CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ESSAIS NUCLEAIRES ET SANTE

Essais nucléaires: du plutonium dans les vertèbres
ADIT, http://www.tsr.ch/, mars 2009

24.03.2009 

Quelque 2000 essais ont été menés depuis 1945 dans le monde. [Reuters]
 
     Du plutonium disséminé dans l'environnement lors des essais nucléaires des années 1960 a été inhalé par la population suisse. Il se retrouve en doses infimes dans les dents de lait et les vertèbres des enfants nés entre 1950 et 1995, sans présenter de risque pour la santé.
     Cette analyse menée par l'Institut universitaire de radiophysique appliquée (IRA) du CHUV, à Lausanne, et publiée dans la revue spécialisée Environmental Health Perspectives, a permis de montrer que ce radioélément très toxique n'a pas passé la barrière placentaire et n'a donc pas représenté un risque significatif d'irradiation du foetus.
     Il a été retrouvé, en quantités infimes, dans la racine des dents de lait et dans les vertèbres, indique le dernier bulletin de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
     «Il s'agit d'activités très très faibles, cela fait moins de dix ans que l'on dispose d'instruments suffisamment sensibles pour les mesurer», a précisé à l'ATS Pascal Froidevaux, de l'IRA. Les chercheurs ont notamment utilisé la spectrométrie de masse*...
     Et pourtant...
     Et pourtant:

Foetus exposés
     Les dents de lait, dont l'émail se forme «in utero» durant la grossesse, ont été utilisées pour investiguer le transfert du plutonium du plasma sanguin de la mère vers le foetus. Les résultats des analyses ont ensuite été comparés à ceux obtenus lors d'études similaires effectuées par l'IRA sur le radiostrontium, qui lui franchit la barrière placentaire et se retrouve dans l'émail des dents de lait plutôt que dans la racine.
     La présence de plutonium dans la racine, un tissu calcifié similaire à l'os, s'explique par l'inhalation, après la naissance, de plutonium présent dans l'air. Et ceci jusqu'à l'âge auquel les dents de lait tombent, soit en moyenne à dix ans dans cette étude.
     Bien que les résultats de ces travaux soient rassurants pour le foetus, il n'en demeure pas moins que le plutonium dispersé lors des essais d'armes nucléaires a été incorporé dans l'organisme humain dès la naissance, note l'OFSP.
     Depuis le début de l'ère nucléaire, la Division radioprotection de l'OFSP mesure, notamment en collaboration avec l'IRA, la radioactivité artificielle présente dans l'environnement, la chaîne alimentaire et l'homme. Les mesures sur l'homme concernent surtout le radiostrontium, également issu des essais de bombes atomiques.


* Pour info, la spectrométrie de masse existe depuis... des dizaines d'années (le webmaistre en était un spécialiste en... 1970...)