AFP - 09.07.07
Les conclusions du rapport du Comité de liaison pour la coordination du suivi sanitaire présenté samedi par le délégué à la sûreté nucléaire à l'occasion de sa neuvième mission en Polynésie française ont immédiatement été condamnées par les militants polynésiens anti-nucléaires. "Monsieur de la Gravière est venu pour négocier un deal avec le gouvernement local" a expliqué à l'AFP Roland Oldham, président de l'association Moruroa e tatou. "C'est à dire, ne réclamez pas d'indemnisation et nous nous chargeons de la réhabilitation des sites", a-t-il ajouté. L'association Moruroa e tatou, qui regroupe quelque 4.000 anciens travailleurs des sites de Moruroa, Fangataufa et Hao de 1966 à 1996, milite depuis la fin des essais nucléaires pour la reconnaissance par l'Etat d'un lien entre certaines maladies et la radioactivité produite par les activités nucléaires. |
Sur ce dernier point, la déception des anti-nucléaires
est grande puisque le rapport affirme "qu'aucune avancée scientifique
concernant l'apparition de pathologies radio-induites tardives ne permet
de justifier aujourd'hui une extension des régimes de réparation
pour le personnel."
L'association estime illégale la convention pour le suivi sanitaire des populations des Tuamotu en soulignant que "l'Etat est à la fois juge et partie et qu'il décide, en fait, s'il doit être sanctionné ou pas". L'association conteste notamment les conclusions médicales du rapport qui stipule "qu'il n'a pas été observé d'augmentation du nombre de cancers (et de leucémies de l'enfant ) imputables aux rayonnements ionisants en Polynésie française postérieurement aux essais nucléaires". Le rapport affirme également que malgré la forte incidence des cancers de la thyroïde en Polynésie , aucun lien n'a pu être établi" avec une exposition aux rayons ionisants". |