La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°260
FUKUSHIMA: la catastrophe impossible/impensable
Nouvelles en vrac


Catastrophe nucléaire au Japon
Les 3 CLI de la Manche réunissent leur bureau  pour une session extraordinaire

     Le Japon subit actuellement une catastrophe sans précédent à laquelle personne ne peut rester insensible et dont on ne peut évaluer toutes les conséquences. 
      Les 3 Commissions Locales d’Informations de la Manche – CLI - mènent des actions de surveillance environnementale indépendante, à travers la pluralité de leurs membres, ou encore des actions d’information en direction du grand public. 
     Face au contexte actuel de multiplication des communiqués, des prises de parole, face à l’incertitude et aux doutes suscités par la catastrophe japonaise qui interroge quant à la sécurité des sites nucléaires manchois, le président des CLI de la Manche a décidé de convoquer une réunion extraordinaire des membres du bureau des 3 CLI le 28 mars à 9h30 à Cherbourg-Octeville
     Cette réunion extraordinaire des 3 bureaux de CLI permettra au 3 bureaux de fixer l’ordre du jour d’une assemblée extraordinaire qui se tiendra dans la 1ère quinzaine du mois d’avril (18 avril 2011)
     Cette assemblée générale extraordinaire publique permettra aux exploitants, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et à l’IRSN d’apporter les 1er éléments de réponse aux interrogations des membres de la CLI et des citoyens du département. 
     Aux yeux des membres des CLI de la Manche il apparaît d’ores et déjà indispensable que les sites nucléaires manchois soient impérativement amenés à tirer tous les enseignements de cette terrible catastrophe. 
     Face aux débats sur l'avenir du nucléaire, il y a un temps pour tout. 
     Aujourd’hui, c’est le temps de l'action et du soutien aux habitants et salariés du Japon. 
     Les membres des 3 CLI de la Manche assurent un soutien sans faille et appuyé à la population japonaise victime du séisme, du tsunami et de la catastrophe nucléaire qui en découle. 
     CLI Flamanville – CLI Andra – CLI Aréva
     Contact presse: Charly VARIN – Directeur des cli de la Manche charly.varin@manche.fr

suite:
Pour compléter l’information voici un point sur les piscines de la Hague qui devrait (?) être diffusé lors de la prochaine CLI (8 juin).
Que les membres de cette CLI s’interrogent si cette information restait dans les tiroirs: les piscines présentent des dangers très sous-estimés.

Site AREVA NC La Hague
"Dénoyage" des piscines de combustibles irradiés
Ghislain Quétel, retraité de la Cogéma, 35 ans de radioprotection à La Hague, ex-militant CFDT
Support d’exposé (3.3 Mo ppt), préparé
avec Jean-Claude Zerbib et André Guillemette

Caractéristiques des piscines de combustibles irradiés

Sources: décret 1981, 1993, 2003 et Marignac 2003

Situation des piscines de combustibles irradiés

Sources: Cogema 1992 et 1998

Sûreté des piscines (1)


Source: COGEMA 1998

     En considérant qu’un réacteur EDF moyen a une charge de 85,9 t d’U (900 MWe: 72,5 t, 1.300 MWe: 103,9 t et 1.450 MWe: 110,4 t).
     Les piscines de La Hague peuvent accueillir de l’ordre de 205 cœurs de réacteurs
     Au 31-12-2010, La Hague stocke environ 9.670 t d’U en provenance d’EDF, dont environ 1.380 t de MOX (~ 14%) 
(9.721 t d’U à la mi-avril 2011, AREVA NC CLI Hague du 18 avril 2001) soit de l’ordre de 108 cœurs de réacteurs.

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     Base des études de sûreté des piscines:
     «Dénoyage» et Criticité (risque «d’excursion critique» par dispersion des combustibles lors d’un acte de malveillance)

     Agressions possibles:
     Terrorisme, Chute d’avion, Tremblement de terre (séisme force VIII).
     Les piscines sont recouvertes d’un simple bardage métallique, on peut s’interroger sur les choix d’optimisation de la sûreté.
     Les aéroréfrigérants (refroidissement de l’eau des piscines) sont situés à l’air libre, sur 2 parkings extérieurs.

Sûreté des piscines (3)

Ateliers de réception et stockage
des usines UP3 et UP 2 800


Schéma d’installation des piscines de la Hague
Source Cogéma 1992


Réception et entreposage en piscine des combustibles irradiés
Source Cogéma 1998

Sûreté des piscines (4)

Sûreté des piscines (5)
Puissance thermique estimée (mi-avril 2011) en kW

Piscine
Puissance dissipée
mars 2011
Puissance dissipée estimée
mi-avril 2011
Puissance maximale refroidiss.t
Taux de charge estimé
NPH
2.605
3.400
8.000
42,5%
C
3.986
5.300
8.000
66,3%
D
5.968
7.900
16.000
49.4%
E
4.823
6.310
10.000
63%
Total
17.382
22.900
42.000
54,5%
Source IPSN 2001, Marignac 2003, Areva NC 2011
     Calcul du taux de charge thermique des piscines à partir des données IRSN de 1991: 7.357 t d’U, pour 9.721 t d’U mi avril 2011.

Sûreté  des piscines (6)
Aspects radioprotection

     Protection biologique de l’eau des piscines:
     Pour des gamma d'assez haute énergie (Cobalt60 - Co60 par exemple) un mètre d'eau réduit le flux dans un rapport 1.000 au droit de la source (et plus en s'écartant). Un deuxième mètre réduit à nouveau d'un facteur 1.000 soit au total une réduction de un million, etc. 
     A ce rayonnement gamma, il faut ajouter le rayonnement neutronique.

suite:
     Température de l’eau des piscines:
     * 29 – 30°C en exploitation
     * 35°C, température maximale d’exploitation (Règles Générales Exploitation) 
     * 40°C (piscine C) et 45°C (piscines D et E), température maximale de sûreté (prescription de sûreté) 
     * 60°C Température maximale accidentelle admissible 
     En cas de perte totale des fonctions refroidissement, le temps de découvrement des combustibles est de 7 jours avec le taux actuel de remplissage des piscines (9.721 t d’U mi-avril 2011 pour une capacité maximale de 18.000 t d’U – AREVA NC, CLI de la Manche du 18 avril 2011) 

     Évaporation moyenne des piscines 
     * 10 m3 par jour et par piscine 

     Activités moyennes de l’eau des piscines (ordres de grandeur) 
     * bêta gamma: 15.000 Bq/l (Co60 80%, antimoine - Sb125 18%)
     * Tritium: 300 Bq/l 
     * alpha: < 16 Bq/l
     * Règle d’exploitation: bêta gamma <30.000 Bq/l, 
     * prescription de sûreté: bêta gamma <37.000 Bq/l


Alertes CFDT sur les déficiences de sûreté des piscines de combustibles irradiés à La Hague
     11 mars 1991, intervention argumentée auprès de Monsieur Jean Syrota, PDG de la Cogéma. 
     29 octobre 1991, réponse de la Direction de la Cogéma: 
     «Pour continuer à fonctionner dans le cadre d’UP2-800, NPH est soumis aux règles fondamentales de sûreté d’UP2-800 établies par les autorités de sûreté et il ne vous appartient pas d’en contester le bien-fondé.» 
     14 avril 1992, (inauguration d’UP3-800), lettre argumentée à  M. Dominique Strauss-Kahn, Ministre de l’Industrie et du Commerce. 
     16 juin 1992, la réponse du Directeur de Cabinet du Ministre ne concerne que la transparence des informations dont doit disposer le CHS-CT (Comité  d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail). 
     20 août 1993, projection du film «La Hague, le nucléaire au quotidien», Paule Zajdermann et Françoise Zonabend, Canal + et FR3. 
     Séquence filmée de la piscine D, commentaire de Ghislain Quétel: «Le risque potentiel des piscines est équivalent à 150 cœurs de réacteurs nucléaires sur un même site. Dans ce contexte, il est important de maîtriser la sûreté des installations et la sécurité des personnels

     Risques en cas d’une agression terroriste par voie aérienne ou terrestre sur les piscines de combustibles irradiés à La Hague
     Points soulevés par la CFDT, il y a 20 ans
     - Les piscines ne sont protégées que par une simple structure métallique. 
     - Les aéroréfrigérants servant à refroidir l’eau des piscines sont sur des parkings de plein air. 
     - Le "dénoyage" des piscines risque d’entraîner l’enclenchement de la réaction zirconium-eau et donc un dégagement d’hydrogène  entraînant une explosion  et la la fonte des combustible d’où éventuellement un rassemblement de matières et une bouffée de critique. Tout ceci peut éventuellement, conduire à une fissuration des parois et une dispersion du contenu  des piscines dans les sous-sols de l’installation.

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Proposition de lecture du GSIEN: Tchernobyl, déni passé, menace future?
VETERANS DES ESSAIS NUCLEAIRES

Siège social: 187 Montée de Choulans – 69005 LYON
Site internet: www.aven.org - aven@aven.org
Tél : 09 70 44 85 14
COMMUNIQUE DE PRESSE  du 17 Mars  2011
Les atones de l’atome...

     Il serait indécent pour notre association de rebondir sur la tragédie Japonaise pour faire entendre sa voix. 
     Pourtant nous ne pouvons pas rester sourd face aux affirmations de Mr Repussard, Directeur Général de l’Institut de Radioprotection, répondant à une interrogation sur les risques de contamination dus aux dégagements nucléaires de la centrale de Fukushima pour la France, lors de son audition dans le cadre de la commission parlementaire du 16 Mars, ayant pour sujet la crise 
nucléaire Japonaise, qui a déclaré: «Il n’y a pas plus de risques que durant la période des Essais Nucléaires» 
     Ces paroles démontrent, non seulement un mépris envers les populations locales, mais aussi une farouche continuité dans le déni. 
     Si on ajoute à cela les propos du CEA, assurant qu’une éventuelle retombée radioactive provenant du Japon sur la Polynésie «n’aurait aucune conséquence sur la population attendu que la Polynésie enregistre une radioactivité ambiante inférieure à deux fois la moyenne mondiale» on aborde là le sublime en matière de transparence propagandiste. 
     Reste à espérer que les futures commissions d’éventuelles indemnisations des victimes de catastrophes civiles ne soient pas calquées sur l’arbitraire méthode mise en place par la Commission d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires (CIVEN) car en ce cas, il n’y aura effectivement pas plus de risques de vérité et de justice que durant la période des essais nucléaires.

suite:
COMMUNIQUE DE PRESSE  du 20 mars 2011
La pilule des pastilles:

     - Fukushima, 15 mars 2011 à 9h00, fuite à la centrale nucléaire: 11.930 micro sieverts/h. 
     - Moruroa, 2 juillet 1966 à 7h00, tir d’essai nucléaire Aldébaran: 120.000 micro sieverts/h.
     Le gouvernement a annoncé l’envoi de pastilles d’iode à Papeete par mesure de précaution au cas où le nuage Japonais se déverserait sur la Polynésie... 
     Il semblerait donc que la prévention soit inversement proportionnelle au danger, puisque 120.000 micro sieverts/h n’ont jamais, au dire de l’Etat et du CEA, présenté le moindre danger depuis 45 ans, et qu’un risque 10 fois moindre mérite immédiatement attention. 
     Il est également étonnant que ce nuage Nippon franchisse 10.000 km sans aucune discipline, alors que ceux de Moruroa ont suivi, d’après la Loi Morin, la trajectoire décidée par les états-majors. 
     Pauvres Japonais, après avoir traversés deux tragédies nucléaires en moins de 70 ans, ils vont se retrouver boucs émissaires des maladies radio induites des Polynésiens car désormais le CEA va pouvoir déclarer «ce n’est pas la France mais les Japonais qui ont pollué Tahiti» 
     La Polynésie aura donc des pastilles de sel pour mieux faire passer la pilule des essais nucléaires. 

Le Président: J.Luc Sans
Contact: 05 53 61 31 52  -  06 27 93 50 03

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Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires
BP 17 - 52101 SAINT DIZIER Cedex - FRANCE
www.villesurterre.com - www.burestop.org - www.stopbure.com
Lundi 14 Mars
Nucléaire: l’onde de choc!  Au fou ou au criminel?
Communiqué
     Le Japon centralise tous les regards et suscite les pires craintes. Le drame atomique qui se noue au pays du soleil levant oblige à regarder en face cette industrie pas comme les autres. La sûreté? Un mythe dont il va falloir se débarrasser et, par delà, secouer le monde politique pour sortir au plus vite de la folie nucléaire.
     Qui n’a pas surpris cette réflexion, désespérée, dans les rangs des écologistes: faudra-t-il un nouvel accident dans une centrale nucléaire pour que les yeux s’ouvrent et qu’on sorte enfin de cette folie? Alors oui, il y eut bien un évènement précurseur aux Etats-Unis dans la centrale de Three Mile Island le 28 mars 1979, mais qui s’en souvient ? Il y eut bien la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine le 26 avril 1986, mais les bonnes âmes ont assez répété, condescendantes, que c’était dû au système soviétique, sous-entendant que c’est impossible dans nos pays. Il y eut pourtant, et depuis, des alertes très chaudes qui auraient pu faire réfléchir, et agir: à la centrale du Blayais par exemple (en Gironde) le 27 décembre 1999, également à celle de Forsmark (Suède) le 26 juillet 2006, une des centrales les plus sûres au monde, assurait-on avant la réaction nucléaire en chaîne...
     Aujourd’hui, c’est un pays des plus modernes, habitué et paré aux séismes, qui met cruellement face à la réalité du nucléaire: les heures s’écoulent et les annonces angoissantes se multiplient dans les centrales de Fukushima I-Daiichi, Fukushima II-Daini, Onagawa, Tokai (1)
     440 cocotes-minutes de par le monde
     En réalité, tous savent, et depuis toujours. Tous ceux qui sont aux manettes, industriels et politiques, savent qu’avec le nucléaire on joue aux apprentis sorciers et avec le feu. Et pourtant, ils ont laissé installer 440 de ces cocottes-minutes à travers la planète, en poussant la frénésie à en implanter plus encore, jusqu’en Libye! Inconscience, folie, ou pire car comment expliquer que des décideurs, des élus, aient pu laisser faire, en contradiction totale avec l’intérêt des populations? Indépendance, coût, propreté, sûreté, à y regarder de près on ne retrouve rien de tout cela dans le nucléaire (2)(3).
     La France sous une épée de Damoclès
     Est-on à l’abri en France d’un drame nucléaire, alors que pas moins de 58 réacteurs émaillent le territoire? Non. D'une part, la technologie nucléaire étant d’une complexité extrême elle reste à la merci de tout pépin (4). D’autre part, et malgré toutes sortes de calculs ou de «modélisations», peut toujours survenir l’impondérable, le facteur «qui n’aurait pas dû». Dans ce domaine, la nature n’est pas avare de mauvaises surprises. Ne serait-ce que dans le domaine de la sismicité, la France n’est nullement protégée d’un évènement majeur et inattendu. Pourtant, là aussi, les alertes s’empilent comme cette dernière, passée inaperçue aux yeux du public: «les volcans endormis se réveillent bien plus vite que prévu» (5)
     Tandis que des ministres persistent à s’engluer dans d’insoutenables langue de bois et mensonge qui ne tiennent plus (Besson, NKM...), jetant encore un peu plus de honte et de discrédit sur les politiques, il faut au contraire et pour les éviter, dire haut et fort que les risques sont réels, qu’ils sont multipliés par le nombre de réacteurs, et que par exemple une centrale comme celle de Nogent-sur-Seine (Champagne-Ardenne), à deux pas de Paris, a été placée sur un site des moins judicieux.
     Sortir de cette folie, au plus vite
     Des voix s’élèvent dorénavant, partout, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, en France, pour revenir les pieds sur terre, au plus vite, en sortant de cette folle industrie car NON il n’y a aucune fatalité à vivre avec le risque nucléaire, comme il n’y a aucune fatalité à accepter des élus qui ne sont pas à la hauteur, et OUI on peut sortir de ce nucléaire dangereux,même en France où les études et scenarii à disposition sont nombreux (6). Ne manque que la volonté...
Dernière minute
Ne plus subir, AGIR!
Prochaine note info de la FéDé: au fou, ou au criminel avec les déchets du nucléaires

(1) Infos => IRSN, ACRO, SDN, dépêches d’agences...
(2) 100% du combustible des centrales nucléaires françaises est importé
(3) La facture économique de la seule catastrophe de Tchernobyl dépasse le coût de construction de toute l’infrastructure nucléaire mondiale
(4) Voir l’accumulation sur des sites comme ceux de l’Autorité de Sûreté Nucléaire ou encore du Réseau sortir du nucléaire
(5) http://www.nature.com/ (en anglais)
(6) http://www.sortirdunucleaire.org/
suite:
Catastrophe au Japon
L’ANCCLI est en lien avec les autorités françaises
pour suivre de près l’événement

     Le Japon subit actuellement une catastrophe sans précédent à laquelle personne ne peut rester insensible et dont on ne peut aujourd’hui évaluer toutes les conséquences.
     Dans le contexte actuel de multiplication des communiqués, des prises de parole, face à l’incertitude et à la rareté de l’information, l’ANCCLI souhaite au travers de son réseau d’experts et de citoyens, favoriser l’expression d’une pluralité de point de vue et mettre sur le devant de la scène, les questions que la société civile se pose et qu’elle estime dès aujourd’hui nécessaire de débattre avec tous les acteurs concernés par le nucléaire en France:

     * Comprimés d’iode: revoir la zone de couverture nationale, les stocks de proximité, la distribution à toute la population française, organiser une vraie sensibilisation et explication sur l’utilité de l’iode.
     * Post accidentel: une démarche est engagée au niveau national (CODIRPA), mais il est primordial que les communes directement concernées par une installation nucléaire s’approprient cette problématique et s’organise pour l’intégrer dans ses plans de secours.
     * Urbanisation: informer la population des scénarios d’accident. Mettre à disposition les cartes d’aléas et d’enjeux. Appliquer le principe de précaution.
     * Scénarios d’accident: préciser et étudier le cumul des scénarios majorants et revoir, si nécessaire, les dispositifs de sécurité mis en place dans les centrales ou installations nucléaires soumises au risque sismique ou au risque d’invasion marine et ce en concertation avec les CLI concernées.
     * Environnement:renforcer la vigilance des réseaux permanents de surveillance de la radioactivité de l'air en France et veiller à ce que les résultats soient mis à disposition du public en temps réel.
     * Vieillissement des installations françaises: examiner avec les CLI, les conditions de la sûreté des installations nucléaires, leur vieillissement, les visites décennales, la mise à jour du rapport de sûreté et les scénarios qui pourraient conduire à des situations difficiles et que les conclusions soient mises à disposition et débattues avec les populations locales.
     * Exercices de crise: il faut que la France s’engage dans de vrais exercices de crise, plus fréquents, mobilisant la population qui aujourd’hui n’a peut-être pas un réflexe citoyen et sécurité civile assez développé.
     Sur ces questions, l’ANCCLI demande qu’un vrai débat démocratique s’installe sur ces points cruciaux et que la société civile puisse s’y exprimer.
     L’ANCCLI constate, qu’au niveau national, l’information disponible circule bien et en toute transparence de la part de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et l’expert public (IRSN) qui jouent leur rôle et mettent en ligne sur leur site Internet de nombreux documents d’information.

Mais en serait-il de même si c’était la France
qui était en situation de crise?

Conclusions
     Lors des récentes Assises Nationales des Risques Technologiques, à Douai, en octobre 2010, Monsieur Patrick LAGADEC, Directeur de recherche à l’Ecole Polytechnique disait «il faut se préparer à l’impensable», il semble que les évènements qui se produisent aujourd’hui au Japon confirment ses dires et l’ANCCLI demande vivement qu’à tous les échelons: exploitant, autorités, experts, CLI,... appliquent le principe de précaution et d’humilité face aux risques majeurs et à leurs conséquences.

     Pour leur part, l’ANCCLI et les CLI assureront toute la vigilance citoyenne nécessaire en pareille circonstance.
     L’ANCCLI invite les médias à solliciter son réseau d’experts, de citoyens, de représentants de la société civile, pour que la pluralité des avis s’exprime, pour que la richesse de la diversité soit force de propositions et que tous ensemble, nous apportions une réflexion pertinente à cette crise majeure.

Contacts: 
Michel DEMET – Conseiller Technique de l’ANCCLI – 06-72-28-34-58
mdemet@me.com
Yves LHEUREUX – Pôle administratif de l’ANCCLI – 06-60-18-57-92
ylheureux@nordnet.fr

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Glossaire:
* AASQA: Association Agréée pour la Surveillance de la Qualité de l’Air.
* ANCCLI: Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information.
* ASN: Autorité de Sûreté Nucléaire.
* CLI: Commission Locale d’Information.
* HCTISN: Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur le Nucléaire.
* IRSN: Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

Position des CLI, Conseils Régionaux et municipalités
La Gazette des communes du 31-03-2011
Franche-Comté: adoption d'une motion pour la fermeture de Fessenheim
     Le conseil régional de Franche-Comté a adopté grâce à l'abstention d'une majorité d'élus une motion déposée par le groupe Europe Ecologie Les Verts (EELV) demandant la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), a annoncé le groupe écologiste mardi 29 mars 2011.
     La motion a été adoptée vendredi en séance plénière par 9 voix (7 EELV, 2 PS) contre 4 (2 MRC, 2 PS). Les autres conseillers de gauche se sont abstenus, appelant à un débat plus large sur la politique énergétique de la France.
     Le groupe UMP, NC et apparentés s'est également abstenu dans l'attente des résultats de l'audit mené par l'ASN. Les quatre élus FN étaient absents.
     «Le plus interpellant, c'est que ni le PS, ni l'UMP n'ont osé voter contre cette motion, après la catastrophe nucléaire du Japon», a déclaré le vice-président Alain Fousseret (EELV).
     «La Franche-Comté est la première région française à avoir voté une telle motion, alors que les cantons suisses de Bâle-Ville et Bâle-Campagne ont déjà demandé la fermeture de Fessenheim», a-t-il précisé.
     Construite en 1977-78, la centrale de Fessenheim est la plus ancienne centrale nucléaire de France. Elle est exposée selon les associations écologistes à des risques sismiques et d'inondation.

Avis de l'ASN d'ici juin

     L'ASN doit se prononcer d'ici le mois de juin sur une éventuelle prolongation de la durée d'exploitation du réacteur N.1.
     Le président de l'ASN avait estimé le 23 mars qu'il n'y avait «aucune raison» de fermer une centrale nucléaire en France.

     Le gouvernement a toutefois annoncé la semaine dernière le lancement d'un audit des 58 réacteurs nucléaires français, ayant pour objectif d'examiner si «des améliorations sont nécessaires à la lumière des enseignements qui seront tirés de l'accident de Fukushima»

La Gazette du 16-04-2011
La région Centre vote un voeu pour «la sortie progressive» du nucléaire

     Le Conseil régional du Centre a approuvé le 14 avril 2011 à Orléans un voeu en faveur d'une "sortie progressive mais très volontariste du nucléaire" dans la région et le reste du pays, a-t-on appris auprès des élus du groupe Europe-Ecologie Les Verts au conseil régional.
     «Ce voeu a été adopté grâce aux 12 votes positifs des élus du groupe Europe-Écologie Les Verts, les 7 élus FN s'exprimant contre, alors que les groupes PS-PRG, PCF et UMPNC n'ont pas pris part au vote», ont indiqué les élus du groupe EELV dans un communiqué.
     Le Conseil régional du Centre réclame «un vaste plan de développement des économies d'énergie et de développement des énergies réellement renouvelables, et une sortie progressive mais très volontariste du nucléaire dans notre région comme dans l'ensemble du pays», selon le texte du voeu, transmis à l'AFP par EELV.
     Le conseil régional demande aussi «la mise en place d'une conférence régionale de sûreté nucléaire» pour examiner à la lumière de la catastrophe de Fukushima et «du rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire présenté le 12 avril dernier, les mesures de précaution mises en oeuvre autour des centrales de notre région».
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     Rigueur d'exploitation «insuffisante» à la centrale de Chinon
     L'autorité de sûreté nucléaire avait dénoncé mardi à Orléans une rigueur d'exploitation «insuffisante» à la centrale de Chinon (Indre-et-Loire) et demandé à EDF de prendre «des mesures fortes» pour corriger les dysfonctionnements.
     Les résultats des trois autres centrales nucléaires de la région - Belleville-sur-Loire (Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) - avaient été jugés «dans l'ensemble satisfaisants».
     «Le gouvernement n'a aujourd'hui clairement pas de propositions qui permettent d'écarter les trois principaux problèmes que pose le nucléaire, à savoir un risque d'accident majeur, la prolifération et les déchets à vie longue», explique le texte approuvé par le conseil régional.
     «Les centrales installées le long de la Loire peuvent être victimes de problèmes de refroidissement liés au risque de crues centennales, ou au contraire à la pénurie d'eau en période de sécheresse», avertit-il, ajoutant qu'elles «peuvent aussi être impactées par des tremblements de terre ou des actions terroristes».

La Gazette des Communes du 19-04-2011
Un maire veut l'indemnisation de ceux qui vendent leur maison située près d'un réacteur

     Patrick Fauchon, maire (PS) de Flamanville où EDF a deux réacteurs et en construit un troisième, a plaidé lundi 17 avril 2011 pour une indemnisation des riverains de centrales nucléaires qui veulent vendre leur maison, après les questions posées par la catastrophe de Fukushima.
     «La situation au Japon amène d'autres questions. Certains peuvent se poser la question de savoir s'ils continuent à vivre auprès d'une centrale. Quelles peuvent être les indemnisations si la personne veut vendre sa maison? La question est légitime», a dit M. Fauchon.
     «Une société comme la nôtre doit apporter des réponses, par exemple en termes d'indemnisation», a insisté l'élu de cette commune en bord de mer lors d'une CLI de la centrale qui se trouve à 12,40 m au-dessus du niveau de la mer.
     Cette réunion exceptionnelle de la CLI, qui regroupe EDF, élus, experts et antinucléaires, a été convoquée de façon exceptionnelle pour faire le point sur la sûreté de la centrale après la catastrophe de Fukushima.
     Les deux réacteurs en fonctionnement dans cette commune de 1.800 habitants emploient 670 personnes. En outre, 3.800 personnes travaillent sur le chantier de construction du réacteur de troisième génération EPR.
     Après les exposés d'EDF sur ce thème, M. Fauchon a estimé que «l'ensemble des experts et des autorités japonaises auraient pu faire les mêmes présentations qu'aujourd'hui à la veille de l'accident» de Fukushima.
     Pierre Barbey, vice-président de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest, un des deux laboratoires spécialisés indépendants en France, a en particulier regretté que les scénarios de gestion de crise évoqués par EDF ne portent que sur 12 ou 24 heures, alors que Fukushima a montré qu'une crise pouvait durer beaucoup plus longtemps.

La Gazette du 19-04-2011
La pression s'accroît pour la fermeture de la centrale de Fessenheim

     La pression s'est encore accrue vendredi 15 avril 2011 en Alsace pour demander la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne en exploitation en France.
suite:
     Le conseil général du Haut-Rhin, département où est située cette centrale particulièrement controversée, a demandé à l'ASN d'attendre le résultat de l'audit annoncé sur toutes les installations nucléaires françaises avant d'autoriser la poursuite de l'exploitation de Fessenheim.
     Dans une motion votée à l'unanimité moins une abstention, ce département «demande que la remise en route de la tranche 2 (de la centrale) ne soit pas effectuée, et que l'autorisation d'exploiter la tranche 1 pour les 10 ans à venir ne soit pas délivrée avant de connaître les conclusions de l'audit national».

     La communauté urbaine de Strasbourg aussi
     Dans la foulée, vendredi également, le Conseil de la communauté urbaine de Strasbourg a adopté une motion demandant «l'arrêt de la centrale de Fessenheim et sa reconversion en site pilote de recherche-développement», par 56 voix pour, 6 contre et 12 abstentions.

     Lundi dernier, le conseil municipal de Strasbourg avait été la première communauté territoriale d'importance à réclamer, quasi unanimement, la fermeture de la centrale haut-rhinoise.
     Le réacteur N°2 de Fessenheim doit être mis à l'arrêt cette fin de semaine pour subir à partir de lundi sa 3e visite décennale, qui doit durer environ 200 jours.
     Le réacteur N°1 a déjà subi sa 3e visite décennale entre le 17 octobre 2009 et le 24 mars 2010, et l'ASN devait décider d'autoriser la poursuite de son exploitation d'ici juin.
     Mais après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement français a ordonné un audit de toutes les installations nucléaires du pays, dont les premières conclusions devront être rendues d'ici la fin de l'année.

     Le gouvernement en dernier ressort
     La décision d'un éventuel moratoire, voire d'une fermeture de la centrale relève en dernier ressort du gouvernement français, a souligné l'ASN.
     «Compte tenu des risques potentiels et spécifiques à la région (sismiques, hydrauliques)», le conseil général du Haut-Rhin «exige que soient engagées, sans délai, des négociations avec l'Allemagne et la Suisse afin de définir un calendrier d'audit des 13 réacteurs existants actuellement dans le Rhin Supérieur», ajoutent les auteurs du texte.
     Commission d'information et de surveillance trinationale
      Il souhaite aussi la création d'une commission d'information et de surveillance trinationale - avec les régions voisines d'Allemagne et de Suisse - «où seront analysés l'état et le fonctionnement des 13 réacteurs», qui aurait «compétence pour mener des expertises indépendantes».
     Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim dispose de deux réacteurs à eau pressurisée, d'une puissance de près de 900 mégawatts chacun.
     Dans la foulée de la catastrophe japonaise, elle a cristallisé les critiques des antinucléaires.
     La demande de son arrêt immédiat est cependant loin de faire l'unanimité. Le 8 avril, la Commission permanente du conseil régional d'Alsace, que préside le ministre (UMP) chargé des Collectivités territoriales Philippe Richert, a rejeté par une majorité de 2/3 une motion réclamant une telle fermeture.
     «Nous sommes opposés à la motion demandant la fermeture de Fessenheim. Nous attendons la réponse de l'ASN», a déclaré M. Richert. «Mais s'il devait apparaître un problème, croyez bien que je serais le premier à demander sa fermeture», a-t-il assuré. 

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