Le point de départ de la controverse était généralement la phrase: «notre croyance dans un mythe particulièrement tenace et prégnant, même au CERN, d'une production, en toute sécurité, d'énergie propre et presque sans limite, voire quasiment gratuite»[1]. Les italiques indiquant que ce n'est pas moi mais bien le CERN qui le déclare, sur un de ses sites Web [2] , fait que peu de ces personnes savaientÖ
Trêve de polémiques, le problème n'étant pas qui a dit quoi, mais ce vers quoi nous entraîne ce mythe. En effet, une accélération sans fin, quelle qu'elle soit, à défaut d'un frein, d'une limitation, ne peut se faire qu'au risque de "foncer dans le mur", même si l'échéance ne nous est pas encore connue (quoique pour l'épuisement des réserves naturelles terrestresÖ). Et les intempéries renouvelées ne seraient-elles pas le résultat de notreÖ intempérance? Il faudra donc bien revenir sur ce véritable mythe fondateur de la civilisation de type occidentale. Ainsi, n'est-il pas permis et même justifié de se questionner quand nosÖ fondations reposent sur des ressources que nous supprimons, sur un capital que nous dilapidons puisque non reproductible à échelle humaine? Deux expressions pourraient traduire cela: «Scier la branche sur laquelle nous sommes» et «l'énergie du désespoir»! Accélération et énergie: ne sommes-nous pas exactement dans le lieu approprié pour y réfléchir?!
A toutes ces questions abordées, je rajouterai cette dernière: simplement répondre aux souhaits suicidaires des humains est-il vraiment la bonne réponse? Car chercher à les satisfaire par la simple augmentation de production ressemble à plonger sans voir s'il y a de l'eau! Cela me rappelle une citation fameuse: « Les déserts fleuriront, l'eau de mer deviendra eau douce, les montagnes pourront être déplacées, les rivières détournées, des complexes agro-industriels surgiront autour des centrales électronucléaires, entourées de serres, comme un petit paradis»[3]. Est-ce cela faire le bonheur des hommes, celui-ci ne serait-il pas de transcender nos attentes plutôt que d'y répondre aveuglément?
J'esquisserai enfin un autre aspect qui a une part importante dans la problématique énergétique et qui a bien évidemment été rappelé dans ces deux conférences: l'augmentation de la démographie. On ne parle plus de la "bombe P" (comme Population); mais il a été question de la Chine et de l'Inde en particulier, de leurs 2 milliards et quelque d'habitants. Parlons des 6 milliards de la planète: compte tenu des ressources de la planète, c'est relativement peu, beaucoup ou trop? Souvenons-nous tout de même que cette question était déjà posée lorsque nous n'étions que 3 milliards; l'idée du "trop" dominait les discours sur la population, dans les années 60-70Ö
Alors pour terminer, une autre citation et une dernière questionÖ éclairantes: