Une route défoncée par les secousses telluriques devant
les portes de la centrale nucléaire. Sasahara/AP.
Les autorités craignent que la faille
active qui a provoqué le séisme meurtrier de lundi ne passe
directement sous la centrale de Kashiwazaki. Plusieurs constructeurs automobiles
arrêtent leurs usines pour quelques jours.
La plus grande centrale nucléaire de
Japon suscite ces derniers jours les plus vives inquiétudes du gouvernement.
La sécurité du site de Kashiwazaki, au centre du pays, est
sérieusement mise en doute depuis le violent séisme de lundi
qui a déclenché des fuites radioactives. Le maire a donc
ordonné mercredi sa fermeture.
Si les réacteurs nucléaires
n'ont subi aucun problème sérieux, le PDG de la compagnie
Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite le complexe nucléaire,
a reconnu qu'ils "avaient subi sans aucun doute un choc supérieur
aux limites de résistance prévues à l'époque
de la construction". La principale secousse du séisme de lundi,
qui a fait dix morts et plus de 1.000 blessés, a provoqué
de légères fuites radioactives dans la centrale, un incendie
majeur et plus d'une quarantaine d'autres incidents, notamment des fuites
d'eau et de carburant et des bris de matériel. |
Tepco a également reconnu mercredi
avoir sous-évalué au départ la radioactivité
de l'eau qui s'est échappée dans la Mer du Japon. Selon la
compagnie, cette radioactivité a atteint en réalité
90.000 becquerels, contre 60.000 becquerels initialement estimés,
tout en restant "sans danger pour la santé".
Des usines arrêtées
Mais le plus inquiétant reste à
définir. Des études géologiques sont en cours pour
déterminer si la faille active qui a provoqué le séisme
ne passe directement sous la centrale nucléaire. Ce que craint le
gouvernement central. "C'est une possibilité qui ne peut être
écartée" étant donné la nature des répliques
du tremblement de terre, a estimé un sismologue, tout en mettant
en garde contre toute conclusion prématurée.
C'est apparemment la première fois
qu'un séisme déclenche une fuite radioactive au Japon, pays
qui dépend à 35% du nucléaire pour son électricité
mais qui est aussi situé dans une zone à très hauts
risques sismiques. La centrale de Kashiwazaki fournit en électricité
la mégalopole de Tokyo (20 millions d'habitants) et représente
à elle seule 7% des capacités de production totales de Tepco,
la plus grande compagnie d'électricité privée du monde.
Le constructeur automobile japonais Toyota
a par ailleurs annoncé mercredi qu'il allait arrêter toutes
ses usines de l'Archipel jusqu'à samedi. Le numéro deux du
secteur au Japon, Honda, indique quant à lui qu'il envisage de réduire
sa production la semaine prochaine, mais qu'il prendra sa décision
finale plus tard, en fonction de l'évolution de la situation. |