Durée: 1 heure 40 minutes
Sous-titrage malentendant (Antiope). Le sujet
La critique
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Au matin du 26 avril, tandis qu'une colonne de fumée
radioactive contamine les nuages, à 3 kilomètres de la centrale,
la ville de Pripiat s'éveille. Les habitants ignorent tout de la
gravité de «l'incident» survenu dans la nuit. Au cours
de cette journée, ils absorberont cinquante fois la dose de radioactivité
considérée comme tolérable. Gorbatchev est prévenu
mais on lui assure que «tout est fiable, même le réacteur»,
aussi fiable qu'«un samovar sur la place Rouge!».Sur
le site, le «samovar» se consume toujours. Le 27 avril, trente
heures après l'explosion, la décision est prise d'évacuer
les 43.000 habitants de Pripiat. La population, qui pense partir pour trois
jours,embarque dans 1.000 autobus. Personne ne reviendra. Autour du cratère,c'est
un ballet d'hélicoptères. Les soldats essaient d'obstruer
le réacteur en lançant des sacs de sable de 80 kilos. A l'hôpital
n°6 de Moscou, les premiers malades arrivent.
Pendant quinze ans, seuls les 56 premiers décès
seront reconnus par les autorités. A Tchernobyl, pompiers, soldats
et mineurs sont appelés à la rescousse. En un mois et quatre
jours, ils vont creuser un tunnel de 150 mètres et couler une dalle
de béton sous le réacteur. Pas un des 10.000 hommes envoyés
dans la galerie n'en sortira indemne. Ils ont entre 20 et 30 ans, leur
jeunesse a été bercée par les récits de la
grande guerre patriotique livrée par leurs aînés pour
que vive l'Union soviétique. Dans toute la zone contaminée,
100.000 soldats et 400.000 civils vont faire leur «devoir».
Des ouvriers, des ingénieurs, des médecins vont nettoyer.
Appelés «liquidateurs», ces hommes livreront, pendant
sept mois, une véritable guerre, avec ses actes d'héroïsme
mais aussi ses ordres stupides, ses sacrifices inutiles et surtout ses
mensonges d'Etat.
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