CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2007
novembre


· Source Infonucléaire: Congo, De l'uranium à vendre; les exploitations de minérais sont interdites mais le trafic continue (http://www.lerevelateur.net):
Par Monique Mas
     Difficile de savoir précisément combien de mineurs clandestins sont morts à Shinkolobwe le 8 juillet dernier. La Mission des Nations unies au Congo (Monuc) s'est vue refuser l'aide qu'elle proposait à l'annonce de l'accident sur le site katangais, à quelque 120 kilomètres de Lubumbashi. D'ailleurs, officiellement, la mine est fermée depuis le début des années soixante. Cela n'empêche pas les «casques» d'uranium congolais de servir d'unité de valeur dans la région, en particulier depuis 1997 et le retour de la guerre au Congo, selon l'observatoire international indépendant des ressources naturelles Global Witness. Et outre le minerai de Shinkolobwe, des déchets radioactifs seraient également en vente libre au Congo. D'or ou de diamants, de coltan ou d'uranium, les mines fantômes sont légions en République démocratique du Congo (RDC). Leurs productions apparaissent quelquefois de manière inédite dans les chiffres du commerce extérieur des pays voisins, mais jamais dans les exportations nationales. Pourtant elles font vivre et mourir des dizaines de milliers de «creuseurs», seulement équipés de pelles et pioches, ou de «fourmis», chargées du transport, souvent à dos d'homme. Accidents ou batailles rangées pour le contrôle d'un site révèlent régulièrement l'existence de ces activités qui contribuent à alimenter le marché international des matières premières, mais aussi des trafics en tous genres.
     C'est ainsi que la mine de cuivre, de cobalt et d'uranium de Shinkolobwe, au sud-est de la RDC vient de se rappeler aux bons souvenirs nucléaires internationaux. C'est de là que sont sortis les 1.500 tonnes d'uranium qui ont permis aux Américains de fabriquer les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki, le 6 août 1945. Aujourd'hui, Shinkolobwe appartient à la Gécamines, fille de l'Union minière du Haut-Katanga. Elle a été fermée au début des années soixante et gardée par l'armée congolaise jusqu'en 1997. Cela n'a jamais empêché l'uranium congolais d'être au cur d'un trafic peu documenté et de se négocier au «casque» (récipient de plomb et d'acier) rempli de minerai ou de déchets radioactifs.
Voleurs d'uranium
     A Shinkolobwe, 15.000 mineurs «informels» au moins - il y en a soixante mille dans la province - travailleraient à l'extraction d'un mélange hétérogène de cuivre et de cobalt, baptisé muchanga qui sort de la mine «désaffectée» par camions de vingt tonnes. Plus discrètement, ils mettent en circulation du minerai d'uranium dont l'exploitation est repartie sur le site, depuis 1997, la fuite des troupes de Mobutu devant Laurent-Désiré Kabila et le début d'une ruée sur ce minerai mythique. Le puits où s'est produit l'éboulement le 8 juillet est situé à une dizaine de kilomètres d'un site «scellé» en 1957 par les autorités coloniales belges. L'un des rescapés de Shinkolobwe assure que, la veille de l'accident, la mine avait été la cible d'un groupe de voleurs d'uranium conduit par des agents des forces de l'ordre. Il les accuse d'avoir au passage dégradé le dispositif de soutènement, cause de l'effondrement qui aurait officiellement fait une demi-douzaine de morts. D'autres estiment que les hommes en tenue sont pour quelque chose dans la fin de non-recevoir opposée à la Mission des nations unies au Congo (Monuc).
Risque d'irradiation permanent
     Selon son porte-parole, Alexandre Essome, «la délégation de la MONUC était allée là-bas pour voir quelle aide nous pouvions apporter sur le plan humanitaire et médical, mais les autorités du district du Haut-Katanga nous ont indiqué que nous n'étions pas autorisés à y accéder parce que nous n'avions pas prévenu à l'avance et que nous n'avions, selon elles, rien à voir dans cette affaire». 
    Selon les experts onusiens, le risque d' irradiation est permanent et considérable sur ce site où les «creuseurs» travaillent torse nu et se font accompagner de leurs familles précairement installées en surface. Depuis l'accident, «la Monuc recommande que cette mine soit sécurisée et remise à une entreprise privée pour une exploitation plus disciplinée, et afin d'éviter le trafic d'uranium». De leur côté, certains observateurs minimisent l'enjeu, estimant que l'uranium extrait de Shinkolobwe dans de telles conditions d'artisanat n'en vaut pas la chandelle. Pourtant, la demande existe bel et bien. Elle concerne aussi les déchets radioactifs enfouis au Congo dans les années soixante soixante-dix. La RDC est sur la liste des 44 Etats «en possession de matières fissiles» recensés par l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). Ces matériaux dangereux se trouvent pour l'essentiel «à l'université de Kinshasa qui possède un réacteur de recherche nucléaire». Bruxelles avait en effet équipé sa colonie dans le cadre de sa participation au programme «Atome pour la paix» du président américain Eisenhower et, sous Mobutu, Washington avait doté le Centre de recherches et d'expérimentation nucléaire de Kinshasa (Crenka) de deux réacteurs expérimentaux. La RDC aurait également servi de poubelle à déchets radioactifs. Enfin, selon l'OTICE, «les anciennes mines d'uranium du Katanga posent un problème pour l'environnement». Les casques en circulation aussi.
L'exploitation est interdite mais le trafic continue
     En son temps, le maréchal Mobutu avait tenté de monnayer les soucis nucléaires des Etats-Unis en refusant même leurs services gratuits pour démonter les installations congolaises. Selon Global Witness, Mobutu aurait préféré servir Kadhafi en déchets radioactifs. Pour sa part, en 1998, avant de lancer la deuxième guerre du Congo, Laurent-Désiré Kabila aurait offert une concession d'uranium à la Corée du Nord, en échange de coopération militaire. Global Witness signale également qu'entre 1998 et 2002 le site de Shinkolobwe était protégé par les troupes alliées du Zimbabwe. Harare dément mais n'en a pas moins obtenu pignon sur rue dans le secteur minier congolais, en remerciement de son aide militaire. Finalement, contrairement à son père, Joseph Kabila aurait toutefois accepté le principe d'un nettoyage des sites concernés. Il serait en pourparlers avec les Etats-Unis pour l'expertise nécessaire. En janvier dernier, Kinshasa a interdit l'exploitation artisanale de Shinkolobwe, manifestant ainsi sa connaissance des activités du cru. Le décret de papier est resté lettre morte, des milliers de travailleurs continuant d'approvisionner la filière uranium. En mars, les services de sécurité congolais ont saisi plusieurs caisses pleines de casques d'uranium à Kinshasa. D'autres prises ont été également annoncées ces dernières années en Zambie, en Tanzanie ou en Ouganda. Des casques d'uranium sont régulièrement mis sur le marché dans la région, au Kenya récemment. Aujourd'hui, le ministère des Mines assure qu'il est en train de remettre sur pied un dispositif de sécurité pour interdire l'accès au site de Shinkolobwe. Un projet de délocalisation de la main d'uvre minière serait en cours avec l'ouverture de zones d'exploitation artisanale, sur d'autres sites moins irradiants. Mais le tout repose sur l'aide extérieure. En attendant, déchets mal identifiés ou minerai de Shinkolobwe, de qualité ou faiblement chargé, l'uranium congolais poursuit sa route radioactive. Et nul n'a encore ni chiffré ni évalué la quantité et la qualité du matériau qui trouve finalement preneur après un détour par des «opérateurs indiens, pakistanais, chinois et sud-coréens», selon GlobalWitness.

Vers un risque grave de contamination radioactive pour la population de Likasi
http://www.lerevelateur.net

     Après la pénurie d’eau occasionnée par l’interruption de fourniture pour cause de contamination radioactive, l’eau coule à nouveau depuis mercredi 14 novembre soir aux robinets des habitants des communes Panda, Shituru et Likasi dans la cité minière de Likasi. Bien que la distribution se fait de façon sélective pour couvrir tant soit peu l’ensemble des besoins en eau, les populations courent toujours de gros risques avec la consommation de cette eau qui est traitée dans les installations contaminées par les détritus au taux de radioactivité 33 fois au dessus de la limite autorisée. A moins que les autorités de la province du Katanga confirment la décroissance radioactive des installations après que les services de la GECAMINES aient nettoyé le site. En effet, le contenu en résidus de cuivre déjà au stade de l’uranium a été déversé sur les berges de la rivière Mura où est captée l’eau distribuée à Likasi et ses environs.

16 tonnes de ces minerais hautement radioactifs disparues
     Le ministre de l’Environnement, Didace Pembe s’interrogeait sur la totalité de la cargaison qu’on disait renverser sur Mura. Aux dernières nouvelles, on apprend qu’en tout, quinze à seize tonnes de ces minerais sur les 19 tonnes déclarées radioactives et saisies, seraient "portées disparues". Le ministre estime que seules "environ quatre tonnes ont été déversées dans la rivière" et ont pu "être récupérées". Où est passée la différence? 
     Sept personnes - dont des agents de police, de la brigade anti-fraude du secteur minier et un magistrat - soupçonnées d’être impliquées dans le déversement ont été arrêtées le 15 novembre et déférées devant la justice. Didace Pembe attire l’attention sur le "danger" sanitaire, environnemental et sécuritaire que représente la circulation incontrôlée de minerais radioactifs.
     Les enquêtes sont en cours pour rattraper la cargaison. Mais les observateurs font état de complicités de haut degré pour pouvoir réussir à subtiliser sans se faire prendre 16 tonnes de minerais.

· Sources ADIT:
     · · Corée du Sud: inauguration de la structure test d'un réacteur supra-conducteur d'énergie de fusion nucléaire:
     La Corée vient d'achever la construction de la structure test d'un réacteur à fusion nucléaire en utilisant un système magnétique avancé qui devrait faciliter la production de ce que les scientifiques considèrent comme une source potentielle d'énergie illimitée. Selon le National Fusion Research Institute (NFRI), le système du Korea Superconducting Tokamak Advanced Research (KSTAR) est le premier au monde à utiliser des câbles de niobum-3-étain (Nb3Sn). Ceux-ci ont la propriété de générer des plasmas denses à de très hautes températures.
     Le KSTAR fera subir une réaction de fusion produisant des particules d'hélium et des neutrons. Une telle réaction permettra aux scientifiques de recréer, à l'échelle terrestre, ce qui s'apparente à un soleil artificiel. KSTAR est le 8ème réacteur de fusion nucléaire construit dans le monde mais il s'agit du premier à utiliser des câbles supra conducteurs à base d'étain pouvant créer des champs magnétiques 3 fois plus puissants et stables que ceux produits grâce aux anciens alliages niobium-titanium.
     L'obtention d'un champ magnétique stable et puissant est essentiel à la création de plasma permettant les réactions de fusion génératrice d'énergie. KSTAR peut générer des champs magnétiques à des températures atteignant les 300 millions de degrés Celsius, ce qui est beaucoup plus que la température enregistrée au sein du noyau du soleil qui atteint les 15.000 °Celsius. C'est pour cette raison qu'un système magnétique à base de Nb3Sn sera également utilisé dans la construction du réacteur ITER, projet que la Corée a signé en 2006.
     Des experts coréens du NFRI ont indiqué qu'une fois qu'il sera possible de générer des champs de fusion plasma ce qui est prévu pour mi-2008, il faudra ensuite les maintenir pendant au moins 300 secondes afin de recueillir et d'analyser le plus de données possibles. KSTAR est théoriquement capable de maintenir indéfiniment un champ de fusion plasma puisqu'il est équipé de câbles magnétiques supra conducteurs dont la température est maintenue à -268 °Celsius.
     Selon le président du NFRI, M. SHIN Jae-In, les réactions de fusion sont 10 à 20 fois plus chères à réaliser avec les technologies actuelles que les réactions de fission nucléaire. Le rôle d'ITER est principalement de réduire les coûts d'obtention des réactions de fusion à des niveaux équivalents à ceux des réactions de fission. Le gouvernement coréen a déjà investi plus de 235 millions € pour le développement de la technologie KSTAR et devrait dépenser encore 27 millions d'euros par an pendant les 18 années à venir pour mener des tests de fonctionnement.
Pour en savoir plus, contacts:
http://www.knfp.net/english/
Source:
Yonhap News Agency, 13/09/07 - http://english.yna.co.kr
Rédacteur:
yonngong@yna.co.kr
Origine:
BE Corée numéro 41 (12/11/2007) - Ambassade de France en Corée / ADIT
     · · Des infiltrations compliquent l'enfouissement de déchets radioactifs dans une mine allemande:
LE MONDE | 08.11.07
REMLINGEN (ALLEMAGNE) ENVOYÉ SPÉCIAL
     A 600 m sous terre, la température approche les 30°C. Les phares du pick-up révèlent la blancheur des parois de la mine d'Asse, creusée dans l'un des dômes de sel qui truffent le sous-sol du Land de Basse-Saxe. A un embranchement, près d'une cuve remplie d'un liquide trouble, le véhicule stoppe.
     De la main, Günther Kappei, le directeur de la mine, écarte une bâche plastifiée qui cache l'entrée d'une cavité aujourd'hui comblée. Un filet de saumure s'en échappe, pour ruisseler jusqu'à la cuve. Cette infiltration a fait couler beaucoup d'encre. La mine d'Asse, située près du village de Remlingen, à l'est d'Hanovre, n'est pas une mine comme les autres. On y a exploité la potasse puis le sel de 1909 à 1964. Le Centre national de recherche pour l'environnement et la santé (GSF), un organisme dépendant du gouvernement fédéral, l'a ensuite rachetée et transformée en site d'expérimentation sur le stockage des déchets nucléaires.
     Entre 1967 et 1978, 1.293 fûts de déchets moyennement radioactifs et 124.494 fûts de déchets faiblement radioactifs y ont été stockés. Les premiers dans une "chambre" protégée et aujourd'hui inaccessible. Les seconds dans douze autres salles d'environ 35.000 m3, où ils ont été recouverts de sel. On peut encore y voir quelques fûts émerger du sol, tels les vestiges d'une ancienne civilisation.
     La fermeture de la mine d'Asse a été décidée en 1995. Elle ne sera pas effective avant, au mieux, 2017, le temps d'y construire 67 murs destinés à empêcher la circulation éventuelle de fluides, de remblayer les 130 salles et la quinzaine de kilomètres de galerie, d'y injecter un coulis à base d'oxyde de magnésium afin de stabiliser l'ensemble et de fermer, enfin, le puits d'accès.
     En mai, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié un article très alarmiste, annonçant l'imminence d'une catastrophe écologique majeure à Asse. Günther Kappei y évoquait le risque d'inondation de la mine, ajoutant: "Il ne nous restera plus qu'à fuir." Des propos qu'il nie aujourd'hui avoir tenus.
     L'infiltration de saumure est pourtant bien un motif d'inquiétude. "Elle est apparue en 1988 et, depuis lors, ni son débit - 11 à 12 m3 par jour - ni sa composition chimique n'ont évolué", tempère le directeur de la mine.
     "Avec le temps, elle s'est déplacée de plus en plus profondément et se rapproche des salles où se trouvent les déchets nucléaires, s'inquiète pourtant Udo Dettmann, informaticien et responsable d'Asse2, un rassemblement d'habitants de la région. On peut craindre qu'elle prenne de l'ampleur."
     Car le danger se situe là: que la mine d'Asse soit inondée avant d'avoir été sécurisée, puis que des fluides corrosifs se chargent de radioactivité au contact des fûts et remontent vers la surface.
     "Les mines de sel finissent toujours par être inondées, c'est inéluctable, explique le spécialiste français Bernard Feuga, du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ceci dit, je ne vois pas de risque immédiat de catastrophe à Asse, à moins d'une grosse bévue avant la fermeture, ce qui me semble très peu probable. Le risque numéro un, c'est que le remblayage soit mal fait, et que le sel, qui a la propriété de refermer progressivement les vides qui subsistent dans le sous-sol, chasse la saumure contaminée vers la surface."
     Une plainte a été déposée au printemps par Irmela Wrede, une restauratrice de meubles vivant à proximité de la mine, pour tenter de faire suspendre les opérations de fermeture. Les citoyens regroupés au sein d'Asse2, soutenus par le parti des Verts, réclament une étude approfondie de toutes les options possibles, y compris l'évacuation des déchets radioactifs.
     Une hypothèse qu'écarte Joachim Bluth, du ministère de l'environnement de Basse-Saxe: "Cela prendrait des années et aurait un impact non seulement sur l'environnement, mais aussi sur les personnes qui auraient à manipuler les fûts."
     Le gouvernement du Land soutient le plan de fermeture proposé par GSF, qui doit encore être entériné par les autorités minières régionales, mais ne cache pas une certaine impatience qui pourrait passer pour de l'inquiétude: "Nous n'avons pas de certitudes, même à moyen terme, reconnaît Harmut Schutte, conseiller au ministère de l'environnement. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre trop longtemps, sinon il y aura un problème."
     La Basse-Saxe est au coeur de la question du stockage des déchets nucléaires en Allemagne. Pour des raisons de structure géologique, c'est en effet sur son territoire que se trouvent les sites les plus adaptés, c'est-à-dire offrant les meilleures capacités de stockage en couches profondes, garantissant théoriquement une barrière géologique avec la biosphère.
     La mine de fer de Konrad, à Salzgitter, ville du ministre fédéral de l'environnement, Sigmar Gabriel (SPD), a ainsi été choisie pour accueillir, à partir de 2013, les déchets faiblement et moyennement radioactifs de l'industrie nucléaire.
     Pour ce qui concerne les déchets hautement radioactifs, la situation est au point mort depuis 2000 et le moratoire sur le site de Gorleben décidé par Berlin. Les divergences sur la question du nucléaire entre CDU et SPD, au sein de la coalition gouvernementale, rendent peu probable un déblocage avant les prochaines élections législatives, prévues en 2009.
Gilles Van Kote

Voir SUIVI !
     · · Le projet de réacteur international de recherche ITER monte en régime:
LE MONDE | 08.11.07
CADARACHE (BOUCHES-DU-RHÔNE) ENVOYÉ SPÉCIAL
     La dernière étape juridique préalable à la construction du réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), destiné à l'étude de la fusion nucléaire, a été franchie, mercredi 7 novembre. Au cours d'une visite éclair à Cadarache (Bouches-du-Rhône), la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a signé "l'accord de siège" entre la France et l'Organisation internationale ITER, représentée par son directeur général, le Japonais Kaname Ikeda. Cet accord fixe les obligations et droits respectifs, en matière notamment de sûreté nucléaire et de statut des personnels.
     Deux ans après la décision des partenaires du projet - Chine, Corée du sud, Etats-Unis, Europe, Inde, Japon et Russie - d'installer ce grand instrument en France, un an après la signature du traité international liant les sept parties, les travaux de terrassement vont donc pouvoir débuter, au printemps 2008, sur un terrain du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de 180 hectares, où un simple pieu marque aujourd'hui l'emplacement du futur réacteur. L'équipe, de seulement 7 personnes il y a un an, compte désormais 290 collaborateurs de 16 nationalités. Elle devrait monter à un millier de permanents quand commencera l'exploitation d'ITER, prévue fin 2016, pour une durée de vingt ans.
UNE RÉALISATION "PHARAONIQUE"
     ITER vise à contrôler, dans une enceinte géante confinée par des champs magnétiques, la réaction de fusion nucléaire qui s'opère dans les étoiles, en libérant une grande quantité d'énergie. Le projet représente un investissement de 10 milliards €. Ce réacteur expérimental ne produira pas d'électricité. Si les nombreux obstacles technologiques auxquels se heurte encore la maîtrise de la fusion sont surmontés, un prototype électrogène pourrait prendre la relève vers 2030. Suivi peut-être - mais pas avant 2050 - de réacteurs industriels.
    "ITER est d'abord un rêve, partagé par 34 nations représentant plus de la moitié de la population de la planète: celui d'offrir à l'humanité une nouvelle source d'énergie, presque inépuisable et bien plus respectueuse de l'environnement que tous les combustibles fossiles dont nous abusons tant aujourd'hui", s'est enthousiasmée Mme Pécresse, en estimant que ce projet "participe d'une exigence devenue désormais universelle, celle du développement durable".
    Cet engouement n'est pas partagé par tous. Samedi 10 novembre, le réseau "Sortir du nucléaire" organise un rassemblement à Marseille, pour protester contre une réalisation "pharaonique" aux chances de succès "quasi nulles". Il réclame "que les sommes immenses prévues pour ce projet soient reversées vers les plans d'économie d'énergie et de développement des énergies renouvelables".
Pierre Le Hir
     · · Ignitor, le réacteur du futur, sans déchets, opérationnel dans 10 ans (http://www.bulletins-electroniques.com):
     Le projet international Iter n'aboutira pas à un réacteur à fusion pour fournir de l'énergie propre. Le plan Ignitor, en revanche, peut dans les 10 prochaines années, être complètement opérationnel. Bruno Coppi, maître de la physique des plasma au MIT (Massachusetts Institute of Technology) de Boston depuis les années soixante-dix, propose la solution Ignitor qui a été présentée au Festival de Bergame courant octobre, mais qui n'a jusqu'à maintenant pas encore trouvé de réalisation pratique.
     L'idée est née d'un groupe de travail entre le MIT, l'ENEA (Ente per le Nuove Tecnologie, l'Energia e l'Ambiente) et d'autres centres italiens. Il fonctionne en brûlant du deutérium et du tritium avec des pics de température allant jusqu'à 111 millions de degrés (plus élevée que celle du soleil) et des pressions de 33 atmosphères générant une puissance de 100 MW. Avec ce réacteur, il n'y a aucun problème de déchet car tout se recycle.
     Ignitor est un réacteur expérimental qui doit vérifier chaque hypothèse théorique. Il nécessite 3 ans de construction et si les attentes se confirment, il sera possible de procéder à la fabrication du réacteur opérationnel de puissance de 300 MégaWatts, qui requiert 5 ans de réalisation. Le projet n'est pas seulement italien, les américains s'étant déclarés ouverts à une coopération une fois le projet initié.
Pour en savoir plus, contacts:
- http://ulisse.sissa.it/chiediAUlisse/domanda/2005/Ucau050613d001
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/A85q9
Source:
Corriere della sera, 13/10/07
Rédacteur:
Elena.dufour@diplomatie.gouv.fr
Origine :
BE Italie numéro 59 (5/10/2007) - France / ADIT
     · · L'Autriche: survol nucléaire:
     La politique énergétique de l'Autriche est traditionnellement favorable aux énergies propres et renouvelables, le pays s'étant interdit de recourir au nucléaire (référendum de 1978 sur la centrale de Zwentendorf, débouchant sur la loi 'Atomsperrgesetz', renforcée en 1985 et 1999). Mais l'Autriche est partie intégrante d'EURATOM et finance donc aussi les activités nucléaires européennes. Pour ne pas se retrouver en porte à faux avec ses convictions, l'Autriche a profité de la présidence du conseil européen début 2006 pour influencer le contenu du 7ème programme cadre EURATOM. Ainsi, les actions directes d'EURATOM en recherche nucléaire, via le centre commun de recherche (JRC), se limiteront à la sûreté nucléaire lorsque le centre participera à l'initiative R&D du Forum international génération IV.
Quelques centres de recherche ou de coordination:
     1- L'institut atomique de l'université technologique de Vienne gère l'unique réacteur autrichien en activité, le TRIGA Mark II. De faible puissance, 250 kW, il sert à produire des isotopes. Les équipes de l'institut travaillent surtout en physique nucléaire et en physique des particules (interaction forte : QCD / Lattice QCD). Elles étudient également les neutrons, le rayonnement, la chimie nucléaire et l'ingénierie nucléaire (techniques de mesure et sûreté). Les recherches de l'institut sont le plus souvent soutenues par le Fonds autrichien pour la recherche fondamentale (FWF), EURATOM, le PCRD ou l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
     2- Les ARCS (Austrian Research Centers Seibersdorf) comptent deux activités liées au nucléaire: i) l'entreprise Nuclear Engineering Seibersdorf (NES) administre les déchets radioactifs produits en Autriche. Elle est sous contrat avec les ministères de l'Environnement et de la Technologie. NES coopère également avec l'AIEA, l'institut atomique et de nombreux centres étrangers ; ii) une division nouvellement créée est chargée de la sûreté radiologique, surtout dans la branche médicale.
     3- L'Académie autrichienne des sciences (OAW) a mis en place une commission pour la coordination de la recherche sur la fusion nucléaire en Autriche. Les applications de la fusion au secteur de l'énergie nécessitant des compétences multidisciplinaires (plasma/matériaux), la commission supervise quatre projets de recherche, de près ou de loin liés à ITER, et coordonnés par les organismes suivants: l'institut de physique générale de la TU-Wien (surfaces/plasma), la société Plansee AG (matériaux) et l'institut des sciences des matériaux de l'OAW.
     L'opposition au nucléaire ne fait pas débat en Autriche, la réduction des ressources fossiles et le changement climatique n'ont pas entamé les autrichiens dans leur conviction selon laquelle le nucléaire ne répond pas durablement aux enjeux climatique et énergétique. Ainsi le 8 novembre, une association autrichienne de protection de l'environnement, Global2000, a organisé avec le concours de la ville de Vienne, de Länder, et du ministère de la Science et de la recherche et du ministère de l'Environnement, une conférence sur le thème de l'avenir du nucléaire au cours de laquelle ont été débattus les modes d'action pour promouvoir la position autrichienne auprès des instances internationales.
Pour en savoir plus, contacts:
- Site internet, institut atomique, http://www.ati.ac.at/
- Sites web ARCS (NES, sûreté radiologique), http://www.nuclear-engineering.at/, http://www2.healthphysics.at/
- Adresse internet OAW (commission pour la coordination des recherches sur la fusion nucléaire), http://www.oeaw.ac.at/deutsch/forschung/programme/kkk.html
Sources:
- Conférence sur le nucléaire organisée par Global2000 à l'hôtel de ville de Vienne le 8 novembre 2007
- Divers échanges
Rédacteur:
Mathieu Girerd - mathieu.girerd@diplomatie.gouv.fr
Origine:
BE Autriche numéro 109 (16/11/2007) - Ambassade de France en Autriche / ADIT
     · · Allemagne, La première installation à parois de tungstène: une solution pour le projet ITER?:
     L'institut Max Planck de physique des plasmas (IPP) situé à Garching (nord de Munich) teste le premier dispositif expérimental au monde dont les parois sont entièrement recouvertes de tungstène. Ce métal possède des caractéristiques (notamment thermiques) qui pourraient se révéler intéressantes pour mener à bien le projet international ITER.
     L'International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER) est un projet de réacteur expérimental dont le but est la production d'énergie par fusion nucléaire, autrement dit en reproduisant la réaction à l'origine du rayonnement solaire. La construction d'une telle installation est prévue pour l'année prochaine à Cadarache (Bouches-du-Rhône). L'objectif est de réussir à introduire sans contact un combustible (un gaz ionisé) dans une cage magnétique et porter la température au-delà de 100 millions de degrés, en évitant les réactions d'échanges entre le plasma à haute température et les parois de la cuve dans laquelle se déroule la fusion.
     C'est dans ce cadre que l'expérimentation du dispositif de fusion à parois de tungstène ASDEX Upgrade de l'IPP s'avère être prometteuse.

Pour en savoir plus, contacts:
Isabella Milch - Max-Planck-Institut für Plasmaphysik, D85748 Garching - tél : +49 89 32991288, fax : +49 89 3299 2622
Source:
Communiqué de presse de l'IPP (Max-Planck-Institut für Plasmaphysik) - 02/10/2007
Rédacteur:
Dominique Buoncuore - bfhz@lrz.tu-muenchen.de
Origine:
BE Allemagne numéro 358 (24/10/2007) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT


accueil actualité nucléaire