CONTROVERSES NUCLEAIRES !
SEISMES ET ENERGIE NUCLEAIRE

JAPON Fukushima Dai-Ichi (11 mars 2011)
SUIVI 2011
29 mars
ASN: Communiqué de presse 10h30
ADIT,
 

1 - Situation de la centrale de Fukushima
     La situation reste précaire. L’état des réacteurs 1, 2 et 3 est très dégradé avec un endommagement probable de plusieurs barrières de confinement. De nouvelles défaillances de matériels ne sont pas à exclure.
     L’injection en eau douce se poursuit sur les réacteurs n°1 à 3. La présence d’eau contaminée dans les salles des machines des 3 unités met en évidence des fuites importantes d’eau des cuves et une inétanchéité des enceintes ou des circuits de refroidissement. L’exploitant Tepco cherche actuellement à collecter cette eau.
     Les combustibles contenus dans les cuves des réacteurs ont été endommagés à la suite des fortes montées en températures consécutives au séisme et aux accidents successifs. Les données actuellement disponibles ne permettent pas de confirmer l’intégrité des cuve et enceinte des réacteurs.

2 - Conséquences radiologiques de l’accident

     a - conditions de travail sur le site et situation aux alentours de la centrale
     Les débits d’équivalent de doses relevées sur le site de la centrale restent élevés mais montrent une grande variabilité. Les conditions de travail des travailleurs sur le site restent très difficiles. Depuis le 12 mars 2011, 19 travailleurs ont été exposés à des doses importantes. Parmi ces 19 personnes, deux ont subi une exposition à la peau d’environ 2 Sv (sievert) par contact avec de l’eau contaminée lors des opérations de pose des câbles électriques.
     Au Japon, les rejets provenant de la centrale de Fukushima Daiichi ont entraîné des dépôts significatifs de radioactivité jusqu’à une distance de 40 km au Nord-Ouest du site accidenté.
     Des analyses ont été réalisées par Tepco sur 5 échantillons de sols prélevés sur le site. Deux échantillons présentent des traces de plutonium pouvant être liées à l’accident. Toutefois les niveaux mesurés en plutonium restent du même ordre de grandeur que les concentrations observées avant l’accident. Le porte-parole du gouvernement japonais a indiqué que le plutonium vient probablement des barres de combustible.
     b - Situation dans la région de Tokyo
     Les mesures disponibles dans la région de Tokyo réalisées par les autorités japonaises et par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne montrent pas d’évolution significative et demeurent faibles. Les valeurs de contamination surfacique, relevées dans un quartier de Tokyo, avaient sensiblement augmenté du fait de la pluie le 22 mars et restent à présent stables

3 - Les conséquences en France

     a - Les masses d’air en France
La radioactivité émise par la centrale de Fukushima au Japon s’est répandue et s’est diluée dans la plus grande partie de l’hémisphère Nord.
     L’appui technique de l’ASN, l’IRSN, procède à l’analyse de prélèvements dans l’environnement en France métropolitaine (notamment dans des eaux de pluie, de l’herbe, différents types de laits). Conformément aux prévisions, des résultats publiés par l’Institut montrent la présence d’iode radioactive à des niveaux très faibles. Ces valeurs sont sans impact sanitaire pour les populations ou l’environnement.
suite:
     Comme anticipé, la radioactivité des masses d’air est actuellement trop faible pour être détectée par les balises radiamétriques Téléray, tant en métropole qu’outre-mer. Des analyses complémentaires sont réalisées pour quantifier la présence de substances radioactives dans l’atmosphère sous forme gazeuse ou particulaire. Les résultats des mesures dans les pays étrangers confirment que ces masses d’air sont sans aucune conséquence sur la santé des personnes.
     Aucune mesure de précaution particulière n’est à prendre pour le public ou les personnes fragiles tant en France métropolitaine que dans les départements et territoires d’outre mer.
     Afin de répondre aux questions du public sur les enjeux sanitaires et la circulation des masses d’air, l’ASN a ouvert une rubrique Questions fréquentes sur son site www.asn.fr. Elle a également mis en place un centre d’information accessible de 8 h - 22 h au 08 05 33 34 35 (appel non surtaxé depuis une ligne fixe).
     b - Qualité radiologique des denrées en provenance du Japon
Denrées alimentaires
     Les importations de denrées alimentaires en provenance du Japon sont d’ordinaire très limitées. Un règlement européen[1] a été publié au Journal officiel des communautés européennes le 26 mars 2011 pour imposer des conditions particulières pour l’importation de produits alimentaires et pour l’alimentation animale en provenance du Japon, en prévoyant des contrôles systématiques au départ pour vérifier le respect des normes admissibles en césium 134 et 137 et de l’iode 131 et un contrôle par échantillonnage à l’arrivée.
     En France, les services des douanes et les services en charge du contrôle de la qualité des denrées se préparent à la mise en application de ce règlement et ont mis en place un système de contrôle aux frontières. Les césiums et l’iode-131 seront systématiquement recherchés.
Importations non-alimentaires
     En l’état actuel des connaissances, le niveau de contamination des produits non alimentaires en provenance du Japon devrait être nul ou très limité. Des démarches sont entreprises pour que les contrôles de contamination puissent être réalisés sur les marchandises au départ du Japon.
     Dans l'attente de mesures harmonisées à l'échelle européenne, les autorités françaises ont demandé aux compagnies aériennes desservant la France depuis le Japon de contrôler la radioactivité du fret entrant en France par voie aérienne. Des mesures du même type sont à l’étude pour le fret maritime.
     Les contrôles complémentaires sur le contenu des colis relèvent de la responsabilité des destinataires de ces colis.

Contact service presse ASN: Tél. : 01 40 19 86 61

[1] Le règlement est disponible à l’adresse:
http://eur-lex.europa.eu/