50 ans après leur participation aux essais nucléaires britanniques au-dessus de l'île Christmas dans le Pacifique central, les vétérans néo-zélandais ont bien été irradiés. C'est marqué dans les cellules de leur sang comme vient de le confirmer une récente publication scientifique internationale.
À partir d'un communiqué
difusé par l'association polynésienne Moruroa
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Fruit d'un très minutieux travail de recherche du professeur Al Rowland, de l'Université Massey de Palmerston-North (Nouvelle-Zélande) et d'une collaboration avec l'équipe scientifique de l'institut de Cancérologie Gustave Roussy sous la direction du professeur Claude Parmentier, cette étude qui a nécessité près de cinq ans d'analyses et de recherches montre clairement que les anomalies de l'ADN sont trois fois plus nomboeuses chez les vétérans que dans un groupe apparié et du même âge non engagé dans les essais nucléaires. Par la publication de cette étude dans la dernière parution du Cytogenet Genome Research, les deux équipes de recherche voient leurs travaux validés par leurs pairs de la communauté scientifique internationale. Les chercheurs concluent que cette fréquence très élevée des anomalies chromosomiques chez les vétérans a pour origine leur exposition aux radiations nucléaires au cours des essais de Christmas en 1957-58. |
La confirmation de l'étude du professeur
Al Rowland sur les anomalies chromosomiques des vétérans
ne pouvait tomber mieux. De son côté, le gouvernement britannique
attendait cette publication pour déboquer 412.000 livres pour une
étude ADN indépendante sur les vétérans britanniques.
De notre côté, alors que le Parlement français vient,
par une loi scandaleuse votée le 15 mai dernier, de déclarer
«incommunicables» les archives des essais nucléaires,
c'est désormais dans le sang et l'ADN des vétérans,
des anciens travailleurs et des populations environnantes des sites d'essais
du Sahara et de Polynésie, que les scientifiques apporteront la
preuve que les essais nucléaires français n'étaient
pas «propres».
Le 4 avril 2008, à Tahiti, M. Jurien de la Gravière, délégué à la sûreté nucléaire de Défense, répétait qu'en l'état actuel des connaissances, «il n'existe pas de marqueur génétique spécifique permettant d'établir l'origine et la nature précise d'une contamination radioactive.» Aujourd'hui, le délégué à la sûreté nucléaire de Défense devra tenir compte de cette nouvelle avancée scientifique et changer son discours négationniste sur l'innocuité des essais nucléaires français. |