Lettre ouverte du Comité Scientifique de l'ANCCLI Dunkerque le 9 mars 2011 Comme tous les Français, les membres
du Comité Scientifique de l’ANCCLI et les responsables de l’ANCCLI
ont pris connaissance par la presse de l’incident de radioactivité
niveau 2 survenu en région parisienne à Bondoufle (Essonne)
et à Saint Maur des Fossés (Val-de-Marne), incident déclaré
en novembre 2010 et dont l’origine se situe au centre CEA de Valduc (Côte
d’Or). Comme la plupart des citoyens, ils ont été interpellés
par la survenue d’un tel évènement.
(suite)
|
suite:
REPONSE ASN à la Lettre ouverte du comité scientifique de l'ANCCLI Monsieur le Président, Madame la Présidente,
Évaluations dosimétriques
p.24
|
Le personnel des deux sociétés abritées par le même bâtiment que 2M Process ont fait l'objet d'un suivi radiologique. Il a été récemment confirmé au personnel de ces sociétés que les niveaux de dose relevés dans leurs urines sont extrêmement faibles et sans conséquences significatives sur leur santé: entre 0,002 et 0,010 mSv pour la société de M. Simony (3 personnes) et 0,001 et 0,009 mSv pour AFVM Sarl (2 personnes). Quatre sociétés adjacentes aux locaux de la société 2M Process ont également fait l'objet de mesures de contamination. Les résultats ont montré que seul le personnel de la société LFI nécessitait une reconstitution dosimétrique et des opérations complémentaires d'optimisation. Les analyses dosimétriques ont révélé des niveaux de dose extrêmement faibles et sans conséquence sur la santé du personnel de cette société: 20 salariés avec des doses comprises entre 0,001 et 0.008 mSv à la fin janvier 2011. Des actions ont été entreprises afin de réduire les voies de transfert du tritium entre les locaux de 2M Process et ceux de LFI. Les résultats d'une seconde campagne de prélèvement urinaires menée début avril 2011 sur 11 salariés ayant souhaités renouveler les analyses en tritium montraient une baisse de l'activité urinaire pour le personnel analysé en avril, par rapport à celle mesurée en janvier dernier, mais indiquaient la présence d'une exposition résiduelle chronique. Lors de la dernière campagne de prélèvements urinaires, menée le 20 juin aucune contamination résiduelle n'a été mise en évidence. Lors de son intervention sur le site 2M Process début novembre, l'IRSN a également mesuré le tritium dans les urines de huit riverains immédiats du bâtiment de 2M Process. Les résultats obtenus indiquent des traces de tritium pour cinq d'entre eux et les évaluations effectuées par l'IRSN à partir de ces résultats conduisent à des estimations dosimétriques extrêmement faibles, sans conséquence pour la santé de ces personnes: doses efficaces comprises entre 0,001 et 0,004 mSv. Par la suite, l'IRSN a également réalisé une campagne d'analyses radiotoxicologiques en vue de rechercher la présence éventuelle de tritium dans les urines des personnes ayant sollicité une telle analyse auprès de la Mairie de Saint-Maur-des-Fossés. Les personnes ayant exprimé le souhait de procéder à des analyses radiotoxicologiques sont des riverains, des élèves du Collège Pissaro et des membres de leur famille et des professeurs du collège Camille Pissaro. À l’issue de cette campagne, les analyses des 53 échantillons urinaires prélevés indiquent des résultats inférieurs à la limite de détection de la technique de mesure. Aucune trace de tritium n'a pu être détecté dans l'ensemble de ces échantillons urinaires. Suivi de la qualité de l'eau potable
(suite)
|
suite:
Par ailleurs, dans le cadre des contrôles périodiques de la qualité radiologique des eaux destinées à la consommation humaine prescrits par le code de la santé publique, une mesure de tritium a été réalisée le 25 août 2010 sur un échantillon d'eau potable de Saint-Maur. À cette date, la contamination du tamis moléculaire présent dans les locaux de 2M Process n'avait pas encore été découverte. Le résultat de cette mesure, publié sur le site internet du ministère de la Santé, n'indique aucune présence de tritium (limite de détection de 6 Bq/l). Suivi environnemental
p.25
|
DSND/2011-00617 Votre lettre du 23 juin dernier a retenu toute mon attention; elle me fait part de votre lettre ouverte traitant de l'évènement d'octobre 2010, survenu à Bondoufle et à Saint-Maur des Fosses. L'événement qui fait l'objet de votre lettre a trouvé son origine dans l'INBS de Valduc, installation relevant de mon autorité; je me suis assuré, en son temps, que les circonstances de cet événement avaient donné lieu à l'information la plus précise du public, notamment par la commission d'information placée auprès de cette INBS. Vous en rappelez l'essentiel dans votre lettre ouverte. Pour ce qui concerne le traitement lui-même de l'évènement, j'ai contrôlé et validé les dispositions correctives immédiates prises par l'exploitant pour éviter son renouvellement. |
Par ailleurs, j'ai diligenté une inspection, qui a été menée par mes services, pour identifier et analyser précisément les faits initiateurs. Cette inspection m'a conduit à formuler des demandes, qui ont été prises en compte par l'exploitant, pour revenir à des dispositions satisfaisantes pour le futur. Elle a conduit au renforcement des procédures de suivi et de contrôle, tant administratif que technique, des matériels appelés à sortir de zone réglementée. Elle m'a également permis de m'assurer que cet évènement était unique. Enfin, comme vous le savez, mon autorité s'exerce dans le périmètre des installations et activités nucléaires intéressant la défense: le traitement de l'événement dans le domaine public, et en particulier pour ce qui concerne ses conséquences pour les personnes et les biens, a été mené par l'ASN, avec le concours de l'IRSN, en toute cohérence avec les actions mentionnées ci-dessus. Restant à votre disposition, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués. Bernard Dupraz (DSND)
p.26
|