CONTROVERSES NUCLEAIRES !
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ERUPTION DU VOLCAN ISLANDAIS
Le nuage du volcan Eyjafjöll plus radioactif que Tchernobyl ?!
Il n'est pas possible de laisser dire et affirmer de telles choses sans réagir:
nos documents "répondront" à de telles assertions (le premier devait être publié en mai mais une intervention cardiaque du webmaistre ne l'a pas permis, patience...)
ADIT, juin

III/ Seconde réponse:
Résultats des analyses de l'IRSN
http://www.irsn.fr/1
11/06/2010

     Lors de la récente éruption du volcan islandais Eyjafjöll, le panache de cendres a survolé le territoire français à plusieurs reprises, essentiellement au-dessus de la moitié nord du pays.
     Pendant cette période, dans le cadre de sa mission de surveillance journalière de la radioactivité de l'atmosphère, l'IRSN a apporté une attention toute particulière au suivi du panache volcanique au-dessus du territoire français, et à l'analyse de ses éventuelles retombées au sol.
     Les informations recueillies à ce jour montrent que le panache s'est maintenu relativement en altitude au-dessus de la France (entre 1.000 et 2.000 m) entre le 15 et le 21 avril, sans impact au niveau du sol puisqu'aucune hausse significative de l'empoussièrement n'a été enregistrée par les capteurs du réseau de surveillance de l'IRSN qui maille le territoire français.


     En raison de la dilution des masses d'air, de l'altitude de transport des cendres et de leurs relativement faibles teneurs en uranium et en thorium à l'origine, et de l'absence de précipitations pluvieuses qui auraient pu rabattre les poussières, pendant cette période les résultats de mesures s'inscrivent dans les plages de variations habituellement constatées en France. La recherche du polonium-210, traceur spécifique des panaches volcaniques, n'a pas révélé d'anomalie qui aurait permis d'avérer la présence de poussières volcaniques en quantité mesurable au niveau du sol en France.

Télécharger la note d'information de l'IRSN (http://www.irsn.fr/2 - 7 pages pdf)

II/ Première réponse:
Note CRIIRAD N°10-72 Version Vo:
REMARQUES PRELIMINAIRES SUR L'IMPACT RADIOLOGIQUE DU
PASSAGE DU NUAGE DE CENDRES SUR LA FRANCE
DOCUMENT .pdf (du 26 également!)
Voici leur conclusion:
     Des internautes se sont interrogés sur l'absence de réaction publique de la CRIIRAD concernant les conséquences radiologiques liée au passage du nuage de cendres audessus de la France, certains allant même jusqu'à le comparer au passage du nuage de Tchernobyl.
Exemple:
     Le réseau de balises atmosphériques que gère le laboratoire de la CRIIRAD permet la détection immédiate de toute élévation significative de la radioactivité atmosphérique. Si cette augmentation laisse suspecter une contamination, la CRIIRAD procède sans délai à une vérification des mesures en continu de la balise par des analyses complémentaires en laboratoire par spectrométrie gamma des filtres et cartouches des balises.
     A ce jour, les données dont dispose le laboratoire de la CRIIRAD n'ont révélé aucune anomalie. En France (et spécialement sur le quart sud-est où sont implantées les balises), les conséquences de cet événement n'ont rien de commun (sur le plan radiologique) avec celles liées au passage du nuage de Tchernobyl en 1986.
     Un des rôles de la CRIIRAD est bien d'alerter et d'informer les responsables et la population en cas de contamination radioactive, qu'elle soit d'origine.

I/ Texte d'origine
http://energie.lexpansion.com/
mercredi 26 mai 2010 07:22
     Le volcan islandais Eyjafjöll a rejeté dans l'atmosphère 600 tonnes d'uranium et 1.800 tonnes de thorium, selon le calcul d'un scientifique, Hervé Nifenecker. Plus grave: inhaler des cendres volcaniques serait presque trois fois plus toxique que de respirer de l'air chargé de césium 137 soviétique!
    La fin du mois d'avril a été marquée à la fois par le 24ème anniversaire de Tchernobyl et le survol de l'Europe par le nuage de cendres du volcan Eyjafjöll. Je me suis demandé combien d'uranium et de thorium était inclus dans les rejets du volcan, et comment ils peuvent être comparés aux retombées de césium (Cs137) consécutives à la catastrophe de la centrale ukrainienne.
     L'éruption du volcan islandais a projeté dans l'atmosphère des centaines de millions de tonnes de poussières. Sur le site de l'Institut de volcanologie Islandais, on trouve que 80 millions de m3 de cendres correspondant à 200 millions de tonnes ont été dispersées dans l'atmosphère pendant les 72 premières heures de l'éruption. La concentration moyenne d'uranium dans la croûte terrestre est de 3 grammes par tonne. La concentration en thorium est environ 3 fois plus grande. En utilisant cette concentration, on trouve qu'environ 600 tonnes d'uranium et 1.800 tonnes de thorium se sont retrouvés dans l'atmosphère.
     Avant de continuer, quelques précisions: pour l'uranium (et ses descendants) le nombre de désintégrations est de l'ordre de 130 millions de milliards par seconde soit 130 Téta-Becquerels. Les effets sanitaires des radiations sont évalués en Sieverts grâce à des facteurs de dose calculés par la Commission Internationale de Protection contre les Radiations (CIPR). Il faut généralement distinguer la radiotoxicité par inhalation du radioélément de celle due à l'ingestion, la durée de séjour du radioélément dans l'organisme dépendant fortement de son mode d'incorporation.
     En utilisant les facteurs de dose de la CIPR on calcule le tableau suivant pour les facteurs de risques sanitaires:
 
Ingestion adulte
Ingestion 1 an
Inhalation
Cs137 (Tchernobyl)
7.8×108
5.76×108
2.76×108
Uranium (Islande)
5.9×106
1.0 ×107
3.8 ×108
Thorium (Islande)
6.1×106
1.2 ×107
4.0 ×108
Total (Islande)
1.2×107
2.2 ×107
7.8 ×108
suite:
     La radiotoxicité par inhalation des cendres de l'éruption serait donc supérieure à celle due aux retombées de Cs137 du nuage de Tchernobyl mais 20 à 50 fois moins radiotoxiques à l'ingestion.
     Pour calculer les risques locaux il faut évidemment connaître la répartition spatiale des retombées. Il est probable que la part principale des retombées aura lieu à faible distance du volcan, en Islande. De même, l'essentiel des retombées du nuage de Tchernobyl a eu lieu en Ukraine et en Biélorussie. Selon les mesures faites par les vulcanologues islandais environ 20% de la masse totale des émissions correspondent à de particules de dimension inférieure à 10 microns.
     Il est étonnant que l'ASN n'ait pas jugé opportun de communiquer sur ce sujet alors qu'elle a demandé à l'association «Robin des Bois» d'étudier la «Radioactivité Naturelle Technologiquement Renforcée», soit les cendres de charbon et les phosphogypses.
     Que pèsent les 40 kg d'uranium rejetés dans le Rhône lors de l'incident de la SOCATRI devant les 600 tonnes dispersés dans l'atmosphère par le volcan islandais? Le bruit médiatique fait autour de ces rejets est plus qu'inversement proportionnel à leur dangerosité...
     En réalité, on ne peut mesurer que très difficilement les effets radioactifs de ce nuage volcanique. Les vents de sable provenant du Sahara transportent aussi des quantités significatives d'uranium et de thorium, et il est donc difficile de faire la part du naturel habituel et du rejet volcanique. En revanche, dans le cas du nuage de Tchernobyl, le Cs137 n'est pas présent ailleurs dans la nature et il a une "signature" radioactive claire sous forme d'un rayonnement gamma spécifique.
     Il ne s'agit pas ici d'affoler les populations. Depuis qu'elle existe, l'humanité a été soumise à des aérosols radioactifs sans en être particulièrement affectée. Mais il serait temps de traiter de manière homogène radioactivité naturelle et radioactivité d'origine anthropique, c'est-à-dire liée à l'activité humaine.
     Pourquoi s'est-on inquiété de la radioactivité résiduelle due aux retombées du césium de Tchernobyl, sans avoir entendu un mot concernant les retombées du nuage de l'Eyjafjöll?
Hervé Nifenecker est président d'honneur de Sauvons le climat
L'information ne serait pas complète si l'on ne précisait pas aussi (que Hervé Nifenecker est):
Physicien nucléaire et des particules au CEA (Saclay et Grenoble) puis au CNRS (IN2P3) Co-fondateur de la Commission Energie de la SFP...
Veuillez également lire attentivement la liste des membres du conseil scientifique de SLC (avec leurs CV) et du conseil d'administration...