• 88 % présentent une ou plusieurs maladies;
• 30,9 % ont subi un ou plusieurs cancers. Parmi les cancers du sang, les lymphomes et les myélomes représentent plus de 100 fois le taux de la population française. 77 % des cancers sont survenus avant l'âge de 60 ans et 35 % avant 50 ans. 38 % sont décédés avant l'âge de 60 ans. • Les pathologies non cancéreuses digestives, cardiovasculaires et ostéo-musculaires sont les plus fréquentes • Les enfants présentent des anomalies congénitales et diverses maladies. 3 % des enfants de vétérans sont décédés à la naissance. |
Ces résultats portent sur un nombre relativement
peu élevé de vétérans. Cet échantillon
est-il représentatif de l'ensemble des personnels qui sont allés
sur les sites des essais? En l'absence de données françaises
publiées, il est difficile de répondre. Cependant, au fur
et à mesure de la progression de l'enquête, les pourcentages
sont très similaires sur les 100 premiers dossiers comparés
aux 200, 300 ou 700 dossiers suivants.
L'incidence du cancer chez les vétérans est supérieure à celle observée dans la population française du même âge, 30,9% vs 17%. Cette incidence est très voisine de celle observée chez les vétérans bntanniques (30%). |
2) Deux tribunaux français donnent raison aux
victimes des essais nucléaires
Mardi 7 juin 2005, le tribunal des pensions
militaires de Tours vient de donner raison à M. André Mézière,
vétéran des essais nucléaires français du Sahara
et membre de l'AVEN. Une pension d'invalidité lui a été
accordée, le juge estimant que la maladie de M. Mézière
avait comme origine sa présence sur les sites d'essais. Il a débouté
le Commissaire du gouvernement qui n’a pas pu fournir la preuve du contraire.
Une nouvelle fois, lundi 13 juin, un autre vétéran s'est vu accorder une pension par le Tribunal des pensions mititaires de Brest. Michel Cariou, également membre de l'AVEN, était affecté, de 1966 à 1972, au Service mixte de sécurité radiologique lors des campagnes d'essais nucléaires atmosphériques à Moruroa et Fangataufa. Depuis 1997, Michel Cariou est atteint de plusieurs pathologies dont un cancer de la thyroïde. En février dernier, après le rejet de son dossier d'indemnisation par le ministère de la défense, il avait fait valoir ses droits devant le tribunal des pensions militaires de Brest. Assisté de Maître Laurence Chevé du cabinet Teissonnière, Michel Carbu avait développé devant les juges un argumentaire imparable, démontrant le lien entre sa maladie et sa participation à 31 tirs nucléaires dans l'atmosphère. |
Les juges ont donné acte à M. Cariou que son cancer de
la thyroïde est bien dû à une contamination contractée
par l'iode 131 éjecté par les explosions nucléaires
lorsqu’il était en service à Moruroa
L'Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), forte aujourd'hui de 3.000 membres, se réjouit de ces premières grandes victoires au bénéfice de deux de ses adhérents. «Nous espérons vivement que d’autres tribunaux vont s'inspirer des jugements de Tours et de Brest. Plusieurs vétérans sont actuellement en instance et près de 200 dossiers sont en cours de dépôt devant des tribunaux de métropole et de Polynésie, déclare le Dr Jean-Louis Valatx, président de l'AVEN. Ces résultats positifs vont encourager les victimes des essais nucléaires à faire reconnaître leurs droits après tant d'années de silence...» Désormais, l'argument du ministère de la défense vantant ses "essais propres" et sans conséquences sur la santé s'effondre. La voie vers la création d'un fonds d'indemnisation de toutes les victimes des essais nucléaires est grande ouverte. |
"Zones à risque"
La loi américaine de «compensation» considère que les populations qui habitaient – du temps des essais atmosphériques - dans un rayon de 530 miles (environ 700km) du centre d’essais peuvent demander à bénéficier de la loi. Les populations des atolls de Bikini, d'Utrik et de Rongelap disposent ainsi depuis… 1954 d'un suivi médical et d'un système d’indemnisation. De même, les populations des comtés de l'Utah, du Nevada et de l’Arizona qui ont vécu au moins deux ans dans ces régions du temps des essais atmosphériques bénéficient également d'une loi de compensation depuis le 15 octobre 1990. La législation américaine sur les «victimes» des essais nucléaires est régulièrement amélioré en fonction des revendications des populations. | Appliquées au Sahara et à la Polynésie, ces normes américaines montreraient que pratiquement l’ensemble du Sahara et au moins vingt îles et atolls de Polynésie française auraient été contaminés par les retombées des essais français. Le nuage radioactif ne s’arrête évidemment pas aux limites des 700 kilomètres de rayon... Ainsi, d’après des sources officielles françaises, après le tir atmosphérique du 17 juillet 1974 effectué à Moruroa, on a mesuré des retombées de 0,8 millisievert à Tahiti, soit à 1.400 kilomètres de Moruroa (la dose maximale admise pour un an est de 1 millisievert). |