L'année 2009 est le
soixantième anniversaire de l'Otan. En avril, un «sommet»
est prévu entre les Etats membres à Strasbourg, Kehl et Baden-Baden
pour faire le point sur la stratégie et les moyens. Le précédent
sommet, en avril 2008 à Bucarest, avait analysé la vision
d'élargissement de l'Otan et sa vocation à intervenir militairement
sur toute la planète, avec armes nucléaires à l'appui.
Analyse de la situation.
L'année dernière, en janvier 2008, un rapport a ému l'opinion publique. Cinq anciens militaires de haut grade des pays de l'Otan, venant des Etats-Unis, de Crande-Bretagne, de France, d'Allemagne et des Pays-Bas, ont rédigé un manifeste de 150 pages, envoyé pour consultation, au Pentagone à Washington et au secrétaire général de l'Otan. Le but: banaliser l'emploi d'arme nucléaire en première frappe. Jusqu'à présent un tel emploi faisait partie des «possibles», la doctrine de l'Otan, comme celles des pays nucléaires la constituant, laissant planer un doute sur une telle première frappe nucléaire. Les cinq généraux proposent de lever le doute. En avril 2008, le sommet de l'Otan à Bucarest n'a pas souhaité aborder cette question, préférant garder l'ambiguïté pour la première frappe nucléaire, mais ce rapport révèle le niveau d'agressivité qui règne chez certains. Le sommet de Bucarest a élargi l'Otan à l'Albanie et la Croatie, demi-échec pour les «élargisseurs», mais le «principe d'élargissement» a été pris. Autre décision de Bucarest: l'appui au bouclier antimissile US en Europe. L'Otan a ainsi dérivé depuis la fin de la guerre froide vers une alliance militaire à vocation mondiale. L'intervention en Afghanistan a été mise à profit pour montrer que l'Otan est le nouveau moyen de règlement des conflits sur toute la planète. Rappelons que l'Otan est sous tutelle américaine. La fonction de commandant suprême des forces alliées en Europe est assurée depuis l'origine par un général 4 étoiles des forces armées des Etats-Unis. |
Les huit années de la présidence
Bush ont considérablement dégradé la situation, particulièrement
vis-à-vis de la Russie avec le projet d'installation en République
Tchèque d'un radar et en Pologne d'une base de missiles dits «intercepteurs»
mais bien évidemment capables aussi d'attlaque... La présidence
d'Obama va peut-être remettre en cause cette doctrine d'encerclement.
Mais c'est le rôle de l'Otan, ou plutôt son existence même
qu'il faudrait remettre en question. Assurer la sécurité
en déclarant la guerre est une garantie d'échec certain.
Lors du prochain sommet de Strasbourg au mois d'avril, l'Otan devra comprendre
ce message.
L'OSCE l'alternative
Dominique Lalanne
www.obsarm.org |