LIRE: http://www.liberation.fr/(10
août)
Echange de commentaires, aussi bien des lecteurs
de la Gazette Nucléaire que de Libération:
1) Lecteurs de la Gazette Nucléaire:
a) Affirmations de l'article:
- impossible.
- Désirable, souhaitable, nécessaire,
mais infaisable.
Affirmer cela dès le début
du texte est psychologiquement, voire philosophiquement peu défendable...
- Pro et anti croient disposer d’une maîtrise
technique du nucléaire
- Sortir du nucléaire requiert une
désobéissance civile massive, laquelle implique de s’approprier
des connaissances difficiles à obtenir, voire impossibles en raison
du «secret défense»
En quoi la maîtrise non totale de
la technique du nucléaire empêcherait la maîtrise...
politique, sanitaire, etc.?
- Sortir du nucléaire impliquerait
le démantèlement des bombes atomiques, car bombes et centrales
sont une seule et même chose.
Dans l’absolu, il est vrai que tant que
du matériel nucléaire existera, le danger existera! Mais
en quoi arrêter d’abord les centrales serait-il donc une illusion?
- Lorsqu’un réacteur nucléaire
explose, d’interminables décennies de contamination sont déclenchées
mécaniquement: les vents et les courants marins n’attendent pas
les Etats pour franchir les frontières ni les contre-technologies
inexistantes (le sarcophage fissuré de Tchernobyl, le néant
de solutions à Fukushima).
C’est la seule remarque avec laquelle on
ne peut qu’être d’accord et qui rejoint le début de la réponse
précédente...
- Sortir du nucléaire (, une) mission
impossible mais vitale.
Vitale et donc... «Désirable,
souhaitable, nécessaire et...» faisable!
b) Lu dans les commentaires:
"Un réacteur identique par sa conception
et son niveau de puissance aux tranches 900MW françaises a
été démantelé "jusqu’au gazon". Il s’agit de
Maine Yankee aux USA. Jusqu’au gazon ("greenfield") veut dire qu’il ne
reste rien sur place et que le terrain peut être réutilisé.
Le coût du démantèlement oscille entre 550 et 635 millions
de dollars selon le mode de calcul (donc autour de 430 millions €).
L’opération a duré 8 années."
Quelqu'un de la liste GSIEN est-il au courant
et pourrait confirmer cela?!
2) ... Cet article
pousse à la réflexion en particulier sur des concepts comme:
"La sortie du nucléaire, peut-on vraiment
en sortir definitivement?
Le retour à l'herbe, verbiage
très utilisé en France à un moment dans le démantelement:
à la centrale de Brennilis... on voit que sur le terrain l'herbe
n'est pas prête de pousser!
Finalement je trouve cet article très
radical mais qui fait réfléchir à la notion d'infini
et de non retour lié à l'industrie nucléaire et à
ses déchets"
3) "C'est ce qu'on dit
dans la Gazette et dans les réunions du GSIEN (en moins chatié).
En effet arrêter n'est pas avoir fini:
il faut démanteler toutes les installations, tout emballer et le
mettre où?
Comme il faut 50 ans pour démanteler (et je suis optimiste)...
Dans le meilleurs des cas 2100 est éventuellement
un objectif, mais cela risque d'être plus long: 2.200 c'est plus
proche de la réalité.
C'est le vrai problème, on a ouvert
la boîte et on ne peut plus la refermer
D'ailleurs c'est pareil avec l'armement: on
ne réussit pas à démanteler non plus.
Heureusement que l'uranium est un minerai,
on a peut être une chance de ce côté là, mais
malheureusement il existe le thorium...
Bon il faut être conscient de cela,
mais si n'arrête pas les choses, alors on va s'enfoncer dans un programme
dément et qui ne nous mènera nulle part.
Je crains qu'il faille un pépin encore
plus grave que Fukushima pour stopper ce train fou: besoin d'énergie
et toujours plus consommer.
On tourne en rond car le réchauffement
est dû à cet appétit.
Et de toute façon cela ne sert que
une poignée de personnes et les autres sont leurs esclaves..."
4) Concernant
la centrale de Maine Yankee - voir
commentaire g) - aux
USA qui aurait été démantelée "jusqu’au gazon".
Voici
ce que j'ai trouvé, manifestement il y a des problèmes:
http://www.maineyankee.com/
5) Réactions des lecteurs de Libération
(à noter que seuls les derniers commentaires semblent affichés...)
a) 16 août 2011 à 18:04
marc_toulouse
Autre argument nul: "Avant le nucléaire,
les catastrophes étaient terribles mais brèves"
On regardera par exemple la catastrophe de
Bhopal: environ 4.000 morts le jour même, et une estimation de 25.000
par la suite...
Oui, l'homme crée des usines qui produisent
les GigaWatts qu'il consomme, les tonnes de produit chimique qu'il utilise,
etc. Oui, la supériorité technique de l'homme fait qu'il
est capable de dominer la nature et de la détruire.
Mais cet article n'apporte strictement rien
à la réflexion, juste de jolis mots de philosophe normalien...
b) 15 août 2011
à 10:43
mloup
vacuité totale
aucune ligne argumentative, aucun travail
de clarification ou de création conceptuelle, un empilement amorphe
de syntagmes déjà lus mille fois - et avec quelle morgue!
Tout y est racoleur, imprécis,
boursouflé: on a du plutonium, du cyanure, de la mort, de l'extrême-droite,
des génocides, une philosophie de l'histoire de série Z...
manquent les zombies et un peu de sexe.
La question du nucléaire demande je
crois - parmi bien d'autres choses - un travail de conceptualisation, d'élaboration
philosophique et critique qui n'exclut absolument pas la radicalité,
mais dans un discours qui fasse sens. et je n'ai pas l'impression qu'il
manque aujourd'hui de philosophes, anthropologues, scientifiques qui travaillent
sur ces questions pour gâcher de l'espace avec de telles insignifiances.
c) 13 août 2011
à 13:45
ratzofdemocratie2
Oui effectivement, quel beau cadeau pour les
générations futures.
d) 12 août 2011
à 11:04
alainflam
Article d'une totale nullité, que l'on
soit pour ou contre le nucléaire
Pourquoi Libé a-t-il choisi
de le publier? parce que l'auteur est normalien et agrégé
et prof?
Je suis moi aussi normalien, agrégé
et prof d'université, mais en biologie. je m'en vais de ce pas soumettre
un article philosophique à Libé, bien que je sois
moi aussi complétement incompétent en philo. comme cet l'auteur
l'est dans le domaine nucléaire. |
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suite:
e) 11 août 2011 à 11:57
remy2
Pas d'ac!
La technologie nucléaire doit rester
secrète justement parce qu'elle est très proche des bombes.
C'était soit confier son exploitation à des instances opaques
(ce qu'on a fait), soit donner la possibilité à n'importe
quel détraqué de ravager la planète. Les personnes
qui dirigent ces instance ne sont pas une élite qui nous gouverne
dans l'ombre, ce sont les gardiens d'un savoir qui ne doit pas tomber entre
toutes les mains. Les documents sur lesquels ce savoir est consigné
sont classés "secret défense" non pas parce que l'armée
tirerait indûment les ficelles d'on ne sait quelles marionettes,
mais pour nous protéger tous contre les conséquences dramatiques
de leur publication.
En ce sens, vous avez raison: nous
n'avons pas le choix, la technologie nucléaire existe, nous ne pouvons
pas revenir en arrière, et il faudra continuer à la garder
secrète; et vous avez tort: ce n'est pas à cause d'une
conspiration ni par manque de démocratie que nous devons la garder
secrète.
C'est la même chose pour les mensonges
à propos de Tchernobyl ou Fukushima: oui, les gouvernements ont
menti, et non, ce ne sont pas des crimes, mais la moins mauvaise solution
possible ! Publier des données dont on ne savait pas tirer les conséquences
exactes n'aurait pas évité ces conséquences, mais
aurait provoqué des paniques, des exodes et des révolutions
aux résultats encore plus mortels.
Quant aux intérêts capitalistes
etc. qui gouvernent le monde et rendent impuissante la démocratie,
ils ne sont pas très différents des précédentes
tyrannies dont nous nous sommes libérés, rois absolus et
autres dictateurs - proposez-nous donc un moyen d'y arriver cette fois
sans guerre et sans Terreur, plutôt que de cultiver un fatalisme
improductif.
f) 11 août 2011 à 10:29
maximo
Article malsain.
Ce genre d'article de désespoir risque
de rendre encore plus fataliste des populations déprimées.
Libé
ferait mieux de donner la parole aux mouvement qui vont de l'avant dans
le domaine comme Négawatt ou Greenpeace. Le problème
des médias c'est qu'ils ne s'intéressent seulement à
ce qui va mal.
g) 11 août 2011
à 09:02 (il s'agit du commentaire au sujet de la centrale de
Maine Yankee aux USA)
caius17
Grossièrement faux.
Ce texte contient une affirmation technique
grossièrement fausse qui montre que ce monsieur, qui est sans doute
un grand philosophe, est passablement ignorant des choses du nucléaire
civil.
Je cite:
... Nulle part, un démantèlement
total n’a été réalisé; il n’est même
pas garanti qu’il soit faisable. La fermeture d’une centrale est un chantier
estimé à quarante ans, en partie inconnu...
Il colporte là une affirmation classique
des anti-nucléaires. Et bien cela est faux et archi-faux.
Un réacteur identique par sa conception
et son niveau de puissance aux tranches 900MW françaises a été
démantelé "jusqu’au gazon". Il s’agit de Maine Yankee aux
USA. Jusqu’au gazon ("greenfield") veut dire qu’il ne reste rien sur place
et que le terrain peut être réutilisé. Le coût
du démantèlement oscille entre 550 et 635 millions de dollars
selon le mode de calcul (donc autour de 430 millions €). L’opération
a duré 8 années.
Pour avoir les détails il suffit de
taper "Maine Yankee decommissioning" dans Google.
Il existe également un rapport de synthèse
de l’opération qui s’intitule "Maine Yankee decommissioning experience
report". (le chargement du rapport est assez long car il fait 120 pages
et comporte de nombreuses photos).
Que dirait ce monsieur si j’écrivais
que Nietzsche est né en 1515 à Quimper et est l’auteur des
Mémoires d’Outre-tombe? Qu’il écrive ce qu’il souhaite sur
le nucléaire est son droit le plus élémentaire mais
le moins que l’on puisse exiger est qu’il n’appuie pas ses élucubrations
sur des informations factuellement erronées.
f) 11 août 2011
à 08:14
goulache
Article nul; typique d'un branleur de gauche.
L'utopie comme seul programme, et pas un pet
d'idée pour y parvenir. Ou plutôt si, la métaphysique
sur du papier et la branlette intellectuelle.
g) 8 août 2011 à
15:22
jacobus
Nul doute...
...c'est bien (trop) vite dit. Il me semble
que la base du principe de précaution c'est justement le doute.
Ne pas se croire - soi-même et, par extension, nos descendants -
plus malins que ce qu'on est vraiment.
Le début du moyen-âge (en Anglais
dark
age...) était considérablement moins avancé socialement
et technologiquement que les civilisations qui l'ont précédé.
On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on peut tout imaginer, y
compris une récession technologique forte (peut-être la conséquence
d'une crise financière ou politique grave), qui rendrait les générations
future inaptes à porter la responsabilité que nous leur léguons.
A mon avis, gardons nous des certitudes, et
laissons nous une énorme marge de sécurité. A fortiori,
évitons de croire que les suivants réglerons nos problèmes.
h) 8 août 2011 à
00:29
rocco_sifragile
et il n'y a pas que ça
Il y surtout une vision étriquée
du futur. Si nos ancêtres nous ont laissé la pollution du
charbon, des génocides ou des grandes maladies, ils nous ont laissé
aussi de la culture, des progrès techniques, des innovations technologiques
et de la connaissance scientifique.
Il paraît que nous sommes des nains
assis sur les épaules de géants, il y a quelques décennies
seule une poignée d'Hommes connaissait la théorie de la relativité:
ils sont aujourd'hui des milliers.
Nul doute que les générations
futures seront bien mieux armées que nous pour trouver à
l'avenir des solutions que nous n'arrivons pas à trouver aujourd'hui!
i) 6 août 2011 à
12:04
remy2
Jérémie
«Les choses de notre monde - nos complexes
industriels, nos zones urbaines - qui viennent recouvrir ces lieux anciens
repoussent cette mémoire: leur création ne s’enracine plus
dans cette accumulation multimillénaire de places habitées
qui nourrissait la mémoire du monde.»
Qu'est-ce qu'il raconte? Est-ce qu'il se figure
que dans l'Antiquité on ne créait pas de villes nouvelles,
qu'on ne rasait jamais avant de bâtir, ou que de nos jours on ne
fait pas d'archéologie avant d'installer une construction ? Tout
au contraire, notre civilisation se préoccupe bien plus du passé
et cultive une mémoire bien plus précise et bien plus abondante
que toutes celles qui l'ont précédée!
On attendrait d'un archéologue
qu'il sache à quoi ressemblait le passé et qu'il s'abstienne
de jérémier sur l'air du "c'était bien mieux avant,
ça sera bien pire après". |
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