CONTROVERSES NUCLEAIRES !
Documents importants
Stockage de déchets radioactifs: 3115 communes concernées dans 20 départements!

2) http://www.villesurterre.com
     Ci-dessous le mail adressé aux maires des 184 communes auboises qui ont reçu de dossier suivant: http://www.andra.fr/IMG/pdf/FAVL-Dossier-elus.pdf

Destinataires:
Le Maire et ses conseillers (*) de 184 communes auboises (**)

Informations utiles pour éclairer votre jugement à propos de l’implantation d’un stockage souterrain de déchets radioactifs de Faible Activité et à Vie Longue dans votre commune

     C’est clair, il ne s’agit nullement d’une ingérence dans la gestion de votre commune, ni de trouble de la sérénité de vos débats.
     Mais au vu du document de l’ANDRA, nous souhaitons porter à votre connaissance quelques remarques, précisions, corrections, documentations, émanant de scientifiques, de journalistes et d’associations environnementales.

1
     Vous avez pu apprécier la qualité du document que l’ANDRA vous a adressé:
     Le style est très marketing.
     Effectivement l’ANDRA a un “produit” à vous proposer.
     Elle vous le présente comme dans une publicité.

2
     Vous n’avez pas été dupe, et vous vous êtes sans doute méfié de l’argumentation:
    * la dimension nationale du projet, ambitieux, durable, pérenne, non-délocalisable,
    * la démarche ouverte et progressive fondée sur le volontariat,
    * l’opportunité de développer votre commune, de dynamiser votre territoire,
    * la création de marchés avec les entreprises locales,
    * le développement des infrastructures,
    * la création d’emploi,
    * l’accompagnement financier, les enveloppes d’aide économique, les ressources fiscales pendant 60 ans,
    * l’augmentation de la population,
    * l’amélioration de l’image et de la notoriété de votre commune,
    * la création d’une activité touristique, avec un parcours de visite,
    * etc...

     Le journaliste Sylvain MARCELLI qualifie tout ceci de mirage, de propagande et d’intox.
     La lecture de cet article http://interdits.net/interdits/ suffirait à vous faire prendre immédiatement la bonne décision.

3
     Mais continuons, l’ANDRA explique:
     Les déchets sont anciens et peu actifs,
     Ces déchets existent depuis quelques dizaines d’années. L’ANDRA les qualifie d’anciens, comme si c’était un qualificatif de moindre nocivité!
     Audacieuse autant que mensongère, l’utilisation de l’expression durée de vie des radionucléides, au lieu de demi-vie.
     Même avec l’encadrement de l’ASN, (Autorité de sûreté nucléaire), on est en droit d’être inquiet de cette idée d’enfouir entre 15 et 200 mètres, des tonnes de déchets contenant: radium 226, uranium 238, thorium 232, radon 222, tritium, cobalt 60, nickel 63, chlore 36, carbone 14, etc... dont la demi-vie se compte pour certains en centaines de milliers d’années et millions d’années.
     Nous vous invitons à lire cette analyse critique des aspects techniques, qui met en lumière les failles, les omissions, voire les mensonges du dossier de l’ANDRA:
http://www.sortirdunucleaire.org/

4
     Par ailleurs, la CNE, Commission Nationale d’Evaluation a publié un rapport de 148 pages, très intéressant: http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr

     Nous l’avons réduit à 3 pages: http://www.villesurterre.com/
     Sa lecture fait froid dans le dos.
     Si c’est encore trop long, nous pourrions résumer ce rapport ainsi :

     Les déchets FAVL:
     On ne sait pas encore tout de leur nature, ni de leur quantité.
     On ne sait pas trop comment on va les enfouir, dans quels colis, à quelle profondeur.
     On ne sait pas quand ils traverseront l’acier, le béton, l’argile, et à quelle vitesse ils arriveront dans l’organisme de nos descendants.
     Mais on veut qu’avant le 31 octobre de cette année, l’un de vous soit candidat !
     Vouloir enfouir ces déchets, où que ce soit, relève d’un crime contre l’humanité.
     C’est en 2019 que commencera le stockage. Serez-vous encore maire?
     Et dans 300.000 ans?
     Ce n’est que dans 12.000 générations, est-ce l’un de vos héritiers qui portera votre écharpe?

5
     Monsieur le maire, pour être retenu, il vous faut avoir une bonne géologie et montrer un intérêt local pour le projet.
     Si vous ne pouvez rien faire à la géologie de votre commune, nous comptons sur vous, élus, pour rejeter immédiatement l’idée même de cette dangereuse implantation.
     L’Aube et le Soulainois sont particulièrement ciblés:
    * la géologie du canton, (que l’ANDRA connaît comme sa poche),
    * la densité de la population,
    * la logique d’économie d’échelle, (Soulaines, Morvilliers),
    * la présence non-innocente de l’entreprise DAHER à Epothémont, et ses projets,
    * les déclarations du député Nicolas DHUICQ, de quelques conseillers généraux, et de certains maires...
     Révélée par l’Est-Eclair, la candidature “précoce” des maires de Pars-les-Chavanges et de St-Léger-sous-Brienne, (sans aucune consultation des concitoyens ni des habitants des communes voisines), n’est pas un exemple à suivre.
     A l’occasion de la prochaine porte ouverte du CSA de Soulaines, le 14 septembre prochain, on vous expliquera, à vous élus, autour d’une coupe de champagne, que ce troisième centre de stockage est une nouvelle opportunité économique pour le canton!
     Le Parc Naturel de la Forêt d’Orient n’est qu’à 4 km du TFA de Morvilliers.
     La Route du Champagne passe à 12 km du CSA de Soulaines.
     Ce curieux mariage des rejets radioactifs avec les églises en pans de bois, les vitraux, les produits du terroir, les AOC... est déjà un curieux mariage. Inutile d’ajouter une nouvelle concubine.

     Messieurs les élus, entre la Route du Champagne et la Route des Déchets Radioactifs, il faut choisir.

     Après la signature de ce mail, vous trouverez d’autres remarques concernant les témoignages.

     Sachez que:
     - notre association, La Q.V. http://www.villesurterre.com/
     - le Collectif Grand Est Stop Déchets Nucléaires, http://burestop.free.fr
     - le Réseau Sortir du Nucléaire, http://www.sortirdunucleaire.org/, se tiennent à votre disposition pour compléter votre information.

     Nous sommes prêts à vous rencontrer, à organiser une conférence, voire un débat avec Jean-Paul BAILLET, secrétaire général de l’ANDRA, le VRP de ce projet criminel.

(*) Rappel: une lettre ou un mail, adressé au maire et ses conseillers, doit normalement être lu ou communiqué lors d’une réunion du conseil municipal

Michel GUERITTE
président de La Q.V. (***)
8 route de SOULAINES
10200 VILLE-sur-TERRE
http://www.villesurterre.com


(***) La Q.V., (La Qualité de Vie à Ville-sur-Terre et ses environs) association non représentative aux yeux de la CLI de Soulaines, mais reconnue par le Réseau Sortir du Nucléaire:
http://groupes.sortirdunucleaire.org/

En complément:
     Les témoignages faussement spontanés publiés dans la plaquette méritent aussi quelques commentaires:

6
     Le témoignage de Jacques Hamelin, Maire de Digulleville, près de La Hague, où se trouve le CSM, Centre de Stockage de la Manche, est extrêmement rassurant. Il n’a pas pris le temps de consulter le rapport de l’ACRO, réalisé en 2006. Un rapport dramatique. Il fait état de fuites de tritium, de cesium, de plutonium... :
http://www.greenpeace.org/

7
     Celui de Jacques Pélissard, Président de l’Association des Maires de France (AMF) qui ose qualifier la démarche de l’ANDRA "de bonne foi", et qui conseille de mettre en oeuvre un processus le plus participatif possible avec la population pour qu'elle soit bien partie prenante du projet.

     Mensonge! l’ANDRA n’a même pas publié la liste des 3.115 communes, pour ne pas troubler la sérénité du débat dans les municipalités. Des élus qui décident seuls. Parce que, à l’évidence, la population d’un village tout entier ne peut adhérer à un tel projet. Et il est à craindre que cette poubelle FAVL soit imposée ensuite, comme cela a été fait pour Soulaines, Morvilliers et Bure...

8
     Michel Callon, Président du COESDIC, Comité d’Evaluation et de Suivi de la Démarche d’Information et de Consultation aura fort à faire pour gérer les inquiétudes, les avis et les propositions qui demandent à s'exprimer.
     En 1984, au plus fort de la lutte contre l’implantation du CSA à Soulaines, en fin d’une réunion d’information, des élus ont été obligés de s’échapper de la mairie par les fenêtres...

9
     Le témoignage poétique de Jacky Bonnemains, Président de l’association environnementale Robin des Bois, qui se déclare favorable à l’enfouissement des déchets? Quel est le montant de la subvention versée par l’Andra à cette respectable association?

10
     L’annonce de la caution d’une CLI (Commission Locale d’Information)
     Quant on sait comment fonctionne celle de Soulaines depuis 15 années:
    * éviction de ceux qui posent des questions embarrassantes
    * immobilisme face aux demandes d’enquête épidémiologique
    * dialogue réservé aux élus, aucune communication avec la population

11
     Enfin les témoignages des maires de Morvilliers et de Soulaines, qui se déclarent vigilants quant aux activités de l’ANDRA, et qui sont les animateurs d’une riche communautés de communes, propriétaire des bâtiments de l’entreprise DAHER à Epothémont, spécialisée dans le transport de déchets radioactifs, et qui est entrain de s’agrandir pour trier, re-conditionner et stocker des déchets radioactifs!

(**) Liste des communes auboises destinataires

Canton de Soulaines
La Chaise
Chaumesnil
Colombé-la-Fosse
Crespy-le-Neuf
Eclance
Epothémont
Fresnay
Fuligny
Juzanvigny
Lévigny
Maisons-les-Soulaines
Morvilliers
Petit-Mesnil
La Rothière
Saulcy
Soulaines-Dhuys
Thil
Thors
Vernonvilliers
La Ville-au-Bois
Ville-sur-Terre

Canton de Chavanges
Arrembécourt
Aulnay
Bailly-le-Franc
Balignicourt
Braux
Chalette-sur-Voire
Chavanges
Donnement
Jasseines
Joncreuil
Lentilles
Magnicourt
Montmorency-Beaufort
Pars-lès Chavanges
Saint-Léger-sous-Margerie
Villeret

Canton de Ramerupt
Avant-les-Ramerupt
Brillecourt
Chaudrey
Coclois
Dampierre
Dommartin-le-Coq
Dosnon
Grandville
Isle-Aubigny
Lhuître
Longsols
Mesnil-la-Comtesse
Mesnil-Lettre
Morembert
Nogent-sur-Aube
Ortillon
Pougy
Ramerupt
Saint-Nabord-sur-Aube
Trouans
Vaucogne
Vaupoisson
Verricourt
Vinets

Canton de Brienne
Bétignicourt
Blaincourt-sur-Aube
Blignicourt
Brienne-la-Vieille
Brienne-le-Château
Courcelles-sur-Voire
Dienville
Epagne
Hampigny
Lassicourt
Maizières-les-Brienne
Mathaux
Molins-sur-Aube
Pel-et-Der
Perthes-les-Brienne
Précy-Notre-Dame
Précy-Saint-Martin
Radonvilliers
Rances
Rosnay-l’Hôpital
Saint-Christophe-Dodinicourt
Saint-Léger-sous-Brienne
Vallentigny
Yèvres-le-Petit

Canton de Piney
Assencières
Val-d’Auzon
Bouy-Luxembourg
Brévonnes
Dosches
Géraudot
Luyères
Mesnil-Sellières
Onjon
Piney
Rouilly-Sacey

Canton de Lusigny-sur-Barse
Bouranton
Clérey
Courteranges
Fresnoy-le-Château
Laubressel
Lusigny-sur-Barse
Mesnil-Saint-Père
Montaulin
Montiéramey
Montreuil-sur-Barse
Rouilly-Saint-Loup
Ruvigny
Thennelières
Verrières

Canton de Troyes 1
Saint-Parres-aux-Tertres
Troyes
Villechétif

Canton de Troyes 7
Bréviandes
Rosières-près-Troyes
Saint-Julien-les-Villas
Troyes

Canton de Troyes 6
Laines-aux-Bois
Saint-André-les-Vergers
Saint-Germain
Troyes

Canton de Bouilly
Assenay
Les-Bordes-Aumont
Bouilly
Buchères
Cormost
Crésantignes
Fays-la-Chapelle
Isle-Aumont
Javernant
Jeugny
Lirey
Longeville-sur-Mogne
Machy
Maupas
Montceaux-les-Vaudes
Moussey
Roncenay
Saint-Jean-de-Bonneval
Saint-Léger-près-Troyes
Saint-Pouange
Saint-Thibault
Sommeval
Souligny
La Vendue-Mignot
Villemereuil
Villery
Villy-le-Bois
Villy-le-Maréchal

Canton d’Estissac
Bercenay-en-Othe
Bucey-en-Othe
Chennegy
Estissac
Fontvannes
Prugny
Vauchassis
Villemaur-sur-Vanne

Canton d’Aix-en-Othe
Aix-en-othe
Bérulle
Maraye-en-Othe
Nogent-en-Othe
Paisy-Codon
Rigny-le-Ferron
Saint-Benoist-sur-Vanne
Saint-Mards-en-Othe
Villemoiron-en-Othe
Vulaines

Canton d’Ervy-le-Chatel
Auxon
Chamoy
Chessy-les-Prés
Coursan-en-Othe
Courtaoult
Les Croûtes
Davrey
Eaux-Puiseaux
Ervy-le-Chatel
Marolles-sous-Lignières
Montfey
Montigny-les-Monts
Racines
Saint-Phal
Villeneuve-au-Chemin
Vosnon

1) Sortir du nucléaire - AFP et Le Monde
Sortir du nucléaire - AFP
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 820 associations
Communiqué de presse du vendredi 20 juin 2008
Contact presse: 06 64 100 333

    Le Réseau "Sortir du nucléaire" diffuse ce jour la carte des sites pressentis par l'Andra (Agence nationale des déchets radioactifs) pour y imposer un stockage souterrain de déchets radioactifs.
    - Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les populations concernées - plus de 3.000 communes ont déjà été démarchées par l'Andra! -  à refuser fermement ce projet d'enfouissement de déchets nucléaires en participant nombreux à la manifestation du samedi 12 juillet 2008 à Paris: 
http://www.sortirdunucleaire.org/12juillet-paris/
    - D'ores et déjà, partout en France, des groupes s'organisent, lancent des pétitions, s'adressent à leurs élus pour dire NON à ce projet. Une journée nationale d'action (rassemblements simultanés sur tous les sites menacés) est à l’étude pour la rentrée.
    - De même, le Réseau "Sortir du nucléaire" invite les élus locaux à étudier la situation avec clairvoyance et donc à refuser de sacrifier l'avenir de leur région.
    - Le Réseau "Sortir du nucléaire" met à disposition sa publication "Déchets nucléaires, le casse-tête" en téléchargement libre:

http://www.sortirdunucleaire.org/...

    Le Réseau "Sortir du nucléaire" diffusera lundi 23 juin un dossier complet sur cette affaire.

Centre de stockage pour déchets nucléaires: 20 départements compatibles

    AFP - 20.06.08 - quelque vingt départements disposent d'un terrain géologique a priori compatible avec l'accueil d'un centre de stockage de déchets radioactifs "de faible activité à vie longue", a indiqué vendredi l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
     Dans ces vingt départements (Ardennes, Aude, Aveyron, Cher, Eure, Indre, Lot, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Seine-Maritime, Somme, Tarn-et-Garonne, Vosges), inclus dans huit régions, 3.115 communes sont "susceptibles d'accueillir le centre", a déclaré à l'AFP Jacqueline Eymard, porte-parole de l'Andra.
     Ces communes, dont la liste n'est pas rendue publique, mais dont les maires ont reçu un courrier jeudi ou vendredi, sont appelées à faire connaître d'ici au 31 octobre 2008 leur intérêt pour le projet, selon l'Andra. Des études plus approfondies seront ensuite réalisées pour départager les candidats. La démarche "ouverte et progressive, basée sur le volontariat des collectivités locales", selon un document de l'Andra, se veut résolument "transparente", a expliqué Mme Eymard.
    Le ministère de l'Ecologie avait lancé le 5 juin un appel à candidatures afin d'identifier les sites volontaires. Le centre, dont l'ouverture est envisagée en 2019, doit permettre de stocker de déchets radioactifs "de faible activité à vie longue" (FAVL), dont la durée de vie est estimée à au moins 5.000 ans, d'après l'Andra.
    Les FAVL comprennent, entre autres, les déchets graphites, provenant de l'exploitation et du démantèlement d'anciens réacteurs EDF arrêtés, et les déchets radifères (pour radium, NDLR), que l'on trouve dans les composants électroniques ou les pots catalytiques, précise-t-on de même source.

     "Ce centre est une nouvelle épée de Damoclès sur notre tête. Rien ne peut contenir la radioactivité. En sous-sol, cela partira dans les nappes phréatiques", a dénoncé Michel Marie, porte-parole du Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) basé à Chaumont. "Si ce projet est si bon, pourquoi les communes se voient-elle offrir une carotte financière? On en a marre de ce rachat des consciences", a-t-il pesté.
http://www.lemonde.fr/
L'Est, 'poubelle nucléaire' de la France?

     Depuis quelques semaines, l'Etat sonde 3000 élus locaux pour choisir un site d'enfouissement de déchets radioactifs. Beaucoup hésitent face à cet investissement écologiquement risqué.

LE MONDE | 26.08.08
MEUSE ET HAUTE-MARNE ENVOYÉ SPÉCIAL

     Cela m'est tombé dessus, comme ça, un jour de juin. Jusque-là, je n'en avais jamais entendu parler. Comme 3.114 autres maires dans vingt départements, Gilbert Vallot, le premier magistrat de Briaucourt, en Haute-Marne, a reçu avec perplexité, au début de l'été, une lettre du préfet, puis un dossier de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). On l'informait que sa commune se situait dans une zone géologique propre à accueillir un enfouissement de déchets radioactifs à 'faible activitéet à vie longue', dits FAVL. Dans plusieurs départements de la France rurale - Lot, Indre, Seine-Maritime, Nord -, l'Andra a identifié les zones argileuses stables qui conviendraient, mais c'est dans l'est du pays, en Lorraine et en Champagne, que se trouvent les couches géologiques appropriées les plus vastes.
     Les FAVL regroupent des déchets issus du radium et d'autres en graphite radioactifs produits par les centrales nucléaires de la filière française graphite-gaz opérationnelle dans les années 1960 et 1970. Ils sont relativement peu radioactifs, mais leur nocivité court sur plusieurs milliers d'années, voire 300.000 ans pour un de leurs éléments, le chlore 36. Le stockage est censé se remplir entre 2019 et 2040, après quoi il serait 'sous surveillance' pour une durée... indéfinie.

     L'est du bassin parisien accueille déjà, dans une famille de déchets radioactifs qui n'en finit plus de grandir, un centre de stockage de déchets très faiblement radioactifs, à Morvilliers (Aube), un centre de déchets radioactifs à vie courte, dans la forêt de Soulaines (Aube), le laboratoire d'étude des déchets très radioactifs à vie longue à Bure (Meuse). La région développe, à contre coeur ou avec fatalisme, selon les interlocuteurs, une spécialisation de 'poubelle nucléaire' de la France.
     Dans son dossier de promotion, l'Andra met en avant l'intérêt économique du stockage des FAVL, qu'elle tend à présenter comme une activité industrielle comme une autre: "Ce projet constitue une véritable opportunité de développement économique",écrit l'Agence. Dans des départements qui se sentent en perte de vitesse, l'argument porte. A Gondrecourt-le-Château (Meuse), par exemple, l'usine de meubles Meuse Omni Style témoigne des difficultés industrielles de la région: fin 2004, la direction avait annoncé que le nombre d'emplois devait passer de cinq cents à cent. "Je ne vous raconte pas le triste Noël que nous avons passé", dit Stéphane Martin, le jeune maire du chef-lieu de canton. "Je ne vois pas comment créer de l'emploi à Gondrecourt. Alors les cinquante emplois que promet l'Andra pendant quelques décennies, je les prends!"
     Gondrecourt, démarchée par l'Agence, est située à 8km du laboratoire de Bure et peut déjà apprécier les retombées financières de celui-ci: 550.000 € de taxes et reversements départementaux qui forment près du tiers du budget communal. "Si les FAVL viennent sur notre commune, je les justifierai comme un outil industriel, poursuit l'édile. Il faut casser la sinistrose qui règne ici, retrouver un dynamisme sur la commune, donner l'envie de réussir aux jeunes."
     Il énumère ce qu'il envisage de faire: "Des logements de standing, étendre le parc locatif pour accueillir une nouvelle population, l'assainissement collectif, des services culturels, sportifs. Et puis, je voudrais refaire la place de l'Hôtel-de-Ville: telle qu'elle est aujourd'hui, elle n'est pas digne d'un chef-lieu." La situation n'est cependant pas désespérée: Gondrecourt-le-Château compte 1.300 habitants, un tissu artisanal très actif et s'enrichit de citoyens qui s'installent ici - le prix de l'habitat est plus faible qu'en ville - pour aller travailler à Nancy, à 45 minutes.
     Une situation comparable à celle de Briaucourt (Haute-Saône), située près de Chaumont, et dont le maire, pourtant, adopte un point de vue diamétralement opposé. La commune de 250 habitants a perdu des exploitations agricoles dans les vingt dernières années, et l'usine des forges de Bologne, spécialisée dans l'équipement aéronautique, dans la commune voisine de Bologne, fournit beaucoup moins d'emplois que naguère. "Mais des jeunes commencent à s'installer chez nous, c'est nettement moins cher qu'à Chaumont, à 15 km", dit le maire, Gilbert Vallot. "On essaye de développer le tourisme: il y a ici des lieux de chasse, de pêche, de randonnée, une vraie qualité de vie. On a des atouts, il ne faut pas les détruire. Quelle image un dépôt de déchets nucléaires nous donnerait-il? Est-ce que vous achèteriez une maison dans une commune où se trouve un stock de déchets nucléaires, vous?" L'élu doute des retombées économiques: "Si vous lisez le dossier, vous voyez qu'on finit avec cinq emplois permanents, pour la surveillance."
     L'Andra est bien consciente du problème. "Parler de déchets radioactifs n'est jamais très porteur, reconnaît François Chastagner, son directeur industriel. Nous apportons une perturbation dans les territoires d'accueil. Notre devoir est de les écouter, de décrire ce que va représenter le projet en termes de flux de nuisances, mais aussi ce qu'il va apporter. C'est une activité sans risque de délocalisation. Il y a peu d'industries qui possèdent un carnet de commandes assuré pour soixante ans."
     Mais la question a aussi une dimension éthique incontournable. "J'ai un petit-fils, je ne me vois pas engager ma commune, engager les générations futures, dans quelque chose qui durera 300.000 ans, explique Gilbert Vallot. Qui peut garantir que l'on retiendra la radioactivité pendant une telle période? Je n'y crois pas. On a reçu le dossier, et juste après, il y avait les incidents radioactifs au Tricastin. L'homme fait toujours des erreurs." Stéphane Martin voit les choses autrement: "Cent mille ans, on ne se rend pas compte. Déjà deux mille ans me paraissent énormes. Mais je suis optimiste de nature: il y a cinq cents ans, on ne connaissait pas le nucléaire. La science peut progresser, transformer les déchets. C'est pour ça qu'il faut garder ouverte l'option de la réversibilité."
     Avantage ou nuisance économique? Responsabilité à l'égard des générations futures? Difficile de trancher. Il reste à ouvrir largement le débat, et pas seulement au niveau des élus. "L'Etat essaye de ne pas en parler, parce que quand les gens sont au courant, ils réfléchissent et deviennent opposés", dit Gilles Desnouveaux, maire de Reynel (Haute-Marne), sollicité pour les FAVL et qui refuse le projet.
     Nombre d'incertitudes scientifiques entourent le dossier, dont l'Andra n'a pour l'instant pas clairement informé les élus. Dans son rapport annuel rendu en juin, la Commission nationale d'évaluation des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs souligne que la réalisation d'un stockage de FAVL ne sera pas aussi simple qu'il y paraît: "On disposera de délais brefs pour jauger les performances d'un site, concevoir un stockage, conduire des études de sûreté et préciser l'inventaire que le site peut accueillir, écrit la Commission. Certaines connaissances risquent donc d'être encore mal consolidées à ce stade et de laisser place à des marges d'incertitude qu'on n'aura pas eu le temps de réduire significativement, ce qui devra inciter à une attitude prudente."
     Pour les communes qui s'engageraient dans les FAVL, de longues années d'incertitude, de changement, mais aussi de malaise, s'annoncent.
Hervé Kempf
CHRONOLOGIE
FIN 2008: l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) proposera au gouvernement une présélection de 2 ou 3 sites, parmi les communes ayant manifesté un intérêt pour le projet de centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue.
2009-2010: des investigations géologiques seront menées sur les sites présélectionnés tandis que des consultations publiques seront organisées.
2011-2015: des études de conception et de sûreté seront effectuées, au terme desquelles l'Andra déposera une demande d'autorisation de création (DAC) du centre de stockage. Cette DAC suivra un long chemin administratif, passant notamment par le gouvernement et l'Autorité de sûreté nucléaire.
2015-2019: si l'autorisation est accordée, les travaux de construction des installations commenceront en 2015, de manière à mettre en service les premiers ouvrages de stockage en 2019.
2019-2040: exploitation du centre de stockage.
2040- ?: le centre fermera ses portes aux alentours de 2040, date à laquelle il entrera en phase dite de 'surveillance', pour une durée indéterminée.