L’Europe est-elle à l’abri des tsunamis? Évidemment NON, notre planète est unique et l’activité sismique est présente partout avec des spécificités locales ou régionales variables mais assurées. Les références historiques voire préhistoriques sont nombreuses et depuis la reconnaissance de la théorie de Wegener dans les années 1980, les justifications deviennent évidentes. Les exemples historiques ne manquent pas: En Méditerranée, l’événement le plus marquant est celui de Santorin qui explosant à l’époque crétoise aura probablement fait disparaître la civilisation minoenne sous une «vague» de 30 à 40 mètres, si l’on en croit les archéologues... même diminuée de moitié, on serait dans la configuration de ce qui s’est passé au Japon: les distances en centaines de km sont équivalentes. Or, la tectonique des plaques* nous confirme aujourd’hui que la nature des bouleversements dans le secteur est toujours identique : la plaque africaine passe sous l’Italie, bouscule toujours les Alpes et entretient les feux de l’Etna, des Eoliennes (Stromboli), et les activités diverses au sein de «mare nostrum». Si vous observez la configuration des lieux, une grande faille borde la côte Ouest de l’Italie, qui fait que la «montagne» plonge dans la mer. À l’aplomb, se situe une grande plaine côtière qu’on appelle lido. Elle se situe de 1 à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer (il n’y a pas de marée). Sur le «lido de Latina» grande zone de villégiature de Rome (quelques dizaines de km à l’Ouest) est installée une centrale nucléaire! Elle est maintenant arrêtée et en cours de «refroidissement». Vous le savez, une chose qu’on ne cache pas en France, - c’est tellement rare - que la côte niçoise va finir par s’effondrer. Les preuves sont historiques: le Magdalénien (35.000 ans) est déjà sous quelques dizaines de mètres d’eau. L’effondrement sera brutal, on le sait aussi, la vague marine fera quelques dizaines de mètres de haut et embarquera ladite centrale. L’Etna c’est 4.000 m de roches, laves, et matériaux divers en «équilibre» instable, le Stromboli est plus modeste mais tout autant menaçant en rapport avec le cycle «normal» vulcanologique. Nous avons une référence sérieuse de cette évolution attendue avec des conclusions, de moins en moins hypothétiques. La référence est dans l’Atlantique, à Tenerife. Le volcan est le Teide, un ouvrage naturel magnifique de 4.000 m également, le point culminant de l’Espagne. Un énorme pan s’est effondré, il y a quelques milliers d’années (post-Würm). La cicatrice est visible et dénommée «vallée de la Orotava». D’après les calculs des chercheurs permanents sur site, (car évidemment, mêmes causes mêmes effets), la masse s’écroulant aurait provoqué une vague initiale de... 600 m (oui six cents !). Se déplaçant entre 400 et 800km/h à travers l’Atlantique, elle aurait atteint les côtes américaines en quelques heures, ne faisant plus que (?) 80m de haut en arrivant! Théorie qui inquiète les «ultramarins » évidemment qui ont, à demeure une équipe de recherche-surveillance aux Canaries. Les preuves sont recherchées ardemment de ce cataclysme: réalité, fiction? La masse effondrée sous l’eau a été circonscrite et bien évaluée. Autre exemple, trouver de gros galets marins de plusieurs tonnes perchés à plus de 20 m sur les côtes cubaines donnent ici une bonne explication et cela se passe historiquement au même moment. À Tenerife, un lieu didactique offre gratuitement au grand public cette information très simple. Les simulations montrent aussi ce que serait le retour de vague sur l’Europe: environ 14m! Une bagatelle m’a-t-on déjà dit, inférieure ou presque aux grandes marées! Sauf que ce jour-là, nous serons en marée haute, avec une grosse tempête... coïncidence fâcheuse et «imprévisible» à l’instar de Xynthia. C’est bien ce que nous réserve la nature! Plus que le Teide, c’est la Grande Canarie qui inquiète les Américains. Île voisine de Tenerife, pour des raisons géomorphologiques un peu compliquées à expliquer, l’île volcanique se charge d’eaux qui ne s’évacuent pas (des cloisonnements de dykes internes). La masse volcanique prend donc du poids et va finir par s’effondrer. Quand? À ce moment est le mystère! Mais l’effet sera identique, même si les calculs sont plus optimistes: la vague ne ferait que (?) 40m outre-Atlantique. Ce scénario scientifique a servi de base à un film catastrophe bien connu. La légende de l’Atlantide pourrait aussi s’appuyer sur cet épisode sismique (époque de Platon). À moins que ce ne soit Madère ou les Açores... car nous ne sommes pas en manque de volcans instables dans notre périmètre de vie! |
suite:
Reste encore l’Islande qui a déjà mis à mal notre aviation
commerciale. Imaginons, -ce qui est la base de «la loi de l'emmerdement
maximum» ou loi de Murphy-, qu’une partie de l’Islande s’effondre (la
vie normale des volcans: caldera**),
larguant des montagnes de cendres en même temps qu’un tsunami, ce qui
serait normal. Nous sommes sous la vague au moment où il faudrait
intervenir dans les centrales riveraines (Gravelines), encombrements de
toutes sortes, refroidissements impossibles, interventions difficiles
voire impossibles! Un syndrome japonais! p.7Or, historiquement, à la fin du Tertiaire, avant-hier sur le plan géologique, un gros tsunami ravage la Mer du Nord, engloutit une partie des zones basses des Pays-Bas et Belgique réunis, et, est, peut-être d’ailleurs la cause, de cet immense «atterrissement sédimentaire» qui sera comblé par la suite. Une autre hypothèse est celle de l’explosion de ce grand volcan au nom impossible, recouvert par le grand glacier éponyme. L’explosion et ces masses projetées auraient un effet sensiblement identique. ET POUR LA LOIRE, ME DIREZ-VOUS? Soyons un brin nombriliste. Le Massif Central est sismique: la chaîne des volcans est à peine tiède. La grande faille méridienne qui souligne les alignements de l’Allier et de La Loire est visiblement fonctionnelle. Certes nous ne sommes pas dans des séismes de grande magnitude (en théorie) dans cette région. Nous n’aurions pas d’impacts directs sur les centrales... Mais peut-être sur les barrages de retenues d’eaux de refroidissement desdites centrales. Un méchant rejet brutal qui arrive plein pot sur une crue décennale ou encore pire centennale: un tsunami ligérien, très court, de quelques minutes, mais qui comme au Blayais rajoute un mascaret à une tempête banale! Ennoiement des systèmes de refroidissement. On connaît la suite. Surtout que les secours seront à ce moment-là très gênés par la fameuse grande crue, qui n’est pas une invention. Ils sont énervants les écolos à toujours imaginer le pire! Ces propos furent tenus en Avril 2011 Mais la chose est sérieuse. J’écrivais ces lignes, de rage, face à BATAILLE affirmant à la télévision que «En Europe, il n’y a pas de tsunami, la preuve: le nom est japonais!» (Sic!). Mais plus sérieusement, dès le mois de juin, le sénateur PS de l’AUDE, COURTEAU, réveillait un observatoire des tsunamis au sein de la deuxième chambre. Ne vous inquiétez pas trop, il s’est rendormi depuis: aucun rapport en 2014. En France, le CEA est en charge de la synthèse de ce dossier depuis 2007, en bénéficiant de ses compétences des essais polynésiens. Depuis de nombreux documentaires visuels (de qualité très hétérogène) ont été réalisés en coproduction internationale. Notes (*) La tectonique des plaques est un concept issu de la théorie de Wegener. Ce géographe du début XXème avait associé la forme des deux continents américain et eurafricain, et en avait déduit que l’emboîtement géographique correspondait à une dérive des continents. Cela sous-entendait que le système tectonique était très «vivant» et surtout ne s’arrêtait pas. Ce qui est parfaitement acquit aujourd’hui. La communauté scientifique ne pouvait pas admettre une telle «ineptie»: les choses sont stables, rien ne bouge! En 1975, deux thésards ont failli voir leurs diplômes refusés pour avoir osé parler d’effondrement du pré-continent breton. Il faudra attendre 1985, en France pour que cette théorie soit acceptée. Il y a encore quelques scientifiques (syndrome «Allègre») qui n’y croient toujours pas. Le problème c’est que toutes les études sismiques autour des centrales sont d’AVANT 1985, et donc sous-estiment grandement cette vision dynamique de l’écorce terrestre. Vous avez dû apprendre à l’école que les volcans, en France, dormaient pour toujours! Sauf sur la vallée du Rhône: «Et encore! Nous ne sommes pas dans des zones sensibles!» est-il dit...Or, ils étaient fonctionnels, il y a quelques milliers d’années, hier en matière de géologie! (**) Caldera: la chaudière. Quand un volcan évacue des km3 de matières gazeuses, cendreuses, rocheuses, etc, il se produit une sorte de «vide» relatif dans le foyer magmatique initial. Avec son refroidissement relatif, la masse du volcan retombe (à peu près) sur lui-même, provoquant un grand amphithéâtre: sur le Teide, il fait quand même 45 km de diamètre. Le problème est dans l’«à peu près», ce qui est normal dans la nature. Sur Tenerife, une partie de la caldera est partie de travers: cheminée «égueulée» des volcans (il y a un bord qui lâche). Ici ce sont des milliers de km3 qui sont tombés brutalement dans la mer d’environ 2.000m de haut! (***) Le CODir-PA: COmité-Directeur Post-Accidentel, tente de prévoir ce qu’on aurait à faire après un accident nucléaire grave. C’est une commande de l’Etat sarkozien à l’ASN. Le travail est presque fini et doit être remis début mai à son commanditaire (Ca tombe bien, non?). Je vous ferai plus tard un CR circonstancié de cette réunion «d’experts» qui frisent parfois l’ubuesque. Normal, c’est dans la nature des hommes prétentieux! Il faut vraiment être technocrates nucléaires pour penser que nous sommes super bien protégé en France. On oublie tous ces «étrangers» qui ne font rien que nous embêter! |