Conférence de Presse
Tchernobyl et la santé des populations
Mercredi 22 AVRIL de 15H à 17H
Au siège de France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand,
22 rue de Milan, 75009 PARIS
Introduction et présentation
23 ans après Tchernobyl,
il reste beaucoup d'interrogations sur l'impact sanitaire de la radioactivité.
Le Professeur Y. Bandajevski, anatomopathologiste et ancien recteur de
l'Académie des sciences de Gomel a mis en évidence les conséquences
des rejets radioactifs sur les populations aux alentours de Tchernobyl.
Actuellement en tournée en France, il viendra apporter son éclairage
lors de deux conférences de presse qui se complètent, tenues
respectivement par le collectif Independent
WHO et le Réseau «Sortir
du nucléaire».
Vingt-trois ans après l'accident de
la centrale nucléaire de Tchernobyl, en république du Belarus,
les habitants des territoires contaminés par les éléments
radioactifs qui ont absorbé sur une longue période des radionucléides
Cs-137 et Sr-90 sont exposés à un risque accru de maladies
cardio-vasculaires et de tumeurs malignes. L'augmentation constante de
ces pathologies a conduit à une situation proche de la catastrophe
démographique; le taux de mortalité frôlant le double
du taux de natalité.
La pénétration dans l'organisme
pendant une longue période du radio-isotope Cs-137 affecte nombre
d'organes et systèmes vitaux.
Nous avons des raisons validées pour
considérer le Cs-137 comme:
1. une source de processus de mutations dans
l'organisme liés à la désintégration
nucléaire;
2. un facteur détruisant les processus
de régulation de l'organisme et favorisant
l'apparition de processus pathologiques et maladies à partir
de prédispositions
génétiques latentes;
3. un toxique responsable de lésions
des organes vitaux dans lesquels il se concentre fortement, lésions
dues à la destruction de l'appareil énergétique cellulaire.
D'après nous, ceci constitue la principale
cause de l'augmentation de l'incidence de beaucoup de maladies sur le territoire
de la république du Belarus.
La caractéristique prédominante
de l'action du Cs-137 sur l'organisme humain est
l'oppression du processus métabolique qui conduit à la
destruction des mécanismes
cellulaires. Le taux de lésions des cellules et des tissus est
proportionnel à la quantité de radionucléides incorporés.
Les modifications pathologiques induites dans
l'organisme humain ou animal par le Cs-137 peuvent être rassemblées
sous le syndrome de l'incorporation chronique de radio-isotopes Cs-137
(SICR) ou syndrome of the long-living incorporated radioisotopes Cs-137
(SLIR).
Le syndrome apparaît en cas d'incorporation
de Cs-137 (son intensité est fonction de la quantité incorporée
et de la durée) et il est caractérisé par une pathologie
métabolique induisant des altérations structurelles et fonctionnelles
des systèmes cardio-vasculaires, nerveux, endocrinien, immunitaire,
génital, digestif, rénal et hépatobiliaire.
La quantité de Cs-137 capable d'induire
un SICR peut varier, dépendant de l'âge, du sexe et de l'état
général de l'organisme.
Il a été montré que les
enfants souffrent d'altérations pathologiques considérables
des systèmes et organes au seuil d'incorporation de 50bq/kg. Simultanément
des perturbations métaboliques, essentiellement dans le myocarde,
ont été enregistrées à une concentration de
Cs-137 de 10 Bq/kg.
Nous suggérons de considérer
comme souffrant de l'accident de Tchernobyl la population qui, par la consommation
de nourriture contenant des éléments radio-actifs (Cs-137
et autres), est exposée sur une longue période à la
radio-activité de façon constante et chronique.
La situation actuelle requiert des décisions
immédiates au niveau national et international afin d'apporter au
problème survenu sa solution – la protection de l'état de
santé des personnes habitant dans les territoires contaminés
par l'accident de Tchernobyl.
|
suite:
Suite conférence
http://www.enviscope.com/
Risque nucléaire: Les Verts et la FRAPNA veulent davantage
d'études
30/04/2009 10:13 (Par Michel
DEPROST)
Le Pr Youri Bandajevsky, auteur d'études
sur les victimes de la catastrophe de Tchernobyl estime que le nucléaire
provoque bien d'autres maladies que les cancers.
Alors que la filière nucléaire
redémarre fortement dans le monde et en France, les opposants restent
mobilisés sur plusieurs fronts: le refus de ce type d'énergie,
la question des déchets et la question des risques industriels.
Le risque zéro n'existant pas, les opposants mettent en avant ne
risque impossible à exclure d'un accident majeur, une catastrophe
comme celle de Tchernobyl survenue il ya 23 ans.
Déjà venu à Lyon en 2008
pour un colloque sur les suites de la catastrophe, le Professeur Youri
Bandajevski montre un tableau statistique sur la mortalité
dans son pays. «Elle est double de ce qu'elle est ailleurs depuis
la catastrophe. Les chiffres sont officiels, ils montrent une recrudescence
de toutes sortes de maladies, les cancers, les maladies cardiovasculaires.
Mais ils ne sont pas commentés, et même, depuis 2004, il n'y
a plus de chiffres»
Le Professeur Youri Bandajevski, ancien doyen
de la faculté de médecine de Gomel au Bélarus, a étudié
les pathologies induites par la catastrophe de Tchernobyl. «Le
résultat de ses recherches majeures dans le domaine de la physio-pathologie
nucléaire (en particulier les contaminations par le césium
137) rétablissent enfin la terrible et la triste vérité»
explique le document qui a annoncé la conférence donnée
à Lyon.
Youri Bandajevsky qui a effectué
6 ans de prison en Biélorussie pour «avoir dit la vérité
sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl»
semble être sinon un homme seul, du moins scientifique qui
peine à convaincre, en engager la controverse avec ses collègues
chercheurs. Il va participer à un colloque européen sur les
radiations. Il a des contacts ici et là, mais cherche depuis plusieurs
années, un lieu, des aides pour poursuivre ses travaux.
Etudier les faibles doses
Pour les Verts, comme pour Alain Chabrolle,
porte-parole de la FRAPNA Rhône-Alpes, les risques sanitaires par
exemple liés aux faibles doses reçues pendant une longue
période sont sous estimés volontairement. Pour le porte-parole
de la FRAPNA, les références basées sur les explosions
atomiques des deux bombes de la guerre mondiale et celles des essais nucléaires,
ne sont pas suffisantes. Il faut prendre en compte les effets d'une catastrophe
civile, avec des radioéléments spécifiques.
Les Verts rappellent qu'en matière
de nucléaire le débat doit «rester ouvert, vrai et
indépendant»
Hélène Blanchard, Vice Présidente
(Les Verts) de la région Rhône Alpes déléguée
à l'Environnement et à la prévention des risques qui
s'est entre autres rendue à l'occasion des 20 ans de la catastrophe
de Tchernobyl à Kiev, interpelle quant à la nécessité
de poursuite des travaux scientifiques sur ces questions. Les victimes
de l'accident nucléaire sont beaucoup plus nombreuses que
celles reconnues par les organismes officiels. Hélène Blanchard,
indique qu'implanter un centre de ressource pour les victimes et personnes
contaminées en Biélorussie est nécessaire.
Les Verts et la FRAPNA insistent pour que
des études soient menées en France. Une étude se prépare
à la demande de la FRAPNA, dans le secteur du Tricastin. |