Vue sur la centrale japonaise après le séisme du 16
juillet © AP
Le 16 juillet à 10h13, la centrale de
Kashiwazaki-Kariwa, située dans le Nord-Ouest du Japon, qui abrite
7 réacteurs nucléaires[1] d'une puissance cumulée
de 8 212 MWé[2], a été frappée par un
séisme très important de magnitude 6.8 sur l'échelle
de Richter.[3] La violence du séisme est à mettre
en lien avec la grande proximité de l'épicentre du séisme,
à 9 kilomètres seulement des réacteurs. Ce séisme
a fait au 25 juillet 11 victimes et plus de 1800 blessés, dont la
plupart dans la ville de Kashiwazaki contiguë à la centrale.
7 personnes ont été blessées
dans l'enceinte de la centrale nucléaire. 4 réacteurs étaient
en fonctionnement lors du séisme et ont été arrêtés
en urgence[4], les trois autres réacteurs étaient
en arrêt pour inspection. Cette centrale nucléaire, qui est
la plus grande au monde par sa puissance, appartient à la Tokyo
Electric Power Company (Tepco), le premier producteur d'électricité
du Japon qui a été éclaboussé récemment
par de nombreux scandales.
La centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kawira
n'a pas été conçue pour résister à la
violence du séisme du 16 juillet. Au Japon, les centrales nucléaires
doivent supporter un tremblement de terre de magnitude 6.5, les secousses
du séisme du 16 juillet étaient 3 fois supérieures
à cette norme. Les sept réacteurs ont tous subi des secousses
supérieures aux secousses maximales prévues.[5] La
centrale a été très abîmée et plusieurs
rejets incontrôlés de radioactivité ont eu lieu. Selon
la chaîne de télévision NHK, le réacteur n°1
a subi les plus fortes secousses jamais enregistrées par un réacteur
nucléaire au Japon, justement en raison de la proximité de
l'épicentre. Le réacteur n° 2, qui était en fonctionnement
pendant le tremblement de terre, a subi des accélérations
sismiques[6] trois fois et demi plus fortes que ce qu'il pouvait
théoriquement affronter.[7] Ce réacteur était
d'autant plus vulnérable qu'il était en cours de démarrage
: le combustible nucléaire contient alors le maximum de matière
fissile. C'est une phase délicate du fait de la forte réactivité
initiale du combustible, qui doit être surveillée de près
pour éviter tout emballement du réacteur. Exercice difficile
pendant un séisme de magnitude 6.8.
Derrière la route crevassée, la centrale de Kashiwazaki
© AP
La centrale a subi des dégâts importants
Le 24 juillet, TEPCO répertoriait après
le tremblement de terre, 67 incidents dans la centrale dont 15 concernaient
les installations nucléaires.[8]
Parmi les incidents les plus graves, un incendie
s'est déclaré sur un transformateur du réacteur n°3
qui a brûlé pendant deux heures avant d'être éteint
par les pompiers. Ce feu lié à l'huile isolante présente
dans le transformateur aurait été provoqué par l'affaissement
du sol de 50 cm. Les canalisations d'eau pour lutter contre les incendies,
endommagées par le séisme, étaient indisponibles.
La centrale ne possédait pas d'extincteurs adéquats pour
lutter contre les feux de produits à base de pétrole bien
qu'on y trouve des centaines de milliers de litres de fuel pour alimenter
les générateurs de secours des réacteurs nucléaires.
Il a donc fallu attendre l'arrivée de ces produits pour combattre
l'incendie. Dès lors les employés de la centrale sont restés
impuissants devant l'incendie, attendant les pompiers qui n'arrivaient
pas. L'exploitant a déclaré avoir appelé les pompiers
mais la ligne était occupée![9] Ce 16 juillet était
un jour férié national au Japon, et seuls 17 pompiers étaient
de permanence dans la ville de 95.000 habitants de Kashiwasaki dévastée
par le séisme. On se doute que les pompiers devaient être
très occupés. Cinq pompiers d'astreinte arriveront au bout
d'une heure pour éteindre le feu.
Il y a deux ans, l'AIEA[10] avait mis
en garde Tepco sur l'insuffisance de ses moyens de lutte contre le
feu mais il semble que ça n'ait pas eu beaucoup d'effet sur l'exploitant.
Selon les pompiers de Kashiwasaki, il s'agissait du troisième incendie
cette année dans cette centrale. En avril dernier, il avait fallu
trois heures à la centrale pour signaler un départ de feu
aux pompiers de la ville. 21 ans après la catastrophe de Tchernobyl,
dans un des pays les plus développés du monde, le risque
incendie dans une centrale nucléaire est totalement sous évalué
alors que le feu peut conduire à l'accident majeur.
Incendie d'un des transformateurs du réacteur n°3. Où
sont les pompiers?
Hormis ce transformateur, cinq autres ont été
fortement détériorés et présentaient des fuites
d'huile. Des inspecteurs gouvernementaux en visitant la centrale accidentée
ont déclaré que si un seul transformateur avait pris feu,
c'était uniquement «par chance».[11]
Dès que les quatre réacteurs
nucléaires en fonctionnement lors du séisme ont été
arrêtés en urgence, il était vital de refroidir les
cœurs des réacteurs car des réactions de fission se poursuivaient
et dégageaient une chaleur d'une très grande intensité.
Celle-ci aurait suffi à faire fondre le cœur et à rejeter
des quantités importantes de radioactivité dans l'environnement.[12]
Pour l'instant, Tepco n'a pas expliqué si les quatre réacteurs
ont pu être refroidis grâce à une alimentation électrique
extérieure ou bien seulement par des générateurs de
secours. Les transformateurs défectueux ont pu provoquer une perte
d'alimentation électrique extérieure des réacteurs,
le risque de fusion des cœurs nucléaires aurait alors été
augmenté. A noter qu'une ligne à haute tension a été
coupée dans la centrale pendant le séisme.
Les bâtiments abritant les réacteurs
nucléaires doivent être construits à même la
roche, selon les normes antisismiques japonaises mais ce n'était
pas le cas des bâtiments auxiliaires qui ont subi de forts dégâts.
La route qui traverse la centrale a été coupée. A
certains endroits, le sol de la centrale nucléaire a subi des affaissements
allant jusqu'à 1.60 m qui expliquent notamment les dégâts
importants dans les transformateurs.[13] Les conduites reliées
aux cheminées d'évacuation des gaz et des particules radioactives
se sont déplacées sur cinq réacteurs. Le bâtiment
du réacteur n°1 s'est ouvert.
Vue sur la route qui traverse la centrale. © AP
Les sept piscines de désactivation[14],
dans lesquelles sont immergés les combustibles nucléaires
usés pour qu'ils refroidissent, ont toutes débordé.
Une caméra de surveillance a filmé des vagues de plus d'un
mètre de hauteur lors du séisme, dans la piscine du réacteur
n°3 qui abritait du combustible au plutonium.[15] Le combustible
usé n'est pas un matériau anodin, il est brûlant de
radioactivité. S'il n'est pas refroidi en permanence, il peut entrer
en fusion et relâcher en masse de la radioactivité comme cela
s'est passé à la centrale de Paks en Hongrie en 2003. Il
est aujourd'hui impossible de savoir dans quel état se trouve le
combustible usé dans les piscines des réacteurs.
Rejets incontrôlés de radioactivité : plus de
400 millions de becquerels[16] rejetés dans l'environnement
La piscine du réacteur n° 6 a laissé
s'échapper au moins 1200 litres d'eau radioactive[17] dans
la mer du Japon mais un responsable de Tepco a annoncé qu'une quantité
nettement plus importante avait dû fuir.[18]
Deux autres fuites d'eau radioactive découvertes
dans les sous-sols du réacteur totalisent une activité de
16.280 Bq. La cheminée du réacteur 7 a laissé
échappé des particules radioactives pendant apparemment trois
jours car un employé avait oublié d'éteindre la ventilation
de la turbine du réacteur. Il s'agit de rejets colossaux: 400 MBq[19],
c'est-à-dire 400 millions de becquerels d'iode 131, d'iode 133,
de cobalt 60 et de chrome 51 qui se sont échappés de cette
cheminée à cause d'une erreur humaine. Les rejets d'iodes
ont duré trois jours. Tous ces éléments radioactifs
présentent un risque pour la santé humaine. Ces émissions
pourraient indiquer une détérioration du combustible dans
le réacteur.
Dans les sous-sols du réacteur n°1,
une fuite de 1.670 litres d'eau radioactive a été découverte
mais l'exploitant ne donne aucune information sur la radioactivité
du rejet.
Plusieurs centaines de fûts de déchets
radioactifs ont été renversés et plusieurs dizaines
se sont ouverts : là non plus, aucune information sur la radioactivité
rejetée.
Fûts de déchets radioactifs renversés dans la
centrale de Kashiwazaki. © AP
|
Enfin, Tepco a annoncé neuf jours après
le séisme que le bâtiment du réacteur n°1 a été
inondé par une fuite de 2 millions de litres d'eau à cause
d'une canalisation incendie percée lors de l'affaissement du sol
à proximité du réacteur.[20] L'équivalent
du contenu de 5 piscines de 25 mètres s'est engouffré dans
un bâtiment supposément étanche qui abrite une cuve
chargée de combustible nucléaire. L'industriel a annoncé
une « faible » contamination de l'eau sans en dire plus.
Comme les industriels du nucléaire
en ont l'habitude, Tepco a déclaré, dans les heures qui ont
suivi le séisme, que la radioactivité échappée
sans contrôle ne présentait aucun risque. Mais rien ne le
prouve puisque l'exploitant n'a toujours pas livré d'informations
suffisantes pour évaluer le risque sanitaire réel et n'a
pas, semble-t-il, effectué de campagne de prélèvements
d'échantillons dans l'environnement de la centrale pour analyser
la radioactivité dégagée lors du séisme. Hormis
pour les rejets de la cheminée du réacteur n° 7 et de
la piscine de combustible usé, Tepco a gardé le silence sur
la nature des éléments radioactifs échappés
et la radioactivité des fuites n'est pas toujours chiffrée.
Immédiatement après le séisme, le site web de Tepco
qui informait les habitants proches des réacteurs des mesures de
la radioactivité dans la centrale a cessé de fonctionner
pendant 56 heures. Voici une coïncidence malheureuse.
On ignore toujours dans quel état est
la zone la plus sensible des réacteurs, les cœurs nucléaires.
Le 25 juillet, les cuves n'avaient toujours pas été inspectées[21].
Tepco a déclaré que l'inspection ne serait pas possible avant
septembre prochain.
Dormez, braves gens !
Il semble que le séisme du 16 juillet
n'ait pas eu raison de l'inébranlable culture du mensonge de Tepco,
qui a d'abord affirmé qu'il n'y avait eu qu'un incendie de transformateur
et aucune fuite de radioactivité. Douze heures après le séisme,
l'industriel annonçait une fuite radioactive de 1.2 litre puis rapidement
le volume de cette fuite a été multipliée par 1000.
Il est tout de même étonnant que l'exploitant n'arrive pas
à déterminer le volume d'eau radioactive qui a pu s'échapper
de la piscine de combustible usé, alors qu'il suffit de comparer
le volume de la piscine avant la fuite et après …
Par la suite, on a aussi appris que des centaines
de fûts de déchets radioactifs se sont renversés. Il
faudra attendre quatre jours pour que Tepco annonce 5 fuites de radioactivité
et 67 incidents différents. Un peu tard pour protéger les
95 000 habitants de Kashiwazira, dont l'agglomération se situe à
proximité immédiate de la centrale ébranlée.
L'industriel a justifié ses hésitations par le fait que le
personnel avait été évacué des lieux lors du
séisme et n'avait donc pas pu mesurer la radioactivité. On
retrouve ici le mélange, malheureusement bien connu en France, de
dissimulation d'informations, de mensonges, d'incompétence et d'impréparation
propres aux industriels du nucléaire du monde entier. Les déclarations
contradictoires de Tepco ont renforcé la méfiance des Japonais
envers une industrie nucléaire qui connaît des scandales à
répétition. L'entreprise a ainsi avoué en 2002 avoir
dissimulé des informations 29 fois dans des rapports d'inspection
sur la sûreté de ses réacteurs nucléaires.[22]
Les 17 réacteurs nucléaires de l'industriel ont alors été
arrêtés pour inspection. En 2007, Tepco a avoué 200
nouvelles falsifications d'informations concernant ses réacteurs
nucléaires depuis trente ans.[23]
Les tergiversations sur le bilan du séisme
du 16 juillet pourraient coûter très cher à Tepco,
le Premier ministre japonais a critiqué les manquements dans l'information
du public et le ministre de l'Industrie japonais a vertement rappelé
à l'ordre l'entreprise dès le lendemain du séisme.
L'arrêt de la centrale coûtera à l'exploitant au moins
un milliard d'euros. Les autorités de la région frappée
par le séisme estiment que la peur des consommateurs japonais d'une
contamination des produits agricoles locaux pourrait provoquer une perte
supérieure au milliard d'euros.[24]
Il y a une faille sismique active sous la centrale nucléaire
Selon l'Agence japonaise de météorologie,
une faille active court maintenant sous la plus grande centrale nucléaire
du monde.[25] C'est la répartition des répliques après
le séisme qui a permis de localiser la faille. Une faille active
est une fracture de l'écorce terrestre le long de laquelle se produisent
des tremblements de terre. Cette faille n'avait pas été révélée
par les sondages de prospection réalisés avant la construction
des réacteurs. En 2005, la Haute cour de justice de Tokyo a rejeté
la plainte de 33 habitants de Kashiwazari remettant en cause la fiabilité
des études de sécurité sismique de la centrale. Cette
même cour a aussi statué négativement sur la
possibilité qu'une faille active sous la centrale existe et qu'elle
puisse provoquer un accident lors d'un violent séisme.[26]
La centrale de Kashiwazaki est fermée
pour une année selon le quotidien Nikkei mais la centrale d'Onagawa
a été fermée deux ans suite à un séisme
en 2005 qui avait provoqué moins de dégâts. Pour redémarrer
la centrale, Tepco devra prouver au gouvernement que les structures des
réacteurs n'ont pas été abîmées irréversiblement.
Elle devra aussi prouver que la centrale résisterait à un
séisme encore plus puissant. C'est une gageure. Il est probable
que ces réacteurs ne redémarreront jamais.
Un séisme sous la centrale ne laisserait
aucune chance aux réacteurs nucléaires. Selon Katsuhiko Ishibashi,
un sismologue réputé au Japon, le monde est passé
tout près d'un «Genpatsu-Shintsai»[27], c'est-à-dire
de la combinaison d'un violent tremblement de terre et d'un accident nucléaire
avec des millions de morts à la clé et une nation à
genoux.
Il est aujourd'hui évident que les
normes antisismiques japonaises appliquées aux centrales nucléaires
sont totalement obsolètes. Ce séisme est le troisième
en deux ans qui excède ces normes dans une centrale japonaise. [28]
Voilà
pourquoi le Japon doit fermer tous ses réacteurs définitivement.
Les autorités japonaises attendent-elles que leur pays soit dévasté
par la radioactivité pour arrêter ces centrales ? Personne
ne peut plus ignorer aujourd'hui qu'un accident nucléaire grave
menace le Japon et au-delà, toute l'Asie.
En France, le Réseau « Sortir
du nucléaire » vient de dévoiler des documents internes
à EDF qui démontrent que la plupart des centrales nucléaires
françaises ne sont pas adaptées au risque sismique. Ces documents
sont disponibles ici : www.sortirdunucleaire.org
Martin Leers
Pour le Réseau «Sortir du nucléaire»
[1] Il s'agit de réacteurs à eau bouillante (REB).
[2] MWé = Méga watt électrique. 1 MW =
1 million de watt
[3] Données sismiques (en anglais): International Institute
of Seismology and Earthquake Engineering: http://iisee.kenken.go.jp/special/20070716japan.htm
et Earthquake Research Institute (University of Tokyo):
http://www.eri.u-tokyo.ac.jp/topics/niigata20070716/index-e.html
[4] Il s'agit des réacteurs 2, 3, 4 et 7.
[5] Tableau comparant les accélérations sismiques
subies par les réacteurs et les accélérations auxquelles
ils étaient censés résister (en anglais):
http://www.tepco.co.jp
[6] L'accélération sismique est un ordre de grandeur
physique qui détermine précisément l'intensité
d'un tremblement de terre dans un endroit donné. On la calcule en
centimètre par seconde au carré (cm/s²).
[7] Accélérations sismiques est-ouest subies:
606 cm/s². Normes de résistance prévues: 167 cm/s².
[8] Bilan des incidents au 24 juillet par Tepco (en anglais):
http://www.tepco.co.jp
[9] La centrale ne possédait pas de ligne téléphonique
dédiée pour les pompiers.
http://www.tepco.co.jp
(en anglais)
[10] Agence Internationale de l'Energie Atomique
[11] More damage found at TEPCO plant, 23.07.07, journal Asahi
(en anglais).
[12] Comme dans la centrale de Three Mile Island aux Etats-Unis
en 1979.
[13] N-plant shows scars of quake, 23.07.07, journal Yomiuri
(en anglais).
[14] Piscines où la radioactivité des combustibles
nucléaires usés décroît une fois sortis du réacteur.
[15] Waves in pool over 1 meter high, 25.07.07, journal Yomiuri
(en anglais).
[16] Le becquerel est l'unité d'activité radioactive
légale.
[17] Cette fuite correspond à une activité de
90.000 Bq avec cobalt 58, cobalt 60 et antimoine 124.
[18] Radioactive water likely flowed via electric cables after
earthquake, 23.07.07, journal Asahi (en anglais).
[19] 1 Mbq= 1 Méga becquerels =1 million de becquerels
[20] Water from pipe flooded reactor floor, 25.07.07, journal
Asahi
(en anglais)
[21] N-plant likely to stay shut for long time, 24.07.07, journal
Yomiuri
(en anglais)
[22] Tepco a dissimulé un accident qui a conduit à
une réaction en chaîne incontrôlée en 1978 dans
le réacteur n°3 de Fukushima mais a aussi caché des fissures
dans les cuves de treize réacteurs dont ceux de la centrale de Kashiwazaki.
[23] "Not Again": Yet Another TEPCO Scandal, Citizens' Nuclear
Information Center (CNIC), (en anglais).
[24] Niigata puts quake damage at 1.5 trillion yen and counting,
25.07.07, journal Asahi (en anglais).
[25] Nuke plant may sit on fault that caused Niigata quake,
18.07.07, Kyodo News, (en anglais).
[26] Japan nuclear plant suffers malfunctions, 17.07.07, AP
(en anglais).
[27] “Genpatsu” signifie énergie nucléaire
et “Shintsai” séisme catastrophique.
[28] La centrale d'Onagawa le 16 août 2005 et la centrale
de Shika le 25 mars 2007. |