Dossier "IMPORTANT"!

Infos JAPON séisme du 11 mars 2011
Communiqués GSIEN
29 mars
commentaire GSIEN sur l'article de Libération
     Les traces de plutonium trouvées sur le site sont en très faibles quantités, pas vraiment différentes de celles provoquées par les essais de bombes atomiques. 
     Ce qui fait penser qu'une part peut provenir des réacteurs accidentés: voir la proportion entre l'isotope 238 et les 239 et 240.
     Si ce plutonium provient d'un ou des réacteurs accidentés, cela prouve une nouvelle fois que les cuves ne sont plus étanches, mais on le savait déjà pour les réacteurs 2 et 3.
     Le plutonium trouvé, s'il vient d'un réacteur, peut provenir du 3, mais également du réacteur 2.
     Certes, le 3 a été chargé partiellement en combustible MOX qui comprend, si mes souvenirs sont bons, environ 7% de plutonium, mais il y a aussi du plutonium dans le réacteur 2, formé par des atomes d'uranium ayant captés des neutrons.
     Le risque d'explosion nucléaire à proprement parler peut survenir que dans le coeur du réacteur ou dans le corium, c'est-à-dire le coeur fondu. Mais pour cela il faudrait qu'une masse critique soit réunie par un processus difficile à imaginer. Le risque d'explosion et donc de dispersion accrue de radioactivité provient plutôt de la chute du corium sur de l'eau ou du béton.
     A ma connaissance, il n'y a pas eu de plutonium retrouvé ailleurs que sur le site, mais il n'est pas évident qu'il ait été recherché.
     L'évacuation a en réalité été étendue à 30 kilomètres.
     D'après les spécialistes français cette zone est, pour le moment, suffisante.
     Mais si des émissions radioactives plus importantes se produisent il faudra élargir cette zone, par précaution.
     Si la zone à évacuer fait 70 kilomètres de rayon, alors cela concernerait plus d'un million de personnes. Il n'y a aucun signe que le gouvernement ait préparé cette éventualité, ce qui semble étrange car rien ne permet d'assurer qu'elle ne sera pas nécessaire.
     Tokyo est à environ 250 kilomètres. Même dans le cas d'une émission plus importante il n'est pas évident qu'il soit utile de déplacer sa population. Pour l'instant, la contamination radioactive est encore inférieure à celle provoquée par l'accident de Tchernobyl.
     D'abord parce que l'émission est inférieure, et aussi parce que l'essentiel s'est dilué au-dessus du Pacifique.
     Les réacteurs 1 - 2 et 3 sont toujours en situation critique, puisque leur refroidissement n'est pas garanti sur la durée encore nécessaire pour les mettre en "arrêt à froid".
     Les cuves des réacteurs 2 et 3 ne sont plus étanches. Celle du 1 le semble toujours. Les trois enceintes de confinement semblent inétanches.
suite:
     Les trois sont désormais refroidis avec de l'eau douce qui est injectée directement. Les salles de commandes sont alimentées en électricité. Mais les opérateurs n'osent pas remettre en service les systèmes de refroidissement de secours avant d'avoir vérifié tous les matériels et refait en grande partie les circuits électriques.
     Les coeurs des trois réacteurs ont en partie fusionné et cette destruction est à l'origine de toutes les émissions de radioactivité.
     L'eau très contaminée qui a coulée vers les salles des machines (turbines) et qui empêche d'y travailler provient manifestement pour les réacteurs 2 et 3 du circuit primaire, c'est-à-dire celui en contact avec le coeur.
     En revanche, du côté des piscines il y a un mieux. Les températures sont acceptables, les niveaux d'eau aussi. La piscine commune et celles des réacteurs 5 et 6 utilisent leurs circuits normaux de refroidissement.
     L'appel à l'aide lancé hier montre que les Japonais ont le sentiment de se trouver dans une impasse. Ils ont tout misé sur la remise en route des systèmes de refroidissement de secours, mais pour le faire ils doivent réinstaller les systèmes électriques.
     Or, tout ce travail se heurte à la contamination du site, comme l'a montré le blocage rencontré dans les salles des machines.
     S'ils ne trouvent pas rapidement une parade aux problèmes posés par cette eau contaminée, ils vont devoir changer de plan, mais ont-ils un plan B? C'est la question que l'on se pose depuis le début.
     D'après mes contacts c'est d'ailleurs autant, voire plus, d'idées qu'ils cherchent du côté des industriels étrangers que du matériel. Vous vous demandez pourquoi cet appel à l'aide vient si tard... moi aussi, j'ai posé cette question depuis plus de dix jours.
     Pour l'instant, personne ne sait comment traiter le site lorsque le danger des réacteurs sera écarté. Un sarcophage sur l'ensemble me semble exclu.
      L'extraction des combustibles des piscines sera probablement un très long cauchemar. 
     La contamination va poser des problèmes très différents, selon l'éloignement de la centrale.
     Dans la mer, il faudra contrôler les produits de la pêche le long du littoral nord est du Japon et surveiller la contamination dans la chaîne alimentaire. En revanche, à plus large échelle dans le Pacifique, la dilution permettra d'éviter de réels problèmes sanitaires.
      Au Japon la zone autour de la centrale sera probablement interdite longtemps, et il faudra surveiller des îlots de contamination provoqués par les pluies, à plusieurs dizaines de kilomètres.