultats de ce travail sont résumés dans le présent document. Le rapport complet de l’étude est disponible sur le site internet de l’InVS. 
(...)

Conclusion
     Cette étude écologique a été motivée par une préoccupation de la population riveraine du CSFMA de l’Aube s’interrogeant sur l’impact sanitaire des rejets radioactifs de ce site industriel. Son but était d'observer l'état de santé de la population locale mais cette étude n’a pas la capacité d’établir ou d’exclure un lien de causalité entre l’observation d’un éventuel excès de cancers et la présence du CSFMA
     L’étude n’a pas mis en évidence d’excès de risque de décès ou d’hospitalisation pour l’ensemble des cancers, à l’exception du cancer du poumon chez l’homme, dans la zone des 15 km autour du CSFMA par rapport à la population des deux départements vivant à distance du site. 
     Cet excès de cancer du poumon chez l’homme peut être expliqué par des facteurs de risque majeurs du cancer du poumon (tabagisme, expositions professionnelles, radon) qui n’ont pas pu être pris en compte dans cette étude. Un tel résultat peut également être le reflet de la variation naturelle des cas de cancers du poumon chez l’homme. Il ne permet pas non plus d’exclure, l’influence éventuelle d’un facteur environnemental lié ou non au CSFMA. 
     Concernant les cancers rares, lorsque la population étudiée est de faible effectif, comme c’est le cas autour du CSFMA, la capacité d’une telle étude à mettre en évidence un excès de risque relatif, s’il existe, est limitée. Ainsi, pour les localisations cancéreuses telles que les os, le système nerveux central ou les myélomes multiples, les résultats doivent être interprétés avec précaution. 
     En conséquence, l’InVS recommande de poursuivre la surveillance locale des cancers. 
     Une attention particulière devra être portée sur les cancers du poumon afin de vérifier si l’excès observé dans cette étude persiste dans le temps ou, au contraire, si la mortalité et la morbidité par cancer revient à un niveau comparable à celui de la population du reste des départements de l’Aube et de la Haute-Marne, ce qui devrait être le cas si l’excès observé actuellement est du à une simple fluctuation aléatoire.

p.30
Note:
(1) Le forage profond est une technique héritée de l’industrie pétrolière. Elle consiste à creuser un puits descendant de 3 à 5 km sous la surface du sol pour y glisser des fûts blindés contenant les déchets radioactifs, avant de sceller le tout par un bouchon étanche. Moins onéreuse que le dépôt géologique qui repose sur des galeries horizontales à moyenne profondeur - environ 300 m -, cette technique fait débat car elle ne laisse aucune possibilité de retour en arrière en cas de problème.
PUBLICITE POUR ASSOCIATIFS
 

BURE
INVITATION de BZL / Bure Zone Libre
Samedi 26 Février
Nous espérons vous y voir nombreux!
Cordialement et bien antinucléairement,
Bure Zone Libre
http://burezoneblog.over-blog.com/

APPEL À PERMANENTS POUR LA MAISON DE BURE

     Merci de faire circuler cette info...
     L'association Bure Zone Libre et le Réseau Sortir du Nucléaire recherchent des militants bénévoles pour assurer - pendant plusieurs mois - la permanence de la Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure, dans la Meuse, en Lorraine.
     Bure, joli petit village du sud meusien, a été choisi pour accueillir le premier site français d'enfouissement de déchets nucléaires.
     Les tonnes de déchets hautement radioactifs produits par l'industrie nucléaire française depuis plus de 50 ans sont donc destinés à venir enrichir le sous-sol meusien, enrichissant du même coup les décideurs politiques, honteusement arrosés de (très) généreuses subventions depuis l'arrivée du «laboratoire de recherches pour l'enfouissement».
     La Maison de résistance, située au c½ur du village de Bure, fait l'objet de gros travaux de rénovation et accueille parallèlement militants et sympathisants de la lutte anti-nucléaire.
     Pour contrer la propagande effrénée du labo, la construction d'une salle multi-activités attenante à la Maison a été décidée. Cette salle permettra d'accueillir et d'informer un public plus large que celui que nous recevons aujourd'hui, d'héberger des expositions permanentes et temporaires, d'accueillir les réunions des collectifs régionaux, nationaux et internationaux, etc.
     Notre objectif est également de poursuivre la rénovation de la Maison pour pouvoir continuer d'accueillir, hiver comme été et toujours en auto-gestion, une multitude de militants et d'activistes antinucléaires.
     La Maison de Bure héberge tous les projets proposés du moment qu'ils s'opposent au nucléaire et/ou proposent des alternatives à cette énergie mortifère!
     Dans notre région très peu peuplée, la Maison de résistance est un outil indispensable de la lutte contre le nucléaire!
     Au programme de la permanence:
     - gestion de la vie quotidienne à la maison et accueil des bénévoles
     - participation aux tâches administratives et au secrétariat de l'association (un mal nécessaire...)
     - suivi et/ou encadrement des différents chantiers de rénovation/construction
     - organisation d'actions militantes et informatives en partenariat avec les autres collectifs locaux

suite:
     Si vous avez:
     - un sens aigu de la vie en collectivité et un réel plaisir à travailler en équipe,
     - de l'intérêt pour les travaux de rénovation/construction,
     - envie de vous opposer à un projet sans queue ni tête qui sacrifie l'avenir de la planète et de ses habitants aux intérêts financier d'un lobby surpuissant,
     - plusieurs mois (3 minimum) à consacrer à la lutte antinucléaire
     Bref, si vous êtes disponible, dynamique et autonome, avec une sacrée dose de militantisme chevillée au corps (la perle rare quoi!),
     - que vous vous sentez d'attaque pour participer à l'activité d'une grande maison au sein d'un village perdu au milieu de nulle part ( dans une région entièrement dévolue au nucléaire !),
     - si vous ne savez pas quoi faire pour pimenter vos prochains mois et que la lutte antinucléaire, vous tient à coeur...

     N'hésitez pas une seconde et rejoignez-nous!

     Nous, c'est-à-dire?
     L'association Bure Zone Libre anime et (re)construit la Maison de Résistance à la poubelle nucléaire de Bure, via une SCI dont elle possède 60% des parts, le Réseau «Sortir du Nucléaire» détenant les 40% restants.
     * BZL est une association, déclarée en préfecture, mais qui ne fonctionne pas tout à fait comme une association classique: elle est en effet administrée par un bureau franco-allemand de 15 co-présidents. Les permanents de la Maison font automatiquement partie de la collégiale (sauf s'ils ne le désirent pas).
     * BZL est adhérente du Réseau «Sortir du Nucléaire», fédération d'associations et d'individus opposés au nucléaire et signataires de la Charte du Réseau.
     * BZL est une association autonome et indépendante. Elle ne vit pas de subventions publiques mais des seuls dons et adhésions de ses membres et sympathisants ainsi que d'associations amies et partenaires.
     * BZL a pour objectifs:
     - de promouvoir une autre manière de s'organiser (notamment via son fonctionnement institutionnel et la vie quotidienne dans la Maison),
     -d'offrir un soutien logistique à diverses actions anti-nucléaires et de faciliter le travail d'autres collectifs,
     - de donner au grand public une contre-information sur le nucléaire et ses déchets,
     - de devenir une vitrine en matière d'autonomie et d'énergies renouvelables
     Avant de nous rejoindre et pour être sûr de frapper à la bonne porte faites un tour sur le blog de l'asso!

http://burezoneblog.over-blog.com/
     Et n'hésitez pas à nous contacter pour pouvoir discuter avec les anciens permanents et avec Julien, qui fera partie de l'équipe de permanents 2011!
     Pour nous joindre: leherissonvengeur@gmail.com
     Merci de faire circuler cette info...
p.31

Naissance du réseau belge: Nucléaire, STOP!

     Une association de plus?
     Non, l’idée est de mettre en réseau toutes les associations et toutes les personnes qui s’opposent au nucléaire et adhèrent aux principes généraux contenus dans notre Charte. 
     Comment devenir membre? 
     En adhérant à notre charte et en payant une cotisation annuelle modique qui nous permettra de faire des actions d’information et de sensibilisation ainsi que des interventions directes et non violentes. 

Nucléaire, stop! C’est qui?

     Au départ, quelques personnes (des membres de l’association Eco-Vie, de l’association Climat & Justice Sociale, du GRAPPE, de l’association Brabant-Ecologie, des militants anti-nucléaires) qui ont décidé de se réunir et de contacter d’autres personnes et d’autres associations pour les inviter à les rejoindre afin de former ce réseau. Ensemble, nous avons travaillé à la rédaction d’une charte à laquelle devra adhérer chaque personne ou association qui voudra faire partie de notre réseau.

Charte de l'association belge Nucléaire, STOP!

     Considérant: 
     * les risques croissants d'accidents majeurs dus au vieillissement des installations nucléaires belges et limitrophes de notre territoire; 
     * les dangers que l'accumulation des déchets radioactifs fait courir aux générations présentes et futures; 
     * les risques pour la santé, liés à la pollution radioactive due à toute installation nucléaire ainsi qu’aux transports fréquents de matières et de déchets fissiles sur la voie publique (transports routiers, ferroviaires, fluviaux, maritimes, aériens); 
     * que le nucléaire civil favorise directement ou indirectement la prolifération et l’usage de l’arme nucléaire
     * le coût prohibitif de la filière nucléaire (construction et démantèlement des installations, gestion des déchets radioactifs); 
     * les dangers que représente le lobby nucléaire pour la démocratie
     * le faux discours concernant la résolution du problème de l’effet de serre; 
     * le stock limité d’approvisionnement en combustible alimentant les centrales et, 
     * les conséquences et coûts sociaux inacceptables que cette technologie engendre (conditions déplorables d'extraction des minerais, conflits armés dans les régions d’exploitation des combustibles nucléaires et les conséquences sanitaires sur le personnel d’entretien des installations);

suite:
     Même si nous estimons que, dans l'attente de procédures de substitution efficaces, il est tolérable d'encore utiliser, pour autant que ce soit dans des conditions socialement justes et écologiquement acceptables, les petites quantités de matières radioactives que nécessitent les soins de santé, 
     Nous, citoyens et associations, voulons que, de l'exploitation des mines d'uranium à la gestion des déchets radioactifs et la fabrication d'armes atomiques, il soit mis un terme à l'industrie nucléaire.
     Cela implique, notamment: 
     * la non prolongation de la durée du fonctionnement des centrales nucléaires ; 
     * le démantèlement des centrales en activité ; 
     * le refus d’installer des nouvelles centrales ; 
     * le non enfouissement des déchets nucléaires ; 
     * l’arrêt du retraitement des déchets nucléaires ; 
     * l’arrêt du retraitement du combustible usé ; 
     * l’arrêt de la production de radio-isotopes pour l’irradiation des aliments ; 
     * le départ des armes nucléaires entreposées. 
C'est possible !

     POUR ADHERER:
     Vous voulez faire partie du mouvement Nucléaire, STOP! et devenir membre de l'asbl? 
     Veuillez signer au bas de la charte au recto et la renvoyer avec votre demande d’adhésion au siège de notre association (Rue de l'Union, B-27500 Tournai Belgique). 
     N’oubliez pas de compléter une petite fiche d’ahésion afin que nous puisions vous contacter et vous tenir au courant de nos activités... 

Pour information: 
     La cotisation annuelle pour une personne privée est de 10 € (et de 5€ pour les petits budgets). 
     Pour une association, elle est de 25 € minimum et peut aller jusqu'à un maximum de 150 € suivant la taille de l'association. L' association choisit elle-même sa «taille» (en fonction du nombre des ses membres, de la présence ou non de salarié/es, de ses ressources financières,  etc.)... 
     Bien entendu, vous pouvez toujours nous soutenir en établissant un ordre de virement permanent (quel qu’en soit le montant), qui nous permettra de pouvoir compter sur des rentrées régulières et de pouvoir programmer des actions (nous en avons d'ailleurs déjà mené une en collaboration avec le réseau français).
 

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