Samedi 27 octobre, près de 200 vétérans des essais nucléaires se sont retrouvés devant l'Assemblée nationale à Paris pour réclamer une loi sur le suivi des conséquences des essais nucléaires.
«Ce n'est pas une première,
déclare Michel Verger le vice-président de l'Aven. Tous
les partis politiques ont déjà déposé une proposition
de loi lors de la précédente législature. Depuis quelques
jours, ce sont 18 députés de l'UMP qui se prononcent pour
une loi et même M. Christian Ménard, député
UMP du Finistère vient d'écrire au président de l'Assemblée
nationale pour exiger la tenue d'une mission d'information sur les essais
nucléaires français.» Mais cette fois, les vétérans
le disent dans la rue, soutenus par les représentants polynésiens
de l'association Moruroa e tatou. Les parlementaires doivent prendre
leurs responsabilités et trancher les preuves de la relation entre
les essais nucléaires et les pathologies des vétérans
ne manquent pas, des expertises ont été faites par les plus
hautes instances scientifiques internationales.
Cette manifestation qui a été couverte par de nombreux médias, notamment télévisions et radios, préludait l'assemblée générale de l'Aven. L'après-midi a été un vrai moment de formation: M. Arnmar Mansouri, invité algérien, a fait le point sur l'état des anciens sites d'essais français au Sahara laissé dans un état d'abandon criminel. Mme Monique Sené, physicienne, a rappelé qu'aujourd'hui les scientifiques découvrent que le niveau des doses radioactives quel qu'il soit, a des effets à long terme sur l'organisme humain. "longtemps, on a pensé que les cancers étaient les principales conséquences d'une irradiation ou d'une contamination", déclare Monique Sené. |
On découvre bien d'autres effets
des radiations qui causent des maladies cardiovasculaires notamment, qui
atteignent particulièrement les enfants et qui se transmettent paifois
aux générations suivantes.» Bruno Barrillot a évoqué
les preuves irréfutables des risques radiologiques que les autorités
militaires ont fait subir aux jeunes, civils et militaies, qui étaient
envoyés sur les sites d'essais. «Étaient-ils considérés
comnie des cobayes, s'interroge-t-il? Comment ne pas en être convaincus,
car au Sahara comme à Moruroa, on ne mettait pas seulement au point
la bombe atomique, mais on étudiait les comportements humains et
la résistance des matériels a une probable guerre nucléaire
tant on était, à l'époque, persuadé de sa survenue.
»
En se dotant d'un conseil d'administration de 20 membres, l'Aven se donne les moyens d'assurer son action aux côtés de son avocat qui, ne ménageant pas les ressources de la procédure, a décidé de porter l'affaire jusqu'aux instances européennes des droits de l'homme. «Après avoir obtenu la vérité sur les essais et l'accès aux documents officiels des armées, déclare Me Jean-Paul Teissonnière, nous finirons bien par obtenir justice pour toutes les victimes.» Bruno Barillot
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