Aujourd'hui, plus personne ne se demande si nous devons sortir de l‘énergie nucléaire; il ne reste plus qu‘à savoir comment et jusqu'à quand. Les calculs de l’Alliance environnement montrent que la Suisse dispose des meilleures conditions et potentiels pour réaliser le passage à un approvisionnement électrique renouvelable et sûr en 2025 déjà. La rapidité avec laquelle nous y parviendrons n’est qu’une question de volonté politique. Plus nous agirons de façon rapide et décidée, plus il nous sera facile, et à nos descendants aussi, de faire face aux charges élevées et problématiques issues des dangers et des conséquences de l‘énergie nucléaire. I/ Approvisionnement électrique aujourd'hui et demain Le bouquet électrique suisse actuel
est composé de 56% d'hydraulique et de 39% de nucléaire.
Le reste est couvert par des installations décentralisées
de couplage chaleur-force (4%) et par les nouvelles énergies
renouvelables (env. 1%).
Scénario de sortie en 2025
D'ici 2025, les énergies renouvelables
peuvent être développées d’au moins 19 TWh. D'ici 2025,
l'efficacité énergétique offre un potentiel d'économies
d'environ 13 TWh.
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Scénario de sortie en 2035 L'offre électrique diminue comme présenté dans le scénario 2025. D'ici 2035, la demande augmentera d'environ 15 TWh pour atteindre 75 TWh (voir note 2). La différence de 39 TWh entre l'offre et la demande est couverte comme présenté sur le graphique ci-contre: D'ici 2035, les nouvelles énergies renouvelables
fourniront environ 25 TWh, l'efficacité énergétique
permettra d'économiser environ 19 TWh. Cela donne un excédent
d'environ 5 TWh qui reste disponible pour le commerce de courant. En moyenne
annuelle, ce scénario serait entièrement réalisable
en Suisse.
Structure du réseau à l’avenir
Approvisionnement électrique assuré
p.29
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Bénéfices Pour la société et l'environnement Une production électrique sans centrales nucléaires est, en tous points, un avantage pour la société et l'environnement. Elle implique moins de risques écologiques et économiques, diminue la dépendance à l'égard de l'étranger et augmente la sécurité. Depuis la catastrophe de Fukushima, la construction de nouvelles centrales nucléaires fait définitivement partie du passé car elle comporte des risques écologiques et sociétaux insupportables. De nouvelles centrales au gaz sapent les efforts de protection du climat et augmentent la dépendance à l'égard de l'étranger. Les mesures proposées ne permettent pas d'exploiter complètement le potentiel écologique, et le potentiel technique encore moins (voir graphique). Cela signifie que l'extension des énergies renouvelables nécessaire à l'approvisionnement du pays est possible d'un point de vue environnemental et conforme à la législation en vigueur (climatisation contre chauffage électrique et éclairage plus efficace). Les calculs prouvent que les usines hydro-électriques des barrages d'accumulation permettent de faire face sans problèmes aux jours d'hiver sans soleil, même jusqu'à deux mois consécutifs. Les excédents de production des jours bien ensoleillés peuvent être stockés dans les lacs de barrage conçus pour le pompage turbinage ou être exportés. L'extension de la production photovoltaïque est, par exemple, largement possible sur les toits existants de maisons, de halles et de parkings, etc. Une petite partie de l'accroissement pourrait se faire le long des chemins de fer, des routes et sur les constructions de protection contre les avalanches. Il n'y aurait pas de construction sur les surfaces libres. L'extension de la production éolienne a un potentiel théorique de 4 TWh, 1,5 TWh suffit pour couvrir les besoins du scénario 2035. Pour l’économie
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Ce calcul ne tient pas compte de la diminution des coûts externes environnementaux et des avantages pour l'industrie d'exportation. McKinsey (2010)(d), avec un scénario moins ambitieux, évalue ces retombées à environ 22 milliards de CHF d'ici à 2020, soit près de 3.000 CHF par personne et par année. En tenant compte de tous ces effets, les retombées économiques devraient donc être nettement positives. II/ Il faut 10 mesures(e) pour obtenir ces gains économiques et sociétaux Changement de système
Energies renouvelables(g)
Notes
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Des experts indépendants critiquent sévèrement dimanche le traitement des déchets nucléaires dans le dépôt intermédiaire de Würenlingen, en Argovie, remettant en cause l'avis de l'Inspection fédérale de la sûreté nucléaire. La gestion de milliers de tonnes de déchets nucléaires dans le dépôt intermédiaire de Würenlingen laisse à désirer, car ils contiennent des matières organiques. Des gaz peuvent ainsi se dégager durant le stockage, augmenter la pression dans les fûts radioactifs et les corroder. Ces déchets sont dangereux en vue d'un stockage final, selon des experts indépendants cités dans la "SonntagsZeitung". Ils remettent ainsi en cause le feu vert accordé par l'Inspection fédérale de la sûreté nucléaire (IFSN) à la société Zwilag. Le journal dominical rappelle qu'un four "high-tech" est entré en service en 2004 pour traiter les déchets nucléaires moyennement et faiblement radioactifs. Pourtant, les déchets les plus radioactifs ne peuvent pas y être incinérés car les émissions de radioactivité dans l'environnement seraient trop élevées. Or, au lieu d'équiper un nouveau four ou de construire une nouvelle installation, Zwilag stocke ses déchets en fûts dans ses bâtiments avec un certificat de stockage final de l'IFSN et de la Cedra, la coopérative pour l'entreposage des déchets radioactifs. |
Or, ces fûts sont dangereux en vue d'un stockage final car une partie d'entre eux contient jusqu'à 95% de matières organiques, dénoncent des experts indépendants. Ils peuvent engendrer des gaz corrosifs et dégrader l'enveloppe des fûts. La pression exercée par ces gaz pourrait également provoquer des fissures dans les parois des cavernes. Les spécialistes sont unanimes: les fûts stockés en profondeur ne doivent pas contenir de substances organiques, a souligné Thomas Flüeler de la Direction des travaux du canton de Zurich. Pourtant, l'IFSN et la Cedra ne veulent pas retraiter ces déchets, ce qui coûterait une centaine de millions de CHF. La directrice bernoise de l'énergie, Barbara Egger-Jenzer, a également l'IFSN dan son collimateur: elle estime que l'organe de surveillance «s'est lui-même disqualifié parce qu'il a ignoré sa principale tâche, la sécurité, dans l'évaluation de la centrale de Mühleberg (BE)». Elle demande donc à la Confédération de mettre en place immédiatement un groupe d'experts indépendants des EPF ou même de faire appel à la surveillance nucléaire allemande. Elle estime que cette condition est indispensable avant la remise en service de la centrale nucléaire bernoise. p.31
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Le choc! Tout semble parfait. Les scientifiques interrogés font preuve de certitudes rassurantes, les réalisations techniques laissent sans voix, puis, lentement, insidieusement, l’observateur qu’est le spectateur se surprend à ressentir un doute. Cette nécropole souterraine, creusée là en Finlande à 500 m de profondeur, ne recèlerait-elle pas une face délibérément cachée? Curieux, l’être humain; vous lui présentez une admirable prouesse technique, où tout est pensé, calculé, modélisé, et lui s’en vient à se dire «oui mais». Oui, mais il s’agit tout de même d’une poubelle nucléaire, démesurée, pour y déposer les pires déchets que l’Homme ait jamais produits. Des poisons dont la radioactivité reste mortelle sur des temps invraisemblables, 6.000 générations au bas mot. Des poisons qu’aucun pays au monde ne sait rendre inoffensifs. Emergent alors les questions: notre génération n’aurait-elle pas joué avec un feu qu’elle ne domine pas? N’aurait-elle pas joué à l’apprenti sorcier avec cette énergie nucléaire qui génère des déchets monstrueux et ingérables? N’est-elle pas, pour la première fois dans l’histoire de l’Homme, en train de léguer un héritage empoisonné à ses descendants, et aux descendants de ses descendants? Et puis, tout de même, le nom donné par les Finlandais à ce cimetière souterrain, n’est-il pas révélateur? ONKALO: la cachette, en finnois. Message subliminal, partagé par les docteurs Folamour d’autres pays nucléarisés qui se lancent eux aussi dans l’enfouissement. La Belgique, en donnant le nom de HADES à son site, nous envoie directement aux enfers. La France, pour son site de Bure - entre Lorraine et Champagne - s’est très longtemps cachée derrière un pseudo «laboratoire» avant que l’Andra, promoteur de la poubelle souterraine, ne lance tout récemment une improbable appellation: "Cigéo". Il se dit, dans les milieux autorisés, que pour en arriver à son "Cigéo" l’Andra a retiré quelques lettres à son sigle d’origine. Effectivement, avec un "i" ajouté au début et "nte" à la fin, le fameux Cigéo devient beaucoup plus transparent! (suite)
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Face à nos responsabilités - celles de notre génération - le réalisateur du film s’étend longuement sur une question clé: comment faire pour que jamais l’être humain ne vienne mettre sa curiosité dans ce genre de cimetière? La question se pose d’autant plus que ces boîtes de pandore risquent fort de se multiplier, une trentaine de pays à travers le monde étant nucléarisés, n’ayant pas la moindre solution sérieuse pour leurs déchets-poisons radioactifs, et ayant tous la tentation de les cacher en les enfouissant. Par contre, et ‘Into Eternity’ a omis cet aspect primordial lié aux projets d’enfouissement, il se pourrait que la curiosité des générations à venir n’ait pas à s’exercer, qu’elle n’en ait pas le temps. L’exemple français est un cas d’école: l’ennemi d’un stockage nucléaire souterrain c’est l’eau, qui dégraderait les fûts, se gorgerait de radioactivité puis véhiculerait celle-ci au gré des déplacements des nappes phréatiques. Or, une équipe de scientifiques indépendants a tiré la sonnette d’alarme, sans être jusqu’à présent entendue: le sous-sol de Bure est gorgé d’eau, il est strié d’une multitude d’anciennes failles verticales que les séismes vosgiens tout proches pourraient rouvrir, conduisant très rapidement les eaux dans le stockage souterrain. Ce risque, majeur, est d’autant plus sérieux que le creusement d’une poubelle transformerait la zone souterraine en un véritable gruyère. Un chiffre longtemps tenu secret parle de lui-même : la longueur des galeries et autres alvéoles avoisinerait les 200 km, tant les masses de déchets nucléaires s’accumulent. Et l’avis des populations? Ignoré, superbement. Comme si seuls quelques scientifiques et élus, c’est-à-dire une fraction infime de la société, s’étaient arrogés le pouvoir de décider pour tous, et pour des millénaires. Enfouir, en déphasage total avec le ressenti des populations. Ces jours derniers le canton de Vaud, en Suisse, et la Sardaigne étaient appelés à donner leur avis… uniquement consultatif. Résultats sans équivoque aucun : non à l’enfouissement des déchets radioactifs. Et en France, pays des droits de l’Homme ? Fait quasi unique dans l’hexagone, les populations de Haute-Marne et de Meuse ont elles-mêmes lancé une pétition pour demander à être entendues par référendum local. Résultat : 45 000 signatures… balayées par les élus! p.32
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