NUCLEAIRE  CONTROVERSES NUCLEAIRES !
Base de données TCHERNOBYL
Articles divers
European press review
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4945142.stm

En FRANCAIS
Courrier International
    Le vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl relance le débat sur l'actuelle crise énergétique. Certains jugent que les progrès accomplis en matière de sécurité permettent de présenter le nucléaire comme une solution propre à la pénurie de ressources. Pour d'autres, la tragédie doit, au contraire, entraîner l'abandon de cette technologie.   ( ... )

Le Soir (Belgique)
    Pour l'éditorialiste Christophe Schoune, Tchernobyl devrait nous inciter à "tourner le dos aux impasses du nucléaire" : "Vingt ans après cette apocalypse de fin de millénaire, les stigmates de la catastrophe nous rappellent qu'on ne badine pas avec la sécurité nucléaire. Réputé à l'abri de pareilles défaillances, le parc occidental est vieillissant et les signes de fatigue des centrales s'accumulent. Devant ces faits, l'industrie, qui veut prolonger sa rente viagère, réfute l'alarmisme des Cassandres. Et se donne les couleurs d'une verte reconversion. Argument massue : face au réchauffement planétaire, le nucléaire sécurisé est la seule énergie de masse qui produit très peu de gaz à effet de serre. Juste: Mais le lobby nucléaire oublie de dire que le meilleur potentiel de lutte contre les changements du climat réside dans les économies d'énergie."
Le Figaro:
20 ans après, la page n'est pas tournée: Les cartes françaises de 1986 étaient fausses, La centrale qui fuit attend un nouveau sarcophage, Dans la centrale de Smolensk, l'accident est exclu, A Novozybkov, les oubliés de Tchernobyl, Quand le Professeur Pellerin minimisait les risques pour la France, Le rapport inédit de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sur la France, Tchernobyl, 20 ans déjà
En France, vingt ans après Tchernobyl, l'omerta continue
Tchernobyl, le début de la fin de l'Union soviétique

Libération
France: Vingt ans de mensonges
http://www.liberation.fr/page.php?Article=385666#
    En 1986, à en croire les plus hautes sphères de l'Etat, le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières de l'hexagone.
    Quand le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) explose le 26 avril 1986, il n'existe aucune expertise scientifique citoyenne en France, concernant les questions nucléaires. Certes, le pays a déjà connu des mobilisations déterminées et violentes quand les pouvoirs publics décidèrent d'implanter des centrales, que ce soit à Creys-Malville (Isère) ou à Plogoff (Finistère). Mais l'ensemble des informations et des mesures liées à l'impact sanitaire des activités nucléaires reste aux mains de l'exploitant EDF, des services de l'Etat et du tout puissant Service central de protection contre les rayonnements ionisants, le SCPRI, dirigé alors par le professeur Pellerin.
    Sur le même sujet:
    * Le nuage de Tchernobyl rattrape le professeur Pellerin
    * «On nous a menti sur les cartes»
    * ARCHIVES • Tchernobyl hante encore la France
 
Survol
    En 1986, la catastrophe modifie radicalement le paysage de l'expertise scientifique. Quelques jours à peine après l'explosion du réacteur, des citoyens se mobilisent face au mensonge de l'Etat. Car il y a mensonge, double mensonge même. Dans un premier temps, on nous explique que le territoire français est protégé du nuage radioactif par un anticyclone. Ensuite, les autorités reconnaissent que le nuage a bien survolé le pays mais que ce passage n'a provoqué aucune retombée radioactive. Lorsque les ministres défilent sur les plateaux des journaux télévisés pour rassurer les Français, ils savent pourtant que le territoire est contaminé, qu'il s'agisse d'Alain Madelin, alors ministre de l'Industrie, ou de François Guillaume, alors ministre de l'Agriculture, qui ne pouvait pas ne pas connaître les mesures réalisées par les autorités nucléaires.
    Dans la première semaine de mai 1986, le laboratoire de Cadarache prélève des échantillons d'air chargés de plutonium. Les plantes qui poussent alentour comme le thym (excellent bio-indicateur) sont chargées en césium. Le raisin, les eaux et leurs poissons montrent des taux de contamination anormalement élevés. Mais le silence est total. Le professeur Pellerin est chargé d'annoncer aux instances européennes un taux moyen de contamination de 4 500 becquerels par mètre carré (bq/m2). Il faudra attendre plus de dix ans pour connaître les résultats des mesures réalisées par le labo de Cadarache en mai et juin 1986, qui révèlent des contaminations très élevées sur des lichens et des mousses du Parc national des Ecrins.
    A Montélimar (Drôme), un groupe de citoyens, qui ne croient pas aux vérités officielles, créé un laboratoire indépendant pour réaliser leurs propres mesures sur le lait des brebis corses ou sur le thym. Tchernobyl est ainsi à l'origine de la création de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad), mais aussi de celle de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (Acro). D'après ces organismes, les taux de contamination auraient dû conduire les autorités à interdire la consommation de lait et de légumes à larges feuilles dans les mois suivant la catastrophe.

Césium 137
    De même, il faudra attendre 2004 pour obtenir les «bonnes» cartes des dépôts de Césium 137 sur la France en mai 1986. Celles-ci sont publiées, non sans mal, dans la revue Radioprotection, par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), qui a succédé aux SCPRI. Elles font apparaître une contamination au Césium de 4 000 à 40 000 bq/m2 sur toute la partie est de la France. Les zones les plus touchées - entre 20 000 et 40 000 bq/m2-, se trouvant dans l'est de la Corse, les Vosges, l'Alsace ou la région Provence Alpes Côte d'Azur.
    A ce jour, seul le professeur Pellerin devrait être mis en examen. Comme si son service n'avait jamais transmis les informations aux plus hautes sphères de l'Etat. Ce qui paraît bien peu probable.

Sur Tchernobyl, voir aussi un témoignage dans le dossier "Risque" de la revue "Contrôle",
http://www.asn.gouv.fr/publications/dossiers/c168/dossier168.pdf (pages 161 - 164 de la version papier ):
Tchernobyl : une habitante de Kiev témoigne
par Eléna Solomarska, professeur à la chaire de philologie française, Université nationale Taras Chevtchenko, Kiev (Ukraine)

En ANGLAIS
    The 20th anniversary of the Chernobyl nuclear disaster prompts papers to consider the political, social and environmental consequences of such a momentous event and its impact on nuclear policies.
 
 "National shame"
    Twenty year ago, on 26 April 1986, history was split into before and after the Chernobyl disaster (Rossiyskaya Gazeta)

    Russia's Moskovskiy Komsomolets says "Chernobyl is our anguish, our grief, our national shame".
    "We missed the warning signs, we allowed this to happen, we were hiding dangerous information until the very last moment", the paper says.
    But Chernobyl is "also our moment of pride as a nation", it adds, because "we risked our lives to put out the fires, to clean up the land, to build the sarcophagus".
    In an editorial, "Chernobyl is not forgotten"; Rossiyskaya Gazeta says: "Twenty year ago, on 26 April 1986, history was split into before and after the Chernobyl disaster."
    "There are anniversaries which you wish were not there to be marked, but which have to be marked", it says.
    Novyye Izvestiya, meanwhile, laments that the causes of the Chernobyl disaster "are still not entirely clear".
    The trial of "the accused", the daily says, rather than clarifying the causes, "turned into a farce whose purpose was to hide the truth."

Fallout
    Chernobyl delivered once-and-for-ever proof that the monstrous risks of this technology are uncontrollable (Berliner Zeitung)

    France's Le Monde also questions the official response to the disaster both at home and internationally.
    According to the paper, recent official assessments of the radioactive fallout over parts of Europe, including France, are sharply at odds with the "soothing" figures provided in 1986.
     It hopes that a lawsuit brought in 2001 by a French cancer patients' association will shed light on the question of whether the authorities were guilty of "incompetence" or "lying".
    "The ongoing judicial investigation may make it possible to determine whether the authorities deliberately concealed the magnitude of Chernobyl's impact on the French, while their neighbours were invited to protect themselves," the paper says.

    Germany's Frankfurter Allgemeine Zeitung also finds the figures and statistics relating to the consequences of the catastrophe "questionable".
    The daily says instead of a measured response the disaster is always seen in the context of "the downfall of a technology which has little regard for mankind".

    But the nuclear meltdown at Chernobyl did not mark "the end of the Age of Enlightenment", as some have suggested, or the decline of the power of science, the paper argues.
    Germany's Frankfurter Rundschau disagrees, saying Chernobyl "is a synonym for technological tragedy" and criticizing the pro-nuclear energy lobby for trying to undermine its importance.
    Even today, the daily argues, "the medical, social and political consequences of the disaster are far from under control".

No more nukes
    The longest dictatorship in history could not relinquish its infallibility (El Pais)

    "Nuclear Energy? No, thanks!" runs the headline of a commentary in Germany's Berliner Zeitung.
    "Chernobyl delivered once-and-for-ever proof that the monstrous risks of this technology are uncontrollable," the paper says.
    The daily argues that those promote the peaceful use of nuclear energy "should admit that in doing so, they inevitably also promote the danger of the production and spread of nuclear weapons".
    The paper points out that "nowadays, unlimited and renewable energy sources such as the sun, wind and water can be used with such efficiency that they can soon completely replace nuclear energy."
    Germany's Der Tagesspiegel brings the nuclear debate fully up to date in a commentary entitled: "Atomic bombs on our doorsteps".
    The daily argues that the potential threat of suicide bombers attacking nuclear plants makes a mockery of reports stating nuclear energy is safe.
    "Nuclear energy, therefore, makes any country extremely vulnerable and for this reason alone, there can be no secure precautions", the paper feels.
    Moreover, the case of Iran proves that "every state with nuclear energy is potentially a state in possession of nuclear weapons", the paper says.

"Demise of a failed system"
    Spanish daily El Pais says a crumbling Soviet system made the disaster worse by denying the incident.
    "The longest dictatorship in history could not relinquish its infallibility", the daily says
    Instead it tried to hush up "a huge tragedy that reportedly cost dozens of thousands of lives, caused millions of personal dramas and created a general nightmare for large areas of Eastern Europe".
    Ironically, the daily says, it was "the war in Afghanistan and the Chernobyl disaster, which accelerated the demise of a failed system".