Survol
En 1986, la catastrophe modifie radicalement le paysage de l'expertise scientifique. Quelques jours à peine après l'explosion du réacteur, des citoyens se mobilisent face au mensonge de l'Etat. Car il y a mensonge, double mensonge même. Dans un premier temps, on nous explique que le territoire français est protégé du nuage radioactif par un anticyclone. Ensuite, les autorités reconnaissent que le nuage a bien survolé le pays mais que ce passage n'a provoqué aucune retombée radioactive. Lorsque les ministres défilent sur les plateaux des journaux télévisés pour rassurer les Français, ils savent pourtant que le territoire est contaminé, qu'il s'agisse d'Alain Madelin, alors ministre de l'Industrie, ou de François Guillaume, alors ministre de l'Agriculture, qui ne pouvait pas ne pas connaître les mesures réalisées par les autorités nucléaires. Dans la première semaine de mai 1986, le laboratoire de Cadarache prélève des échantillons d'air chargés de plutonium. Les plantes qui poussent alentour comme le thym (excellent bio-indicateur) sont chargées en césium. Le raisin, les eaux et leurs poissons montrent des taux de contamination anormalement élevés. Mais le silence est total. Le professeur Pellerin est chargé d'annoncer aux instances européennes un taux moyen de contamination de 4 500 becquerels par mètre carré (bq/m2). Il faudra attendre plus de dix ans pour connaître les résultats des mesures réalisées par le labo de Cadarache en mai et juin 1986, qui révèlent des contaminations très élevées sur des lichens et des mousses du Parc national des Ecrins. |
A Montélimar (Drôme), un groupe de
citoyens, qui ne croient pas aux vérités officielles, créé
un laboratoire indépendant pour réaliser leurs propres mesures
sur le lait des brebis corses ou sur le thym. Tchernobyl est ainsi à
l'origine de la création de la Commission de recherche et d'information
indépendante sur la radioactivité (Criirad), mais aussi de
celle de l'Association pour le contrôle de la radioactivité
dans l'ouest (Acro). D'après ces organismes, les taux de contamination
auraient dû conduire les autorités à interdire la consommation
de lait et de légumes à larges feuilles dans les mois suivant
la catastrophe.
Césium 137
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"National shame"
Twenty year ago, on 26 April 1986, history was split into before and after the Chernobyl disaster (Rossiyskaya Gazeta) Russia's Moskovskiy Komsomolets says "Chernobyl
is our anguish, our grief, our national shame".
Fallout
France's Le Monde also questions the official
response to the disaster both at home and internationally.
Germany's Frankfurter Allgemeine Zeitung also
finds the figures and statistics relating to the consequences of the catastrophe
"questionable".
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But the nuclear meltdown at Chernobyl did not mark
"the end of the Age of Enlightenment", as some have suggested, or
the decline of the power of science, the paper argues.
Germany's Frankfurter Rundschau disagrees, saying Chernobyl "is a synonym for technological tragedy" and criticizing the pro-nuclear energy lobby for trying to undermine its importance. Even today, the daily argues, "the medical, social and political consequences of the disaster are far from under control". No more nukes
"Nuclear Energy? No, thanks!" runs
the headline of a commentary in Germany's Berliner Zeitung.
"Demise of a failed system"
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